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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 18 mars 2019

Quand le changement climatique attaque la santé mentale : et si votre dépression était de l'éco-anxiété ?

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Marie-Adélaïde Scigacz
publié le 
Elle le dit en riant, mais néanmoins sérieusement : "Moi, je pleure. Je pleure pas mal, même." Justine Davasse milite, travaille, s'informe et, parfois, elle craque. Quand elle regarde une vidéo ou lit un article faisant état des conséquences du changement climatique, quand elle bouquine ou cogite sur la sixième extinction de masse, cette Orléanaise de 30 ans peine à contenir sa frustration.
Convaincue que le temps presse et que le déni conduit l'humanité dans le mur, elle souffre d'un trouble dont la société peine encore à définir l'ampleur et les contours : l'éco-anxiété, ou anxiété climatique, un concept développé pour la première fois par la chercheuse belgo-canadienne Véronique Lapaige. Bref, le blues du militant vert. 

Entre angoisses et culpabilité

"Insomnies, maux de tête, douleurs qui vont se loger dans le corps... Certains somatisent ce stress au niveau du cou, des épaules ou du bas du dos, pour d'autres ce sont des troubles digestifs", liste la jeune femme. "Je ressentais ce type de symptômes, mais quand j'en parlais, on me disait que j'étais trop sensible. Aujourd'hui, je constate que nous sommes trop nombreux pour que ce ne soit qu'une question d'ultrasensibilité !"
Sur le podcast "Les Mouvements zéro" qu'elle a fondé et qu'elle produit, Justine Davasse parle ouvertement de ce mal-être et recueille depuis peu des témoignages sur une page Facebook "Transition écologique et éco-anxiété." "J'encourage les gens à en parler pour se sentir moins isolés. Qu'ils n'aient pas peur de passer pour des dingues quand ils racontent avoir 'pété les plombs' quand la caissière leur a proposé un sac en plastique", explique-t-elle à franceinfo. Car le quotidien des "éco-anxieux", guettés par ce que les activistes appellent le "burn-out militant", n'est pas simple.
"Volonté d'être au courant de tout, besoin d'être informé tout le temps, peur de ne pas être à la hauteur des enjeux écologiques, culpabilité de ne pas en faire assez, voire d'aggraver la situation quoi que je fasse... J'étais hanté par ces questions jour et nuit", abonde l'auteur de BD Gwen de Bonneval. En 2015, cet artiste nantais lit Comment tout peut s'effondrer, de Pablo Servigne et Raphaël Stevens (éd. Seuil, 2015), un ouvrage incontournable de la collapsologie. C'est la claque. Puis la déprime.

Santé mentale: Les applications sur smartphone, un soutien ou un danger?

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Oihana Gabriel   Publié le 18/03/19


Alors que les applications en santé mentale pullulent, certaines s'avèrent très utiles pour un meilleur suivi mais d'autres risquent de donner des diagnostics et conseils erronés

  • A l’occasion des Semaines d’informations de la santé mentale, à partir de ce lundi et jusqu’au 31 mars, « 20 Minutes » se penche sur la multiplication d’applications mobiles qui tentent de nous renseigner sur notre santé mentale.
  • Informations, diagnostics, données précises, suivi régulier, ces diverses applications permettent de compléter les consultations de psychiatres peu disponibles et mal répartis sur le territoire.
  • Mais la fiabilité de ces applications laisse à désirer.
StopbluesCrazy’AppEmotéoiSMART… Une kyrielle d’applications mobiles s’intéresse depuis quelques années à notre santé mentale. Dépression, troubles bipolaires, TOC, simple coup de mou, addictions, tous les maux psychiques pourraient-ils être soignés grâce au smartphone ? A l’occasion des Semaines d’informations sur la santé mentale, qui se penchent jusqu’au 31 mars sur Santé mentale à l’ère du numérique,20 Minutes s’interroge : faut-il faire confiance aux applications en santé mentale ?

Les trois épidémies invisibles qui déciment les États-Unis.

Aux États-Unis, les décès dus aux overdoses ont triplé depuis 2000. À cela s'ajoutent les suicides et autres causes liés à l'alcool.

Publié le 
Les trois epidemies invisibles qui deciment les Americains.

