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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 21 avril 2012


L’annonce d’un nouveau projet de territoire pour la psychiatrie inquiète l’ensemble du personnel du secteur qui souffre déjà de conditions de travail difficiles.

Le Havre – Le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (SROS) 2012 prévoit un redécoupage des secteurs de psychiatrie sur le territoire de Seine-Maritime. Concrètement, ceci implique le transfert d’un certain nombre d’agents de la pédopsychiatrie, une soixantaine, du centre hospitalier de Lillebonne vers celui du Havre (une cinquantaine d’agents concernés) et du Rouvray (Sotteville-les-Rouen). 
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DÉPRESSION chez l’ADO: On teste un test sanguin
Il s’agit d’un test sanguin comportant 11 marqueurs génétiques spécifiques aux troubles dépressifs majeurs (TDM), testé ici sur 28 adolescents. Cet essai publié dans l’édition du 17 avril de Transational Psychiatrie suggère que ce test pourrait, dans n premier temps, permettre d’orienter vers un diagnostic précis de la dépression sur la base de critères diagnostiques validés. Mais il reste encore de larges études à mener avant de pouvoir utiliser ce test sanguin pour diagnostiquer la dépression chez les adolescents en pratique clinique de routine.
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Société Martinique 
Vent de grogne dans la psychiatrie
Par KBC - Publier en Martinique le 12/4/2012 11:11:30 AM : mis à jour le 12/04/2012,
Depuis le début de la semaine, les syndicats du Centre hospitalier de Colson ne décolèrent pas.


Au coeur de la grogne : le Schéma régional d'Organisation de la Santé pour les 5 ans à venir. Les syndicats reprochent à l'Agence régionale de santé d'avoir publié ce document sur Internet, sans concertation préalable avec les professionnels. Les soignants peuvent émettre leurs critiques directement en ligne mais les organisations représentatives jugent la méthode « méprisante ». Des syndicats qui ont également interpelé sur les conditions de travail de plus en plus pénibles à Colson en raison du manque de lits et d'effectifs. Ils pourraient mettre à exécution un préavis de grève illimitée déposé début janvier.

Un manifeste pour les enfants malades

LE MONDE | 
Les enfants malades seraient-ils les grands oubliés de la campagne présidentielle ? Plus de 500 associations ont décidé de s'unir pour faire entendre leur voix devant les politiques. Elles ont rédigé et signé le manifeste des droits des enfants malades, accessible en ligne. Adressé il y a plusieurs semaines à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle, il n'a, à ce jour, reçu de réponses que de deux candidats, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République). "Il y a urgence à prendre en considération la santé des enfants et adolescents", estiment ces centaines d'associations, petites ou grandes. Ce manifeste est également soutenu par la Société française de pédiatrie (SFP).
"La pédiatrie est la grande oubliée, explique Hélène Gaillard, présidente de l'Association des maladies du foie chez l'enfant (AMFE). Certes, la situation s'est améliorée depuis une vingtaine d'années, mais elle est bloquée. Les soignants, infirmières, médecins, psychologues, associations, sont de grande qualité, mais on commence à avoir une pénurie d'infirmières en pédiatrie, la situation des enfants malades est en danger."
L'annonce du diagnostic d'un enfant malade est un coup de tonnerre insupportable. Une injustice et une incompréhension pour les familles. Cette annonce et l'hospitalisation, parfois loin du domicile, entraînent un bouleversement sur le plan familial, professionnel, social... "Les parents doivent pouvoir rester auprès de leur enfant", tel est l'un des points de ce manifeste. Mais 30 % des hôpitaux facturent la nuit aux parents, selon l'association Sparadrap, qui accompagne les enfants hospitalisés.
Autre point, "la majorité des familles rencontrent des problèmes financiers liés à la maladie grave ou chronique de leur enfant, et risquent de basculer dans la précarité", constate Hélène Gaillard. Les démarches administratives sont souvent lourdes. Les aides arrivent parfois après le décès de l'enfant, s'indignent les associations. Elles demandent une réforme de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP), jugée trop faible.
"Les conditions d'hospitalisation se dégradent depuis une dizaine d'années, depuis que l'on considère l'hôpital comme une entreprise. On ne peut tolérer que l'Etat ne s'y intéresse pas et que l'administration soit toute-puissante", lance le docteur Sylvie Rosenberg-Reiner, présidente de l'Association pour l'amélioration des conditions d'hospitalisation des enfants (Apache).
Le manifeste demande aussi une remise en cause de la tarification à l'activité (T2A), mode de financement des établissements hospitaliers visant à responsabiliser les acteurs de santé sur les coûts. Cette réforme permettrait une meilleure prise en compte des actes qui demandent du temps sans pour autant être tarifés : traitement de la douleur, soins palliatifs pédiatriques...
L'importance de la prise en charge psychologique de l'enfant est fondamentale quand il est hospitalisé, il doit pouvoir suivre des activités, continuer sa scolarité. Mais l'école n'est pas possible dans tous les services hospitaliers, psychologues et éducateurs n'étant pas en nombre suffisant, selon ce manifeste.
Par ailleurs, regrette le docteur Rosenberg-Reiner, "l'hospitalisation des enfants et des adolescents se fait encore trop souvent en services d'adultes". Le nombre de services spécifiques pour adolescents est jugé nettement insuffisant. Il faut aussi favoriser les visites, les horaires étant trop stricts, même pour les parents.
Ces associations demandent la mise en place d'une mission interministérielle "santé de l'enfant", qui devra veiller, notamment, à la bonne application de la charte européenne de l'enfant hospitalisé et des recommandations publiées fin 2011 par la Haute Autorité de santé sur la prise en charge de l'enfant et de l'adolescent en milieu hospitalier.
Lemanifestedesdroitsdesenfantsmalades.wordpress.com
Sur le Web


