blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 29 avril 2020

Enfants d'ici et d'ailleurs, enfants confinés


LAURENCE DE COCK

Professeure d'histoire-géographie Paris


À PROPOS DE L'ÉDITION
Il y a presque un siècle, l'instituteur célestin Freinet faisait écrire librement les enfants. Aujourd'hui, des millions d'enfants connaissent une situation inédite de confinement. Cette édition fait
 le pari de leur donner la parole et de les faire dialoguer entre eux d'abord, puis avec les enfants du passé.
 Retrouvez-nous ur Twitter : @EnfantsIci Envoyez vos textes ici : enfantsdupasse@gmail.com

mardi 28 avril 2020

Épisode 1 : Montaigne, la santé est-elle le bien suprême ?

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth

LES PHILOSOPHES FACE À LA MALADIE (4 ÉPISODES)
Le 27/04/2020


Comment Michel de Montaigne aurait-il vécu et pensé la crise du covid ? Lui pour qui la santé est un bien, peut-être suprême, mais non une valeur devant régir nos sociétés, nos décisions politiques. Lui qui ne cessa de répéter que le but de la vie n’est pas de ne pas souffrir, mais de jouir !

Michel Eyquem de Montaigne
Michel Eyquem de Montaigne Crédits : Stefano Bianchetti/Corbis - Getty

L'invité du jour :

André Comte-Sponville, philosophe

Le "panmédicalisme" ou la gestion de nos vies par la santé

Pour Montaigne, la santé est peut-être le bien suprême, mais je fais une différence entre un bien et une valeur. Il faut distinguer la santé qui est le bien le plus enviable de tous, mais qui n’est pas une valeur morale… Le discours ambiant, que j’appelle le "panmédicalisme" et qui tend à faire de la santé la valeur suprême, pas seulement un bien désirable, est un contre-sens sur la vie. Et si la santé devient la valeur suprême, alors la médecine devient la chose la plus importante : le "panmédicalisme" délégue aux médecins non seulement la gestion de nos maladies mais la gestion de nos vies, de nos sociétés, ce qui est inquiétant.            

André Comte-Sponville
Lire la suite et écouter le podcast ... 

Épisode 2 : 

L’épidémie mondiale comme catastrophe intime

La téléconsultation médicale : une pratique ancienne et délicate

28/04/2020

Brutalement revenue sur le devant de la scène afin de déjouer les mécanismes de contagion grâce aux progrès des technologies de la communication, la téléconsultation ne date pourtant pas d'hier. Au XVIIIe siècle, il était même courant de consulter un médecin... par voie épistolaire ! Xavier Mauduit s'entretient avec Isabelle Robin, historienne du soin.
Lettre enluminée
Lettre enluminée Crédits : Leemage/Universal Images Group - Getty
La médecine moderne a fait de l'examen clinique (palpation, auscultation, questions et autres examens) et de l'échange en tête-à-tête entre le praticien et son patient le socle de toute consultation. Au point qu'il n'y a pas si longtemps, l'idée d'effectuer une consultation à distance, par téléphone, visioconférence, voire par simple lettre ou e-mail, nous aurait semblé parfaitement incongrue. 
Pourtant, à la faveur du développement des technologies de communication et de la saturation de certaines branches de notre système de santé - et plus encore depuis le début de l'épidémie de Covid-19 et de ses impératifs de distanciation - la téléconsultation médicale s'est imposée comme une alternative à la consultation en présence. Ecrire à son médecin a pourtant longtemps été un moyen parfaitement classique d'avoir recours à son savoir ! Au début du XVIIIe siècle par exemple, la consultation épistolaire est une activité routinière, quasi quotidienne, d'un médecin parisien. 
Mais comment consultait-on à distance alors ? Quel type de relation médecin-patient rendait cet exercice possible ? Et en quoi cette relation était-elle différente de celle qui nous unit à notre médecin aujourd'hui ? Xavier Mauduit, producteur de l'émission Le Cours de l'histoire, s'entretient avec Isabelle Robin, historienne du soin et de l'assistance. 

« Bienvenue en Alsace, à Coronaland »

Par   Publié le 27 avril 2020


REPORTAGE Le département du Haut-Rhin, dans le sud de l’Alsace, a été l’un des principaux foyers nationaux de l’épidémie. Alors que le pire semble être derrière elle, la population tente timidement d’entrevoir « l’après ».

Sous une treille de glycine, un enfant a accroché son dessin à la fenêtre d’une ferme : des lapins qui jonglent avec des œufs de Pâques devant une pancarte « Bienvenue en Alsace, à Coronaland ». Traverser le Haut-Rhin aujourd’hui, un des départements les plus touchés par le virus, c’est voyager de ville en village au pays des drapeaux en berne et des hélicoptères sanitaires. « Ailleurs en France, ils se rendent compte que le monde a changé ? Qu’on ne vivra peut-être plus comme avant ? », demande un gendarme. Ce matin, il a eu un choc en voyant à la télé des joggeurs qui bronzaient, quelque part dans Paris.

