11.06.2016
Il y a, à la vérité, à souffrir avec les vieillards : se croyant parvenus à l’empire de l’art, leurs décisions, leur ton impertinent, leurs contradictions à vos idées pour faire briller les leurs propres, leur aire de mépris vous font sentir sans cesse leur supériorité, de sorte que, s’ils vous accordent du savoir, de l’esprit, il faut voir comme ils savent adroitement rabattre ou modérer ces éloges ; ce genre-là, disent-ils, est bel et bon, mais il n’est pas formé ; il est savant, il a des principes, mais son expérience est encore jeune ; sous mes yeux, sous ma direction, il peut conduire un malade ; il se formera et fera un médecin avec le temps et mes conseils.
Que cette injustice ne vous rebute point ; rampez, parce que l’âge l’ordonne, mais ensuite votre tour viendra qu’en appréciant votre mérite sur le nombre de vos années, le public vous donnera aussi sa confiance.
Dans cette attente, épiez les fautes des vieux médecins ; ils en font presque à chaque pas. Plus ils savent qu’on souscrit aveuglément à leurs décisions et moins se croient-ils obligés de prêter attention aux cas qui se présentent et plus, par conséquent, sont-ils sujets à prescrire légèrement de travers. ; Prenez-les sur le fait. Ces messieurs sont modestes lorsqu’une fois ils sont convaincus d’ignorance. Profitez de cette heureuse occasion, ne manquez pas de dire ce qu’on doit penser de l’âge des mauvais médecins et ne respectez point le préjugé sur cet article. On peut citer l’exemple de M. Lémery qui relevait vivement en public les bévues et les erreurs de son père.
(« Caractères des médecins ou l’idée de ce qu’ils sont communément et de ce qu’ils devraient être », par ***, docteur en médecine, extrait repris dans « La Gazette médicale du Centre », 15 novembre 1927)
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