SOCIÉTÉ 

En France, on vit moins longtemps en bonne santé

Cet admirable grand-père fait mentir l'étude de l'Ined.
Cet admirable grand-père fait mentir l'étude de l'Ined. (Photo Régis Duvignau. Reuters)
En France, les femmes ont une bonne espérance de vie, plus élevée qu’ailleurs en Europe. Mais, vivent en moins bonne santé… Depuis quelques années, la France connaît en effet un recul de ce qu’on appelle «l’espérance de vie sans incapacité», révèle ce jeudi une étude de l’Institut national des études démographiques (Ined), qui compare les données des 27 pays de l'Union européenne.
DOCUMENT : l'étude en pdf

L'indicateur : l’EVSI

EVSI pour «Espérance de vie sans incapacité». C’est un indicateur important des politiques européennes qui sert à «apprécier la qualité de la vie et l’état de santé fonctionnel des Européens». Cet indicateur est obtenu en décomposant l’espérance de vie en deux espérances de santé, avec et sans incapacité.
L’incapacité est mesurée dans une enquête annuelle, coordonnée par Eurostat au travers des réponses à une question générale : dans quelle mesure avez‐vous été limité(e) depuis au moins 6 mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ?

L’EVSI en baisse en France depuis 2006

La France, qui affiche l’espérance de vie la plus longue pour les femmes en 2010 (85,3 ans), connaît un léger recul de l’espérance de vie en bonne santé depuis quelques années. Elle occupe la 10e place dans le classement européen.
La tendance française rejoint celle d’autres pays européens qui ont comme elle des espérances de vie élevées, note l’Ined. «Dans les pays où l’espérance de vie est déjà élevée, les gains d’années de vie se font aux âges les plus élevés, donc lorsqu’on est en moins bonne santé», commente l’auteur de l’étude, Jean-Marie Robine, pour expliquer cette dichotomie.

Le grand écart entre les femmes et les hommes

Elément intéressant : «Alors que l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes atteint près de six années dans l’Union européenne, l’écart d’espérance de vie sans incapacité atteint à peine une demi‐année. Si bien que la proportion des années vécues sans incapacité est inférieure de 5 points (– 4.9) chez les femmes en comparaison avec les hommes (75 % versus 80 %).»
Si l’on se concentre sur le cas de la France, on observe qu'en 2010, les hommes pouvaient espérer vivre en bonne santé 79,1% de leur espérance de vie totale (78,2 ans) contre 80,6% en 2008. Les femmes peuvent espérer vivre en bonne santé 74,4% de leur existence (76,1% en 2008). Dit autrement, l’espérance de vie sans incapacité des hommes est de 61,9 ans en 2010, et de 63,5 ans pour les femmes.

