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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 12 septembre 2010


Les frères William et Henry James aux Éditions Hermann



A première vue, le destin entremêlé de ces deux frères pourrait à lui seul refléter la relation  alambiquée entre philosophie, psychologie et psychanalyse. Vivement conseillée, la lecture simultanée du « William James » de Michel Meulders et de « L’aventure négative » d’André Green,  deux ouvrages publiés aux Editions Hermann, écarte une telle approche. Lire la suite..












La Dépêche du Midi

Lannemezan. Le personnel de l'hôpital manifeste à Tarbes
PUBLIÉ LE 11/09/2010 par HÉLÈNE DUBARRY.

Les personnels des centres hospitaliers sont allés manifester hier, devant le conseil général, pour protester contre les nouvelles organisations du travail.

Blouses blanches et tee-shirts imprimés « Sauvons la psychiatrie, la médecine, la chirurgie » avaient envahi les marches du conseil général, hier matin. A l'appel de la CGT, les personnels soignants voulaient être entendus des élus et exprimer leur colère et leur désaccord sur les nouvelles organisations du travail dans les unités.

À 11 heures, le rassemblement s'est formé devant l'hôtel du département et une délégation a été reçue par la présidente Josette Durrieu à midi.

« Nous sommes venus ici pour interpeller les élus, expliquait Jean-Francis Dupuy, responsable CGT des hôpitaux de Lannemezan. Nous savons que la présidente a un œil attentif sur les hôpitaux, nous espérons qu'aujourd'hui elle aura une écoute attentive. »

Le but de cette manifestation au cœur de Tarbes ? : la nouvelle organisation du travail.

Conséquences graves

« Depuis le 1er août dernier, le directeur a modifié de façon unilatérale les organisations de travail des services de psychiatrie et du foyer d'accueil médicalisé et ce, de façon effective. À partir du 1er octobre, il va modifier les organisations de travail à l'unité long séjour, ainsi qu'en médecine et en chirurgie. Cette nouvelle organisation réduit de façon conséquente la présence des soignants auprès des patients. Avant, les équipes se chevauchaient, avec des horaires décalés, ce qui permettait, et c'est essentiel, de faire le point : le temps de transmission et de relève n'existe quasiment plus, ce qui va entraîner des conséquences graves : des erreurs, des oublis. En enlevant du temps de présence, on enlève de la présence auprès des patients. Or, nous avons besoin de temps minimum pour répondre à la souffrance de ces patients. »




HÉNIN ET ALENTOURS

Les riverains du centre hospitalier découvrent le nouveau projet de psychiatrie

samedi 11.09.2010

Le centre hospitalier s'apprête à démolir l'ancien bâtiment consacré à la psychiatrie, afin d'y reconstruire un nouveau projet. Un projet présenté jeudi soir aux habitants des deux rues adjacentes.

PAR ÉLODIE LÉCADIEU

Directeur, médecins, architecte, chef de projet, ils s'étaient tous réunis devant les habitants de la rue des Glycines et de la rue des Aubépines, qui avaient répondu présents à l'invitation. Le but ? Les informer sur les travaux qui vont commencer. Le centre hospitalier compte en effet raser l'ancienne structure de psychiatrie pour en reconstruire une, sur ce même terrain. Une quarantaine de riverains s'étaient donc déplacés pour écouter attentivement les explications architecturales et médicales des porteurs du projet. Dans une ambiance plutôt calme au début, mais des voix se sont progressivement élevées. Francis Mazingue, résidant rue des Glycines depuis 1971, ne s'est pas fait prier. « On nous met devant le fait accompli. C'est un beau projet, c'est évident, mais nous n'avons pas été invités dans la discussion. On se demande ce qu'on vient faire ici. » Marguerite Pruvost, habitant la même rue, précise : « mon mur du fond est assez haut, mais une fois les fenêtres ouvertes, on entend des cris, des insultes ».

Sentiment d'insécurité

Puis vient une autre source de mécontentement de la part des riverains. « On entend des cris », « je suis en location mais je n'ose pas acheter car mon jardin borde le parc de l'hôpital », « il y a de grandes baies vitrées prévues sur le nouveau bâtiment qui va surplomber nos maisons, on perd notre intimité ». Mais la véritable inquiétude des voisins semble rester la présence de patients de l'hôpital psychiatrique à proximité de leurs habitations, les mots « insécurité » et « nuisances » revenant régulièrement au cours du dialogue. Et ce ne sont pas les nuisances dues au futur chantier qui inquiètent. Pour l'équipe hospitalière, la présence de ce nouveau bâtiment devrait, au contraire, être un gage de sécurité, puisque des équipes seront désormais présentes constamment dans cette partie du parc, d'autant que le nombre de patients admissibles va diminuer d'une centaine à environ 70. Après avoir porté ce projet pendant plus de deux ans, Bruno Avril, ingénieur en chef, estime que cette « expression de mécontentement est légitime et nécessaire. Il faut faire en sorte que le centre hospitalier soit bien intégré, mais il faut aussi que les gens comprennent qu'il ne s'agit pas d'une prison, mais d'un service de psychiatrie. » Certains riverains, en apprenant l'existence d'autres projets, tels qu'un centre médico-psychologique pour enfants ou une maison pour adolescents, prévus à proximité de la polyclinique d'Hénin-Beaumont, estimaient que le centre de psychiatrie auraient pu être implantés là-bas, et les structures pour enfants de leur côté. « Je suis choquée par certaines réactions, avoue Christine Pointet. chargée de communication et ancienne infirmière en psychiatrie.

J'ai habité pendant des années, avec mes jeunes enfants, un logement de fonction au sein du parc. Ma fille passait toute seule devant l'unité psychiatrique, et il n'y a jamais eu de problème. ».



Les trois maladies de l'hôpital public

09.09.10

Les Diafoirus qui s'agitent au chevet de l'hôpital public ont inventé des cautères qui s'appellent nouvelle gouvernance, tarification à l'activité, pôles, contrats d'objectifs et de moyens... Pourtant, point de bon remède sans un diagnostic de la maladie causale ; nous en avons identifié trois.

