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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 7 juillet 2023

« Deux claques et au lit » pour les jeunes émeutiers, vraiment ?

Darons daronnes

Vendredi 30 juin, j’ai eu comme un sentiment de déjà-vu. Tandis que la France venait de vivre sa troisième nuit de violences déclenchées par la mort de Nahel M., 17 ans, tué à Nanterre par un policier pour refus d’obtempérer, le président de la République a pris la parole à propos des « jeunes, parfois très jeunes » émeutiers : « C’est la responsabilité des parents de les garder au domicile », a déclaré Emmanuel Macron. « La République n’a pas vocation à se substituer à eux. »

Un déjà-vu, parce qu’en novembre 2005, après les émeutes liées à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois, électrocutés en tentant de fuir la brigade anticriminalité, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, en appelait déjà aux parents : « La famille (…), c’est aussi le lieu où doit s’exercer une autorité. Un jour, nous devrons clairement poser la question du maintien des allocations en cas de manquement de cette autorité ! »

Encore plus frappant, en 2010, le même Nicolas Sarkozy – devenu président de la République – revient à la charge dans son célèbre « discours de Grenoble », après plusieurs nuits d’émeutes à la suite de la mort d’un braqueur de casino : « Quand je regarde les rapports de police, dit M. Sarkozy, et je vois qu’un mineur de 12 ans ou de 13 ans, à 1 heure du matin, (…) lance des cocktails Molotov sur un bus qui passe, n’y a-t-il pas un problème de responsabilité des parents ? »

Une association d’idées m’a alors étrangement emmenée tout droit de Nicolas Sarkozy à NTM, qui chantait en 1998 : « Laisse pas traîner ton fils/Si tu veux pas qu’il glisse/Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue ?/ Quelles vertus croyais-tu qu’on y enseigne ? »

J’en étais là dans mes divagations lorsque le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, a renchéri samedi 1er juillet : « Qu’ils tiennent leurs gosses ! », s’est élégamment exclamé le ministre de la justice au tribunal de Créteil. « Les parents qui ne s’intéressent pas à leurs gamins et qui les laissent traîner la nuit en sachant où ils vont aller (…), ils encourent deux ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende », a-t-il dit en référence à l’article 227-17 du code pénal, qui permet des poursuites contre les parents en cas de défaut d’éducation.

Bien entendu, un mineur est sous la responsabilité de ses parents, y compris sur le plan légal, mais à entendre ces mêmes phrases répétées comme un mantra, je me suis demandé comment elles étaient reçues par les principaux intéressés : les parents des mineurs dans ces villes qui se sont embrasées. J’ai téléphoné à Fatiha Abdouni, habitante de la cité Pablo-Picasso de Nanterre, qui a cofondé l’association Les Mamans de Pablo à la fin de 2015, devenue récemment La Voix des femmes de Pablo-Picasso.

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« La Fabrique des soignants » invite à penser l’avenir du système de santé

 Laure Martin  5 juillet 2023

Face aux difficultés que traverse le système de santé, quatre jeunes soignants et un producteur, ont créé "la Fabrique des soignants", un collectif qui propose des émissions et des talk-shows, diffusés en direct sur Twitch. L'idée : débattre et réfléchir à une autre organisation pour ce système. Le point avec Emylie Lentzner, interne en psychiatrie, et co-fondatrice de ce collectif.

Emylie Lentzner, interne en psychiatrie, et co-fondatrice de la Fabrique des soignants

Comment est né ce projet de créer le collectif ? 

A l’origine nous étions quatre et rapidement cinq jeunes, à savoir une directrice des opérations dans un hôpital, deux internes en médecine, un pharmacien ainsi qu’un réalisateur et directeur de production, à porter l’idée que finalement, peu importe nos métiers, nous sommes tous des soignants au sens large.

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Soignant-patient, comment réenchanter la relation ?

