Seniors isolés, couples en union libre, célibataires ou parents divorcés, dix millions de Français vivant seuls se préparent à vivre plusieurs semaines de confinement en tête-à-tête avec eux-mêmes. Témoignages.
Elle ne déambule plus devant sa maison. Elle ne croise plus ses voisins pour parler du beau temps ou des premiers bourgeons sur les arbres fruitiers. Elle n’a plus de visites, plus de petits ou arrière-petits-enfants à embrasser. Comme dix millions de Français qui vivent seuls – qu’ils soient jeunes ou âgés, célibataires ou séparés –, Suzanne Gournay commence à vivre une période inédite, sans contact physique avec le monde extérieur. Elle ne sait pas encore si le confinement est compatible avec la solitude, si cet isolement en solitaire ne va pas finir par l’oppresser.
Suzanne Gournay est la doyenne de Pesmes, petit bourg de 1 000 habitants situé en Haute-Saône, entre Besançon et Dijon. Elle fêtera ses 100 ans cette année. En 99 ans d’existence, elle n’avait jamais rien vécu de pareil : « J’ai connu l’Occupation, le rationnement, le couvre-feu… Mais même pendant la guerre, on pouvait circuler. Le confinement est un mot que j’ignorais totalement. »
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