La première est bien paradoxale : c'est le progrès technologique. Les nouvelles techniques d'imagerie, les tests biologiques utilisés sans réflexion clinique préalable génèrent des milliers de "faux positifs". Nous passons notre temps à explorer de fausses anomalies, à demander d'autres examens coûteux et d'accès difficile (ce qui rallonge la durée d'hospitalisation) pour finalement ne découvrir que ce que nous avons baptisé "incidentalome" : une simple variation de la normalité - liée à l'excellente sensibilité - et la faible spécificité des tests diagnostiques modernes, variation qui ne correspond donc à aucune pathologie.

Ainsi, dans certains centres, plus de 30 % des examens d'imagerie concluent par "à confirmer par un autre examen d'imagerie" ; 40 % des femmes suivant scrupuleusement les recommandations pour le dépistage du cancer du sein auront au moins une fois dans leur vie une mammographie suspecte de cancer, mais faussement positive. Les chirurgiens, les radiologues interventionnels aiment les nouveaux appareils plus rapides, plus précis, plus faciles d'usage, mais chacun coûte quelques millions d'euros, et beaucoup n'ont jamais été évalués en termes de service médical rendu pour le patient.

Les jeunes générations de médecins, celles de l'image et des nouvelles technologies, croient aveuglément aux chiffres et aux écrans. Nous devons les éduquer à ne prescrire que les examens adaptés à la situation clinique du malade et à avoir une analyse critique des résultats.

La deuxième maladie est structurelle : c'est le protectionnisme corporatiste. Trop de conseillers, d'hommes politiques, de directeurs, d'élus, de mandarins, pensent à leur intérêt personnel plutôt qu'aux besoins de santé publique. Le maintien de trop petites structures, les moyens anormaux alloués à certaines maladies médiatisées ou à forte symbolique, l'hyperspécialisation, l'opposition systématique à chaque projet de regroupement, ainsi que la médiocrité de ces projets, l'impossibilité de faire évoluer certaines structures non plus vers ce qu'on a envie de faire mais vers ce dont la population à besoin sont autant d'obstacles à un hôpital efficace et répondant à ses missions sanitaires.

La troisième maladie est organisationnelle : c'est la gestion du temps de travail. Il est devenu impossible de faire cohabiter des médecins qui ont une mission de soins et ne quitteront l'hôpital que lorsque celle-là sera accomplie avec des médecins qui viennent assurer un certain temps de travail, de garde, de vacation sur un travail posté et qui refusent d'adapter leur temps hospitalier aux besoins, forcément fluctuants, des malades.

Les sirènes du privé, une perte de vocation, un salaire peu incitatif mais aussi une légitime demande de modalités d'exercice décentes rendent certaines spécialités médicales hospitalières sinistrées et retentissent également sur la qualité des soins donnés aux malades et sur les conditions de travail des autres spécialités.

Cette troisième maladie associée à la première et à la déviance sécuritaire du dramatique "principe de précaution" qui incite à demander sans réserve trop d'examens, trop d'avis pour trop de malades, a des conséquences dramatiques pour l'hôpital en termes financiers et en termes de rallongement de la durée d'hospitalisation.

Finalement, les remèdes pourraient être simples : imposer aux nouvelles technologies une véritable évaluation clinique de l'intérêt supplémentaire apporté dans la prise en charge des malades et former les médecins, mais aussi les malades, à leur usage raisonné comme à l'analyse critique de leurs résultats ; réussir à faire comprendre qu'il faut aimer ce que l'on fait et non faire ce que l'on aime en acceptant les restructurations légitimes (sur ce point le rôle des agences régionales de santé est capital : succès assuré si les réformes sont médicalement raisonnées, conflit garanti si les décisions sont purement comptables).

Enfin, il faut revenir à une vision moins égoïste de son métier pour redonner sa richesse et sa reconnaissance à la fonction de médecin hospitalier.




3ÈME CONGRÈS TRAVAIL SOCIAL ET PSYCHANALYSE
Montpellier du 04/10/2010 au 06/10/2010

Travail social : actes de résistance ?


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La résistance a mauvaise presse. Que ce soit chez les psy : résistance inconsciente du patient ou de l’analyste. Ou chez les managers : résistance au changement. Il est vrai qu’à résister «contre», et parfois tout contre, on s’y épuise en vaines plaintes et revendications. Mais il existe une autre face de la résistance, une face «pour», que l’engagement de nos aînés nous laisse en legs : la Résistance et ses réseaux firent pièce à l’oppresseur. La résistance, pour ne pas sombrer dans l’opposition stérile, ne nécessite-elle pas un pas de côté? D’abord prendre un peu de recul pour analyser la situation. Ce qui se met en scène dans le travail social n’est-il pas intimement lié au système néolibéral? Il s’agit alors d’en produire l’analyse, les constats ne suffisent pas. Seule l’évaluation de la situation et des forces en présence permet d’envisager un combat de tous les instants. Résister au laminage de la langue de bois qui pétrifie les paroles et les écrits des travailleurs sociaux ; résister au management industriel débridé qui écrase les dispositifs institutionnels; résister aux procédures de formatage, démarche-qualité, référentiels, domaines de compétence et autres avatars du psycho-socio-bio pouvoir qui tel un rouleau-compresseur écrase sur son passage les capacités d’invention des acteurs sociaux comme des usagers etc autant d’expressions de la résistance qui se déploient dans le travail social dans ces trois dimensions ouvertes lors du 2e Congrès, sous l’éclairage de la psychanalyse : clinique, institutionnelle, politique.

Ne s’agit-il pas pour les professionnels de s’exprimer pour que ces métiers de l’ombre, ces métiers de «trouvailleurs soucieux» de l'humain, prennent toute leur place? Cette «fraternité discrète» auprès des plus démunis de nos contemporains n’a-t-elle pas force de résistance face à «la plus formidable galère sociale» (J. Lacan) ? Les travailleurs sociaux réclament à corps et à cris une reconnaissance publique de leur travail. Le plus simple n’est-il pas de donner à lire, à voir, de faire savoir ce qu’il en est de ces métiers de l’intervention sociale, véritables «môles de résistance» en acte (M. Chauvière) ? Alors que tout dans notre société néolibérale tend à réduire la valeur à la seule valeur marchande, les travailleurs sociaux ne sont-ils pas aux avant-postes d’un combat pour l’humain? Les décideurs, financeurs, responsables politiques veulent savoir légitimement ce que font les travailleurs sociaux, quel usage ils font des deniers publics. Nous donnerons lors de ce congrès, une réponse, en acte… de résistance. Soutenus par des philosophes, des sociologues, des ethnologues, des psychanalystes, des praticiens de terrain, c’est à un véritable état des lieux des idées, des actions et des trouvailles de chacun, que nous nous attacherons.




