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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 5 mars 2024

Crise de la santé mentale. "Ce n'est que la partie visible de l'iceberg" : personnels, familles, cliniques privées critiquent les propos du ministre

Écrit par Catherine Léhé   Publié le 

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre.

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre. • © MATTHIEU RONDEL / AFP

Les "dysfonctionnements inacceptables" pointés par le ministre de la santé Frédéric Valletoux en visite au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, le 20 février 2024, entraînent de vives réactions notamment des cliniques privées mais aussi des salariés qui espèrent un réel sursaut.

Après la visite de Frédéric Valletoux, ministre de la Santé et de la Prévention au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, les réactions sont vives. Sa visite a fait suite à une série d'événements graves en quelques jours : une agression sexuelle d'une patiente, un viol d'une autre patiente, le suicide d'un père de famille de 49 ans laissé sur un brancard depuis dix jours dans un bureau du service des consultations des urgences psychiatriques, de multiples agressions du personnel et un incendie. Des "dysfonctionnements inacceptables", a jugé le membre du gouvernement, en soulignant un manque de coopération entre les huit cliniques privées psychiatriques et l'hôpital public, accusant ces premières "de ne pas prendre leur part", alors qu'elles concentrent 75 % des lits dans le département.

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Lenny Pamart, l’ancien collégien harcelé qui a transformé son calvaire en outil de résilience pour d’autres élèves

Publié le 26 février 2024

Par  (Bruxelles, correspondant)

« La Relève ». Chaque mois, « Le Monde Campus » rencontre un jeune qui bouscule les normes. A 27 ans, Lenny Pamart, président fondateur de l’ONG Campus Watch, vouée à la prévention des violences entre élèves, raconte comment il a transformé son propre calvaire à l’école en outil de résilience pour les autres.

Lenny Pamart, en uniforme de son ONG Campus Watch, lors d’une intervention auprès des élèves de primaire de l’Institut Emmanuel-d’Alzon, à Nîmes, en janvier 2023.

Son histoire est terrible mais, désormais, il la raconte sans verser une larme. Un récit banal, peut-être, pour les milliers de jeunes qui, comme lui, ont connu le harcèlement, les moqueries, les coups au collège ou au lycée, mais surtout très poignant quand un homme de 27 ans détaille posément ce qui l’a conduit aux portes de la mort. C’est toutefois l’incroyable résilience dont il a fait preuve ensuite qui impressionne le plus : Lenny Pamart a su transformer sa souffrance en un projet susceptible, aujourd’hui, d’aider tous ceux qui ont vécu l’enfer scolaire.

Réforme de la loi SRU : « La politique du logement, reflet presque parfait de notre choix de société »

Publié le 26 février 2024

En intégrant les logements intermédiaires dans le taux minimal de logements sociaux, « le gouvernement confirme sa volonté d’affaiblir une mixité sociale déjà anémique », affirme le maire (PS) de Sarcelles (Val-d’Oise), qui propose une autre voie pour renforcer la loi SRU.

« Ce ne sont pas les cités qui posent problème ; le problème, c’est que la France a consciemment ou inconsciemment parqué ses problèmes. Elle a territorialisé les exclus, elle les a concentrés dans certains endroits. » Ainsi s’exprimait, en 2008, dans Deux Maires courage. Dialogue sur la crise des banlieues (Autrement), le très respecté et trop tôt disparu Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Seize ans plus tard, son constat reste d’une acuité totale. Pire : à bien des égards, la situation s’est aggravée. Malgré l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, les zones franches, les contrats de ville et les réseaux d’éducation prioritaire ? Oui. Parce que ces dispositifs ne fonctionneraient pas ? Non, ils produisent leurs effets, mais restent insuffisants pour résorber des inégalités qui ne font que croître.

Troubles mentaux et patients dangereux : «Au Québec, le suivi peut être variable»

98.5 
 

Il y a deux semaines, lorsque le Dr Mathieu Dufour, a été questionné dans le cadre de l’enquête publique sur les décès de la policière Maureen Breau, il a soulevé de nombreuses différences entre le Québec et l’Ontario, en matière de santé mentale.

Écoutez le psychiatre légiste et chef du département de psychiatrie à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.

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SOIRÉE PAPOTIN


 




Le 14/03/2024 de 20:00 à 23:00

Soirée de lancement du numéro 41

Le journal Papotin fête la sortie de son 41e numéro en compagnie de ses journalistes et de Rodolphe Burger (ex-leader de Kat Onoma) en live avec Sonnenblume.