PAR 

PUBLIÉ LE 05/07/2023

Dans un système de santé en crise, éprouvé par la pénurie de personnel, affaibli par les déserts médicaux, la relation soignant-soigné appelle à l’urgence de se reconstruire. Patients partenaires, exercice coordonné, label de bientraitance…quelles sont les pistes pour l’améliorer ? Le colloque « L’humain pour sauver le soin » organisé au Sénat par un collectif de praticiens et d’usagers du soin a posé les premiers jalons d’une réflexion commune.

[...]

Objectif : réhumaniser le soin
Le colloque « L’humain pour sauver le soin », organisé le 19 juin au Sénat a réuni plus d’une vingtaine d’intervenants : professionnels de santé, patients partenaires, aidants familiaux, directeurs d’établissements, représentants de sociétés savantes….Trois tables rondes étaient au programme : « Patients, soignants et système de santé : une relation à réenchanter », « Reconstruire le lien : quels leviers, quelles solutions ? », « Nouveau rôle des usagers : comment co-construire ? »

Comment reconstruire le lien ? Quels leviers ? Quelles solutions ?

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Covid-19 : "une souffrance psychologique encore présente" chez les jeunes

PUBLIÉ LE 05/07/2023

Une étude de Santé publique France vient de nouveau alerter sur l'état de santé mentale dégradé des plus jeunes suite à la pandémie de Covid-19, mis en lumière pas la hausse des hospitalisations pour tentatives de suicide. Elle appelle à un meilleur suivi de ce phénomène.

C’était la grande inquiétude des autorités sanitaires et des professionnels de santé : la pandémie de Covid-19 et son cortège de mesures de lutte contre les contaminations ne risquaient-ils pas d’entraîner une augmentation des suicides ? En réalité, ils ont eu des effets contrastés, comme le démontrait en septembre 2022 un rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS).


Vivre avec des acouphènes : un combat « de tous les instants »

PAR 

PUBLIÉ LE 04/07/2023

Ce sont des sifflements, des grésillements, des bourdonnements qui se nichent au creux de l'oreille et rendent la vie de ceux qui les entendent -parfois jour et nuit - infernale. Les acouphènes sont au centre du film «Tinnitus» qui sort ce 5 juillet. L'occasion de revenir sur ces symptômes handicapants avec Jacques Foenkinos, Président de l'association France Acouphènes, qui vit avec.

acouphènes bruits oreille

«J'ai l'impression d'avoir un grillon fiché dans l'oreille», s'alarme l'héroïne du film «Tinnitus» (acouphènes en anglais), du réalisateur brésilien Gregório Graziosi, une jeune nageuse condamnée à quitter les bassins. Film sur le sport, film onirique, expérience sonore, le long-métrage mêle différents genres pour évoquer son combat contre les acouphènes pour revenir à la compétition. Pour mieux comprendre, nous avons recueilli le témoignage de Jacques Foenkinos, Président de l'association France Acouphènes, qui vit lui même avec ces bruits parasites. 

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Art et psychiatrie


 


L’art et la culture sont un moyen thérapeutique pour aider les patients à s’exprimer, à se libérer, à communiquer. Pour ces raisons, le milieu de la psychiatrie est imprégné d’une histoire artistique particulière, qui subsiste et se développe aujourd’hui, notamment au travers des actions artistiques et culturelles proposées au sein des établissements. Cette rubrique vous invite à explorer différentes ressources sur ce le lien entre art et psychiatrie aussi bien d’un point de vue théorique que pratique.

Ce projet a été coordonné par Manon Delille, alternante à l’équipe de coordination pendant l’année 2022-2023. Les archivistes et documentalistes du réseau Ascodocpsy y ont collaboré et proposé du contenu sur ce thème passionnant.

Psychiatrie en Morbihan. Un service dédié à la santé globale des patients

 Mélanie BÉCOGNÉE   Publié le 

Au sein du site de l’Établissement public de santé mentale Morbihan, à Saint-Avé (Morbihan), les spécialités médicales permettent d’apporter aux patients des soins médicaux non psychiatriques.


