Interprété et coécrit par Alison Brie, ce long-métrage tente de saisir la vie intérieure d’une jeune femme atteinte de schizophrénie. Une fiction pour laquelle l’actrice américaine s’est inspirée de sa propre histoire familiale.
Dès les premières minutes de Horse Girl, on se dit que “quelque chose cloche” sans pouvoir le définir, remarque The Guardian dans sa critique du long-métrage mis en ligne au début de février par Netflix. Le personnage principal, Sarah (interprétée par Alison Brie), a tout d’une jeune femme lambda. Un peu timide, certes. Un peu étrange, peut-être. Mais sans rien d’inquiétant à première vue.
Employée d’un magasin de travaux manuels dans une ville américaine moyenne, la trentenaire se rend régulièrement, après le travail, dans un centre équestre où se trouve un cheval qui lui a appartenu, mais qu’elle ne monte plus. Puis, de retour dans l’appartement qu’elle partage avec une autre jeune femme, elle passe ses soirées devant une série de science-fiction qui la fascine.
Derrière cette apparente banalité sourd “une profonde mélancolie”, souligne The Guardian. Des événements bizarres se produisent : “Le petit ami de la colocataire [de Sarah] la surprend en pleine crise de somnambulisme, fixant le mur d’un regard vide ; et les propriétaires du centre équestre semblent se méfier de sa présence rayonnante”.
Pour le site Vox, Horse Girl fait partie de ces “nouveaux films exclusifs” mis en ligne “chaque semaine sur Netflix, Hulu et autres plateformes de streaming”, avec relativement peu de publicité par rapport à leurs “homologues du grand écran”. Pourtant, Horse Girl va bien au-delà de la petite “comédie indé décalée” qu’elle pourrait sembler être de prime abord.
Qu’est-ce qui est réel ?
Très vite, en effet, le film “prend un tour plus sombre et plus sérieux”, lorsqu’on apprend que la mère et la grand-mère de Sarah ont “connu de graves problèmes de santé mentale”. Et que Sarah elle-même “craint de glisser insensiblement dans le même état”.
Coécrit par Alison Brie avec le réalisateur Jeff Baena, le scénario brouille les pistes : qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Sarah est-elle en train de rêver ou de perdre pied ? Ce qui se déroule à l’écran reflète l’expérience intérieure du personnage atteint de schizophrénie. Ce faisant :
‘Horse Girl’ porte un regard bienveillant, compatissant et extrêmement sérieux sur la peur d’être une bombe à retardement, de voir la maladie à laquelle ont succombé des proches nous happer à notre tour, et de ne plus être compris par notre entourage.”
Une interprétation “brillante”
Inclassable, ce film – que d’aucuns, à l’image du Guardian, trouvent déroutant dans sa deuxième partie – est aussi très personnel. Ainsi que le relate The Observer, “quand Alison Brie était au collège, sa grand-mère, qui était schizophrène et sans-abri, a été renversée par une voiture et est tombée dans le coma”. Une histoire qui hante la comédienne, et qu’elle a décidé de conjurer en interprétant elle-même le rôle d’une malade. Un rôle en or si l’on en croit le Guardian, qui, sans avoir tout aimé dans le film, salue la “brillante” interprétation d’Alison Brie.
[Elle se révèle] ouverte et vulnérable, parfois paniquée mais toujours bienveillante, passant au cours d’une même scène par toute une gamme d’états émotionnels.”
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