Rodolphe Burger sera interviewé en direct par l’équipe du Papotin, avant de se produire avec les Sonnenblume, groupe constitué au sein de l’institut médico-social Les Tournesols à Sainte-Marie-Aux-Mines (68). Un concert précieux puisque rarement présenté, avant la sortie d’un premier album en collaboration.

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lundi 4 mars 2024

Journal d'un psychiatre de combat en Seine-Saint-Denis

fayard 

  • 07/02/2024

Fayçal Mouaffak


Journal d'un psychiatre de combat en Seine-Saint-Denis

Chef de service en Seine-Saint-Denis, le Docteur Fayçal Mouaffak mène une psychiatrie de combat, à «  flux tendu  », au service des plus pauvres. Ceux qui n’ont rien ou ont, l’espace d’une hospitalisation, tout perdu. À travers le récit de leurs vies bousculées tant par les troubles psychiques que par un environnement social implacable, l’auteur nous invite à la rencontre de ses patients.

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"Les Âmes fendues", BD sur l'hôpital psychiatrique d'Angoulême: "c'était beaucoup plus dur que je l'imaginais"

Diffusion du 19 janvier 2024

Par France Bleu La Rochelle

La passionnante bande dessinée "Les Âmes fendues" raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique Camille-Claudel d'Angoulême. Son scénariste raconte ce qui l'a motivé et ce qui l'a le plus marqué pendant son reportage. Son livre tente de déconstruire les clichés sur les maladies psychiatriques.

Les Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'AngoulêmeLes Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'Angoulême

Les Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'Angoulême © Radio France François Petitdemange

C'est un livre qui permet de casser les préjugés sur les maladies psychiatriques : "Les Âmes fendues", qui vient tout juste de sortir, nous plonge, en bande dessinée, dans le quotidien de l'hôpital spécialisé Camille-Claudel de La Couronne, à côté d'Angoulême. Et son scénariste, Xavier Bétaucourt, était l'invité de 7h45 de France Bleu La Rochelle ce vendredi (à réécouter en intégralité en cliquant ci-dessus).

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Alice Miller (1923-2010), une psychologue engagée

Samedi 2 mars 2024

Provenant du podcast

Toute une vie

Alice Miller - Flammarion

Juive d’origine polonaise émigrée en Suisse, la psychologue et psychanalyste Alice Miller ne se rattachait à aucune école. Sa cause était celle de l’enfance maltraitée, mais son militantisme l’a menée vers quelques dérives.

Avec

Elisabeth Roudinesco Historienne de la psychanalyse et présidente de la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP)

Laurence Joseph Psychologue clinicienne et psychanalyste

Johann Chapoutot Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne - Paris IV, spécialiste du nazisme

Marc-André Cotton Psycho-historien

En 1984, Alice Miller publiait C’est pour ton bien, qui devint un best-seller. Elle combattait ce qu’on a appelé la pédagogie noire, méthode d’éducation selon laquelle « qui aime bien châtie bien ».

À sa naissance, en Pologne, à Trybunalski, Alice Miller s’appelait Alicja Englard. Elle a plusieurs fois changé de nom. Née dans une famille juive, elle s’enfuit du ghetto de Trybunalski pour se cacher à Varsovie, pendant la guerre, sous le nom d’Alice Rostovska et en se faisant passer pour une catholique. Elle entame des études de philosophie et rencontre son futur mari, un catholique dont elle prendra le nom, Miller. Elle émigre avec lui à Bâle en 1946, se marie, et se forme à la psychanalyse grâce à la Société suisse de psychanalyse. Elle s’en prend à l’abandon, par Freud, de la théorie de la séduction, que l’on appelle aussi la théorie des pulsions ou la neurotica.

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Incorrigibles et débauchées

Samedi 2 mars 2024

Jeunes filles sortant du château de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 - Avec l'aimable autorisation de l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

Dans la petite ville de Cadillac-sur-Garonne se dresse un imposant château construit au XVIIe siècle. Après avoir abrité la première prison pour femmes de France, il devient une école de préservation, un lieu d'enfermement pour « mauvaises filles ».

Avec

Véronique Blanchard Historienne, enseignante-chercheuse à l’Université d’Angers

Agnès Geoffray Plasticienne, photographe

Sophie Mendelsohn Psychanalyste

Olivier Du Payrat Administrateur du Centre des monuments nationaux en charge du château ducal de Cadillac

« Vicieuses », « perverses », « anormales », « incorrigibles », « inéducables » ou « débauchées », ce sont les termes que l’on trouve dans les archives administratives pour qualifier les pupilles placées au château de Cadillac. Dès le début du XXe siècle, il abrite l’une des trois écoles de préservation françaises pensées pour procéder au redressement moral de jeunes filles accusées de fugue, de vagabondage ou encore d’outrage à la pudeur. Parfois, elles y sont envoyées à la demande de leur famille, en vertu du droit de « correction paternelle », qui permet aux pères le placement de leurs filles. Déviantes plus que délinquantes, ces jeunes filles placées le sont souvent moins pour d’éventuels délits que parce qu’elles ne répondent pas aux normes de genre attendues d’elles.

Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930

 Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 - Avec l'aimable autorisation de l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

L’objectif d’une école de préservation est double : il s’agit de « préserver » les jeunes filles du monde extérieur tout autant que de préserver la société de leur comportement jugé déviant. Le château de Cadillac n’a connu aucun réaménagement depuis son utilisation comme prison, les pupilles vivent donc dans un environnement carcéral, en silence : le bavardage y est une infraction. Dans cette « école », très peu d’heures d’instruction, mais quelques activités comme la couture, la réfection de matelas ou les travaux de jardinage, avec l’objectif de les placer comme domestiques à leur sortie. Les corps des jeunes filles disparaissent dans des vêtements identiques et informes, leurs cheveux sont coupés courts à l’arrivée dans l’établissement. Plusieurs rapports d’inspection décrivent un réel lieu de maltraitance et un état sanitaire déplorable. En réponse à l’oppression qu’elles subissent, beaucoup se révoltent ou tentent de s’évader.

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Préhistoire En Dordogne, l’homme de Néandertal était bien outillé… intellectuellement

par Camille Gévaudan  publié le 2 mars 2024

Cinq pierres taillées trouvées au site préhistorique du Moustier et examinées en détail pour la première fois depuis les années 60 montrent des traces d’une colle sophistiquée. Sa recette démontre les capacités cognitives de l’homme de Néandertal.

Plus on apprend à connaître l’homme de Néandertal, et plus on s’étonne de son intelligence et de son raffinement. Cela va faire deux siècles que notre vieux cousin (apparu il y a environ 400 000 ans et disparu il y a 30 000 ans) se trimballe une image d’homme préhistorique rustre, sans doute depuis qu’on a découvert son apparence physique avec des restes de son crâne et de son squelette au milieu du XIXe siècle. Néandertal est costaud et trapu, avec une grosse arcade sourcilière et un front fuyant. Oui, mais Néandertal peint des animaux dans les grottes. Il enterre ses morts. Peut-être même qu’il joue de la flûte. Et il fabrique une colle hypersophistiquée.

Une équipe internationale de chercheurs l’a découvert en ressortant des tiroirs cinq outils en pierre encore tachés de substance adhésive. Trouvés au Moustier, un site préhistorique en Dordogne connu depuis 1860, ils sont attribués à l’homme de Néandertal et ont été fabriqués entre 40 000 et 120 000 ans avant notre ère. Mais, noyés dans la masse des outils retrouvés au Moustier, ils n’avaient encore jamais été examinés en détail. C’est lors d’une revue interne de la collection qu’ils ont été repérés, et qu’on a enfin compris leur intérêt scientifique. «Les objets étaient emballés individuellement et intouchés depuis les années 60. Les restes des substances organiques adhésives ont donc été très bien préservés», explique Ewa Dutkiewicz, archéologue à l’université de Tübingen en Allemagne, qui a codirigé l’étude parue fin février dans Science Advances.


Journées de la schizophrénie : un escape game pour sensibiliser aux troubles en santé mentale et au processus de rétablissement

ETAT DE FRIBOURG

 SUISSE

01.03.2024 

A l’occasion des Journées de la schizophrénie (JdS), les Fribourgeois-e-s pourront participer à un escape game du 16 mars au 6 avril 2024 dans les combles du restaurant de l’Aigle Noir à Fribourg. Les institutions en santé mentale se mobilisent pour offrir un espace d’informations - animé par des professionnel-le-s de la santé et du social – durant toute la durée de l’escape game.

Un défi stimulant pour découvrir des possibilités de rétablissement

Le comité fribourgeois des Journées de la schizophrénie a créé un jeu d’évasion pour permettre aux Fribourgeois et aux Fribourgeoises de découvrir et de mieux aborder, de façon ludique, les troubles en santé mentale : on peut s’en rétablir et on vous propose quelques pistes ! Annulé en raison de la pandémie de COVID-19 en 2020, cet escape game se veut une expérience à la fois excitante et pédagogique ; les participant-e-s devront parvenir à sortir de deux pièces dans une durée limitée à 45 minutes en résolvant diverses énigmes en lien avec la santé mentale et le processus de rétablissement.