On savait déjà que les États-Unis souffraient d'une gigantesque épidémie d'overdoses. Au moins 350 000 Américains sont morts d'une consommation excessive d'OxyContin et autres opiacés depuis 2000. Mais il y a deux autres crises majeures, selon une étude récente de Trust for America's Health and Well Being Trust.

Ces dernières années, le nombre de suicides et de décès liés à l'alcool a littéralement explosé. En 2015, 127 500 Américains – soit 350 par jour et 14 par heure – sont morts d'overdoses, de suicide ou de causes liées à l'alcool, le plus haut taux de l'Histoire. Sur la période 2006-2015, plus d'un million d'Américains ont perdu la vie en raison d'une ces trois causes.

Agnès Buzyn : « Personne ne remet en cause les fondamentaux de la loi santé »

Sophie Martos, Jean Paillard

| 18.03.2019




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Crédit Photo : SEBASTIEN TOUBON

C'est le grand rendez-vous du quinquennat pour Agnès Buzyn, dont la loi de santé est discutée à partir d'aujourd'hui dans l'Hémicyle. Dans l'entretien qui suit, elle défend sa réforme et répond aux critiques sur le recours aux ordonnances, les projets territoriaux de santé ou le périmètre des hôpitaux de proximité. Elle promet une solution d'apaisement sur le «pharmacien-prescripteur» et annonce le report de la réforme des ECN.

LE QUOTIDIEN : Serez-vous encore au gouvernement dans les semaines qui viennent ?
AGNES BUZYN : Je suis profondément engagée dans ce ministère, dans les réformes que je mène, qui participent à la cohésion sociale, à la lutte contre les inégalités. Évidemment mon souhait est de poursuivre ces réformes car c'est le fondement de mon engagement ! Si je suis venue au gouvernement, c'est pour cette passion de notre système de santé, de la Sécurité sociale, de la solidarité. Ayant vécu toute ma vie dans ce système, voyant les dysfonctionnements, j'avais envie de le faire évoluer. C'est toujours le cas.

Loi santé : les mesures qui fâchent les médecins libéraux

Parmi les sujets ajoutés au texte, dont l’examen débute lundi à l’Assemblée : un droit opposable à bénéficier d’un médecin traitant et un stage obligatoire dans un désert médical pour les futurs praticiens.
Par François Béguin Publié le 18 mars 2019
Le 15 mars à Chalon-sur-Saône, au centre départemental de santé.
Le 15 mars à Chalon-sur-Saône, au centre départemental de santé. CLAIRE JACHYMIAK POUR "LE MONDE"
Outre la régionalisation du numerus clausus, qui devrait à terme permettre de former jusqu’à 20 % de médecins supplémentaires, et la labellisation d’« hôpitaux de proximité », le projet de loi santé, dont l’examen débute lundi 18 mars à l’Assemblée nationale, s’est enrichi de quelques mesures contestées lors de son examen en commission entre le 12 et le 14 mars.

Éditorial Sa réforme, son combat

Jean Paillard
| 18.03.2019
Dé-ter-min-ée ! Alors que le débat parlementaire sur la loi de santé s’ouvre ce lundi, Agnès Buzyn a reçu la rédaction du «Quotidien». Et elle nous a paru plus que jamais aux commandes de l’avenue de Ségur. Offensive, prête à s’investir sur la durée, elle se montre persuadée que le dispositif gouvernemental fera passer l’organisation des soins et l’exercice de la médecine dans l’ère de la modernité. C’est la logique qu’elle défendra devant la représentation nationale et le discours qu’elle tient aux professionnels de santé. Au reste, sûre de la légitimité de ses objectifs, elle soutient qu’il n’y a pas d’alternatives. A preuve, selon elle, le consensus autour de sa réforme dans et hors l’Hémicycle. De la refonte des études médicales, à la revitalisation des hôpitaux de proximité en passant par l’incitation au regroupement des professionnels de santé, elle assure qu’elle bénéficie d’un large soutien. Et de fait, malgré les inquiétudes des élus et des acteurs de santé, la bronca n’est pas au rendez-vous.

