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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 27 mai 2021

Racisme: le petit aborigène qui donne une leçon à l'Australie

BBC NEWS AFRIQUE 

  • Par Vibeke Venema   27 mai 2021

Dujuan Hoosan in class

CRÉDIT PHOTO, MAYA NEWELL

Légende image, 

Dujuan Hoosan en classe

Un documentaire sur l'expérience scolaire d'un garçon aborigène de 10 ans, In My Blood It Runs, a relancé le débat sur l'incapacité de l'Australie à donner aux enfants indigènes une bonne éducation et un départ équitable dans la vie. 

"Écoutez attentivement", dit l'enseignante à la classe. "Ce n'est pas une histoire, c'est une information, ou une non-fiction - c'est un fait." 

Elle brandit The Australia Book, un livre d'images datant de 1952, et lit : "À Botany Bay, Cook a débarqué pour la première fois dans un nouveau pays. Puis il a navigué le long de la côte, dressant des cartes au fur et à mesure... Sur une île du Cap York, il a hissé le drapeau anglais. Et il a revendiqué pour le pays anglais la totalité de cette nouvelle terre."

La main de Dujuan Hoosan se lève, mais il n'a pas l'occasion de parler.

Ensuite, les enfants doivent trouver une liste de mots dans le texte et les marquer avec un surligneur. Dujuan, un garçon autochtone de 10 ans, a un peu de mal avec le vocabulaire, mais il a encore plus de mal à reconnaître l'histoire, car celle que lui ont enseignée ses aînés est très différente. 

"Cette [leçon] était destinée aux Blancs, pas aux Aborigènes", réfléchit-il. "Cet homme est arrivé sur le bateau et il était le premier homme blanc sur l'Australie. Les Aborigènes leur ont dit de partir et de trouver une autre terre, parce que c'était leur terre. Mais les gens n'ont pas écouté."

La réalisatrice Maya Newell a filmé la scène pour son documentaire, In My Blood It Runs - dans lequel elle a suivi Dujuan à l'école pendant un an - et a pu ressentir sa frustration.

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La téléconsultation arrive chez Index Santé

Index Santé - Le répertoire santé du Québec

 2021-05-25

QUEBEC

Les services à distance dans le domaine de la santé sont de plus en plus reconnus et utilisés au Québec. Grâce au répertoire Index Santé, il est maintenant possible de trouver rapidement des services de santé offrant de la téléconsultation au Québec.

La téléconsultation arrive chez Index Santé
Laval, le 25 mai 2021 / ESG MÉDIA INC. - Des services de téléconsultation en santé sont maintenant offerts sur le site Index Santé, le répertoire santé du Québec. Pour trouver rapidement des services de santé qui proposent de la téléconsultation au Québec, il suffit de consulter la section « Téléconsultation » du répertoire Index Santé. L'on y trouve en un seul clic plusieurs services de santé à distance allant de la médecine familiale à la psychothérapie.


Bientôt une ordonnance sécurisée pour la vente des psychotropes en pharmacie

 Medias24

Par  Kenza Khatla  Le 28 mai 2021


MAROC


La délivrance des psychotropes au Maroc nécessitera bientôt une ordonnance sécurisée, le but étant de mettre fin au trafic illicite de ces produits et de protéger les pharmaciens des multiples agressions dont ils sont victimes. Une circulaire est en préparation dans ce sens. Elle a été transférée à l’ordre des médecins et à celui des pharmaciens pour avis. Les détails.

Ce projet est élaboré par le ministère de la Santé, en collaboration avec le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) et les associations de psychiatres. La publication de cette circulaire est imminente.

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Sciences : histoire des théories du cosmos

28/05/2021

De la querelle de l'héliocentrisme à la théorie du Big Bang, cette sélection d'émissions propose de découvrir les différents modèles cosmologiques utilisés par les scientifiques pour décrire l'Univers, son origine et son évolution, de l'Antiquité à nos jours.

