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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 4 mai 2018

Henri Atlan dans le cerveau de Spinoza

Le biologiste et philosophe relit l’« Ethique » à la lumière des récents résultats des sciences cognitives.

LE MONDE DES LIVRES  | Par 

Cours de philosophie biologique et cognitiviste. Spinoza et la biologie actuelle, 
d’Henri Atlan, Odile Jacob, 636 p.

Spinoza.

Spinoza est à la mode. Celui dont Hegel raillait la « splendeur orientale » et dont Heidegger prononçait à peine le nom est aujourd’hui un totem des nouvelles radicalités, un ultra-contemporain. Cette popularité laisse rêveur, quand on sait que ce penseur amstellodamois (1632-1677) n’a produit qu’une œuvre relativement brève, qui aurait fort bien pu être rangée dans le corpus des « petits cartésiens », malgré d’autres influences (celle de Maïmonide par exemple).

Un coup d’œil à ses traités politiques, loin de révéler en lui un prérévolutionnaire, montre qu’il perpétue l’attitude hautaine des classiques vis-à-vis d’un peuple considéré comme indécrottablement empreint de superstitions, plus à contenir qu’à affranchir, et que, quand il théorise la liberté de penser, il ne la destine qu’à une poignée de philosophes. Ses œuvres principales nous mènent donc loin de Nuit debout et des insurgés qui ont fait de Spinoza un drapeau.

En France, l’école spinoziste est ancienne. Depuis l’excellent commentaire de l’Ethique dû à Martial Guéroult (1891-1976 ; Aubier, 1968-1974), certains tenants de la « pensée critique », Gilles Deleuze au premier chef (Spinoza et le problème de l’expression, Minuit, 1968), se sont penchés sur cette philosophie. La réflexion s’est déplacée, au XXe siècle, vers une interprétation centrée sur la politique. Elle est menée par les anciens élèves de Louis Althusser, marxistes ou postmarxistes, comme Pierre Macherey ou Etienne Balibar.

« Il faut donner les moyens de remplir leurs missions à ceux qui luttent contre toutes les formes d’exclusion »

Dans une tribune au « Monde », Eric Blanchet, directeur de Ladapt, estime que le gouvernement ne peut prôner « en même temps » une vision inclusive de la société et demander d’économiser les moyens financiers et humains dans le domaine de la santé.

LE MONDE  | Par 

Tribune. Depuis le début de l’année, les personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et des hôpitaux sont mobilisés pour protester contre leurs conditions de travail de plus en plus difficiles, qui engendrent une dégradation de la qualité de l’accueil et des soins dispensés. Le face-à-face tendu entre le président de la République et des soignants du CHU de Rouen, le 5 avril, symbolise l’incompréhension entre un personnel réclamant des moyens humains et financiers, et un gouvernement lui opposant une logique gestionnaire de réduction de la dette. Or c’est cette logique de la performance, à travers une gestion déconnectée des besoins sanitaires et sociaux, qui a conduit à une telle situation.

Schizophrénie : une campagne pour lutter contre les idées fausses

| 04.05.2018


Pour changer le regard sur la schizophrénie et la déstigmatiser, la fondation Pierre Deniker lance une campagne télévisée du 2 mai au 15 mai, déclinée sur le web (via les réseaux sociaux et le site internet de la fondation) tout au long du mois de mai. 
Des vidéos mettent en scène le quotidien d'Alexis, 20 ans, qui se retrouve parfois piégé dans une autre réalité (symbolisée par le port d'un casque virtuel). Le choix a été fait de rendre visuelles les hallucinations, souvent auditives, pour mieux rendre tangible cette altération de la perception. 
Les schizophrènes et leur entourage « doivent faire face au regard méfiant, négatif de la société qui véhicule une image caricaturale et violente » de la maladie, souligne dans un communiqué le Pr Raphaël Gaillard, président de la Fondation Pierre Deniker. Les personnes atteintes de schizophrénies sont 7 fois plus victimes d'agressions que la population générale, selon un rapport publié en 2011 par la Haute autorité de santé (HAS).

Vers une pénurie d’infirmiers ?

03 mai 2018

Une étude du ministère de la Santé estime qu’avec le vieillissement de la population et le développement du maintien à domicile, il va manquer cruellement d’infirmiers dans les années à venir.

