"Centre national de santé mentale de Mélen (CNSM)": sous le panneau, pas de sécurité, le portail grand ouvert donne sur un vaste domaine où les herbes hautes prolifèrent. Même constat à l'entrée des pavillons, ici chacun va et vient en toute liberté, sort de l'établissement, déambule autour des boutiques et de l'école du quartier sans aucun contrôle.
Outre les 24 "résidents" historiques, plusieurs dizaines de patients vivent dans ces locaux abandonnés, après avoir été amenés ici par leurs proches, ou ramassés dans la rue par d'autres malades "autonomes".
Seuls quelques agents administratifs occupent encore leurs bureaux à l'entrée du site. Côté encadrement, trois cuisinières nourrissent les malades, retranchées derrière de solides barreaux à travers lesquels elles leur font passer les repas.
"Comme ils ne reçoivent plus leurs traitements, on a peur de se faire agresser, ils sont dangereux", confie l'une d'elles à l'AFP.
Couloirs crasseux jonchés de détritus, certificats médicaux des patients jetés à même le sol au milieu de piles de documents administratifs, l'abandon des lieux est manifeste.
"On nous traite comme des animaux", souffle un barbu vêtu de guenilles, avant de disparaître dans une chambre.
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