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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 5 mars 2024

La situation catastrophique constatée aux urgences du CH du Mans et de l’Établissement Psychiatrique de Santé Mentale de la Sarthe est inacceptable !

Publié jeudi 29 février 2024


Rassemblement le 29 février 2024 devant l’entrée du CH du Mans pour dénoncer les conditions de travail aux urgence. © FO CH Le Mans

Communiqué de la Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé Force Ouvrière

La Fédération FO-SPS apporte son soutien plein et entier au syndicat FO du CH du Mans, de l’EPSM, et aux personnels de ces établissement dans la bataille qu’ils mènent pour améliorer les conditions d’exercices professionnels et d’accueil des usagers au sein des urgences du CH du Mans.

Constitués en intersyndicale, les agents sont en grève ce jeudi 29 février 2024 pour exprimer leur ras-le-bol et leurs revendications pour ensuite décider de la reconduction du mouvement.

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CHU Toulouse : psychiatrie à l’abandon

28 février 2024 


Au CHU de Toulouse, les Urgences psychiatriques ont récemment fait la une de l’actualité : après un viol et une agression sexuelle, c’est ensuite un patient qui a mis fin à ses jours après être resté dix jours sur un brancard dans un bureau de consultation.

Cette situation dramatique ne doit rien au hasard, et est dénoncée depuis des années par les hospitaliers. Aux Urgences psychiatriques, les malades attendent sur des brancards, dans des locaux inadaptés, parfois pendant plusieurs jours, faute de lits d’aval permettant de les hospitaliser dans des structures spécialisées. Les consultations sont saturées. Les conditions de travail sont telles que, le jour de la récente visite du ministre de la Santé, la moitié des agents étaient en arrêt maladie.

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Drogue : la prison sous emprise

Publié le 23 février 2024

Par  et 

Avec 18 187 saisies réalisées en 2022, les produits stupéfiants, principalement le cannabis, circulent massivement et facilement en détention. Cette consommation aide les détenus à supporter le quotidien. Mais les trafics, comme à l’extérieur, provoquent de la violence.

Un détenu fume dans une cellule du centre pénitentier de Neuvic (Dordogne), en octobre 2019.  

Les connaisseurs des prisons s’amusent à chaque fois de l’étonnement du visiteur qui voit le halo de fumée bleue et sent l’odeur d’herbe qui prend à la gorge dans les coursives de certains établissements pénitentiaires. La drogue est une compagne de détention. Son usage distord le temps qui passe, aide à supporter les difficultés de l’enfermement, de la promiscuité et de l’ennui. Elle « circule librement », comme en témoignent aussi bien les détenus que les surveillants.

C’est que la consommation de drogue en détention, notamment du cannabis, est un fait massif : 18 187 saisies de produits stupéfiants dans les lieux de détention ont été réalisées en 2022, selon des chiffres inédits du ministère de la justice que Le Monde s’est procurés ; 95 % concernaient du « shit » ou de la « beuh », le reste était composé d’autres substances, comme la cocaïne, le crack ou l’héroïne.

Sorj Chalandon, le juste et le vrai

3 épisodes 








À propos de la série

Sorj Chalandon est un écrivain et journaliste du regard. Dans ses livres, fiction et réalité sont entremêlées tant il nourrit ses romans d’éléments biographiques et de faits journalistiques. Confessions et réflexions de cet écrivain "auxiliaire de mémoire".

Journaliste, Sorj Chalandon a été grand reporter au quotidien Libération pendant 34 ans, avant de rejoindre la rédaction du Canard enchaîné. Il a couvert des guerres (Irlande du Nord, Liban), des grands événements historiques (le procès Barbie) et des procès divers, ses articles lui ont valu le prestigieux prix Albert Londres en 1988.

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L'OIP préconise la suppression des quartiers disciplinaires dans les prisons

monaco-matin

AFP  Publié le 06/02/2024

La machine disciplinaire ne fonctionne en prison "qu'au prix d'atteintes graves et nombreuses aux droits fondamentaux des personnes détenues", déplore dans un rapport publié mardi la section française de l'Observatoire international des prisons (OIP), préconisant de "supprimer le quartier disciplinaire".

Le quartier disciplinaire (QD), parfois appelé "mitard" ou "cachot" dans le jargon des prisons, est "aussi inhumain que contre-productif", dénonce l'OIP dans son rapport d'enquête de 148 pages intitulé "Au coeur de la prison: la machine disciplinaire".

