| 08.06.2016
La Cimade, association de défense des droits des étrangers, a remis, en partenariat avec Médecins du monde, Emmaüs, le Gisti (groupe d'information et de soutien des immigrés) et le Réseau éducation sans frontières (RESF), des « Charter Awards » aux neuf préfectures les plus zélées dans leurs pratiques illégales ou abusives en matière d'enfermement et d'expulsion des personnes étrangères.
La préfecture de Loire-Atlantique a reçu le prix « Je vais bien, ne t'en fais pas », pour son zèle à expulser des personnes gravement malades.
La Cimade dénonce une remise en question fréquente de l'accès au droit au séjour pour les personnes malades étrangères, que pourrait aggraver la loi du 7 mars 2016 qui confie à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) – agence du ministère de l'Intérieur – le soin d'évaluer la situation des requérants, et non plus aux médecins des agences régionales de santé (sous tutelle du ministère de la Santé).
En outre, dans les centres de détention administrative et les prisons, aucun dispositif ne permet de garantir la suspension de l'expulsion d'une personne malade, soumise à l'arbitraire des préfectures, accuse la Cimade, qui demande que le droit à la santé prime sur la politique d'expulsion. En mai dernier, le Défenseur des droits avait également alerté sur le sort réservé aux étrangers malades en France.
Les autres lauréats des Charter Awards sont les préfectures de la Gironde, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Seine-Saint-Denis, de Haute-Garonne, de la Vienne, du Doubs et du Pas-de-Calais, cette dernière ayant reçu deux prix : « Retour en enfer », pour avoir expulsé des Soudanais du Darfour dans leur pays en guerre ; et « Tarzan, roi de la Jungle » pour avoir « emmené de force, par avions et par bus, plus de 1 200 personnes, pour les disperser en les enfermant illégalement dans sept centres de rétention ».
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