La Suède en haut du classement européen

C’est en Suède que l’EVSI est la plus longue d’Europe : 71,7 ans pour les hommes tandis que la République slovaque a la plus courte (52,3 ans). Chez les femmes, ce sont les Maltaises qui ont les meilleures perspectives de vie en bonne santé : 71,6 ans tandis que, comme pour les hommes, c’est la République slovaque qui a l’EVSI la plus courte : 52,1 ans.
(Cliquez sur le tableau pour l’afficher en grand - pdf)
Mais pour les deux sexes, si l’on prend en compte la période récente (2008-2010), les écarts se réduisent entre les pays. Ainsi, pour les hommes, la Lituanie voit son EVSI augmenter le plus, de près de trois ans (à 57,7 ans), alors que les Pays-Bas affichent la plus forte baisse (-1,3 an, à 61,1 ans).
Et chez les femmes, c’est toujours la Lituanie qui voit son espérance de vie sans incapacité (EVSI) augmenter le plus (2,4 ans, à 62,3 ans), alors que c’est la Finlande qui cette fois affiche la plus forte baisse (-1,7 année, à 57,8 ans). «Il y a donc des tendances à la convergence des espérances de santé en Europe» pour les hommes comme pour les femmes, en conclut l’Ined.
A LIRE AUSSI : en octobre, une étude de l’Insee montrait que les cadres avaient une espérance de vie sans incapacité plus élevée que les ouvriers.

Au delà de la « dangerosité » : penser les sorties de délinquance

En 2007, en terminant une thèse de doctorat sur les bandes de jeune, je me suis rendu compte qu’une partie non négligeable des jeunes interrogés aux premières lueurs de ma recherche (dès 2001) s’étaient éloignés ou avait disparu du monde des bandes.  Quelques-uns étaient enfermés en prison, mais la plupart étaient progressivement « passés à autre chose ». Ces derniers avaient fortement réduit ou bien complètement cesser de commettre des délits et de se faire remarquer par leur attitude transgressive, défiante, bruyante et visible. Lorsque j’ai reconstitué une liste des principaux acteurs de la délinquance locale entre le milieu des années 1980 et 1990, je me suis aperçu que, mise à part une toute petite frange qui continuait très discrètement à faire du « bizness », la plupart s’étaient rangés. Voilà un constat intéressant : quelques années auparavant, ils étaient jugés « intraitables », des « poisons » « irrécupérables », souvent réduits à leurs origines lorsqu’ils appartenaient à des minorités (im)populaires, ils désorientaient leurs familles, les travailleurs sociaux ou les acteurs du monde judiciaire, etc. Or les voilà à présent « rangés », « posés », après avoir « tourné la page », beaucoup ayant même quitté le quartier de leurs « exploits ».
Combler un vide de la recherche francophone
Comment ? Pourquoi ? Avec qui avaient-ils opéré ce changement ? Une démarche personnelle, l’action de l’entourage ou des institutions, des rencontres déterminantes ? Quel poids du conjugal, de l’emploi, de l’action publique, ou des croyances philosophiques ou religieuses, etc. ? Autant de pistes et de questions qui bousculent la mécanique d’appréhension du crime et du criminel et, plus largement, les capacités de réhabilitation de notre société.
Quelle fut alors ma surprise en constatant que la désistance (néologisme synonyme de sortie de délinquance, qui s’est imposé dans la littérature anglo-saxonne) n’avait donné lieu à aucune recherche, aucune publication, aucun colloque dans la plupart des pays francophones, notamment en France (1). Depuis que le crime est l’objet d’investigations sérieuses, c’est-à-dire depuis plus d’un siècle, la désistance est ignorée. Chercheurs américains puis britanniques ne s’y sont attelés sérieusement qu’à partir des années 1970. Pourtant, en France, la « prévention de la récidive » mobilise théoriquement de près ou de loin quelque 8 000 agents de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, 35 000 agents de l’administration pénitentiaire, 7 500 magistrats, ainsi qu’une partie des quelques 2 000 éducateurs spécialisés, sans parler du ministère de l’Intérieur, des collectivités territoriales ou du monde associatif.