Editorial janvier 2019 de l'Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire


L'année 2019 verra probablement associer l'activisme associatif aux interrogations sociétales. L'ASPMP est lasse de participer à des groupes de travail avec les pouvoirs publics en constatant un rendement particulièrement "médiocre", malgré souvent les efforts de nos interlocuteurs administratifs. Mais il faut composer avec la complexité de nos organisations qui n'est d'ailleurs pas toujours perçue par celles et ceux qui pensent qu'en les détruisant, toutes les difficultés et les injustices s'évanouiront. C'est justement de cette complexité qu'il s'agira dans le texte qui va suivre et qui inaugure cette nouvelle année. Il s'inscrit dans la continuité de mon éditorial de mai 2018 que vous pourrez retrouver dans la rubrique "Archives éditoriaux" et qui pose la question provocatrice : les obligations de soins sont-elles légales ?

Un groupe de travail piloté par la Direction des affaires criminelles et des grâces (DAFCG) du ministère de la Justice doit commencer en janvier 2019 des travaux, dans le cadre de la Stratégie santé des personnes placées sous main de justice, afin derenforcer les soins en adéquation avec les obligations relatives à l’infraction commise (Tableau 1).

Le présent document pose un certain nombre de questions préalablement au début des travaux qui devraient associer l’ensemble des personnes concernées, et notamment engagées dans les soins, afin d’éviter des « recommandations » ayant le risque de ne rester que des intentions. C’est dans cette optique que ce document sera largement diffusé. Outre les aspects pratiques que pose ce sujet, de nombreuses questions méthodologiques et éthiques ne sont pas à éluder et devraient même être abordées préalablement aux actions à envisager.


Comment j'ai pu aider mon fils à vivre avec sa schizophrénie

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Bénédicte Chenu   17/03/2019

Quand j’ai appris la schizophrénie de mon fils, ma méconnaissance de la maladie n’avait d’égale que l’étendue de mes préjugés.


Ces derniers temps, l'actualité des faits-divers a été très cruelle envers les victimes et leurs familles mais aussi pour les personnes concernées par des troubles psychiques.
De près ou de loin, nous avons tous lu ou entendu:
"Qu'après 14 hospitalisations en psychiatrie, une femme met le feu à son immeuble..."ou "un schizophrène a tué sa mère ..."
Malheureusement, il faut s'y faire, la presse parle très souvent de la psychiatrie à travers des faits divers aussi horribles que spectaculaires, même si ces faits sont rares.
Immédiatement, toutes sortes de questions se posent à nous, parce que nous sommes tous concernés.
"Comment cette femme était-elle prise en charge? "Pourquoi la police n'a-t-elle pas pris en compte les plaintes de la famille?", "L'entourage est-il formé?", "Est-ce que l'on aurait pu éviter ce drame?"...
Il serait important pour nous tous de considérer les faits à la loupe afin trouver des solutions pour qu'ils ne se produisent plus.

Créteil : les émotions au cœur du premier café psycho

Corinne Nèves     16 mars 2019


Créteil (Val-de-Marne), ce samedi après-midi. Premier café psycho sur le thème des émotions, avec le professeur Antoine Pelissolo. LP/Corinne Nèves


Une soixantaine de personnes ont participé au premier rendez-vous proposé par le célèbre psychiatre Antoine Pelissolo. Il sera suivi mensuellement d’autres moments de réflexion et de partage.


La Ville d’Amiens crée un conseil de santé mentale

Par Terezinha Dias 


Les Faits

2018  : une grève inédite des personnels du centre hospitalier Philippe-Pinel, démarrée en juin 2018, marque l’opinion publique. Ils dénoncent le manque de moyens accordés à la psychiatrie et à la prise en charge des malades et de leurs aidants. Après sept mois de grève et de campements devant l’établissement, mais également au siège de l’Agence régionale de santé, les grévistes obtiennent gain de cause.

16 janvier 2019  : un protocole de sortie de crise est signé et la grève est levée. La direction de l’établissement s’est engagée à créer 30 postes de soignants sur deux ans et à titulariser 25 autres postes de soignants. En marge du mouvement, la Ville d’Amiens travaille sur un projet de Conseil locale de santé mentale.