En 2022, relève l'OIP, près de la moitié des personnes incarcérées ont fait l’objet de comptes-rendus d’incident (CRI). Ils ont conduit au prononcé de 69.174 sanctions disciplinaires, dont plus de 100.000 jours de QD.

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Aix-en-Provence : la justice restaurative est à l'honneur de la 7e édition du Festival du film judiciaire

Publié le 03/02/24

Après la projection du long-métrage nommé au César, "Je verrai toujours vos visages", des élèves de lycées généraux et professionnels échangent avec des professionnels de la justice restaurative.

Encadrer des rencontres entre victimes et auteurs d'infractions pénales, c'est rendre justice autrement. Jusqu'au mercredi 7 février, la justice restaurative est à l'honneur de la 7e édition du Festival du film judiciaire. Un événement destiné aux élèves de lycées généraux et professionnels d'Aix-en-Provence.

Et juste avant le débat, dans une salle du cinéma Renoir, le film écrit par Jeanne HerryJe verrai toujours vos visages fait office de toile de fond.

Le long-métrage raconte nombre de parcours, de prises de conscience et d'heureuses reconstructions. Il met en scène une nouveauté extrajudiciaire – c'est-à-dire, en dehors des juridictions : des rencontres auteurs-victimes.

Un film pour "faire du lien entre la jeunesse et le monde de la justice" pour Kayane Bianco, adjointe au maire, chargée de la jeunesse et de la vie étudiante. La Ville est partenaire du festival et le finance en partie.

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Vivre sa maternité en prison : "Après un début de grossesse difficile, j'ai appris à me recentrer sur moi-même"

Clicanoo

Publié le 05/02/2024

JUSTICE. Les prisons françaises hébergent femmes enceintes et mères avec de jeunes enfants dans des conditions d'accueil particulièrement encadrées. À La Réunion, Domenjod est le seul établissement équipé d'espaces qui leur sont dédiés. Nelsa, enceinte de six mois au moment de notre reportage, nous raconte sa grossesse si particulière, vécue entre quatre murs.

Nelsa n'échappe pas à la fameuse bonne mine des femmes enceintes en dépit de sa situation. Sourire timide, vêtements confortables laissant apparaître de menus tatouages en forme d'étoiles, ses cheveux relevés par une barrette sombre.

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Ne rejetons pas sur les libéraux la responsabilité du naufrage de la psychiatrie en France !

  FMF

Publié le 25 février 2024

Nous avons découvert avec stupeur par la presse que monsieur Frédéric VALLETOUX, nouveau ministre délégué à la Santé a décidé de déclarer la guerre au secteur hospitalier privé.

Il souhaite apporter une réponse aux évènements tragiques survenus aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse et a immédiatement identifié les « coupables » de ces dysfonctionnements : il s’agit bien sûr des cliniques psychiatriques privées qui selon lui « ne coopèrent » pas avec le CHU et souligne que les urgences psychiatriques « reposent uniquement sur l’hôpital ».

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« Nos cris d’alerte restent sans réponse. La psychiatrie attend urgemment de l’action »

Publié le 

Après le drame survenu aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse le 14 février, Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam), adresse une lettre ouverte au Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, Frédéric Valletoux afin de l’alerter, une fois encore, sur l’état d’extrême urgence dans lequel se trouve la psychiatrie en France. Voici son texte, in extenso. 

Monsieur le Ministre,
Le 14 février dernier, un patient concerné par un trouble bipolaire a mis fin à ses jours aux urgences psychiatriques de l’hôpital Purpan à Toulouse, après être resté 10 jours sur un brancard de consultation, faute de places pour une hospitalisation. Ce drame, qui aurait pu, qui aurait dû être évité, reflète les graves manquements de notre système de santé en psychiatrie. Quotidiennement, des situations critiques nous sont partagées par nos adhérents, et plus globalement par les familles ou les proches de personnes concernées par un trouble ou une maladie psychique.