Plus qu’un refus de les étudier, les sorties de délinquance représentent un impensé académique et politique. La sociologie, par exemple, s’intéresse prioritairement àl’adoption de pratiques sociales plutôt qu’à leur renoncement. A l’instar des engagements militants analysés par Olivier Fillieule, la sociologie des trajectoires délinquantes se focalise sur le recrutement et l’enrôlement aux dépens de la défection (2). Or, en changeant de style de vie, les individus « quittent » un monde et « vont vers » autre chose, et les deux moments ont chacun leur importance. Ajoutons à cela que les sorties de délinquance ont pu se retrouvées coincées dans un angle mort, ni vraiment encore dans le champ de la déviance, ni dans celui plus vaste de l’intégration sociale.
Une surpolitisation de la récidive qui, du coup, passe à côté de l’essentiel
Cette focalisation sur le criminel puis sur le traitement pénal n’est pas sans lien avec la politisation de ces questions. A chaque époque les objets (et les financements) de recherche sont influencés par les priorités politiques et morales du moment. Or, la lutte contre la délinquance et la rhétorique qui l’accompagne sont exclusivement tournées vers l’identification des publics déviants et de leurs territoires considérés comme des groupes « à risque » à contenir et non des populations « à potentiel » à réinsérer, notamment dans la période actuelle.
Les représentations collectives, les discours publics, le traitement journalistique majoritaire, ainsi que l’orientation des politiques pénales se détournent lentement mais surement de l’idée de réhabilitation, pour se centrer sur le crime comme risque ou comme flux d’affaires à gérer, notamment par la neutralisation, qu’il s’agisse de neutraliser en augmentant le coût pénal du passage à l’acte ou de neutraliser par l’enfermement. Aujourd’hui, des réseaux d’experts s’activent même à construire des outils d’évaluation de la « dangerosité » des individus selon un modèle assurantiel. Vision négative des individus qui a toutes les chances de fonctionner comme prophétie auto-réalisatrice. L’idée de « dangerosité » est une croyance qui invite chacun à se prémunir du danger, et donc à isoler et à exclure. Évaluer la dangerosité et le risque est aujourd’hui très clairement ce qu’on demande aux conseiller de probation et d’insertion, à savoir une pseudo-criminologie enfermante et pessimiste qui a remplacé la culture du travail social, autrefois dominante (3). La plupart des enquêtes sur les sorties de délinquance montrent au contraire, que l’ouverture sociale et plus largement l’empathie humaine, sont de puissants ressorts de la desistance et que le rôle de l’emploi et de l’entourage restent centraux, quelle que soit l’origine des individus en question.
Certes, avec une masse de délinquants faiblement qualifiés et une pénurie d’emplois stables, le potentiel de désistance de notre société est clairement limité. Les marges de manœuvres de ceux qui sont en charge du suivi des délinquants, notamment les moins qualifiés, les plus « endurcis » ou les sortants de prison, sont très réduites. Mais elles le sont encore davantage lorsqu’au rejet de la société s’adjoint l’autocensure et le désespoir des personnes en question, lorsque les sorties de délinquance restent impensées, donc peu investies ou organisées à l’échelle locale, et lorsque la prison (c’est-à-dire la neutralisation ponctuelle) est pensée par les pouvoirs publics comme la solution miracle alors que de nombreuses études ont montré qu’elle favorise plutôt la récidive.
La recherche académique a un rôle à jouer dans la construction d’un savoir sur les sorties de délinquance, fondé empiriquement et distant des enjeux de pouvoir ou des passions politiques. Il y a peut-être dans la connaissance des mécanismes dedésistance, les bases d’une autre politique publique qui pense à long terme la place de ceux qui ont transgressé à un moment donné de leur vie.
Marwan MOHAMMED, sociologue, Centre Maurice Halbwachs (CNRS, EHESS, ENS) 
Pour aller plus loin :
M. Mohammed (sous la direction de), Les sorties de délinquance. Théories, méthodes, enquêtes, Paris, La Découverte, 2012.