Va-t-on bientôt voir des territoires sans infirmier ? Bien qu’ils soient 575 000, les besoins en personnels vont continuer de croître fortement, notamment avec le développement du maintien à domicile voulu par le ministère de la Santé. Et surtout parce que les plus de 75 ans vont passer de 9 % de la population à 15 % en 2040. Or, passé cet âge, un patient consomme 27 fois plus de soins que les moins de 65 ans !

Médecins, infirmiers : la démographie française à la loupe

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  • 03/05/2018

Combien de médecins exercent en France ? Comment évolue cette profession (sexe, âge…) ? Et qu’en est-il du métier d’infirmier ? Ce 3 mai, la DREES répond à ces questions de santé publique. Et propose un outil de projection pour « prédire » le niveau d’accès aux soins dans les décennies à venir à travers l’Hexagone. Dans ses deux études […]

Combien de médecins exercent en France ? Comment évolue cette profession (sexe, âge…) ? Et qu’en est-il du métier d’infirmier ? Ce 3 mai, la DREES répond à ces questions de santé publique. Et propose un outil de projection pour « prédire » le niveau d’accès aux soins dans les décennies à venir à travers l’Hexagone.
Dans ses deux études publiées ce 3 mai, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) traite de la démographie :
Des médecins. Au 1er janvier de cette année, « la France comptait 226 000 médecins en activité, soit 1 500 de plus qu’en 2017 et 10 000 de plus qu’en 2012 ». Parmi les 226 000 professionnels, on compte 102 000 généralistes et 124 000 spécialistes. Les spécialités « qui regroupent les effectifs les plus importants sont la psychiatrie, l’anesthésie-réanimation, le radiodiagnostic et l’imagerie médicale ».
Autre point, plus de la moitié des médecins (57%) exercent en libéral : 46% exercent exclusivement dans ce secteur et 12% combinent l’activité libérale et salariée.

La religion face au suicide

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  • 04 mai 2018
Le Congrès du Graap
Pendant des siècles, les Églises catholique et protestante ont violemment condamné le suicide. Eric Rutgers dont le fils s’est donné la mort témoigne de son expérience au regard des traditions chrétiennes. Une prise de parole dans le cadre du 29e Congrès du GRAAP sur le thème «Le suicide, osons en parler!»

Par Laurence Villoz
«Pour chaque suicide, cinq à dix personnes sont touchées par un deuil sévère et pourtant une chape de silence persiste sur ce sujet.» Eric et Jacqueline Rutgers ont perdu leur fils Pascal, qui s’est suicidé en automne 1982 à l’âge de 18 ans et demi. «La mort de notre fils nous a conduits à devenir des experts dans l’accompagnement des personnes endeuillées», explique Eric Rutgers, intervenant au 29e Congrès du Group d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP) sur la thématique «le suicide, osons en parler!»

L’univers de la psychiatrie dépeint dans une BD

 




Tout proche de Blois, se trouve la clinique psychiatrique de La Chesnaie fondée en juillet 1956. C’est là, dans cet espace, qui a développé la psychothérapie institutionnelle, qu’Aurélien Ducoudray et Jeff Pourquié se sont installés pendant une quarantaine de jours. De leur passage parmi cette « troisième population », ils ont réalisé une bande dessinée – projet initié et coédité par bd Boum – qu’ils présenteront aux lecteurs ce vendredi 4 mai à 18 h 30 à la Maison de la BD de Blois. 
“ Comme des rushs pour un reportage télé : après le tournage il y a le montage ”
« En l’espace de six mois, nous nous sommes rendus neuf à dix fois à la clinique de La Chesnaie, à raison de séjours de trois à quatre jours », rapporte Aurélien Ducoudray. Une phase d’observation indispensable pour décrire le quotidien de cet établissement « qui reçoit, pour des soins de longue durée, des patients présentant des troubles mentaux le plus souvent graves ». Ici, à 7 km de Blois, l’institution associe traitements biologiques et physiques classiques à un travail psychothérapique, individuel ou de groupe, dans un environnement stimulant.

Scherbius (et moi) d'Antoine Bello : la fiction de l'imposture

Actualitté

Laure Besnier - 04.05.2018

Antoine Bello, entre autre auteur de la trilogie des Falsificateurs, signe un savoureux retour chez Gallimard avec Scherbius (et moi). Sous sa plume acérée, parfois cocasse, un psychiatre qui rêve de gloire retrace ses tentatives de guérir Scherbius, un imposteur, chez qui il croit avoir décelé un trouble de la personnalité multiple. Entre jeu de dupes et mise en abyme, portrait de la psychiatrie et de la littérature à la fin du XXe siècle.