Traiter la santé des patients dans sa globalité. C’est l’objectif du service des spécialités médicales. Situé au cœur de l’Établissement public de santé mentale (EPSM) de Saint-Avé (Morbihan), dans le pôle médicotechnique, ce service est ouvert sur l’extérieur, pour permettre aux anciens patients d’y revenir, dans le cadre de leur suivi. Zoom sur ces spécialités méconnues, mais pourtant indispensables dans un hôpital psychiatrique, avec Régis Le Floch, médecin et responsable du pôle médicotechnique.


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Crise de la psychiatrie en Sarthe : une trentaine d'élus interpellent le ministre de la Santé

Par Frédéric Jouvet   Publié le 

Après la fermeture de 42 lits à l'EPSM de la Sarthe, une trentaine d'élus locaux ont écrit au ministre de la Santé pour réclamer des mesures face à la crise de la psychiatrie.

À l'EPSM de la Sarthe, 42 lits d'hospitalisation seront fermés, dès cet été 2023.

À l’EPSM de la Sarthe, 42 lits d’hospitalisation seront fermés, dès cet été 2023. ©Maxime DAVOUST/Actu Le Mans

Face à une crise de la psychiatrie, une trentaine d’élus locaux de la Sarthe (maires, députées, conseillers départementaux…) ont adressé ce mardi 4 juillet 2023 un courrier à François Braun, ministre de la Santé et de la prévention, pour l’interpeller et solliciter « des actions fortes ».

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La CGT maintient sa grève aux urgences psychiatriques

La CGT maintient sa grève aux urgences psychiatriques

Publié le 

Annoncée par un préavis du 22 juin, la grève déclenchée par la CGT de La Candélie révèle un écueil de taille : la porosité des services d’un établissement à un autre. Le mouvement se poursuit.

En 2017, une convention a établi des distinctions entre le rôle des infirmiers de La Candélie et leurs attributions dans les urgences psychiatriques avec un détachement de ces derniers au centre hospitalier Agen-Nérac pour accueillir les patients en souffrance. "Aujourd’hui, ce périmètre a volé en éclats", veut constater Christope Gauthier, fraîchement élu à la tête de la CGT du CHD La Candélie.

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Entretien Delphine Horvilleur : «Il y a dans l’humour une arme nucléaire contre le désespoir»

par Cécile Daumas et photo Laura Stevens

publié le 6 juillet 2023

La rabbine affectionne les jeux de mots qui sont pour elle une façon de remettre du comique dans le tragique, d’être acteur et pas seulement victime de ce qui nous arrive. Une manière aussi de refuser les assignations identitaires, sujet qui est au cœur de son dernier livre.
publié aujourd'hui à 7h45

C’est une seconde nature chez elle, jouer avec eux, en entendre le deuxième sens ou celui très profondément enfoui au fond de l’autre. Du titre de son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar (Grasset 2022), à la célébration du shabbat dans la synagogue où elle officie à Paris, Delphine Horvilleur glisse des jeux de mots partout.«J’aimerais vous dire que je fais exprès, mais je ne sais plus faire autrement», dit-elle en riant d’elle-même. Pour la rabbine la plus écoutée de France, le malentendu est le «sel de la vie», puissant révélateur de ce qui se grippe, déraille, ne va pas de soi. La meilleure façon de comprendre l’autre, estime celle qui accompagne les personnes dans les moments de crise existentielle (deuil, fin de vie, maladie…), s’appuie justement sur ce rapport altéré au langage. Son livre, écrit en l’honneur de Romain Gary et de son double littéraire Emile Ajar, auteur qu’elle vénère, est aussi une pièce de théâtre, monologue contre l’identité restrictive joué depuis la sortie du livre à l’automne dernier. En juin, une représentation était donnée aux Rencontres philosophiques de Monaco où Delphine Horvilleur est intervenue. En septembre, la pièce reprend au Théâtre de l’Atelier à Paris (les réservationsviennent d’ouvrir).