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La psychanalyse a souvent été une "science" normative visant à énoncer ce qui est socialement acceptable ou pas, sécularisant le rôle du prêtre. Cela dit, des psychanalistes se sont prononcés du coté de l'émancipation et de la déconstruction. En voici un exemple...

Psychanalyste méconnu, Otto Gross apparaît comme l’un des pionniers du freudo-marxisme et de la révolution sexuelle. 
La psychanalyse permet d’enrichir la pensée révolutionnaire. Certes, les structures sociales, économiques et politiques du capitalisme doivent être détruites. Cependant, il semble indispensable de s’attaquer également aux normes et aux contraintes sociales. Les marxistes distinguent les superstructures, avec les appareils idéologiques, des infrastructures économiques. La psychanalyse permet une critique de la famille, de l’éducation et de la répression sexuelle pour politiser la vie quotidienne. Surtout, Otto Gross et le courant freudo-marxiste  aspirent à transformer le monde pour changer l’ensemble des relations humaines. Pour libérer l’individu, il faut détruire la société et organiser une révolution totale.

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Un freudien hétérodoxe  
Le jeune Otto Gross, né en 1877 et éduqué dans un milieu bourgeois, entreprend des études de médecine pour suivre la volonté de son père. Cet étudiant se révèle timide, peu sociable, « fuyant tout particulièrement les femmes et l’alcool, d’esprit conformiste » selon l’écrivain Franz Jung. Après son doctorat, Otto Gross devient médecin sur des paquebots qui relient l’Allemagne à l’Amérique latine, région dans laquelle il goûte à l’opium et à diverses drogues. Il s’oriente progressivement vers la neurologie, la psychiatrie et la psychanalyse avec la découverte des travaux de Freud. 
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Les Blouses Blanches, photographies

Une exposition d’Hélène Mauri
Publié le mercredi 18 avril 2012
Je suis devenue infirmière au Service Infirmier de Compensation et de Suppléance (SICS) du CHU de Rouen alors que j’avais vingt et un ans. Mon travail consistait à remplacer les infirmières malades ou absentes sur une période de une à trois semaines. Il fallait être polyvalente, s’adapter.
Les conditions de travail sont souvent difficiles. Dans les services, les soignants sont de moins en moins nombreux. La charge de travail, de plus en plus importante, contraint à moins de temps auprès du patient. Malgré tout, chacun et chacune continue en gardant le sourire. A travers un travail d’équipe, nous donnons des soins, une écoute et notre temps. Lors de mes quarts de travail, j’espérais souvent que quelqu’un témoigne de notre quotidien.

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Ados-adultes : le grand malentendu

LE MONDE | 
Il existe un grand malentendu entre les adultes et les adolescents. Si 85 % de ces derniers considèrent qu'ils ont besoin des premiers, près des trois quarts des adultes sont persuadés que les jeunes n'ont pas besoin d'eux. Tels sont les enseignements d'un sondage Ipsos Santé effectué auprès de 807 ados de 15 à 18 ans, interrogés en ligne du 12 au 19 mars et auprès de 822 adultes de 25 ans et plus (échantillon représentatif selon la méthode des quotas).
Plus de la moitié des jeunes souhaiteraient nourrir plus d'échanges avec les adultes. Et dans leur entourage proche, 92 % des jeunes comptent prioritairement sur leur mère pour les aider à devenir adultes, devant leur père (74 %) et enfin leurs amis (58 %), alors que les trois quarts des adultes pensent que les adolescents comptent d'abord sur l'aide de leurs amis. La place du père semble contribuer au bien-être des ados : 83 % des jeunes qui se sentent bien citent leur père comme modèle contre 57 % des jeunes éprouvant un mal-être.
Cette question du malentendu entre jeunes et moins jeunes est au centre du 8Forum Adolescences de la Fondation Pfizer pour la santé de l'enfant et de l'adolescent, qui se tient mercredi 4 avril à Paris. Les adultes ont tendance à être plus pessimistes sur le moral des adolescents qu'ils ne le sont eux-mêmes. Près des trois quarts pensent que les jeunes sont souvent mal dans leur peau contre 25 % des intéressés ! Et seulement le tiers des adultes pensent qu'ils se sentent bien à l'école contre 71 % des ados. En d'autres termes, les ados vont plutôt bien, mais les adultes, pessimistes, l'ignorent.
Comment l'expliquer ? "Les parents utilisent leur grille d'analyse, explique Caroline Thompson, thérapeute familiale. Ils voient leurs ados en retrait, en butte à des revendications à leur endroit. Mais ce sont des moments particuliers d'autonomisation, somme toute assez normaux." De là à en déduire qu'ils sont mal dans leur peau, il y a un pas, trop vite franchi. Les jeunes testent les limites, tentent de trouver les nouvelles lignes de démarcation de leur autonomie.
Ils demandent plus de liberté, mais sont désemparés si on la leur donne. "Si vous dites à votre enfant, c'est toi qui décides, vous l'insécurisez, poursuit Caroline Thompson. Les adolescents ne sont pas des individus qui ont 15 ans, ils ont à la fois 8 ans et 25 ans. Ils ont besoin, à la fois, de l'affection donné à un enfant et de la liberté d'un adulte." Face à ces fluctuations affectives et d'humeur, l'adulte se doit de rester stable et de tenir un cap.
Pour Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, le pessimisme des parents vient d'une grande inquiétude face à l'avenir de leur enfant : ils veulent lesvoir heureux, épanouis. "Alors que les enfants sont devenus le projet le plus important des adultes, commente-t-il, les adultes ont conscience que, pour la première fois, le niveau de vie de leurs enfants va être inférieur à celui de leur génération." Et alors que leurs enfants ont besoin de modèles, les parents ne savent plus vraiment quoi leur transmettre. Plus du quart des jeunes (27 %) estiment ne pas avoir de modèles dans la vie. "Leurs parents doivent transmettre à leurs enfants la confiance en l'avenir en leur montrant qu'ils ne sont pas les victimes de la société dans laquelle ils vivent. Ils ont besoin d'échanger avec leurs parents", poursuit Serge Hefez.
Selon le sondage, respect des valeurs, honnêteté et confiance en soi sont des valeurs que les jeunes d'aujourd'hui souhaiteraient se voir transmettre par leur entourage adulte. Mais très peu d'adolescents évoquent la confiance en soi parmi les valeurs apportées par leurs aînés. "Celle-ci semble au contraire sapée par les angoisses de leurs parents", considèreCaroline Thompson.
Enfin, autre malentendu qui pollue les relations des adultes avec leurs ados : les nouveaux médias. Les jeunes déclarent être connectés en moyenne cinq heures trente chaque jour. Ils contactent en moyenne quinze amis par jour sur les réseaux sociaux comme FacebookTwitter ou MSN. Mais, contrairement aux idées reçues, l'utilisation des nouveaux médias ne se fait pas au détriment d'échanges en face à face pour 84 % d'entre eux. Ils rencontrent physiquement deux fois plus d'amis par jour que les adultes (onze contre cinq) et consacrent deux heures trente en moyenne par jour àparler de visu avec eux, soit deux fois plus que sur les réseaux sociaux (une heure quinze en moyenne).
Pour le professeur Philippe Jeammet, président de la Fondation Pfizer et psychiatre, "une bonne partie des adultes qui sont acteurs de leur vie ont le sentiment ne plus avoir de pouvoir, que l'avenir leur échappe. Pourcontrebalancer cette sensation, les adultes vont avoir tendance, paradoxalement, à prendre une position négative et à renvoyer ce miroir défaitiste aux adolescents". Adultes, il est temps d'inverser la tendance !