En 1977, Maxime Le Verrier, jeune et fringuant psychiatre, ouvre son cabinet et rencontre, dans des conditions pour le moins surprenantes, son premier client : Alexandre Scherbius. Ce dernier est un imposteur, endossant régulièrement différentes identités et exerçant différents métiers. 


Des patients rejoignent le combat contre les « Fake Médecines »

Stephane Lancelot
| 04.05.2018


Homéopathie
GARO/PHANIE

Après les soignants, des patients dénoncent à leur tour les « Fake Médecines ». Le collectif Homéoverdose, lancé il y a trois semaines et se décrivant comme « un collectif citoyen de patients moldus* qui ne croient pas à la pensée magique, et ce tout particulièrement en matière de santé », s’est récemment rallié à la lutte contre les « Fake médecines »
Un débat sans contradicteur
Cette semaine, le collectif a bondi en apprenant que la mairie du 2e arrondissement de Paris organiserait le 16 mai un débat intitulé « Médecines complémentaires : mythe ou réalité ? », auquel ne participeront que des personnalités « appartenant toutes à la même école de pensée, défendant les “thérapies” alternatives et remettant en question la médecine conventionnelle », selon lui.

Dépistage génétique : mieux vaut prédire que guérir ?

DU GRAIN À MOUDRE par Hervé Gardette
30/04/2018
40 MIN


Les examens génétiques et la médecine génomique figurent au menu des états généraux de la bioéthique dont la phase de consultation se termine aujourd'hui. Dans quel cas les tests génétiques sont-ils envisagés ? Quelles maladies est-on capable de prédire ? Que risque-t-on à vouloir trop en savoir ?

Le dépistage génétique : mieux vaut prédire que guérir?
Le dépistage génétique : mieux vaut prédire que guérir?  Crédits : LEON NEAL - AFP

Clap de fin pour la consultation des citoyens, en vue de la révision des lois de bioéthique. L’appel à contributions, lancé mi-janvier dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique, s’achève ce lundi. Mais tout reste à faire. D’abord la synthèse des discussions : un rapport sera remis au mois de juin. Puis l’écriture d’un projet de loi, à l’automne prochain, en vue de l’adoption d’un nouveau texte en 2019.
Parmi les thématiques susceptibles de faire l’objet d’un changement législatif, il y a les examens génétiques.

Psychiatrie : les dessous du soin en débat

04/05/2018


Le quotidien pour les blouses blanches, ce sont en effet ces petits soins journaliers souvent invisibles./ Photo DDM, illustration.
Le quotidien pour les blouses blanches, ce sont en effet ces petits soins journaliers souvent invisibles./ Photo DDM, illustration.
Aujourd'hui vendredi 4 mai, à 19 h 30, dans la salle communale d'Algans, l'association vauréenne Les Psy' Causent vous invite à une rencontre intitulée : «L'informel et l'inévaluable, des soins au jour le jour…». Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique, praticien chercheur en soins infirmiers et responsable du groupe de recherche en soins infirmiers , éclairera de son expertise les débats. Être là et être avec, accompagner, sans parfois presque rien faire d'autre que d'assumer la qualité d'une présence : l'équation n'est pas simple pour les soignants.

À Mayenne. De l’asile au pôle santé mentale, un chemin sinueux

04-05-2018


Vue aérienne de l’hôpital psychiatrique de Mayenne. Aujourd’hui, une partie de ces bâtiments a été détruite, le reste est occupé par la direction.
Vue aérienne de l’hôpital psychiatrique de Mayenne. Aujourd’hui, une partie de ces bâtiments a été détruite, le reste est occupé par la direction. | dr

Érigé en 1829 sur la plaine de la Roche-Gandon, à Mayenne, l’hôpital psychiatrique a été un pionnier dans l’accueil des malades mentaux, malgré quelques mésaventures.

Avant l’hôpital… une carrière

Au XVe siècle, le lieu-dit La Roche-Gandon n’abrite qu’une carrière, située entre la rivière la Mayenne et l’actuel boulevard Paul-Lintier. On y tire de la pierre pour la fortification du « castel du lieu de Maïenne » (1). Aujourd’hui, les bureaux de l’administration du Centre hospitalier du Nord-Mayenne y demeurent.