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* Crédits :  akinbostanci - Getty

Depuis toujours, l'homme s'interroge sur sa place dans l'univers... et par conséquent tente de se le représenter. Du monde clos des Grecs de l'Antiquité jusqu'à l'horizon infini ouvert par la notion de multivers, comment nos représentations du cosmos ont-elles évolué ? Quelles connaissances scientifiques - et quelles conceptions philosophiques ou religieuses - sous-tendent ces théories successives ? Quels ont été les moments de bascule majeurs dans l’histoire de la cosmologie ? A quand remontent les premiers modèles et comment en est-on arrivé à celui qui prévaut aujourd'hui ? Cette sélection de 12 émissions propose de revisiter les différents modèles cosmologiques utilisés par les scientifiques pour décrire l'Univers, son origine et son évolution, de l'Antiquité à nos jours.

De l'Antiquité au Moyen Age, la Terre au centre de l'univers

Au IVe siècle avant J.-C., Aristote décrit précisément le monde et les règles qui le régissent, ici-bas, dans le monde infra lunaire, et là-haut, dans ce monde des astres que le philosophe grec voyait comme absolu et permanent, et désignait comme celui de la quintessence. Savant multiple, le plus célèbre des disciples de Platon est aussi celui qui a apporté les premières preuves observationnelles de la rotondité de la Terre. Cette émission propose de découvrir le géocentrisme d'Aristote, un système qui va dominer la conception de l'univers pendant des siècles en Occident.

Au IIe siècle de notre ère, Ptolémée, savant grec né en Egypte, reprend le modèle développé par Aristote et l’améliore grâce aux observations astronomiques qu'il réalise et qui le rendent incohérent. Son modèle permet de “sauver les phénomènes”, c'est à dire de garder une même théorie du cosmos par rapport aux faits observés. Le système de Ptolémée va faire autorité en Occident pendant 13 siècles ! Il va même réussir à traverser le Moyen Âge en raison de sa cohérence avec le dogme religieux dominant à l'époque : la représentation d'un monde immuable et parfait, siégeant au centre d’un ballet d’astres animés de mouvements circulaires réguliers s'inscrit parfaitement dans la vision prônée par l'Eglise.

La Renaissance et la révolution copernicienne

Jusqu'au XVIe siècle, la conception de l'univers communément admise montrait les astres fixés sur une sphère et la Terre immobile, au centre. Il faudra les efforts conjugués de plusieurs savants pour bousculer cette représentation erronée. Ce que les historiens nomment “révolution scientifique” ou “révolution copernicienne” n'est pourtant pas l’œuvre d’un seul homme : si l'histoire a retenu le nom de Nicolas Copernic, ce changement radical de paradigme tient aussi aux travaux et aux observations du philosophe italien Giordano Bruno, de l'astronome danois Tycho Brahé, de l'astronome bavarois Johannes Kepler, du mathématicien italien Galilée, et plus tard de l'Anglais Isaac Newton dont la physique mathématique va permettre une meilleure compréhension des lois de l’univers. 


Covid-19 : les scientifiques tentent de comprendre l’origine des rares échecs vaccinaux

Par   Publié le 26 mai 2021

Des vaccins moins efficaces, des variants plus insaisissables, des sujets plus fragiles ? Les contaminations sporadiques observées chez des personnes censées être immunisées semblent être une conjonction des trois.

L’article est passé presque inaperçu. Publié le 16 mai dans la revue Clinical Infectious Diseases, il analyse un des premiers clusters enregistrés en France dans une population largement vaccinée. Dans cet Ehpad du Jura, un patient de 92 ans se plaint, le 8 mars, de douleurs abdominales et de diarrhées. Il présente également de la fièvre. L’homme a déjà reçu ses deux doses de Pfizer-BioNTech, comme 80 % des 31 résidents de l’établissement. Mais un test PCR est réalisé. Le résultat est positif. Un séquençage révèle vite qu’il s’agit du variant B.1.351, originaire d’Afrique du Sud.

L’American Psychiatric Association exhorte les psychiatres à se concentrer sur la couleur de la peau et la race dans le travail clinique ⋆ .