C’est une «pathologie» de faire tout le temps des jeux de mots ?

J’ai l’impression, docteur, que cela s’aggrave avec les années ! C’est un peu une déformation professionnelle liée à mon rapport au texte et à l’exégèse. Le jeu de mots est très présent dans la tradition juive. Je vois des doubles sens partout et parfois je vois même le deuxième sens avant le premier. Cela a sans doute un impact sur ma façon d’écouter et de lire. Mes amis se moquent de moi : «Raymond Devos, sors de ce corps !». Je me souviens de tas de moments où le jeu de mots m’a rattrapée. Un jour par exemple, je devais me rendre à une conférence de psychanalystes à l’hôpital Sainte-Anne. J’étais en retard. Au téléphone, l’organisateur me dit : «Tu seras là quand ?» J’entends : «Tu seras Lacan ?» et lui réponds très sincèrement : «Je vais rester moi-même.» J’en ris mais il y a, selon moi, quelque chose de très profond dans ces malentendus. Comme si les mots cachaient des secrets, avaient d’autres choses à nous raconter. Mon rapport à mon langage est comme altéré. Ce mot «altéré» est d’ailleurs l’un de mes préférés en français. Il signifie qu’on se patine tout au long de la vie, qu’on change à la rencontre des autres.

Le film "Welfare" de Frederick Wiseman en version restaurée au cinéma

Le film "Welfare" en version restaurée le 5 juillet au cinéma

Le 5 juillet, (re)découvrez en version restaurée "Welfare", un documentaire de Frederick Wiseman produit en 1973 qui nous plonge au cœur du système social américain.

1973. Les problèmes de logement, de santé, de chômage, de maltraitance frappent les Américains les plus pauvres.
Dans un bureau d'aide sociale new-yorkais, employés et usagers se retrouvent démunis face à un système qui régit leur travail et leur vie.

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Le gouvernement s'engage à verdir la santé

Jean-Bernard Gervais   5 juil. 2023

La santé abîme la planète : plus de 8% des émissions de gaz à effets de serre sont générées par le système de soins français. Comme tous les secteurs d'activité, la santé doit donc fournir des efforts pour limiter l'impact de ces émissions afin de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires. Outre les gaz à effet de serre, les acteurs de soins doivent aussi maitriser leur incidence sur la biodiversité, les ressources naturelles, l'accès à l'eau douce, la pollution des milieux naturels. Pour ce faire, la première ministre a mis en place fin mai un comité de pilotage de la planification écologique pour le secteur de la santé1, structuré autour de 7 thématiques : bâtiments et maitrise d'ouvrage, achats durables, soins écoresponsables, déchets du secteur, formation et recherche en transformation écologique, mobilités durables, et impact environnemental du numérique. 


Un nouveau gène impliqué dans les troubles neurodéveloppementaux

Serge Cannasse    4 juil. 2023

Certains troubles du neurodéveloppement peuvent être dus à des maladies rares d’origine génétique encore mal connues. C’est l’objet des recherches d’une équipe de l’Institut du thorax (Inserm/CNRS/Nantes Université/CHU de Nantes). Son travail se concentre sur les altérations génétiques pouvant affecter la structure et le fonctionnement des protéasomes, organites cellulaires qui dégradent les protéines défectueuses. Les chercheurs ont effectué un séquençage complet du génome de 23 jeunes patients européens, américains et australiens atteints d’une pathologie neurologique autosomique dominante, associant un retard d’acquisition du langage, une déficience intellectuelle, des problèmes comportementaux et fréquemment des anomalies du visage et des malformations du squelette et de différents organes. Chez ces enfants, ils ont mis en évidence quinze mutations du gène PSMC3 1 qui code pour des sous-unités protéiques constitutives des protéasomes 26S.


jeudi 6 juillet 2023

Hôpital de Maubeuge : le service de psychiatrie encore amputé de 20 lits

Par Pierre-Antoine Cristante   Publié: 6 Juillet 2023

Comme les urgences, le service de psychiatrie est impacté dans son fonctionnement pour l’été. Alors que le capacitaire est déjà amputé de 20 lits depuis un an et demi, celui-ci va être réduit de 20 supplémentaires.

