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lundi 27 mai 2019

Propos discriminatoires et misogynes en amphi : Vidal ouvre une enquête contre le vice-doyen de Lyon-Sud

Sophie Martos
| 28.05.2019


fac lyon
Crédit Photo : S. Toubon

Le Pr Gilles Freyer, chef du service d'oncologie médicale aux Hospices civils de Lyon (HCL) et vice-doyen de la faculté de médecine de Lyon-Sud, est au centre d'une polémique. En charge du module « science, société et humanité », ce médecin né en 1967 aurait tenu des propos « nauséabonds » devant les étudiants de première année commune aux études de santé (PACES), vient de révéler « Médiacités Lyon ».

Enregistrements à l'appui, « Médiacités » dévoile plusieurs dérapages du Pr Freyer lors de ses cours magistraux où il affiche des positions tranchées sur l'euthanasie, l'extension de l'assistance médicale à la procréation (AMP) ou le féminisme dit « radical »(voir extrait ci-dessous).


Vidéo intégrée
[EXTRAIT] A la fac de Sud, le vice-doyen Gilles Freyer enseigne les sciences humaines. Dans son viseur - entre autres -, "le féminisme radical" ⤵️ Retrouver notre enquête complète "Lyon Sud : les dérapages nauséabonds du docteur Freyer" >
https://www. yon/2019/05/22/lyon-sud-les-derapages-nauseabonds-du-docteur-freyer/ 
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Discrimination « anti-mâle »
Sur le thème de l'égalité homme-femme, on peut également entendre : « Les femmes sont absolument maîtres de leur fertilité. Elles peuvent décider si oui ou non elles feront un enfant et le gars peut ne pas avoir son mot à dire. Et bientôt la procréation médicale assistée va être ouverte comme l'a promis le président de la République. Donc maîtriser une procréation sans mâle. Si ça ce n’est pas une discrimination anti-mâle, je ne sais pas ce que c'est. D'ailleurs, probablement les mâles homosexuels vont réclamer la GPA après, c'est logique, au nom de l'égalité. Une femme qui voudra un enfant sans mâle pourra en avoir un, un mâle qui voudra un enfant sans femme ne pourra pas. Est-ce que vous trouvez ça normal ? »
Dans un autre extrait consacré à l'euthanasie médicale assistée, le Pr Freyer se positionne contre cette pratique, toujours dans un cadre universitaire : « À partir du moment où le médecin qui soigne et parfois qui guérit devient aussi le médecin qui peut mettre fin à la vie intentionnellement, évidemment le regard des patients change. Pousser les soignants à pratiquer l'euthanasie dans le cadre de la loi, c'est les instrumentaliser, c'est s'en servir parce que la société exige "que". C'est aussi le risque de défiance de la part des patients notamment des personnes âgées qui peuvent craindre que dans les hôpitaux, un certain nombre de médecins zélés peuvent mettre fin à leur souffrance. »
Une tribune idéologique pour l'ANEMF
Pour l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), ce discours est intolérable : « Les propos discriminatoires n'ont aucunement leur place ni au sein de l'enseignement supérieur, ni dans le domaine de la santé, ni nulle part ailleurs, expliquent les carabins. Les sciences humaines et sociales ne peuvent être utilisées comme une tribune idéologique par les professeurs », souligne Clara Bonnavion, présidente de l'ANEMF.
Appelé par l'ANEMF à mener une investigation, le ministère de l'Enseignement supérieur a confirmé avoir saisi l’inspection générale de l'administration, de l'éducation et de la recherche (IGANER) dans un tweet publié dans la foulée.
Je partage la préoccupation des étudiants de @ANEMF. J’ai décidé de saisir immédiatement l’inspection générale du Ministère afin que toute la lumière soit faite sur ce qu’il s’est passé. J’en tirerai toutes les conclusions nécessaires dans les plus brefs délais.
ANEMF@ANEMF
⚠️ Propos intolérables du Vice-Doyen de Lyon Sud : l’ANEMF exige une investigation !


De tels propos, s'ils sont avérés, ne sont pas acceptables dans nos formations. L'ANEMF appelle à une tolérance zéro de tous les acteurs.


Un seul mot d’ordre : ne plus rien laisser passer ! ⛔️
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L'association a salué la réactivité du ministère de l'Enseignement supérieur et espère que toute la lumière sera faite sur cette affaire. « Si les faits sont avérés, nous exigerons la démission du poste de vice-doyen du Pr Freyer et l'arrêt immédiat de toutes ses fonctions d'enseignement. Les résultats ne seront pas contestables », prévient Clara Bonnavion.
En attendant, l'ANEMF appelle à la responsabilité des facultés. « Dans le module « science, société et humanité », il n'y a pas de programme national, mais des thèmes à aborder ou chacun s'organise comme il le souhaite. La majorité des cours sont dispensés par des PU-PH de médecine, certains ont la compétence nécessaire, d'autres moins. Il faudrait que des professeurs de sciences sociales puissent également prodiguer des enseignements », ajoute Clara Bonnavion.
La réforme de la PACES, prévue à la rentrée 2020, semble une bonne opportunité pour toiletter le contenu et l'organisation de ce module.

Contactée par « le Quotidien », le Pr Carole Burillon, doyenne de la faculté de médecine de Lyon-Sud a confirmé l'investigation du ministère de l'Enseignement supérieur. Elle « statuera sur la situation décrite par la journaliste de Médiacités, dont nous dénonçons la façon de faire [enregistrement à l’insu de l’enseignant, NDLR] », précise-t-elle. « Nous notons qu’il n’y a jamais eu de retours des élus étudiants sur des possibles dérives verbales pendant les cours de SSH. Mais bien sûr, il y aura tolérance zéro sur d’éventuels excès. »

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