Séminaire « Philosophie et psychanalyse »,
programme 2010-11.

Le séminaire philosophie et psychanalyse vise à remettre en route le travail de la pensée autour des questions issues de la découverte freudienne.Cette année, le premier semestre sera consacré au rapport entre marxisme, théorie critique, et psychanalyse (mais pas exclusivement) et, le second, au rapport entre phénoménologie et psychanalyse, avec d’importantes excursions du côté de Hegel, des mathématiques et de la déconstruction.

Pour accéder au programme, cliquer ici


Dorian Gray ou le mythe de Narcisse ?


Le portrait de Dorian Gray” est un roman d’Oscar Wilde publié en 1890.

Dorian Gray est un jeune britannique d’une grande beauté et semble conscient de son pouvoir de séduction. Un ami peintre, Basil Hallward, obsédé par Dorian, souhaite immortaliser son visage en effectuant son portrait. Après avoir fini la toile, Basil déclare que ce tableau est l’oeuvre de sa vie.

Basile présente à Dorian le lord Harry. Cet homme aura une grande influence sur le jeune homme : il lui fera découvrir une vision de la vie orientée principalement sur le plaisir ( la fameuse citation: “la meilleur façon de résister à la tentation, c’est d’y céder”).

Dès lors, Dorian sera obnubilé par son apparence à tel point qu’il deviendra jaloux du tableau effectué par son ami Basile. Il en vient à souhaiter que son portrait vieillisse à sa place pour qu’il puisse garder son visage d’adolescent tout sa vie.

Il tombe amoureux d’une jeune comédienne, Sybil Vane, à qui il promet le mariage mais revient sur sa décision, et la quitte. Il apprendra que Sybil s’est suicidée à la suite de cette rupture. A partir de cet instant, le tableau commence à changer, et le portrait prend certains traits qui n’existaient pas auparavant. Il décide donc d’enfermer son tableau dans une  salle.

Les années passent, le tableau paye les frais de la dépravation de la vie de Dorian. Il vieillit est porte les marques des maladies que Dorian devrait avoir. Il en vient à tuer son ami Basile à qui il a dévoilé la vérité.

Souhaitant que le tableau retrouve sa beauté d’antan, il décide de redevenir sage et reprend une vie saine. Malheureusement, le portrait devient de plus en plus hideux. D’un geste désespéré, Dorian attrape le couteau utilisé pour tuer Basile, et le plante dans le tableau. On retrouvera un vieil homme mort au pied d’un portrait qui a retrouvé son aspect originel.

Freud introduit le concept de narcissisme secondaire en évoquant une période où l’enfant s’investirait comme propre objet d’amour se faisant au détriment de l’investissement libidinal de l’objet. La personnalité narcissique se fonde sur un besoin d’admiration, et se caractérise par un manque d’empathie. Dorian a pour seul objet d’amour soi-même, a tel point qu’en regardant le tableau fait de lui (comme Narcisse regardant son reflet dans l’eau), il tombe amoureux de lui-même et veut absolument rester ce qu’il perçoit dans le tableau.

Au-delà de ce narcissisme, il y a également une peur de mourir, refusant l’éventualité de vieillir. Dorian souhaite rester jeune. Ce roman évoque ainsi plusieurs éléments des problématiques adolescentes.

Oscar Wilde écrit ce roman avant le scandale “Queensberry”. Après s’être marié en 1884, Oscar Wilde, a des aventures homosexuelles en 1886 et en 1891. Il affiche ces relations publiquement (l’homosexualité est interdite aux Royaumes-Unis à cette époque) et est condamné  à 2 ans de prison en 1895.

Dorian Gray a des relations hétérosexuelles et homosexuelles dans le livre. Et après avoir été amoureux d’une femme qu’il rejette ensuite, il a des conquêtes masculines (comme Basile Hallward, le peintre).

Dorian Gray, serait-il, ainsi, une autobiographie romancée de la vie d’Oscar Wilde?

samedi 11 septembre 2010



Santé : la majorité veut taxer les sans-papiers
08.09.10


Un collectif d'associations, dont Médecins du monde ou encore l'Observatoire du droit à la santé des étrangers, a réitéré, lundi 6 septembre, son opposition au projet défendu par la ministre de la santé et des députés UMP de faire payer un forfait de 15 ou 30 euros par an aux sans-papiers bénéficiaires de l'Aide médicale d'Etat. L'AME offre la gratuité des soins et des médicaments aux sans-papiers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 634 euros. Pointant la poursuite du « durcissement de la politique à l'égard des populations immigrées », les associations jugent cette mesure « dangereuse en terme de santé publique », « économiquement catastrophique », et « socialement injuste et discriminatoire ».

Comment ça va mal ? L’humour juif, un art de l’esprit


Plongée dans un état d’esprit si particulier avec Gérard Rabinovitch. Un décryptage qui remonte au Talmud et renvoie à la psychanalyse.


Résumé

Florilège d'histoires drôles mettant en scène la vie de couple, la vie religieuse, les allusions politiques et les difficultés quotidiennes, montrant ainsi que l'humour juif, art populaire, fruit d'une culture, est aussi un art de l'esprit.

Quatrième de couverture

Un prêtre, un pasteur, un rabbin, dissertent du commencement de la vie dans leurs spiritualités respectives.

Le prêtre : «La vie commence à la conception !»

Le pasteur : «La vie commence à la naissance !»

Le rabbin : «La vie commence quand les enfants ont leurs diplômes et sont mariés... !»

Joyeux et désenchanté, joyeux parce que désenchanté, l'humour juif est, comme tout art véritable, une forme de pensée, une manière de connaissance.

Dans cet ouvrage, l'auteur, à rebours des clichés et des malentendus fréquents qui mettent en général l'humour juif en posture mortifiée, propose à la confluence de l'histoire, de la philosophie et de la psychanalyse une nouvelle lecture de cet humour.

Riche d'un abondant florilège d'histoires, mettant en scène la vie de couple, la vie religieuse, les illusions politiques et les difficultés de la vie quotidienne, l'ouvrage montre concrètement que l'humour juif, art populaire, fruit d'une culture, est aussi un Art de l'Esprit.

mercredi 8 septembre 2010




Forums d'échanges médicaux - Éthique de l'information médicale - Enseignement et déontologie médicale

Éducation thérapeutique du patient : le député Jacquat invite le renard dans le poulailler
L’industrie est encouragée à financer les programmes permettant aux patients de mieux connaître leur maladie


Avec la complicité du député Jacquat, Roselyne Bachelot s’apprête à inviter l’industrie à la table des patients. Autant demander à Mac Do ou à Haribo de gérer les programmes d’éducation diététique des enfants.


