En Alsace, les établissements spécialisés en psychiatrie de Rouffach (Haut-Rhin), Erstein (Bas-Rhin) et l'Établissement public de santé Alsace Nord (Epsan) situé à Brumath (Bas-Rhin) n'ont pas su s'entendre pour construire un groupement hospitalier de territoire (GHT) psychiatrique. Dans un premier temps, l'hôpital de Rouffach espérait obtenir une dérogation pour n'appartenir à aucun GHT mais, à défaut, il devra se tourner vers le GHT construit autour du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace (Haut-Rhin). Car, en parallèle, les CH d'Erstein et l'Epsan n'ont, à eux deux, pas pesé suffisamment dans la balance pour constituer un GHT exclusivement psychiatrique. Et il était trop tard pour engager de nouvelles discussions afin de faire raccrocher le CH de Rouffach au wagon. Les deux établissements du Bas-Rhin intégreront finalement le GHT polyvalent n° 10 construit autour des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), confirment les deux établissements à Hospimedia.
Certes, la convention constitutive n'est pas encore finalisée. Mais Françoise Kalb, secrétaire nationale de l'Unsa Santé et sociaux public et privé, en fonction au CH d'Erstein et partie prenante aux instances, qui a directement défendu la distinction du secteur auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, explique que des garanties ont été obtenues pour la psychiatrie dans ce GHT polyvalent. Elle évoque ainsi un projet médical psychiatrique et une gouvernance adaptée qui ne relève que de la psychiatrie, en plus de la gouvernance établie au niveau du groupement. Ces garanties, précise-t-elle, comprennent la sanctuarisation des dotations annuelles de financement (Daf) à chacun des deux établissements. Des propositions qui semblent satisfaire les deux hôpitaux mais restent à transcrire dans la convention constitutive.
Les syndicats FO, CGT et Sud manifestent quant à eux ce 9 juin devant l'ARS Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine à Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour clamer leur opposition aux GHT. Ils craignent une désertification des territoires dans l'offre de soins par la disparition des hôpitaux de proximité et la mort des hôpitaux psychiatriques par dilution dans les hôpitaux généraux de médecine-chirurgie-obstétrique. Près de 200 personnes ont répondu à l'appel des syndicats. Contactée, l'ARS n'a pas répondu à nos sollicitations à l'heure où nous publions pour préciser le périmètre des groupements.
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