Par Sandrine Gadet et Murielle Dreux Publié le 23/04/2020
Comme moi, vous les avez sûrement vu passer sur les réseaux sociaux, ce type de post facebook qui présente un masque transparent adapté à la lecture labiale, la lecture sur les lèvres.
Pour ma part, j'en ai reçu une bonne dizaine.
Pas étonnant.
J’ai crée il y a 3 ans, [Tout-Info/Tout en Signes], une émission d’informations traduites en langue des signes, pour permettre aux sourds d’accéder à l’information régionale du réseau France 3.
Pour élaborer cette émission, je travaille en étroite collaboration avec Sophie Hougard, elle est sourde. Nous discutons et adaptons les reportages en langue des signes, c’est notre langue commune.
Ma langue des signes est assez basique, correcte et suffisante pour me faire comprendre et échanger avec Sophie, pour que nous traduisions ensemble les reportages, afin qu’elle les présente et les signe à l’antenne.
Parfois, quand je ne comprends pas un signe ou une expression sourde, Sophie prononce lentement en français le mot ou l’expression, afin que je lise sur ses lèvres.
J’ai alors, comme elle, l’image sans le son.
L’inverse est valable. Il m’arrive aussi de recourir à l’oralisation (je parle alors très doucement en détachant bien les syllabes, afin qu’elle me comprenne). Quand cela ne suffit pas nous passons par l’écrit.
Pour Sophie, comme pour moi, cette manière d’échanger n’est qu’un outil, un pis-aller. Elle demande surtout beaucoup d’effort de part et d’autre. Le français est une langue formidable, mais piégeuse, composée de diphtongues, et de faux-amis !
Faites l’essai. Prononcez, mais sans le son, ne serait-ce que le mot pain !…quoi ? qu’avez-vous dit ? Main ? Bain ? ah… Pain !
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