Le député Denis Jacquat a remis hier à Roselyne Bachelot son rapport sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP).

L’éducation thérapeutique vise théoriquement à familiariser le malade chronique avec sa maladie. Vous me direz que c’est le travail de son médecin et j’y reviendrai, mais il se trouve que les autorités sanitaires pensent que le médecin n’est pas la bonne personne pour expliquer sa maladie à son patient. Il faut donc "organiser" cette éducation.

Le mot éducation est flatteur, mais en pratique, c’est de tout autre chose dont il est question : du marketing pharmaceutique déguisé.




“Les Médicamenteurs”
de Stéphane Hore 

L’expertise médicale en question

L’indépendance et la fiabilité de l’expertise en santé publique sont au cœur de l’enquête menée par Stéphane Horel, journaliste indépendante, qui a également réalisé un documentaire sur ce sujet en 2009.

Lorsqu’elle décrit le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre la pandémie grippale de la manière suivante : “Un comité que l’on peut (…) qualifier de secret, entièrement soustrait au regard démocratique, est habilité à prendre des décisions aux conséquences mondiales sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit”, ce n’est pas l’opinion de quelqu’un qui voit des conspirations partout, mais une réalité.

Ce Comité est présidé par l’universitaire australien John McKenzie, mais le nom des autres experts est effectivement tenu secret - afin d’éviter les pressions sur eux, explique l’OMS - et ne sera révélé qu’une fois que la structure aura été dissoute.

L’auteure admet qu’il y aura toujours des conflits d’intérêts dans ce domaine, mais refuse de baisser les bras, et affirme qu’il est indispensable d’en limiter le nombre et les conséquences.

Le tableau qu’elle dresse, à travers plusieurs histoires où l’on voit que les intérêts des industriels du médicament ont, pour le moins, été pris en compte au détriment des finances publiques, est impressionnant.

Par exemple, le premier groupe pharmaceutique français, Sanofi-Aventis, fabrique un médicament vedette, le Plavix, prescrit à des malades ayant fait un accident vasculaire cérébral. “C’est le deuxième médicament le plus vendu au monde, après le Tahor de Pfizer. Ventes 2008 : 6,1 milliards d’euros, en croissance de 15,3 %”, écrit Stéphane Horel. Il est aussi le médicament le plus onéreux pour la Sécurité sociale : 450 millions d’euros remboursés en 2008. Or il ne possède une supériorité par rapport à un traitement par l’aspirine que “dans un nombre limité de cas”.

Pourtant, différentes instances lui ont accordé une évaluation très positive, tout en se défendant fermement d’avoir tenu compte de la nationalité du laboratoire ou de ses liens supposés avec le pouvoir en place.

Très documentée, cette enquête aura demandé beaucoup d’obstination. Si les agences de sécurité sanitaire ont fait des progrès en matière de transparence, les grandes institutions et les industriels peuvent faire mieux.

Les Médicamenteurs de Stéphane Horel, Éditions du Moment, 324 pages

Paul Benkimoun


Article paru dans l’édition du 16.03.10




Le grand secret de l’industrie pharmaceutique

de PHILIPPE PIGNARRE

Après les expérimentations sauvages, dans les années 1950-1960, de molécules de synthèse sur des cobayes humains, il était indispensable qu’une réglementation vienne encadrer l’innovation pharmaceutique. Ce fut la méthode des essais thérapeutiques, avec pour conséquences, entre autres, une importante socialisation du médicament (via la participation de volontaires aux essais, et par l’entremise de la Sécurité sociale), la financiarisation à outrance du secteur et, paradoxalement - c’est là la grande originalité de l’analyse de Philippe Pignarre -, l’ossification de la recherche. D’où la situation actuelle : de grands conglomérats pris de panique quand ils réalisent que le filon sur lequel ils ont bâti des fortunes colossales est épuisé ; la spéculation, en conséquence, sur la génomique et les start-up du « drug design » ; la stratégie de « cosmétisation » des médicaments, qui deviendraient des gammes de « produits de santé » - comme il est des « produits de beauté ». L’acharnement de « Big Pharma » à étendre la durée de vie de ses brevets signerait donc, d’après l’auteur, l’avis de décès de l’industrie pharmaceutique telle que nous la connaissons.

Philippe Rivière.
« Illusions et désillusions du travail psychanalytique »
d'André GREEN

Avec son dernier livre, A. GREEN s’attelle à visiter les échecs de la psychanalyse. Il poursuit par là l’exploration des pathologies , ce vaste champ des états limites, dont il est un auteur majeur. C’est aussi le prétexte d’une réflexion plus large, sur la psychanalyse, son cadre, son fonctionnement, certains aspects de son histoire ainsi que d’un retour et d’une mise au point d’idées et de concepts métapsychologiques qui lui sont particulièrement chers (le narcissisme avec ses deux valences, le négatif, la pulsion de mort et la destructivité, la fonction métaphorisante du cadre etc.).

Le livre s’ouvre sur un récit clinique, celui du cas célèbre de « Marylin Monroe ». Si la pertinence de ce choix pour illustrer son propos n’est pas d’emblée visible tant le travail accomplit par R. GREENSON avec Marylin se situe loin de la cure type, il apparaît dans une seconde lecture que l’essentiel des intentions de l’auteur y est condensé.





Les cybercondriaques
par Anne-Claire Genthialon

Des sites très auscultés

La certification «hon code» permet de crédibiliser le web médical.

Des patients qui arrivent chez leur médecin en ayant en tête un diagnostic glané sur le Net, surdocumentés sur leur pathologie comme pour un grand oral. En face, des toubibs qui s’en agacent, maudissant la Toile… Depuis cinq ans, les infos médicales du Web parasitent la relation patient-médecin. Comme si un tiers virtuel s’interposait.