1829, les premiers internés de la Roche-Gandon

Ils arrivent au nombre de quarante-trois sur la plaine et occupent un logis de la ferme et ses dépendances, que vient de racheter la Ville. L’établissement se nomme l’Hospice des malades. En 1838, une loi oblige les préfets à s’équiper d’un lieu d’accueil pour les « aliénés », comme on les nommait jadis. Mayenne l’a déjà. Il suffit de le faire fonctionner en tant qu’asile départemental. Chose faite en 1856. L’établissement compte alors un médecin-directeur, un économe, un aumônier, neuf religieuses de la congrégation de Notre-Dame d’Évron et 193 internés.


Des détenues brisent leurs chaînes en façonnant des poupées d’argile

Par Irène Languin   4 mai 2018

ExpositionLa galerie Anton Meier présente 150 figurines faites en prison sous l’aile de la céramiste Anouk Gressot.


Pour l’exposition, les katchinas sont répartis sur huit tables hautes permettant une circulation du public. Chaque figurine a nécessité environ 25 heures d’un travail à six ou huit mains.
Pour l’exposition, les katchinas sont répartis sur huit tables hautes permettant une circulation du public. Chaque figurine a nécessité environ 25 heures d’un travail à six ou huit mains.
Image: Roger Chappelu
On dirait une armée de guerriers célestes faisant face à leur destin. Hiératique, souverainement parée de plumes, de masques et de couleurs vives, cette légion d’argile semble ne rien redouter de l’avenir ni du passé. Elle porte l’étrange beauté des mythes et suggère quelque chose d’un radieux au-delà.
Ces 150 statuettes sont des réinterprétations, en terre, des katchinas, traditionnellement sculptés dans des racines de peuplier par les Hopis d’Arizona. Elles ont été modelées en 2015 dans l’atelier des femmes détenues de la prison de Champ-Dollon, qu’a géré «comme une petite manufacture» la céramiste genevoise Anouk Gressot durant dix-sept ans, avec la collaboration de deux surveillantes. Elles font l’objet d’une exposition étonnante à la galerie Anton Meier.

On a coupé les enfants de la nature

Ecrans, emploi du temps surchargé, peur de l’insécurité… tout retient la nouvelle génération à l’intérieur. Un constat inquiétant, tant jouer dans la nature est essentiel au développement humain.

LE MONDE IDEES  | Par 
Aujourd’hui, quatre enfants sur dix (de 3 à 10 ans) ne jouent jamais dehors pendant la semaine, selon un rapport de l’Institut de veille sanitaire.
Aujourd’hui, quatre enfants sur dix (de 3 à 10 ans) ne jouent jamais dehors pendant la semaine, selon un rapport de l’Institut de veille sanitaire. ERIC AUDRAS / ONOKY / PHOTONONSTOP
Un matin d’été, dans un centre de vacances de Montreuil (Hautes-Alpes), non loin de Grenoble, ­Caroline Guy entame un atelier de relaxation dans la nature avec un petit groupe de filles de 11 ans. Pour ­commencer, elle leur demande de se déchausser dans l’herbe. La réaction est unanime : « Quoi ? Pieds nus dans l’herbe ? Ça va pas la tête ! C’est dégoûtant. Il y a des bêtes… » Impossible. Inimaginable. Une seule ose ­finalement tenter l’expérience.
« Elle n’avait jamais marché pieds nus dans l’herbe et a trouvé ça génial, ­raconte Caroline Guy, trois ans plus tard. Dans un monde normal, on ­découvre ça dès qu’on commence à marcher, vers 1 an. » L’expérience a tant marqué cette éducatrice autodidacte que, après un passage dans des écoles classiques, elle a décidé d’ouvrir à la rentrée prochaine une école dans la forêt, dans le sud de la France, avec pour ­modèle les skovbornehaven ­danois, des maternelles où les enfants passent la majeure partie de la journée dehors.
Y a-t-il beaucoup d’enfants qui n’ont jamais touché de l’herbe ? Cela semble en passe de ­ devenir la norme. Aujourd’hui, quatre enfants sur dix (de 3 à 10 ans) ne jouent jamais dehors pendant la semaine, selon un rapport publié en 2015 par l’Institut de veille sanitaire (INVS). Et les petits Franciliens sortent encore moins. « Le jeu en plein air a été éliminé de l’emploi du temps des enfants », résume Julie Delalande, anthropologue de l’enfance.