Le service de psychiatrie du Centre hospitalier de Maubeuge est toujours installé boulevard Pasteur. PHOTO ARCHIVES SAMI BELLOUMI

Le service de psychiatrie du Centre hospitalier de Maubeuge est toujours installé boulevard Pasteur. PHOTO ARCHIVES SAMI BELLOUMI - VDNPQR

Comme pour les urgences, les difficultés estivales au service de psychiatrie ne datent pas d’hier. Mais à la différence du premier, le service toujours installé boulevard Pasteur souffre déjà tout au long de l’année. « C’est vraiment une catastrophe », ne cache pas Cyril Lenne. Alors que le capacitaire est de 80 lits, 20 d’entre eux sont déjà fermés depuis un an et demi. Et 20 supplémentaires le seront cet été. En cause, le manque de praticiens. Invraisemblable, quand on sait que lorsque les médecins étaient en nombre, le service se remplissait rapidement. « La semaine dernière, il n’y avait qu’un seul psychiatre. J’ai demandé le renfort du privé. » Et la situation n’est pas près de s’améliorer.

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mercredi 5 juillet 2023

La responsabilité de l’infirmier dans les situations d’urgence

PUBLIÉ LE 06/07/2023

ambulance, équipe soignante, urgences

Dans une situation d’urgence, c’est le plus souvent l’abstention qui est fautive, et non le fait de pratiquer un geste qui peut être salvateur.

Les conditions d’intervention de l’IDE sont, entre autres, déterminées par l’article R4311-14 du code de santé publique : « En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable.

Dans ce cas, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes doivent obligatoirement faire l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier du patient.

En cas d'urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l'infirmier ou l'infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état. »

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Sommes-nous rentrés dans l'ère de la récession sexuelle ?

Jeudi 6 juillet 2023

Génération No Sex ©Maxppp - Frédéric Cirou

Les Français ont-ils encore envie de faire l'amour ? Selon un sondage IFOP, 43% des jeunes de 18 à 25 ans n'ont pas eu de relation sexuelle en 2022. Choix politique pour certains, ou la faute à Netflix pour d'autres, va-t-on vers une génération No Sex ? 


Avec

  • François Kraus Directeur du pôle Politique et Actualité à l’IFOP

  • Alexandre Lacroix Directeur de la rédaction de Philosophie Magazine, professeur à Sciences-Po Paris et écrivain

  • Aline Laurent Mayard Journaliste et autrice du podcast « Free from desire » 

  • Claire Alquier Sexologue

La grève du sexe d’Ovidie

Certaines femmes sont entrées en grève du sexe. C'est un choix politique, à l'instar d'Ovidie, la réalisatrice qui a écrit La chair est triste, hélas, aux éditions Julliard. Elle confiait au micro de France Inter, les raisons de son abstinence : « Je fais ce que j'appelle une grève du sexe dans la mesure où il y a quelque chose de politique dans tout ça.

Quand je dis que je fais la grève du sexe, ça veut dire aussi, je fais la grève de la désirabilité puisque la désirabilité, quand on est une femme, et à fortiori une femme hétéro, c'est un peu le rôle de notre existence, c'est rester belle, et c'est tout un travail finalement quotidien : ce sont les deux pieds à vernir, les racines à cacher, ça n'en finit pas. Il y aura toujours un défaut à camoufler. Parce même si certains hommes ressemblent à des orteils, ils sont extrêmement difficiles.