« Certains internautes cherchent à s’approprier un savoir qu’ils ne maîtrisent pas, explique Alexandra Gardoy, généraliste dans l’Ain. La médecine ne s’apprend ni ne s’exerce par ordinateur. » En ligne de mire des praticiens : les forums des sites de santé généralistes type Doctissimo ou Auféminin, essentiellement consultés par des mères de famille. Ce n’est pas le contenu rédactionnel, rédigé par des journalistes scientifiques ou des médecins, qui les irritent, mais bien ces espaces communautaires où foisonnent des informations souvent non vérifiées et anxiogènes à souhait.

« Ils vont taper leurs symptômes dans un moteur de recherche qui les oriente sur un forum où on raconte n’importe quoi, raconte Anne Dudek, généraliste à Paris. Toutes les éventualités sont en vrac : un mal de tête peut être dû à un problème de lunettes jusqu’à une tumeur cérébrale. Les patients vont retenir le pire. » Un lumbago se transforme en métastases osseuses, une crampe en sclérose en plaque. Et le patient aura tendance à craindre une intervention chirurgicale, pour avoir déniché un récit détaillé de complications.

Phénomène marginal réservé à quelques internautes hypocondriaques ? Pas vraiment. Aujourd’hui, selon un sondage Ipsos réalisé pour le conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), sept Français sur dix consultent la Toile pour obtenir des informations en matière de santé. Si le médecin reste la source principale d’information, Internet, au fil des ans, est devenu le deuxième moyen de s’informer. A égalité avec les proches, mais devant le pharmacien.

Que ce soit pour connaître une maladie et ses symptômes, se renseigner sur un traitement, glaner des conseils pour rester en bonne santé ou recueillir des témoignages d’autres patients, le Web devient un réflexe. « Internet peut être intéressant pour certaines maladies chroniques, comme le diabète. Les gens malades à vie peuvent trouver des conseils pour améliorer leur quotidien, relève Anne Dudek. Mais la consultation est un lieu de dialogue. Tout le contact humain et relationnel, le Web ne peut pas le remplacer. »

Certains choisissent d’en parler avec leur médecin, leur offrant l’occasion de corriger le tir et de rassurer. Mais ils restent une minorité : les deux tiers des internautes fans de sites médicaux n’en font pas état lors de la consultation. « On les repère quand même grâce au vocabulaire, note Robert Thebault, médecin urgentiste. Ils emploient du jargon médical. On sent que ce sont des informations brutes qu’ils tentent de ramener à leur propre cas. » Conséquence ? « Ça nous complique le diagnostic, on doit poser les questions différemment. » « Il faut argumenter, dire pourquoi ils n’ont pas de cancer. Une petite minorité n’en démordra pas et ne partira pas du cabinet sans avoir une ordonnance pour un scanner », ajoute la généraliste Alexandra Gardoy. Quid de la confiance accordée aux médecins ? Pour certains praticiens, souvent plus âgés, pas de doute : l’usage massif du Web constitue le chant du cygne de la consultation.

Pourtant, l’influence de la Toile est à relativiser. Avant Internet, il y avait la bobologie de comptoir ou la coupure de presse que certains stressés amenaient chez leurs généralistes. « Les ragots de santé ont toujours existé. Sur Internet, l’information est foisonnante mais souvent de qualité, explique pour sa part Jacques Lucas, vice-président du (Cnom). Il y a vingt ans, nous étions dans un rapport paternaliste : le médecin avait l’autorité sur le patient, car il savait. Désormais, la relation reste de confiance, mais n’est plus aveugle, puisque le patient peut croiser ses sources. » En pariant qu’un patient mieux informé, acteur de sa santé, se soignera mieux.

Face à l’essor des pratiques en ligne, plusieurs pistes de réflexion ont été lancées pour faire du Net un moyen de prolonger la consultation. Formation aux nouvelles technologies dans le cursus universitaire, développement du rôle du médecin dans la recherche d’informations santé en ligne… Pour le Cnom, puisque les médecins demeurent pour les Français la source d’informations la plus fiable, le plus important est de les inciter à s’investir davantage sur la Toile via la création d’un blog ou de leur propre site web.

« Les professionnels de santé doivent aller là où se jouent les enjeux, résume l’Ordre des médecins. Les deux tiers des Français interrogés se rendraient sur le site internet de leur médecin s’il en avait un, et 35% des personnes ne consultant pas sur Internet pourraient le faire si leur médecin disposait d’un site », assure Jacques Lucas. Des recommandations a priori plutôt bien accueillies par les médecins. Seul hic : très peu connaissent le contenu des sites de santé grand public. La raison invoquée ? Le manque de temps, tout simplement.

Paru dans Libération du 1er septembre 2010
Couverture santé : l’UNOCAM tire la sonnette d’alarme

Après la décision du gouvernement de taxer (à 3,5 %) les contrats de complémentaire santé dits « responsables », l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaire (UNOCAM) s’inquiète pour l’accès aux soins.

« Début 2009, la taxe CMU a déjà augmenté de 2,5 % à 5,9 %. Une taxe supplémentaire pourrait rendre l’accès à la couverture santé difficile, voire impossible pour certaines populations », affirme l’UNOCAM dans un communiqué.
Les assureurs complémentaires (mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance) déplorent par ailleurs que le gouvernement, qui compte affecter le produit de la nouvelle taxe (1,1 milliard d’euros) au financement de la dette sociale, ait choisi de cibler des contrats qui « respectent les mesures d’intérêt général prises par l’État en vue de modérer les dépenses de santé » (les contrats responsables ne couvrent pas l’augmentation du ticket modérateur hors parcours de soins mais prennent en charge certains actes de prévention).

L’UNOCAM a demandé par courrier au Premier ministre de renoncer à cette nouvelle taxe.

› K. P.

Quotimed.com, le 07/09/2010





Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962).
Portrait d'une femme engagée - exposition

Une femme engagée.

Principalement connue comme l’une des pionnières de la psychanalyse en France, patiente et amie de Freud dont elle favorise la diffusion des idées, Marie Bonaparte fut aussi une femme engagée dans de nombreux combats, comme la lutte contre la peine de mort et un mécène de poids auprès de plusieurs institutions.
L'exposition "Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962). Portrait d’une femme engagée" apporte, grâce à une étroite collaboration avec la descendance de la princesse, un nouveau regard sur l’épouse de Georges de Grèce.
A travers une centaine d’œuvres issues de collections publiques et privées, l’exposition dresse un portrait vivant et sensible de Marie Bonaparte.