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"La psychiatrie, c'est le parent pauvre de chez pauvre de la médecine" : témoignage et analyse d'un profond malaise

Écrit par Aude Henry  Publié le 

Josette Arvieu est la déléguée départementale de l'Unafam ( Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) en Haute-Garonne. • © FTV

Viol, agression sexuelle, suicide d'un patient... Les urgences psychiatriques du CHU de Toulouse ont connu des situations dramatiques en ce début 2024. Le ministre de la Santé a demandé une enquête de l'inspection générale. Qu'en disent les familles de malades ? Nous avons sollicité une responsable d'association. Entretien.

"C'est intolérable. La situation, telle qu'elle est, est intolérable." C'est avec ces mots que la déléguée départementale de l'Union des familles et amis des personnes malades ou handicapées psychiques, entame notre conversation. Après les agressions sexuelles et le suicide de patients aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse, Josette Arvieu a accepté de partager son regard sur la prise en charge des malades.

L'Unafam est une association de bénévoles qui apporte soutien, écoute et accompagnement aux proches de personnes souffrant de troubles psychiques. Elle a également le statut officiel de représentant des usagers au sein des commissions des établissements hospitaliers. Josette Arvieu a participé à la première réunion, lundi 26 février 2024, du comité de suivi mis en place au CHU de Toulouse après les drames qui s'y sont joués.

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dimanche 3 mars 2024

Recommandations HAS – Comment accompagner les personnes en situation de grande précarité avec troubles psychiques ?

Fanny Le Brun     23 janv. 2024

La Haute autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations ayant pour objectif d’aider à l’accompagnement des personnes en situation de grande précarité présentant des troubles psychiques, afin qu’elles aient accès à un parcours de santé, d’insertion sociale et de vie citoyenne. 

330.000 personnes sans domicile dont 75 % avec des troubles psychiques

On estime que 330.000 personnes seraient sans domicile sur notre territoire, avec une prévalence de troubles psychiques d’environ 30 % si l’on ne tient compte que des troubles psychiatriques sévères comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires, mais allant jusqu’à plus de 75 % si on inclut d’autres troubles comme la dépression, l’anxiété ou le trouble de stress post-traumatique. Ces personnes rencontrent de multiples obstacles pour accéder aux soins et aux dispositifs sociaux et sont souvent stigmatisées.

D’après les travaux de la HAS, l’approche intégrant l’accès à un « chez-soi » avec un accompagnement médical et social semble la plus efficace pour améliorer la situation de ces personnes. 

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"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité

Par Chloé Subileau le 27-02-2024

L'année dernière, à l'issue des dernières ECNi, 12% des places d'internat en psychiatrie sont restées vacantes. Un chiffre presque habituel pour la spécialité dont, chaque année, plusieurs postes ne trouvent pas preneur. Entre méconnaissance de la discipline, préjugés et peur d'abandonner la médecine physique, les futurs internes peinent à s'y intéresser. La psychiatrie est pourtant victime d'une pénurie de praticiens. Face à ce constat, les représentants étudiants et acteurs de la profession souhaitent agir pour rendre la discipline plus attractive et mettre fin à cette crise de vocations. Egora fait le point.  


Dans les hôpitaux, le mal-être des soignants face à l’accélération du rythme de travai

Publié: 27 février 2024

Depuis l’an 2000, en France, environ 80 000 lits d’hospitalisation complète ont été fermés, représentant un quart de la capacité d’accueil des hôpitaux. Cette évolution vise à favoriser une hospitalisation plus brève, connue sous le nom d’« ambulatoire » où les patients entrent le matin à l’hôpital, reçoivent leurs soins, et repartent dans la journée.

Une infirmière pousse un patient sur un brancard au service des urgences de l’hôpital Emile Muller à Mulhouse, le 16 janvier 2023

Du point de vue des soignants, les soins nécessitent du temps, de la lenteur afin d’être présent pour les patients et leur famille. Mais cette dimension relationnelle n’est pas toujours possible en raison du manque de temps. Sébastien Bozon/AFP

Cette tendance à accélérer la prise en charge s’inscrit dans une logique d’amélioration de l’efficience et de la rentabilité des hôpitaux, en lien avec les réformes inspirées du nouveau management public (NMP), un modèle de gestion qui vise à importer des pratiques du secteur privé dans les organisations publiques. Le NMP permettrait de rendre plus performants les hôpitaux publics, en s’appuyant sur des principes tels que l’optimisation des ressources, le renforcement de la compétitivité face aux structures privées, et l’amélioration de la capacité de rendement. L’application de ce nouveau modèle de gestion a des répercussions sur le terrain, comme nous avons pu le constater lors de l’enquête que nous avons réalisée, fondée sur des entretiens avec divers professionnels de santé ainsi que des observations menés entre 2017 et 2020.