27 MAI 2021

A l’occasion de l’anniversaire de la mort de George Floyd ce mardi, l’American Psychiatric Association (APA) a envoyé un courriel à tous les membres appelant les psychiatres à utiliser «l’antiracisme» dans leur profession, comme le rapporte le Daily Wire.

Les psychiatres ont été encouragés à mettre en œuvre des initiatives «antiracistes» et à s’engager à promouvoir «l’équité en santé mentale pour tous». L’e-mail faisait référence à un article de Psychiatry News intitulé «Comment intégrer l’antiracisme dans la pratique psychiatrique».

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mercredi 26 mai 2021

En marche forcée vers Uber Psy!

Merci à Benjamin Royer qui contribue par son analyse de la situation à nous permettre d'envisager un chemin vers des lendemains qui nous donnent du coeur à l'ouvrage. (Note du blogueur).

Le débat classique qui oppose des méthodes de soin, cache le vrai débat de la marchandisation des patients, de la destruction des services publics et de la précarisation des soignants par les réformes actuelles en psychiatrie. Cette monétarisation des soins par les plateformes offre un autre exemple de la place que les neurosciences jouent dans l’émergence de la forme actuelle du néolibéralisme.

    Pourquoi la psychiatrie va mal ? Le manque d’effectifs accentué par la crise du Covid ? Des services dévastés par des années d’un management dont la seule préoccupation était de rationaliser des politiques d’austérité budgétaire ? Les conditions de travail dégradées et la fragilisation des équipes qui en résultent ? La banalisation de conditions d’accueil inhumaines dans des locaux délabrés ? Des pratiques de contention, de mise en isolement qui ne respectent pas les droits fondamentaux des patients, et qui finissent par être, là encore, banalisées ? Non, rien de tout cela. En vérité, la psychiatrie va mal parce que les soignants n’utilisent pas les bonnes méthodes scientifiques de soin. Alors, pour tout arranger, il n’y a qu’à imposer ces méthodes. Ouf, nous voilà rassurés !

Toutes les dernières réformes annoncées dans le domaine du soin psychique, de la psychiatrie adulte et des soins psychiques aux enfants n’abondent que dans un sens, modifier les modes de financement de sorte à imposer des méthodes : réhabilitations psychosociales, et Thérapies Cognitivi-Comportementales. Ces derniers mois, c’est la profession de psychologue qui est particulièrement visée mais à travers elle, c’est tout le soin psychique et ce n’est qu’une déclinaison de la vague de fond qui s’attaque à nos métiers depuis de nombreuses années. Cette solution miracle qui arrive, est, par ailleurs promue par des groupes d’intérêts clairement identifiés qui ont fait passer dans les médias leurs éléments de langage, au travers de campagnes de communication savamment organisées et puissantes. Ce discours est porté par le gouvernement, la Fondation Fondamentale qui relaie les analyses de l’Institut Montaigne et des réseaux sociaux sur lesquels des membres d’associations recrutées par Fondamentale pour leurs campagnes se font le relai de ces discours fondamentalistes. Par exemple, la redéfinition du métier de psychologue à partir de l’uniformisation des pratiques autour des TCC telle qu’elle est imposée actuellement autour de plateformes de diagnostic et d’orientations des troubles neurodéveloppementaux est clairement définie par Angèle Malatre-lansac, Directrice déléguée à la santé de l’Institut Montaigne dans un rapport de 2020 [1] : « Favoriser l’accès aux psychothérapies adaptées à travers leur remboursement, une meilleure formation des professionnels, ainsi que le développement des outils numériques et de la télémédecine. »     

Ubérisation des soignants en psychiatrie © Benjamin RoyerUbérisation des soignants en psychiatrie © Benjamin Royer

De la psychologie confinée à la psychologie confisquée

 A bien des égards, ces orientations ont de quoi surprendre. Elles ne répondent pas aux exigences des professionnels de terrain qui réclament plus de moyens humains pour retrouver du sens au travail. Elles ne répondent pas non lus aux associations de familles qui dénoncent des conditions dégradées et elles ne prennent pas davantage en compte les nombreuses voix qui s’élèvent contre la généralisation des moyens de contention et d’isolement quand bien même ces protestations sont portées par des collectifs de personnes psychiatrisées par des voies juridiques.

mardi 25 mai 2021

Peut-on vivre en paix avec son inconscient ?