Commissaire de l’exposition : Emmanuelle Le Bail
Gare de Saint-Cloud
Métro Boulogne – Pont de Saint-Cloud
B

Du jeudi 16 septembre au dimanche 12 décembre 2010
Tarifs d'entrée : Gratuit

lundi 6 septembre 2010

UNE ÉTUDE STATISTICO-SCIENTIFIQUE PROUVE L'EFFICACITÉ DE LA PSYCHANALYSE !
http://jack-addi-the-blog.over-blog.com/pages/PRESENTATION_DU_BLOG-3144921.html
 
Le fait est suffisamment rare pour que nous prenions la peine de le mentionner comme il le mérite! Avant la fermeture estivale du blog, un lecteur, Raaben pour ne pas le nommer (qu'il soit encore une fois remercié), m'avait fait part d'un lien dans un commentaire... Un lien suffisamment important pour faire l'objet d'un article. En effet, tout le monde ne lit pas forcément attentivement les commentaires des autres... et là en l'occurrence cela aurait été fort dommage de passer à côté!

Or donc, tandis qu'avec une régularité métronomique, la presse grand public publie régulièrement ses "dossiers spéciaux"  promettant la fin de la psychanalyse (avez-vous remarqué que ce genre de dossiers est composé d'au maximum quatre où cinq pages, truffées de photos et de gros titres, ou d'encadrés explicatifs ou mentionnant la parution de tel livre - anti psychanalytique évidemment -  censés faire monter la mayonnaise... sans compter les éventuelles publicités... Bref quatre ou cinq pages bien vides qui font regretter les quelques euros dépensés pour ne pas apprendre quoi que ce soit !), tandis que le monde de l'édition fait ses choux gras en publiant des livres réunissant foison de contre-vérités, voire d'accusations mensongères et diffamatoires contre la psychanalyse (remarquez également que sur d'autres sujets, aucun éditeur ne prendrait le risque de publier des livres aussi inexacts, ce qui n'est pas anodin!)...

Tandis que la psychiatrie made-in DSM et les Thérapies Comportementales promettent le bonheur rapide pour tous et la sécurité publique, grâce à des méthodes de dressages directement inspirées des travaux de Pavlov sur les chiens... Colonisant les services de soins psychiatriques universitaires, et les lieux de formations des psys d'aujourd'hui et de demain, en agitant leurs références scientifiques statistiques vantant leurs résultats à court terme comme seul argument de leur supériorité par rapport à une psychanalyse réputée longue et chère...

Tandis que l'on occulte toutes les études statistiques prouvant que les résultats obtenus par les TCC sont non significatifs dans le long terme ( DE L'INEFFICACITÉ A LONG TERME DES TCC ENFIN PROUVÉE), ou que l'on tait celles mettant en cause l'usage généralisé et la relative inefficacité des antidépresseurs qu'on distribue pourtant comme des bonbons ( DE INEFFICACITÉ RELATIVE DES ANTIDÉPRESSEURS ENFIN PROUVÉE) ( ANXIOLYTIQUES - UN GÉNÉRALISTE LÈVE L'OMERTA), et que l'on fait semblant de ne pas entendre les voix divergentes au sein même des services de soin quand les résultats thérapeutiques du terrain ne sont pas ceux que l'on publie dans les rapports d'activité, recherches, ou succès de librairie ( DE INEFFICACITÉ DES TCC... DES SOIGNANTS TÉMOIGNENT)...

Et bien on parlera pas plus de cet article du Journal de l'Association Médicale Américaine,  article pourtant paru en 2008, prouvant l'efficacité des thérapies psychodynamiques (c'est par ce néologisme réduisant la psychanalyse à la thérapeutique qu'on désigne la découverte freudienne outre-atlantique... et donc par extension, dans tout le monde scientifique) à partir des méthodes d'évaluation statistiques chères aux chantres des TCC, qui manifestement avaient pourtant toujours crû que la scientificité statistique ne pouvait que démontrer leur propre supériorité... à moins que ce ne soit la preuve du manque de fiabilité des statistiques comme outil d'évaluation... où la preuve qu'on puisse les manipuler?

Or donc on peut consulter cet article ici ... (on peut voir également ici comment un neurpopsychiatre comportementaliste valide lui-même cette étude : ici)

dimanche 5 septembre 2010






Société
02/09/2010

Une prison pour repousser les murs de la folie

Reportage

Menacée de fermeture, la centrale de Château-Thierry est citée en exemple pour son travail avec des détenus difficiles, dont plus de 80% sont psychotiques.

Par SONYA FAURE Envoyée spéciale à Château-Thierry

Le détenu ramasse son corps, les coudes contre les flancs, puis le détend d’un coup. «On est en train de faire du ski», explique un surveillant. Le prisonnier est sur le plateau d’une console Wii et à l’écran, un personnage s’envole d’un tremplin. A la maison centrale de Château-Thierry, dans l’Aisne, plus de 80 % des détenus sont psychotiques. Condamnés à de longues peines, ils passent quelques mois, parfois plusieurs années, dans l’établissement. «Le but est de les adapter à la vie carcérale», explique Marie Lafont, la directrice adjointe, au secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, venu visiter Château-Thierry. «Nous tentons de trouver une prise pour les sociabiliser : une activité Wii pour les uns, un atelier de création artistique ou un travail pour d’autres.» Ici, les détenus appellent les surveillants par leur prénom, parfois les tutoient. C’est un symbole que tout le monde évoque : les uns et les autres se serrent la main pour se saluer.

«Vétusté». Mais Château-Thierry est une vieille prison. Les cellules mesurent 6 m2 - moins que le minimum fixé à 7 m2 par le comité pour la prévention de la torture. Un audit est en cours, qui dira si Château-Thierry peut être rénové ou s’il doit être fermé. «La spécificité de l’établissement n’est pas remise en cause, argumente le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier. Mais on ne peut pas blâmer à longueur d’articles la vétusté des prisons et reprocher au gouvernement d’étudier l’éventuelle fermeture de celles qui sont concernées.»