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Pourquoi la souffrance psychique explose en France

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par Nicolas Framont 21 Fév 2024

Il y a les indicateurs économiques (PIB, taux de croissance, créations d’entreprises, etc.) et les indicateurs dits sociaux (taux de chômage, taux de pauvreté, etc.) qui permettent de mesurer la prospérité d’un pays. Ces indicateurs sont toujours interprétés de la façon qui arrange le plus nos gouvernants et, selon la classe politique actuelle, la France ne s’en sortirait pas trop mal. Un taux de croissance pas dingue, un taux de chômage qui a baissé grâce aux progrès de la précarité et de la radiation des chômeurs, une pauvreté qui augmente, mais les bourgeois s’en foutent… « On est quand même pas si mal en France, vous n’avez qu’à aller voir ailleurs pour vous en rendre compte hein », comme le dit l’influenceur Tibo In Shape pour justifier son amouuur de notre beau drapeau.  Et puis il y a des indicateurs moins grandiloquents, ceux que l’on observe autour de nous et qui nous donnent une idée du pays dans lequel nous vivons : les gens en pleurs dans les transports en commun, ceux qui parlent tout seul dans la rue, nos amis qui nous disent que « ce soir, ça ne va pas trop » et, plus facile à intégrer dans une sinistre comptabilité nationale, le nombre de celles et ceux qui se suicident, qui décident d’en finir avec leur vie, car elle est devenue trop pénible, trop lourde à porter. En France, environ 9000 personnes se suicident chaque année, un des taux les plus élevés d’Europe et qui est sous-estimé d’au moins 10%, selon les autorités compétentes. Dans son dernier baromètre (février 2024) consacré à la santé mentale, l’organisme Santé Publique France observe « une augmentation importante des pensées suicidaires et des tentatives de suicide au cours de la vie chez les 18-24 ans, observée depuis une dizaine d’années ». « Notre étude, ajoute le rapport, confirme la détérioration de la santé mentale des jeunes adultes observée par ailleurs à partir des données de passage aux urgences et d’hospitalisation. »Que vaut un pays dont la jeunesse pense de plus en plus à en finir ? Pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux à vivre ou à connaître des gens qui vivent de la détresse psychique sans pouvoir trouver de solutions pour y remédier ?

Ce premier article d’une série de trois décrit la relation entre précarité, chômage, souffrance au travail et santé mentale.

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Crise de la santé mentale. "Ce n'est que la partie visible de l'iceberg" : personnels, familles, cliniques privées critiquent les propos du ministre

Écrit par Catherine Léhé   Publié le 

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre.

Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux à gauche lors e sa visite au CHU de Purpan à Toulouse , mardi 20 février 2024 aux côté du directeur de l'établissement, Jean-Francois Lefebvre. • © MATTHIEU RONDEL / AFP

Les "dysfonctionnements inacceptables" pointés par le ministre de la santé Frédéric Valletoux en visite au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, le 20 février 2024, entraînent de vives réactions notamment des cliniques privées mais aussi des salariés qui espèrent un réel sursaut.

Après la visite de Frédéric Valletoux, ministre de la Santé et de la Prévention au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, les réactions sont vives. Sa visite a fait suite à une série d'événements graves en quelques jours : une agression sexuelle d'une patiente, un viol d'une autre patiente, le suicide d'un père de famille de 49 ans laissé sur un brancard depuis dix jours dans un bureau du service des consultations des urgences psychiatriques, de multiples agressions du personnel et un incendie. Des "dysfonctionnements inacceptables", a jugé le membre du gouvernement, en soulignant un manque de coopération entre les huit cliniques privées psychiatriques et l'hôpital public, accusant ces premières "de ne pas prendre leur part", alors qu'elles concentrent 75 % des lits dans le département.

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Lenny Pamart, l’ancien collégien harcelé qui a transformé son calvaire en outil de résilience pour d’autres élèves

Publié le 26 février 2024

Par  (Bruxelles, correspondant)

« La Relève ». Chaque mois, « Le Monde Campus » rencontre un jeune qui bouscule les normes. A 27 ans, Lenny Pamart, président fondateur de l’ONG Campus Watch, vouée à la prévention des violences entre élèves, raconte comment il a transformé son propre calvaire à l’école en outil de résilience pour les autres.

Lenny Pamart, en uniforme de son ONG Campus Watch, lors d’une intervention auprès des élèves de primaire de l’Institut Emmanuel-d’Alzon, à Nîmes, en janvier 2023.