LE 24/05/2021

À retrouver dans l'émission

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE

par Adèle Van Reeth

Peut-on vivre en paix avec son inconscient ?

Peut-on vivre en paix avec son inconscient ? Crédits :  CSA Images - Getty

L'invité du jour : 

Mathieu Chauffray, professeur de philosophie au lycée de la Malgrange à Nancy

Formulation de la problématique par Mathieu Chauffray :

Relève-t-il d’une possibilité et d’un droit à revendiquer autant que d’un devoir à accomplir, pour les individus, les peuples ou l’humanité entière que de traverser l’existence en cheminant vers une absence de conflit avec ce qui les meut sans qu’ils en comprennent les mobiles ? 

Proposition de plan :

I - Faire la paix avec l’inconscient en l’étudiant

  • L’inconscient comme partie de ma vie perceptuelle (avec les références à Schopenhauer, _Sur la vue et les couleurs,_1816, et Helmholtz, Sur le voir,1855)
  • Se soigner inconsciemment : le cas de l’humour (référence à Freud, Le mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient, 1905)
  • L’inconscient est un concept qui s’est immiscé dans notre rapport au monde

II - Faire la paix avec l’inconscient en l’acceptant

  • L’accepter comme une absence (référence à Epictète)
  • L’accepter comme une privation de sens (référence culturelle avec une chanson de Nick Cave et à Carl Gustav Jung)
  • L’accepter comme une négation de l’attachement fétichiste à la conscience (référence à Thomas Reid, Enquête sur l’entendement humain selon les principes du sens commun, VI, 24, 1764 et Essais sur les pouvoirs intellectuels, VI, 5, 1785)


Présence artistique à l’EPSM de Prémontré (janvier/février 2019) : créations musicales et sonores par les résidents.

Morceaux créés par les résidents des unités d'accueil spécialisées de l'établissement pour la santé mentale de l'Aisne à Prémontré, dans le cadre d'une résidence-mission pendant l'hiver 2019. 

Irresponsabilité pénale : coupables dormeurs du Moyen Âge

LE 25/05/2021

À retrouver dans l'émission

LE JOURNAL DE L'HISTOIRE

par Anaïs Kien

Au Moyen-Âge, après de nombreuses tergiversations, l’Église reconnaît finalement au dormeur une irresponsabilité. Comment ces réflexions doctrinales anciennes inspirent-elles encore le droit à l'heure du débat parlementaire sur l'irresponsabilité pénale ?

Le rêve de Jacob de Jusepe de Ribera (1639), exposée au Musée du Prado (Madrid).
Le rêve de Jacob de Jusepe de Ribera (1639), exposée au Musée du Prado (Madrid). Crédits :  Wikicommons

Cette semaine au Sénat, on s’attelle à l’irresponsabilité pénale avec en ligne de mire de "faire en sorte qu'on ne puisse pas exonérer un coupable lorsqu'il prend des stupéfiants, lorsqu'il s'enivre […] qu'il abolit en quelque sorte son discernement".    

La responsabilité du dormeur

Dans un article de la Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, Nicolas Laurent-Bonne retraçait en 2013, les origines de ce débat sur l’irresponsabilité pénale, une enquête qui l’a mené au VIe siècle lorsque théologiens et canonistes s’emparaient de la responsabilité du dormeur, en oubliant largement la dormeuse, et sur la possibilité d’incriminer le rêve sexuel et la pollution nocturne, voir le crime de sang du somnambule. À quel point celui qui dort est-il comptable du voyage qu’il entreprend au cours de son sommeil ?

Bien avant la théorisation de l’inconscient freudien, l’Église chrétienne tente de dompter les espaces qui échappent à son contrôle : à commencer par les rêves des moines qui se doivent de limiter au maximum leur fréquentation de la concupiscence et l’idée même de relations charnelles. 