«La spécificité de Château-Thierry n’est pas compatible avec les prisons modernes où le surveillant est dans un poste avec barreaudage et répond au détenu par interphone», s’inquiète Renald Champrenaut, du syndicat Ufap. Un collègue de FO poursuit : «Ici, on n’a pas de mirador et ça ne nous manque pas

Car Château-Thierry est une anomalie pénitentiaire. Un petit établissement - la centrale accueille une soixantaine de détenus - qui s’est organisé empiriquement. «Une structure hors normes», ont écrit les sénateurs (1), sur laquelle l’administration communique peu. La bâtisse a été construite en 1850, intégrée à la ville. Cent ans plus tard, face à la hausse des malades mentaux en prison, Château-Thierry est chargé de soulager les établissements traditionnels et d’accueillir les détenus incapables de s’intégrer à un régime de détention classique - «fauteurs de troubles» ou victimes de violence. «Château-Thierry s’occupe de détenus que nous, nous ne pouvons gérer que par la force», témoigne Cédric Deprez, surveillant lillois. «On n’est pas meilleurs qu’ailleurs, reprend Renald Champrenaut. Mais on est plus nombreux.» 55 surveillants pour la centrale et le centre de détention d’une trentaine de places. «A la moindre alarme, nous sommes immédiatement trois surveillants à discuter avec le détenu : ça évite que la situation dérape.» Les nouveaux surveillants, souvent volontaires, sont pris en charge par des tuteurs pour «éviter le choc de la nouvelle tête» aux détenus.

ÉchangeQuand les détenus arrivent, ils ne savent plus attendre, ne savent plus formuler une demande. On leur apprend à avoir une hygiène corporelle, à savoir téléphoner, à reprendre contact avec leur famille», racontent les surveillants. Les automutilations sont fréquentes mais les suicides et les agressions sur le personnel, rares. «Nous ne sommes pourtant pas dotés de haute technologie, dit Renald Champrenaut. Pas d’interphone dans les cellules, mais des surveillants qui n’hésitent pas à remplir le cahier d’observation plusieurs fois par jour et à transmettre leurs inquiétudes au service médical.» Chaque semaine, pénitentiaires et médecins se réunissent : «C’est un échange, les surveillants font des stages dans une unité de soin intensif psychiatrique et les personnels sont formés à intervenir en prison», dit Gilles Uzzan, psychiatre du pôle santé de Château-Thierry. En 2007, une étude des services de santé a contraint à renforcer le personnel médical, bien supérieur à celui d’une prison classique (un psychiatre à temps plein, un poste et demi de psychologues, sept infirmiers, un généraliste à mi-temps…)

«Ce n’est plus vraiment une prison, risque un surveillant, c’est plutôt un truc de soins…» Cette ambiguïté fait dire à certains médecins que Château-Thierry est un «sous-hôpital». Le rapport sénatorial souligne que «l’organisation des soins ne semble pas à la mesure des besoins […]. L’offre de soins rencontre les limites inhérentes au système carcéral et à l’ancienneté de l’infrastructure.» Stéphanie Djian, de l’Observatoire international des prisons, soulève un «autre problème» : «Plus il y aura des structures spécialisées et plus on enfermera des malades mentaux, qui n’ont rien à faire en prison. On présente Château-Thierry comme un modèle car surveillants et détenus boivent des cafés. En creux, cela montre surtout le manque d’humanisation des prisons classiques.» Cet été, les détenus ont redécouvert les grandes tablées avec «l’atelier barbecue». L’un d’eux a dit : «ça me renvoie vingt-quatre ans en arrière.» A l’époque, il était libre.

(1) Rapport d’information «Prison et troubles mentaux», mai 2010.





MSD reçoit l'approbation européenne pour son antipsychotique atypique SYCREST® (asenapine) pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs des troubles bipolaires

MSD (MSD est un nom commercial de Merck & Co., Inc., dont le siège social se trouve à Whitehouse Station, dans le New Jersey, aux Etats-Unis), a annoncé aujourd'hui que la Commission européenne avait approuvé sa demande d'autorisation marketing pour les comprimés sublinguaux SYCREST® (asénapine) pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs modérés à graves associés à des troubles bipolaires chez les adultes. La décision prise aujourd'hui était basée sur des recommandations émanant du Comité des produits médicinaux à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du Médicament (EMA). La décision de la Commission s'applique à tous les 27 pays-membres de l'Union européenne.

"Les troubles bipolaires sont difficiles à gérer et les patients interrompent fréquemment la thérapie pour toute une série de raisons," a déclaré Eduard Vieta, M.D., Ph.D., professeur de psychiatrie à l'Université de Barcelone et directeur du Programme sur les troubles bipolaires à la Hospital Clinic de Barcelone, en Espagne. "Le fait de disposer de plusieurs options de traitement est crucial pour les patients et l'asénapine représente une nouvelle option thérapeutique pour cette maladie grave."

L'approbation du SYCREST, un antipsychotique antypique, par la Commission européenne, pour le traitement des épisodes maniaco-dépressifs des troubles bipolaires, était basée sur un bilan des données relatives à l'efficacité d'un programme d'essais cliniques portant sur près de 1.300 patients souffrant de manie bipolaire. Aux Etats-Unis, SYCREST est commercialisé sous la forme de comprimés sublinguaux SAPHRIS® (asénapine).

Vue d'ensemble des essais cliniques
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Au-delà du moi, la liberté ? Bouddhisme et Psychanalyse
http://www.monde-omkar.com/blog/omkar/au-dela-du-moi-la-liberte-bouddhisme-et-psychanalyse

Le 27 novembre 2010, Paris attend un heureux évènement : la rencontre de sommités du monde psychanalytique et du monde bouddhiste. Si les pays anglo-saxons ont très tôt connu des rencontres interdisciplinaires fécondes entre bouddhisme et psychanalyse, autour d’Erich Fromm et D.T. Suzuki notamment, puis de Trungpa, Searles, Laing et Podvoll, la France a suffisamment attendu. L’arrivée nouvelle des techniques de méditation adaptées à la santé globale (somatique et psychique) dans notre pays accélère sans doute un mouvement d’ouverture déjà entamé du côté des penseurs. Il suffit pour s’en convaincre de voir l’excellent colloque Bouddhisme et Philosophie qui s’est tenu à la Cité Universitaire Internationale de Paris en 2005, (disponible chez Nangpa diffusion).

Le colloque intitulé « Au-delà du moi, la liberté ? Psychanalyse, Philosophie et Méditation » est un événement en plusieurs sens. D’abord, il signe la fin d’une mise à l’écart de la dimension spirituelle au profit du seul point de vue scientifique comme voie de connaissance de l’homme. L’université intègre petit à petit l’existence d’autres discours que le sien propre, tout aussi valides et solidement fondés dans l’expérience. Par ailleurs, les psychanalystes, qui communiquent rarement en-dehors de leur sphère qu’on leur reproche à juste titre de garder close, se prêtent au jeu de la rencontre et du débat. D’éminents représentants des principaux courants psychanalytiques en France, organisés autour des trois figures majeures que sont Freud, Lacan et Jung, acceptent la confrontation critique et constructive autour d’un sujet difficile : le moi.

