par Mathias Chaillot 20 mars 2020
Durant le confinement, NEON rencontrera celles et ceux qui font tourner le pays et continuent d’assurer notre sécurité, ou notre confort. Agents de caisses, infirmier·ère·s, pompiers, employé·e·s de drives, profs… ils sont dehors, en première ligne, mais rarement dans la lumière. Aujourd’hui, Jérémy, psychiatre, continue de se rendre chaque jour dans son unité de soins où une trentaine de patients hospitalisés attendent son aide.
Pour le moment, ils n’ont que deux cas positifs. Un patient, et un soignant. Et plein de collègues arrêtés, parce qu’ils doivent garder leurs enfants, ou parce qu’ils sont à risque. « Et le truc de la garde collective d’enfants, c’est pour les médecins et les infirmières. Les autres, ils doivent se débrouiller : aide-soignants, ceux qui font tourner l’hôpital, ça ne marche pas pour eux. » Heureusement, Jérémy n’a pas d’enfant. Un problème de moins. Mais il a des dépressifs, des schizophrènes, des personnes souffrants de troubles bipolaires, et de nombreux autres cas hospitalisés dans son service de psychiatrie. Et pour faire face : « des gants ».
« On n’a jamais été livré au niveau des masques, donc je mets des masques utilisés par un tatoueur que je connais. Et on a demandé à l’ergothérapeute de fabriquer des masques en tissu. » Quant au patient positif, pour entrer dans sa chambre, ils ont normalement un kit, avec une surblouse, des masques… « On n’a plus de stock. Aujourd’hui, on a pu aller lui faire des soins, mais demain… l’infirmière risque d’être contaminée, puis de contaminer tout le monde. »
Et encore, de malade, pour le moment, il n’y en a qu’un. Que se passera-t-il quand des patients positifs auront besoin de soins psychiatriques ? « On ne sait pas ce qui va se passer dans les heures à venir, déjà. Aujourd’hui, on a reçu une note sur l’utilisation des masques, mais pas les masques. On ne sait pas quoi dire aux patients, ni où est-ce qu’ils sont le plus en sécurité. »
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