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Dépénalisation Carl Hart, l’universitaire américain qui veut changer notre perception des drogues

 




John Leland  10/04/2021.

THE NEW YORK TIMES (NEW YORK)

Héroïnomane assumé, Carl L. Hart, professeur à l’université Columbia, entend démystifier l’usage des stupéfiants et n’hésite pas à jouer les cobayes. Rencontre.

Début avril, Carl L. Hart, neuroscientifique et professeur à l’université Columbia à New York, répondait à nos questions au sujet de son dernier livre Drug Use for Grown-Ups : Chasing Liberty in the Land of Fear [“La consommation de drogues chez l’adulte : une quête de liberté dans un monde de peur”, inédit en français], qui défend une position à contre-courant sur la consommation de drogues.

Dr Hart, avez-vous pris quelque chose avant cette interview?

“Non, je suis en période de promotionPourquoi gaspiller de la drogue pour une interview? Je dois rester concentré.”

Pour gérer le stress ou l’ennui, par exemple?

S’il avait dû assister à une réception académique, peut-être aurait-il “pris quelque chose pour [l’] aider à tenir jusqu’à la fin, admet-il, une faible dose d’opioïdes et de stimulants par exemple, ou quelque chose comme ça”.

Parler pour ne pas rechuter : dans le Val-d’Oise, une structure thérapeutique lutte contre l’addiction

Par    Publié le 25 mai 2021




Une boule antistress dans une main, une cigarette électronique dans l’autre, Anaïs fume sous la pluie de Montmagny (Val-d’Oise). Son large pull à capuche noir laisse découvrir un tatouage calligraphié sur son avant-bras : « C’est peut-être ça, être vivant : traquer des instants qui meurent. » Ses cheveux bruns sont courts et tressés, son accent toulousain. A 23 ans, Anaïs se lance facilement dans ce « récit de vie » chiffré que font les anciens usagers de drogues, qui déroulent des CV de consommateurs où les traumatismes percutent les substances.

Née déjà droguée − sa mère était toxicomane, elle a dû être sevrée à la maternité −, puis placée en pouponnière, puis récupérée par sa mère, puis par l’Aide sociale à l’enfance, elle n’a « fait que chercher des mains auxquelles [s]’accrocher ». A 9 ans, elle commence le Risperdal, puis à 11 ans l’alcool, à 13 ans la cocaïne, en colonie de vacances, avec un « pote plus âgé ». A 16 ans arrivent les tentatives de suicide, les hôpitaux psychiatriques et les violences sexuelles : « Je ne passais plus une journée sans consommer. »

Lutte sociale Femmes de chambres de l’Ibis Batignolles : la victoire après vingt-deux mois de combat

par Frantz Durupt  publié le 24 mai 2021

Au terme de près de deux ans de mobilisation, dont huit mois de grève, une vingtaine de femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, à Paris, ont obtenu des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail. Leur lutte était devenue un symbole.

Toutes les victoires sociales sont bonnes à prendre, mais certaines se dégustent avec plus de plaisir que d’autres. Quand elles ont eu près de deux ans pour mijoter, forcément, la saveur finale n’en est que décuplée. Il en va ainsi de la lutte au long cours d’une vingtaine de femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles (Paris, XVIIe arrondissement), qui restera dans les mémoires avant tout pour sa durée : vingt-deux mois. Vingt-deux mois au terme desquels un accord doit être signé, ce mardi matin, dans les murs de cet établissement géré par AccorInvest, filiale du groupe Accor, dont elles nettoient et préparent les chambres à la chaîne. Vingt-deux mois au terme desquels elles ont arraché les revalorisations salariales et les meilleures conditions de travail qu’elles réclamaient. Autour de la table doivent siéger leurs représentantes et leur employeur, la société STN, à qui Accor sous-traite l’entretien des chambres de l’Ibis Batignolles, mais aussi la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), syndicat qui les accompagne depuis le départ. Sollicité par Libération, AccorInvest confirme qu’un accord est sur le point d’être signé.