Son histoire est terrible mais, désormais, il la raconte sans verser une larme. Un récit banal, peut-être, pour les milliers de jeunes qui, comme lui, ont connu le harcèlement, les moqueries, les coups au collège ou au lycée, mais surtout très poignant quand un homme de 27 ans détaille posément ce qui l’a conduit aux portes de la mort. C’est toutefois l’incroyable résilience dont il a fait preuve ensuite qui impressionne le plus : Lenny Pamart a su transformer sa souffrance en un projet susceptible, aujourd’hui, d’aider tous ceux qui ont vécu l’enfer scolaire.

Réforme de la loi SRU : « La politique du logement, reflet presque parfait de notre choix de société »

Publié le 26 février 2024

En intégrant les logements intermédiaires dans le taux minimal de logements sociaux, « le gouvernement confirme sa volonté d’affaiblir une mixité sociale déjà anémique », affirme le maire (PS) de Sarcelles (Val-d’Oise), qui propose une autre voie pour renforcer la loi SRU.

« Ce ne sont pas les cités qui posent problème ; le problème, c’est que la France a consciemment ou inconsciemment parqué ses problèmes. Elle a territorialisé les exclus, elle les a concentrés dans certains endroits. » Ainsi s’exprimait, en 2008, dans Deux Maires courage. Dialogue sur la crise des banlieues (Autrement), le très respecté et trop tôt disparu Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Seize ans plus tard, son constat reste d’une acuité totale. Pire : à bien des égards, la situation s’est aggravée. Malgré l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, les zones franches, les contrats de ville et les réseaux d’éducation prioritaire ? Oui. Parce que ces dispositifs ne fonctionneraient pas ? Non, ils produisent leurs effets, mais restent insuffisants pour résorber des inégalités qui ne font que croître.

Troubles mentaux et patients dangereux : «Au Québec, le suivi peut être variable»

98.5 
 

Il y a deux semaines, lorsque le Dr Mathieu Dufour, a été questionné dans le cadre de l’enquête publique sur les décès de la policière Maureen Breau, il a soulevé de nombreuses différences entre le Québec et l’Ontario, en matière de santé mentale.

Écoutez le psychiatre légiste et chef du département de psychiatrie à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.

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SOIRÉE PAPOTIN


 




Le 14/03/2024 de 20:00 à 23:00

Soirée de lancement du numéro 41

Le journal Papotin fête la sortie de son 41e numéro en compagnie de ses journalistes et de Rodolphe Burger (ex-leader de Kat Onoma) en live avec Sonnenblume.

Rodolphe Burger sera interviewé en direct par l’équipe du Papotin, avant de se produire avec les Sonnenblume, groupe constitué au sein de l’institut médico-social Les Tournesols à Sainte-Marie-Aux-Mines (68). Un concert précieux puisque rarement présenté, avant la sortie d’un premier album en collaboration.

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lundi 4 mars 2024

Journal d'un psychiatre de combat en Seine-Saint-Denis

fayard 

  • 07/02/2024

Fayçal Mouaffak


Journal d'un psychiatre de combat en Seine-Saint-Denis

Chef de service en Seine-Saint-Denis, le Docteur Fayçal Mouaffak mène une psychiatrie de combat, à «  flux tendu  », au service des plus pauvres. Ceux qui n’ont rien ou ont, l’espace d’une hospitalisation, tout perdu. À travers le récit de leurs vies bousculées tant par les troubles psychiques que par un environnement social implacable, l’auteur nous invite à la rencontre de ses patients.

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"Les Âmes fendues", BD sur l'hôpital psychiatrique d'Angoulême: "c'était beaucoup plus dur que je l'imaginais"

Diffusion du 19 janvier 2024

Par France Bleu La Rochelle

La passionnante bande dessinée "Les Âmes fendues" raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique Camille-Claudel d'Angoulême. Son scénariste raconte ce qui l'a motivé et ce qui l'a le plus marqué pendant son reportage. Son livre tente de déconstruire les clichés sur les maladies psychiatriques.

Les Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'AngoulêmeLes Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'Angoulême

Les Âmes fendues, bande dessinée de Xavier Bétaucourt et Jean-Luc Loyer, raconte le quotidien de l'hôpital psychiatrique d'Angoulême © Radio France François Petitdemange

C'est un livre qui permet de casser les préjugés sur les maladies psychiatriques : "Les Âmes fendues", qui vient tout juste de sortir, nous plonge, en bande dessinée, dans le quotidien de l'hôpital spécialisé Camille-Claudel de La Couronne, à côté d'Angoulême. Et son scénariste, Xavier Bétaucourt, était l'invité de 7h45 de France Bleu La Rochelle ce vendredi (à réécouter en intégralité en cliquant ci-dessus).