Argument

De nos jours, les discours sur le sujet et sa nécessaire sauvegarde face à un monde devenu technique et déshumanisant sont monnaie courante. Il nous faut engager une réflexion plus radicale encore, qui va à la base même de cette notion de sujet et répondre à cette question : « Au-delà du moi, la liberté ? »

Les inventeurs de la psychanalyse au XXe siècle, de Freud à Lacan en passant par Jung, ont tous tenté une sortie hors de la conception étroite de la subjectivité. Les notions d’inconscient, de Soi opposé au moi, de sujet clivé par le désir – autant de manières de dire l’impossibilité à saisir l’essence du psychisme humain et à le classer du côté d’un ego. En philosophie, le moi est avec l’ego cogito de Descartes, la référence autour de laquelle s’articule notre appréhension moderne de la psyché. Est-ce le seul horizon de notre pensée ?

La méditation en propose l’épreuve, il n’y a rien de tel chez l’homme qu’un moi, qu’une âme existant réellement. La pensée bouddhiste soutient l’absence de solidité des phénomènes et l’ouverture première de l’homme, avant toute détermination en « moi » et « l’autre ».

Psychanalyses, philosophies d’Orient et d’Occident, quel dénominateur commun, dans leur entente de l’homme au-delà du moi, qui en préserve une vérité libre de tout enfermement ? Un dialogue peut-il s’articuler ? La méditation peut-elle être thérapeutique, comme l’est la cure analytique ? Lors d’une journée de colloque organisée par l’association Jeunes&Psy, des psychanalystes, des philosophes, des enseignants de méditation confrontent leur point de vue sur la question du moi.

Intervenants

Michel Cazenave est philosophe et poète, directeur du Centre d’Etudes et de Recherche Francophone Carl Gustav Jung. Il est bien connu des auditeurs de France Culture pour son émission Les vivants et les dieux qu’il a produite pendant près de douze ans. Son intervention portera sur : « Relecture de Jung. Le nécessaire dépassement du complexe du moi (Jung et la pensée orientale) ».

Alain Gaffinel
est médecin, praticien hospitalier en réanimation, il pratique la méditation depuis une dizaine d’années. Lors de la journée, il donnera des éléments de réponse à la question : « La méditation est-elle une thérapie ? » qui interpelle autant les pratiquants que ceux qui n’ont jamais eu d’expérience de la méditation.
 
Jean-Luc Giribone est écrivain, éditeur en sciences humaines au Seuil. Il a joué un rôle crucial dans l’introduction de l’école de Palo-Alto en France et, élève de l’ENS, a longtemps suivi les Séminaires de Lacan. Il proposera un dialogue entre deux auteurs majeurs, sans doute les plus importants dans leur domaine respectif en cette deuxième moitié du XXe siècle : « A la recherche du moi : lecture croisée de Chögyam Trungpa et de Jacques Lacan ».

Fabrice Midal est docteur en philosophie, éditeur, bien connu du monde bouddhiste pour être un de ses représentants francophones les plus novateurs, dans son interrogation constante de la tradition du dharma à la lumière de la philosophie et de la poésie. Auteur de nombreux ouvrages dont « Quel bouddhisme pour l’Occident ? », Seuil, 2006, il a fondé l’association Prajña & Philia où il enseigne la méditation. Il éclairera la notion de moi : « L’ego au sein du bouddhisme. Structure d’une illusion ».

Pierre Sullivan est membre titulaire de la prestigieuse Société Psychanalytique de Paris, institution fondée en 1926 du vivant de Freud et avec son appui. Maître de conférence à l’Institut de Psychologie de l’Université Paris V René Descartes, où aura lieu le colloque, il est également directeur de la revue La Psychiatrie de l’Enfant. Il illustrera cette formule : « Moi, Moi, Moi » en montrant comment la psychanalyse freudienne permet un dépassement de cette instance nécessaire mais trompeuse qu’est l’ego.
 
Jean-Jacques Tyszler, dernier mais non des moindres d’une liste d’intervenants reconnus dans leur domaine, est psychanalyste, psychiatre, président de l’Association Lacanienne Internationale, la plus grande école française issue de l’enseignement de Lacan. Il a pour tâche de rendre audible la pensée analytique parfois méconnue sur la question du sujet : « Y a-t-il un sujet de l’Inconscient ? Sujet dénaturé par la pulsion, sujet divisé par le fantasme ou objet cause du désir… ».
 
Ce moment fort de l’année 2010 est ouvert à tous, et n’est à rater sous aucun prétexte. Les lecteurs de la rubrique Psychologie & Méditation y retrouveront nombre des sujets qui leur tiennent à cœur, dans une réflexion conjointe entre bouddhisme et psychanalyse. Soulignons à nouveau que c’est une opportunité unique à ce jour pour la pensée, une grande première dans l’Hexagone, dont on peut souhaiter que l’initiative sera reprise par d’autres et engagera véritablement une mise en lumière de ces deux traditions, dans le respect de leur différence.

Nicolas d’Inca

 
cf Michel Cazenave in Bouddhisme Actualités N°118 « Un autre visage de Jung » et N°119 « Jung et la spiritualité »
cf Fabrice Midal in B.A. N°121 « Le bouddhisme et l’amour », « L’amour n’est pas une relation subjective »
 
Colloque, infos pratiques

Au-delà du moi, la liberté ? aura lieu à l’Institut de Psychologie Henri Piéron (Université Paris V, Boulogne-Billancourt) le samedi 27 novembre 2010. Frais de participation 15 euros. L’association de psychologues Jeunes&Psy, qui organise cette journée, tient un blog où se trouve un dossier thématique sur le colloque :http://jeunes-psy.blogspot.com Leur partenaire principal est Philosophies.tv où l’on trouve des interviews de Michel Cazenave, Jean-Luc Giribone, Fabrice Midal, et la vidéo de présentation de la rencontre. Pour tous renseignement ou inscription : Anne-Céline Karli, 23 rue du Rendez-Vous, 75012 Paris ou sur l’email : jeunes.psy@gmail.com