A la mairie d’Altkirch


Ils sont à deux mètres les uns des autres, mais se dévorent des yeux par-dessus leurs masques chirurgicaux. Certains ont grossi, d’autres maigri. L’une a pris un coup de soleil au jardin, celui-là est tout pâle de ne pas avoir quitté la chambre. A la mairie d’Altkirch, les cinq membres de la cellule de crise se rencontrent pour la première fois après des semaines de réunions par ordinateur. Ils se retiennent pour ne pas sangloter. Etre à nouveau ensemble, tout simplement.

Marques de distanciation sur le trottoir devant La Poste d’Altkirch (Haut Rhin) le 25 avril.
Marques de distanciation sur le trottoir devant La Poste d’Altkirch (Haut Rhin) le 25 avril. Pascal Bastien/Divergence Images pour Le Monde

La journée paraît bénie, il faut dire. En cette mi-avril, trois décès seulement ont été enregistrés en vingt-quatre heures à l’état civil, contre sept ou huit depuis le début de la crise. Au « temps d’avant », il y en avait un seul par semaine ; on n’arrive plus à réaliser.

Avec les « invisibles » de la Pitié-Salpêtrière : l’écrivain Sylvain Tesson raconte les coulisses de l’hôpital parisien









immersion dans l'unite de reanimation hopital parisien de La Pitie-Salpetriere.. Hopitaux Universitaires La Pitie Salpetriere.
Capacite 22 lits en reanimation. Docteur Martin Dres , medecin reanimateur. Entree du service de reanimation equipe d'un sas d'entree  pour s'equiper avec toutes les protections.


Reanimation service at the Pitie Salpetriere Hospital. The hospital have 22 reanimation beds. Paris, France, April, 2020//JDD_0304.8730/2004261102/Credit:Eric Dessons/JDD/SIPA/2004261111
ERIC DESSONS / SIPA
Par Sylvain Tesson
Publié le 28 avril 2020
« Vous n’êtes pas un rouage essentiel. » Le premier jour du confinement, Bertrand Pivert, jardinier en chef de la Pitié-Salpêtrière, s’est entendu signifier qu’il pouvait remiser ses râteaux dans la serre, au nord du terrain de l’hôpital, le long de la voie de chemin de fer de la gare d’Austerlitz. C’est la mi-mars, la peste gagne, le monde entier se replie, la France n’a pas besoin de pivoines. Tout juste quelques-uns des dix jardiniers de l’équipe sont-ils requis pour participer à l’immense chambardement de la Pitié.
Les malades affluent, les premiers morts tombent. Le Covid fait sa moisson. En quelques heures, des unités médicales destinées à d’autres soins sont transformées en « zones Covid ». Il faut des bras pour réaménager les lieux car le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a fixé la stratégie d’« ouverture de lits partout où on le pourra ».

Marie de Hennezel : "Cette prise de conscience brutale que nous sommes mortels change notre rapport à la mort"

Le 27/04/2020

La situation dans les EHPAD, la polémique quant au maintien d’une certaine catégorie d’âge en confinement ou encore le chamboulement du rapport à la mort nous invitent à réfléchir au rapport de la société avec la question du vieillissement. Nous en parlons ce matin avec Marie de Hennezel.
Une femme aidant une personne âgée à se déplacer dans un EHPAD
Une femme aidant une personne âgée à se déplacer dans un EHPAD Crédits : SEBASTIEN BOZON - AFP
Après de longs atermoiements, la question a été tranchée. Les plus de 65 ans ne resteront pas confinés après le 11 mai. Cette décision a soulagé les premiers concernés mais aussi les acteurs du secteur qui ont alarmé sur les risques psychosociaux d’une telle décision. L’épidémie invite la question du vieillissement au centre des discussions, familiales, sociales mais aussi politiques. Il y a quinze jours, Emmanuel Macron a promis un plan massif pour nos aînés, remettant à l’ordre du jour la loi « grand âge », évoquée par le chef de l’État depuis mi-2018.
Comment la crise que nous traversons nous invite-t-elle à changer notre regard sur la vieillesse ? Quel est l’impact du confinement sur les personnes âgées ?
Pour en parler, nous recevons la psychologue clinicienne Marie de Hennezel, autrice notamment de Et si vieillir libérait la tendresse, In Press (2019)

Épisode 1 : Santé et économie, les frères ennemis


ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ? 
par Tiphaine de Rocquigny

LE PRIX DE LA SANTÉ (4 ÉPISODES)


Stopper l’économie pour sauver les vies, quoi qu'il en coûte : telle a été la première réaction du gouvernement français lorsqu’il a dû faire face à l’arrivée de l’épidémie sur le territoire. Mais que penser de cette option ? Et si l’arrêt de l’économie n’était pas tout aussi coûteux ?

