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mardi 29 novembre 2022

Le syndrome de la page blanche, vieux comme le monde



Publié: 28 novembre 2022

Malgré une image romantique, l'écriture peut se révéler fastidieuse. Shutterstock

Ann Patchett, qui a écrit huit romans et cinq ouvrages de non-fiction, affirme que, face au syndrome de la page blanche, on a parfois l’impression que la muse « est sortie fumer ». Que vous soyez un romancier primé ou un lycéen chargé de rédiger une dissertation pour le cours d’anglais : la peur et la frustration liées à l’écriture n’épargnent personne.

Mon dernier livre, A Writing Studies Primer (Introduction aux études d’écriture, non traduit), comprend un chapitre sur les dieux, déesses et saints patrons de l’écriture. Lors de mes recherches, j’ai été frappé par le fait que les écrivains ont toujours cherché l’inspiration et l’intercession des dieux.

En réalité, les écrivains frustrés qui se languissent d’une muse ou d’une aide venue du ciel adhèrent à une tradition vieille de 5 000 ans.

Les premiers écrivains regardaient vers le ciel

Le premier système d’écriture, le cunéiforme, est apparu à Sumer vers 3200 avant J.-C. pour garder trace des stocks de blé, des transactions, des biens immobiliers et des recettes. Les scribes utilisaient des tablettes d’argile pour enregistrer les informations – en somme, c’étaient les premiers tableurs Excel.

À l’origine, la déesse sumérienne du grain, Nisaba a été associée à l’écriture. Elle était représentée tenant un stylet en or et une tablette d’argile.

Comme il était courant pour chaque profession d’adopter un dieu ou une déesse tutélaire, la nouvelle classe des scribes a choisi Nisaba. Dans les écoles qui formaient les jeunes scribes, les tablettes invoquent son nom – « Louée soit Nisaba ! » Les poètes vantaient son influence et prétendaient qu’elle donnait une belle écriture aux étudiants assidus.

Son homologue égyptien était Seshat, dont le nom se traduit par« femme scribe ».

Sculpture en pierre d’une femme tenant un stylo
A Louxor, en Égypte, une Seshat est gravée sur une statue du pharaon Ramsès II. Jon Bodsworth/Wikimedia

Seshat, que l’on reconnaît à sa coiffe surmontée d’un papyrus stylisé et à son stylet dans la main droite, guidait les plumes de roseau des scribes tandis que les prêtres communiquaient avec le divin.

L’écriture consistait alors à communiquer avec les dieux, et les Grecs et les Romains ont perpétué cette tradition. Ils se sont tournés vers les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, connues collectivement sous le nom de Muses. Parmi elles, Calliope se distingue tout particulièrement, non seulement parce qu’un instrument de musique porte son nom, mais aussi parce qu’elle était considérée comme la première des sœurs pour son éloquence.

Les Muses ont depuis évolué en une seule « muse » globale qui sert de source d’inspiration.

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