vendredi 20 avril 2012


Remèdes traditionnels chinois : des composants très inattendus

lequotidiendumedecin.fr 13/04/2012

Des chercheurs ont passé au crible l’ADN contenu dans 15 remèdes traditionnels chinois. Stupeur, certains contiennent des plantes toxiques et des traces d’espèces animales protégées (ours noir d’Asie, antilope saïga).
Méfiance vis-à-vis des remèdes traditionnels chinois. Des chercheurs australiens de laMurdoch University ont révélé qu’ils contenaient bien d’autres choses que ce qu’annoncé, des plantes toxiques en particulier, mais aussi desallergènes (noix, soja) et des traces d’animaux protégés. À l’aide d’une technique de séquençage ADN à haut débit, l’équipe du Dr MichaelBunce a passé au crible une quinzaine de remèdes chinois, sous forme de poudre, de comprimés, de capsules, de paillettes et de tisanes.
« Au total, nous avons trouvé près de 68 espèces de plantes différentes, explique le Dr BunceCertains remèdes contiennent des herbes du genre Ephedra et Asarum, dont certains éléments chimiques sont potentiellement toxiques en cas de surdosage. Or aucun ne mentionne les concentrations sur l’emballage. »

Des effets secondaires dangereux

De la même façon, quatre familles d’animaux ont été identifiées, dont des espèces en danger et protégées comme l’ours noir d’Asie et l’antilope saïga. De l’ADN de bovidés, de cervidés et d’amphibiens(bufonidae) a été détecté également, ce qui était rarement notifié sur l’emballage. « Un produit labellisé 100 % pur antilope saïga contenait en réalité des quantités importantes d’ADN de chèvre et de mouton », explique le Dr Bunce.
Les remèdes d’importation chinoise posent ainsi de nombreux problèmes de législation, d’efficacité et de tolérance. Alors que de nombreux effets secondaires ont été rapportés, comme dans les années 1990 une centaine de cas d’insuffisance rénale avec cancer urinaire à distance chez des femmes ayant pris une herbe amaigrissante contenant de l’Aristolochia, les remèdes traditionnels chinois ne sont soumis à aucune réglementation. Des études chromatographiquesavaient pourtant détecté la présence de métaux lourds (mercure, plomb, arsenic) et de toxines végétales pour certains d’entre eux. Des techniques plus performantes sont nécessaires pour analyser les produits de médecines alternatives. Le criblage à haut débit, en tant qu’outil fiable et pratique aux douanes, est un premier pas dans le contrôle des produits médicinaux importés.
› Dr IRÈNE DROGOU
PLoS Genetics, publié en ligne le 12 avril 2012.