Des mesures pour réduire les dépenses

Les réformes, notamment la transition d’un budget global à une tarification à l’activité (T2A) en 2004-2005, ont redéfini les incitations financières dans le système hospitalier. Ce changement a instauré une relation entre le volume d’activité réalisé et le financement des établissements, encourageant ainsi une augmentation du nombre de patients pris en charge pour obtenir des fonds liés à l’activité.

Parallèlement, l’émergence des pôles d’activités médico-économiques, initiée par l’ordonnance du 2 mai 2005 et confirmée en 2009 par une loi portant réforme de l’hôpital, a ajouté une dimension nouvelle.

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30 % des hospitalières estiment que la grossesse est incompatible avec leur métier

PUBLIÉ LE 27/02/2024

Concilier grossesse et travail à l'hôpital n'est pas toujours évident pour les femmes. C'est ce que tendent à montrer les résultats d’une étude réalisée par ODOXA pour le compte de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH).

80 % des agents de la fonction publique hospitalière sont en réalité des agentes, des femmes. Or la période de la grossesse n'est pas vécue comme réellement compatible avec leur travail dans une majorité de cas, note la dernière étude ODOXA réalisée pour le compte de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH) . «72 % des hospitalières pensent que la grossesse rend difficile le travail dans de bonnes conditions ;  42 % des hospitalières estiment que le fait d’être enceinte est mal perçu par l’employeur ;  30 % estiment que cette période est incompatible avec leur métier et 18 % pensent que la grossesse doit être cachée le plus longtemps possible à l’employeur», énumère le communiqué de presse. 


Précarité, pauvreté et exclusion : ce qu'il faut savoir

PUBLIÉ LE 27/02/2024

Il est important de dissocier les trois termes précarité, pauvreté et exclusion. Ce sont trois situations différentes mais qui peuvent s’imbriquer les unes dans les autres.

Précarité

Crédit photo : Pixabay

La précarité peut entraîner la pauvreté qui peut amener à l’exclusion ; le chômage, un divorce, un deuil peuvent conduire à une situation d’exclusion sociale entraînant une situation de précarité etc.…Nous allons définir chacun de ces termes mais avant il est important, pour comprendre la situation contemporaine, d’avoir un bref aperçu de l’histoire de la précarité en France. 

1) Bref aperçu de l’histoire de la précarité en France

Au Moyen-âge, il y a eu une distinction fondamentale entre mendicité acceptable (personnes sans revenu parce qu'inaptes au travail mais domiciliées et sédentaires) et une mendicité non tolérable (personnes valides qu'il fallait mettre au travail ou châtier sévèrement).

Dans notre société, l'intégration passe par la stabilité géographique et le travail. C’est le travail qui fixe l'individu à un territoire.

Depuis toujours et c'est encore bien souvent le cas aujourd'hui, la dynamique de marginalisation trouve son origine dans une dimension économique liée à l'instabilité et la fragilité des situations de travail. Ne pas travailler alors qu’on est en capacité de le faire est excluant

La société salariale, avec l'ensemble de son système de protections sociales et d'assurance (chômage, maladie, accident, vieillesse etc.…) est un système censé garantir à chacun des protections minimales en cas d'accident de parcours.

Cette organisation (salariat) connaîtra son apogée au cours des « trente glorieuses  » (1). On a pu penser que seules les personnes inaptes au travail pouvaient se trouver encore dans le besoin. Elles étaient alors prises en charge par le système d'assurance comme cela s'est organisé avec la construction progressive d'un véritable statut social pour les personnes handicapées, statut équivalent à celui du « pauvre intégré » de la société médiévale.

Les évolutions des dernières décennies remettent en question cette idéologie et notamment les évolutions rencontrées dans la sphère du travail.

On peut les présenter sous trois axes :

  • la montée du chômage et notamment d'un chômage de longue durée ;
  • les difficultés pour les jeunes à accéder à un premier emploi ;
  • la précarisation de l'emploi lui-même, avec le développement des contrats à durée déterminé, des contrats à temps partiels.

Ainsi, les parcours professionnels et les formes d'emploi s'éloignent de plus en plus de l'emploi en contrat à durée indéterminé et à plein temps qui constituait jusqu'ici la norme de référence.

Par ailleurs, les difficultés d'insertion ne s'expriment pas seulement dans le rapport à l'emploi mais aussi dans certaines formes d'affaiblissement des liens sociaux et relationnels (2)

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