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Alice Miller (1923-2010), une psychologue engagée

Samedi 2 mars 2024

Provenant du podcast

Toute une vie

Alice Miller - Flammarion

Juive d’origine polonaise émigrée en Suisse, la psychologue et psychanalyste Alice Miller ne se rattachait à aucune école. Sa cause était celle de l’enfance maltraitée, mais son militantisme l’a menée vers quelques dérives.

Avec

Elisabeth Roudinesco Historienne de la psychanalyse et présidente de la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP)

Laurence Joseph Psychologue clinicienne et psychanalyste

Johann Chapoutot Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris-Sorbonne - Paris IV, spécialiste du nazisme

Marc-André Cotton Psycho-historien

En 1984, Alice Miller publiait C’est pour ton bien, qui devint un best-seller. Elle combattait ce qu’on a appelé la pédagogie noire, méthode d’éducation selon laquelle « qui aime bien châtie bien ».

À sa naissance, en Pologne, à Trybunalski, Alice Miller s’appelait Alicja Englard. Elle a plusieurs fois changé de nom. Née dans une famille juive, elle s’enfuit du ghetto de Trybunalski pour se cacher à Varsovie, pendant la guerre, sous le nom d’Alice Rostovska et en se faisant passer pour une catholique. Elle entame des études de philosophie et rencontre son futur mari, un catholique dont elle prendra le nom, Miller. Elle émigre avec lui à Bâle en 1946, se marie, et se forme à la psychanalyse grâce à la Société suisse de psychanalyse. Elle s’en prend à l’abandon, par Freud, de la théorie de la séduction, que l’on appelle aussi la théorie des pulsions ou la neurotica.

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Incorrigibles et débauchées

Samedi 2 mars 2024

Jeunes filles sortant du château de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 - Avec l'aimable autorisation de l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

Dans la petite ville de Cadillac-sur-Garonne se dresse un imposant château construit au XVIIe siècle. Après avoir abrité la première prison pour femmes de France, il devient une école de préservation, un lieu d'enfermement pour « mauvaises filles ».

Avec

Véronique Blanchard Historienne, enseignante-chercheuse à l’Université d’Angers

Agnès Geoffray Plasticienne, photographe

Sophie Mendelsohn Psychanalyste

Olivier Du Payrat Administrateur du Centre des monuments nationaux en charge du château ducal de Cadillac

« Vicieuses », « perverses », « anormales », « incorrigibles », « inéducables » ou « débauchées », ce sont les termes que l’on trouve dans les archives administratives pour qualifier les pupilles placées au château de Cadillac. Dès le début du XXe siècle, il abrite l’une des trois écoles de préservation françaises pensées pour procéder au redressement moral de jeunes filles accusées de fugue, de vagabondage ou encore d’outrage à la pudeur. Parfois, elles y sont envoyées à la demande de leur famille, en vertu du droit de « correction paternelle », qui permet aux pères le placement de leurs filles. Déviantes plus que délinquantes, ces jeunes filles placées le sont souvent moins pour d’éventuels délits que parce qu’elles ne répondent pas aux normes de genre attendues d’elles.

Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930

 Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 Bâtiment d’entrée de l’école de préservation de Cadillac, par Henri Manuel vers 1930 - Avec l'aimable autorisation de l'École nationale de protection judiciaire de la jeunesse

L’objectif d’une école de préservation est double : il s’agit de « préserver » les jeunes filles du monde extérieur tout autant que de préserver la société de leur comportement jugé déviant. Le château de Cadillac n’a connu aucun réaménagement depuis son utilisation comme prison, les pupilles vivent donc dans un environnement carcéral, en silence : le bavardage y est une infraction. Dans cette « école », très peu d’heures d’instruction, mais quelques activités comme la couture, la réfection de matelas ou les travaux de jardinage, avec l’objectif de les placer comme domestiques à leur sortie. Les corps des jeunes filles disparaissent dans des vêtements identiques et informes, leurs cheveux sont coupés courts à l’arrivée dans l’établissement. Plusieurs rapports d’inspection décrivent un réel lieu de maltraitance et un état sanitaire déplorable. En réponse à l’oppression qu’elles subissent, beaucoup se révoltent ou tentent de s’évader.

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