Les 17e journées de la schizophrénie qui se tiennent cette semaine jusqu’au 21 mars dans 12 pays, n’auront pas échappé aux perturbations provoquées par le coronavirus, avec de nombreux événements déprogrammés. Une actualité qui ne devra pourtant pas effacer l’enjeu de cette campagne de communication et son focus sur les avancées de la recherche alors que la schizophrénie concerne 1% de la population et qu’elle souffre encore trop souvent de fausses représentations. On fait le point avec deux soignants, acteurs de la prise en charge, qui militent pour la déstigmatisation de la maladie.
La schizophrénie,
trouble mental sévère et chronique, affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde, rapporte l’Organisation Mondiale de la Santé et près de 600 000 personnes en France selon les chiffres de la Fondation Fondamentale
Cette maladie psychiatrique touche 1% de la population, souligne Sarah Smadja, psychiatre au sein du pôle de psychiatrie générale adulte de l’hôpital Sainte-Anne, aussi bien des hommes que des femmes et apparaît le plus souvent dans la tranche d’âge des 15-25 ans, à la période de fin de maturation du cerveau. La pathologie se caractérise par trois grands types de symptômes pas forcément associés : les symptômes dit "positifs" (en plus) comme les hallucinations, c'est à dire des perceptions sans objet, qui s'intègrent dans le délire, les symptômes dits "négatifs" (en moins) qui concernent des troubles de la motivation, de la concentration ou encore un repli et enfin les symptômes "dissociatifs" qui impliquent une désorganisation de la pensée, de la parole, des émotions et du comportement.
Non pas la schizophrénie mais "des schizophrénies"
Il existe de très nombreuses formes de schizophrénies et l’expression de symptômes est très différente d’un patient à l’autre, relève la psychiatre Sarah Smadja.
Certaines personnes n’ont jamais eu de délires ni d’hallucination. Chez d’autres, la maladie se manifeste brutalement, sous la forme d’une crise. Elle peut encore apparaître de façon progressive ou suivre une évolution importante dans le temps, avec des crises au début puis plus du tout. Ses manifestations peuvent aussi être
brutales ou spectaculaires, ou au contraire
plus insidieuses et prendre par exemple la forme d’un repli sur soi. Il existe donc bien
des schizophréniesdont certains signes, plus discrets, sont repérés tardivement, ce qui rend plus complexe la prise en charge.
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