Langage Les sons “f” et “v” seraient apparus grâce à des changements de régime alimentaire

THE SCIENTIST (PHILADELPHIE)

Une nouvelle étude révèle que l’introduction d’aliments mous – liés à l’apparition de l’agriculture – dans l’alimentation des premiers humains a modifié la configuration leur mâchoire, ouvrant la voie à de nouveaux sons dans le langage parlé.

Comment améliorer l’accès aux soins psychiatriques en France ?



Points de vue et informations sur l'organisation de la psychiatrie en France

Comme évoqué dans l’article précédent (« Troubles psychiques : à qui s’adresser ? »),  la compréhension et l’accès aux soins psychiques reste difficile en France, comme d’ailleurs dans la plupart des pays. La situation de crise que connait la psychiatrie et les insuffisances de personnels qui sont dénoncées par tous depuis plusieurs années ne facilitent bien sûr pas les choses. Mais il est évident que des prises en charge plus précoces et mieux organisées auraient l’avantage, en plus de soulager les souffrances des personnes concernées, d’éviter des complications et donc de réduire les besoins de soins et les dépenses ultérieures.
Dans cette optique, trois séries de mesure me paraissent essentielles, et pourraient être intégrées aux réformes annoncées pour la santé mentale en France.
La première serait de proposer, dans chaque département, une cartographie et un annuaire des structures à contacter en fonction de son lieu de vie et des difficultés rencontrées. Un site internet bien géré permettrait assez facilement de répondre à ce besoin, et certaines solutions de ce type existent déjà dans certains territoires, par exemple le site Psycom en Ile-de-France, même s’il faudrait les rendre encore plus pratiques d’utilisation.
La seconde réforme importante serait la mise en place, également dans chaque département, d’une réponse téléphonique disponible 24h sur 24 pour les situations d’urgence. Le 15 pourrait continuer à jouer ce rôle, mais à condition de renforcer les équipes des SAMU par des professionnels spécialisés dans la réponse téléphonique à ce type de situation car cette activité prend du temps et nécessite des compétences particulières.

Crise psychique et contrainte

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SUISSE

 

PSYCHIATRIE X 
Si ses formes ont évolué, la contrainte en psychiatrie reste difficile à vivre, pour les patients comme pour les soignants. Malgré une volonté affichée de dialogue de la part institutionnelle, la réalité vécue par les personnes ayant subi ces mesures peut être traumatisante, comme le révèlent des témoignages. La question sera au centre du 30e congrès du GRAAP. «Maladies psychiques et contraintes: pour protéger qui?», 30e congrès du Graap-Fondation, 8 et 9 mai, à Lausanne. Programme et inscription.: fondation.graap.ch
Comment faire pour protéger et soigner une personne, malgré son refus? En psychiatrie, le recours à la contrainte peut s’avérer incontournable en cas de crise sévère, pour protéger un patient de lui-même et parfois protéger les autres. Les P(L)AFA (placements à des fins d’assistance)1 en sont la forme la plus connue; ils aboutissent à un séjour en foyer ou en hôpital. La fixation (à un lit, au moyen de sangles, par exemple), l’enfermement dans une unité ou dans une chambre de soins intensifs, la médication forcée, mais aussi l’obligation de porter une tenue d’hôpital, la surveillance rapprochée ou la limitation de l’accès aux médias, au téléphone ou au courrier, constituent d’autres mesures de contrainte qui ne peuvent être envisagées que sous certaines conditions.

dimanche 17 mars 2019

Quand monsieur attend un enfant

16.03.2019



Papa ds quelques mois

Des différentes étapes de la grossesse aux éventuelles pathologies liées, « Papa dans quelques mois »* aide le futur père à trouver sa place auprès de sa compagne enceinte... et de sa progéniture.
Les temps ont changé. Les hommes s’engagent plus que leurs aïeuls dans la grossesse et les premiers jours avec bébé. Alors pourquoi ne pas aussi s’adresser à eux ? 
Ayant déjà travaillé avec le Collège national des gynécologues-obstétriciens français pour les rééditions du « Grand livre de ma grossesse » qui s’adresse surtout aux futures mères, le Dr Nicolas Evrard, notre confrère du Généraliste, a voulu écrire un ouvrage destiné aux pères.

Que serait Lacan sans Dolto ?