Le confinement, un moindre mal ?
Le confinement, un moindre mal ? Crédits : Getty

INTERVENANTS

Lutte contre les violences ordinaires : une campagne plus que jamais d'actualité par temps de confinement

PAR 
COLINE GARRÉ -  
PUBLIÉ LE 27/04/2020

Crédit photo : PHANIE
À l'approche de la journée dédiée à la non-violence éducative le 30 avril, et alors que le confinement se traduit par une augmentation de la maltraitance, l'association StopVeo (pour violence éducative ordinaire) lance une campagne de sensibilisation aux violences envers les enfants.

Romain Graziani : «Dans certaines situations, l’action consiste à se retenir de s’agiter»

Par Anne Diatkine — 
Dessin Benjamin Tejero

Dans «l’Usage du vide», le philosophe fait l’éloge du «wuwei», concept taoïste intraduisible qui, à contre-courant de l’agitation volontaire et du sens de l’effort valorisés dans nos sociétés, prône de ne rien faire pour réussir, de ne pas chercher pour trouver. Aussi bien le sommeil que la grâce, le bonheur, l’amour. A mettre en œuvre en temps de confinement ?

«Nous avons mis au point le seul test qui mesure le degré d’immunité»

Par Nathalie Raulin, Photo Marc Chaumeil — 
A Paris, vendredi.
A Paris, vendredi. Photo Marc Chaumeil

A deux semaines du déconfinement, le directeur du laboratoire Pasteur-TheraVectys, Pierre Charneau, affirme avoir développé un test de sérologie qui permet d’identifier les individus protégés du Covid-19. Il pourrait être rendu accessible aux particuliers après le feu vert des autorités.

lundi 27 avril 2020

Les noces de Pinocchio et de Dark Vador : la réforme du financement de la psy

Depuis le début de la pandémie, un spectre hante l’avenir de façon insistante: celui de la poursuite et du renforcement des politiques des morts-vivants ragaillardies par la crise du COVID. Un exemple avec la réforme du financement de la psychiatrie.
Depuis le début de la pandémie, nous sentons à quel point notre présent est indéterminé et notre capacité à penser la suite est fluctuante.
Tout au long de ces semaines confinées, un spectre hante l’avenir de façon insistante : que les politiques des morts-vivants d’aujourd’hui se poursuivent et se renforcent, ragaillardies par la crise du COVID.
Nous le disions dans un précédent billet : la psychiatrie est sensible aux catastrophes. S’y côtoient le pire et le meilleur. Et nous concluions qu’il ne tenait qu’à nous, collectivement, de faire pencher la balance pour le second terme.
Or, le pire se propage.
Rappelons nous de ce directeur général de l’ARS Grand Est qui dit tout haut ce que les autres font plus bas : les lits qui doivent poursuivre leur inexorable fermeture… Ce directeur a été limogé mais pas d’inquiétude, il pourra encore faire des rapports accablants au sein de l’IGAS avec ses compères.
Rappelons nous de la direction d’un grand hôpital psychiatrique lyonnais qui continue sa politique de fermeture de lits pour éponger le déficit de son hôpital, comme si de rien n’était, comme si nous n’étions pas dans un autre temps. A contrario du directeur de l'ARS Grand Est, le directeur de cet établissement n'est toujours pas limogé pour ces pratiques déjà effectives. Comble de l'absurde, il est même le président de l'association des directeurs des établissements psychiatriques (ADESM) et il se félicite de la réforme du financement de la psychiatrie. Dans ce contexte, il est utile de nous rappeler du courage des personnels de cet hôpital qui viennent de réaliser une action coup de poing pour dénoncer cette infamie.

Coronavirus. Dans le Nord, des soignants en psychiatrie interdits de porter un masque : “On est terrifiés”

Résultat de recherche d'images pour "france 3 hauts de france logo"
Par Noémie Javey. Publié le 24/04/2020
Image d'illustration / © PHOTOPQR/LE TELEGRAMME Image d'illustration / © PHOTOPQR/LE TELEGRAMME
Des soignants des Établissements publics de santé mentale ont décidé de sonner l'alarme. Ils dénoncent l'interdiction qui leur a été faite par leur direction de porter des masques. Ils sont inquiets pour leur santé, celle de leurs patients et de leurs proches.  

Un coup de fil et un témoignage fort. Gaëtan* est soignant dans un des Établissements publics de santé mentale (EPSM) du Nord. Il s'inquiète. Alors que la France vit confinée et qu'il travaille au contact de patients, interdiction lui a été faite de porter un masque par sa direction. 


"On nous interdit de porter des masques, qu'ils soient chirurgicaux ou FFP2. Ils nous avaient d'abord expliqué que c'était une question de gestion des stocks, mais parallèlement, ils nous interdisent de porter nos masques personnels sous prétexte que ça créerait de l'inégalité entre les soignants", déplore-t-il. 



Une situation que confirme Emma*, aussi soignante dans l'un des EPSM. "On nous empêche clairement de porter des masques alors que selon nos échos, l'EPSM en a en stock". Contactée à plusieurs reprises, la directrice des EPSM de Lille métropole et des Flandres n'a pas souhaité répondre à nos questions. 

Lire la suite ...