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Endométriose, douleur pelvienne et abus sexuels durant l’enfance

Caroline Guignot      26 juin 2023

À retenir

  • Une étude française monocentrique confirme que les antécédents d’abus sexuels pendant l’enfance et/ou l’adolescence sont associés à la présence de douleurs pelviennes sévères, mais ne met pas en évidence d’association entre le diagnostic d’endométriose et l’existence d’antécédents d’abus sexuels ou d’autres événements stressants de la vie [1].

  • L’état psychologique lors de cette période, notamment lors des moments-clés (début de la puberté ou de la sexualité) ne diffère pas entre les femmes ayant ou non une endométriose.

  • Cette étude permet de défricher un sujet dans lequel les données sont encore contradictoires. « Il n’est pas clair si l’abus sexuel est un générateur de douleur en soi, ou plutôt un amplificateur, [...] l’hypothèse d’un dysfonctionnement limbique pouvant déclencher une sensibilité accrue à la douleur et une innervation efférente anormale de la musculature pelvienne a également été évoquée », rapportent les auteurs de l’étude.



Comment financer la médecine de demain dans le monde d’après ?

 8 juillet 2023 - 

Depuis quelques mois, la Haute autorité de Santé (HAS) est sous le feu des critiques à propos de ses décisions d’évaluation de plusieurs médicaments anticancéreux innovants, dont elle a considéré que les éléments scientifiques en présence ne justifiaient pas une inscription sur la liste des produits remboursés. Ces avis ont suscité l’ire de nombreuses sociétés savantes et pourraient être le signal d’une France qui choisit de plus en plus souvent de faire primer la logique économique à celle de l’excellence des soins ; comme prise au piège de son modèle historique de financement, peut-être aujourd’hui dépassé par la forte augmentation des dépenses de santé. Ce mécanisme est décrypté par le docteur Martin Blachier, cofondateur de la société de conseil Public Health Expertise-PHE. Le médecin de santé publique dont les analyses au cœur de l’épidémie de Covid avaient été souvent remarquées, propose une réflexion sans langue de bois sur les écueils qui guettent la médecine française si elle n’accepte pas de repenser, en partie, son modèle de financement.

Par Martin Blachier, médecin spécialiste de santé publique et épidémiologiste

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Devenir psychothérapeute en étant sourde, le rêve de Fanny Roy

Amadou Barry  2 juillet 2023

Portrait d'une personne contente.

Fanny Roy est une personne sourde qui veut devenir psychothérapeute afin de pouvoir communiquer librement.

PHOTO : RADIO-CANADA / JHADE MONTPETIT


Fanny Roy n'est pas une stagiaire comme les autres au Consortium Centre Jules-Léger à Ottawa : l’étudiante en psychothérapie est sourde. Avec l’aide d’une interprète en langue des signes, elle a parlé de son parcours au micro des Malins.

Originaire de Hearst, dans le Nord de l’Ontario, et titulaire d'un baccalauréat en psychologie de l'Université de Hearst, Fanny Roy est en voie d'obtenir son diplôme d'études supérieures en psychothérapie. Pour y arriver, elle explique avoir bénéficié du soutien de ses parents et de ses éducateurs.

J'ai eu beaucoup d'aides différentes pendant mes études. J'ai eu des interprètes, des aides à la communication. Ensuite, j'ai eu des preneurs de notes papier. Les gens écrivaient, puis ça allait vite. J'ai aussi eu quelqu'un sur ordinateur; j'avais un écran à côté de moi, puis je pouvais voir les notes en même temps, confie-t-elle.

Aider les autres

Malgré son handicap, l'étudiante veut faire carrière en psychothérapie afin de ne plus avoir besoin d’interprètes. Je veux devenir psychothérapeute pour pouvoir communiquer dans ma langue et [permettre aux clients] de communiquer dans leur langue aussi, d'avoir un contact plus humain, de parler d'égal à égal, fait-elle valoir.

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