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Fondation Européenne pour la Psychanalyse

Colloque le 6 avril 2019 de 9h à 17h30
Mairie du 13e, Paris.
Comité d’organisation : 
Gorana Manenti, Daniel Olivier, Gérard Pommier, Denise Sauget
Avec le soutien de Jacqueline Zana-Victor
Lacan pour les grands, Dolto pour les petiots ? C’est plutôt pour l’extraordinaire libération des enfants que Dolto est aujourd’hui célébrée. L’enfant très petit est désormais respecté ; des maisons vertes s’ouvrent partout. C’est un succès mondial. Mais que serait l’analyse des adultes, sans une expérience approfondie de l’infantile ? Si une analyse est efficace, c’est parce qu’elle détache les fausses connexions (Falsche Verknüpfung) entre la sexualité infantile et celle des adultes, embarrassée par un complexe d’Œdipe irrésolu avec Maman et papa. Les analyses qui ne libèrent pas cet infantile en sont-elles vraiment une ? L’expérience montre que les théories qui ne s’appuient pas sur l’infantile, comme celles qui s’appuient sur les identifications, sur le rapport à « l’objet », ou qui comptent sur des régressions silencieuses et mortifères ne soulagent en rien des répétitions des névroses de destinée, en dépit de répits momentanés. Pour libérer les fausses connexions, faire parler le passé qui n’est pas passé, Dolto parlait (Lacan aussi d’ailleurs). Ce sont des techniques de la parole donnée et échangée que les enfants nous apprennent, pour peu qu’on les écoute : il faut leur répondre ! Pour analyser ceux qui ne sont jamais tout à fait adulte, il faut libérer l’enfant qui souffre en eux, et lui parler comme Dolto le faisait. Cette leçon peut renouveler une psychanalyse aujourd’hui endormie.

LES RÉPROUVÉES DE L’ART BRUT DÉFERLENT À VIENNE

Par Clémentine Mercier Envoyée spéciale à Vienne (Autriche)— 

Rassemblant plus de 300 œuvres venues de 21 pays, le Kunstforum réhabilite les créations surprenantes de femmes internées, célèbres ou méconnues.

«Sans titre», vers 2016, de Misleidys Castillo Pedroso.
«Sans titre», vers 2016, de Misleidys Castillo Pedroso. Photo Misleidys Castillo Pedroso

Dans le sillage du mouvement #MeToo, les expositions consacrées aux femmes artistes fleurissent un peu partout. C’est ainsi que le Kunstforum de Vienne, en Autriche, rassemble 93 femmes de l’art brut, une initiative inattendue et bienvenue, imaginée pourtant (nous assure-t-on là-bas) avant l’apparition de la déferlante. Vingt ans après l’expo «Kunst und Wahn» qui explorait les liens entre art et maladie mentale, le Kunstforum réitère la thématique, mais cette fois-ci avec des femmes artistes. «A l’époque, nous n’avions montré que des hommes. Il était temps de compléter cette première expo par un deuxième volet consacré aux femmes»,affirme Veronika Rudorfer, commissaire de «Flying High» qui a réuni plus de 300 œuvres venues de 21 pays. Le titre, que l’on peut traduire par «voler haut», s’inspire d’une magnifique aile d’oiseau de la Tchèque Anna Zemankova (1908-1986). Dessiné aux crayons de couleur, composé de papiers découpés et de broderies, l’ouvrage de patience très coloré semble puiser sa délicatesse dans une force souterraine.
Sucettes.
Artiste contrariée par ses parents qui l’exhortent à devenir prothésiste dentaire, Anna Zemankova, qui a dû arrêter de travailler pour élever ses enfants, entre en dépression après la mort d’un de ses fils. Amputée de ses deux jambes à cause d’un diabète, elle se met à dessiner à l’âge de 50 ans, de 4 à 7 heures du matin et dans une sorte de transe. Ses œuvres élégantes - un herbier fantastique poussant dans un jardin merveilleux -, font désormais partie des classiques de l’art brut, cet art des marginaux et des autodidactes défini par Jean Dubuffet. Venues justement de la collection de Lausanne initiée par Dubuffet - où sont conservées les œuvres de patients psychiatriques, de prisonniers et d’artistes réprouvés - les sensibles réalisations d’Anna Zemankova s’insèrent parfaitement dans le parcours du Kunstforum.