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lundi 6 juin 2016

La plupart des traitements pour usage de drogues sont dispensés en structure ambulatoire en Europe

 - HOSPIMEDIA
Le rapport annuel de l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT) montre que la plupart des traitements liés à la consommation de drogues sont dispensés aux patients dans des structures ambulatoires, notamment des centres spécialisés. Il relaie également une analyse sur les passages aux urgences pour problèmes liés aux drogues.
Le rapport de l'Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie (OEDT) pour 2016 fournit comme chaque année les dernières tendances des consommations de drogue à travers les vingt-huit États membres de l'Union européenne (UE), ainsi que la Turquie et la Norvège. Au chapitre des prises en charge, le rapport annonce qu'environ 1,2 million de personnes ont bénéficié d’un traitement pour usage de drogues illicites dans l’UE en 2014. "Les usagers d’opiacés représentent le plus large groupe de patients suivant un traitement spécialisé et concentrent la majeure partie des ressources disponibles en matière de traitements, essentiellement sous la forme de traitements de substitution", annonce l'OEDT. Les consommateurs de cannabis et de cocaïne forment les deuxième et troisième plus grands groupes de patients entamant un traitement spécialisé, les interventions psychosociales étant le traitement le plus couramment utilisé pour eux. Les différences entre pays peuvent cependant être très marquées. Parmi tous les patients admis en traitement pour usage de drogues au cours de l'année, 58% le sont en France pour le cannabis (versus 46% en moyenne dans les pays de l'UE), 30,5% pour les opiacés (39,2% en UE) et 6,1% pour la cocaïne (13,3% en UE). 

Les généralistes sollicités en France

En Europe, la plupart des traitements liés à la consommation de drogues sont dispensés dans des structures ambulatoires, les centres spécialisés représentant le premier fournisseur de ce type de service en termes de nombre d’usagers traités, suivis des centres de soins de santé. "Ces derniers sont notamment des cabinets de médecins généralistes, qui sont d’importants prescripteurs de traitements de substitution aux opiacés dans certains grands pays tels que l’Allemagne et la France", souligne l'OEDT. Ailleurs, en Slovénie et en Finlande par exemple, "les centres de santé mentale peuvent jouer un rôle central dans l’offre de traitements ambulatoires". Un pourcentage moindre des traitements est dispensé dans des centres avec hébergement, notamment les centres rattachés à des hôpitaux, notamment psychiatriques, les communautés thérapeutiques et les centres thérapeutiques résidentiels spécialisés. L’importance relative des services ambulatoires et en milieu résidentiel au sein des systèmes de traitement nationaux "varie considérablement d’un pays à l’autre", relève le rapport. L'OEDT signale aussi que des actions de prévention et de traitement très diverses sont de plus en plus assurées en ligne (lire ci-contre). "Les interventions via Internet ont le potentiel d’élargir la portée et la couverture géographique des programmes de traitement afin d’atteindre les personnes qui souffrent de problèmes liés à l’usage de drogues et qui, autrement, pourraient ne pas avoir accès à des services spécialisés", souligne-t-il.

Passages aux urgences en majorité

Par ailleurs, l'OEDT relaie une analyse réalisée en 2014 par le réseau européen des situations d’urgence imputables aux drogues (Euro-DEN), qui recense les passages aux urgences pour des problèmes liés aux drogues dans seize hôpitaux sélectionnés dans dix pays européens, dont la France. Les admissions constituaient au total 0,3% de l’ensemble des consultations aux urgences dans ces hôpitaux. Les drogues illicites étaient impliquées dans près de deux tiers des cas (64,6%), suivies par les médicaments sur ordonnance (26,5%). Les cinq produits les plus fréquemment utilisés étaient l’héroïne, la cocaïne, le cannabis, le GHB et les amphétamines. Parmi ces personnes, 69,5% s’étaient rendues à l’hôpital en ambulance, avec un pic d’admission entre 19 heures et 2 heures le week-end. La durée de séjour dans le service des urgences se limitait à 4,6 heures en moyenne. Dans la plupart des cas (56,9%), aucune complication grave n’a été observée. Cependant, plus d’un quart des patients (26,5%) présentait une agitation, 10,5% un score de Glasgow inférieur ou égal à 8 ; trente-cinq personnes ont subi un arrêt cardiaque et vingt-sept morts ont été recensés (sur 5 529 admis aux urgences pour usage de drogues inclus dans l'étude). Enfin, de manière plus générale, l'OEDT souligne que "les données émanant des urgences hospitalières livrent des enseignements uniques sur les problèmes de santé aigus" rencontrés par les professionnels de santé confrontés à la prise en charge d'addictions.
Caroline Cordier
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