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mardi 4 mai 2021

Quelle est la part de Français partiellement immunisés, par la vaccination ou une infection passée ?

par Luc Peillon  publié le 4 mai 2021

CheckNews

Entre les personnes qui ont déjà été contaminées et le nombre de primo-vaccinés, près de la moitié de la population française de plus de 20 ans aurait acquis une première protection contre le virus.

par Luc Peillon

publié le 4 mai 2021

La proportion d’adultes partiellement immunisés contre le Sars-CoV-2 en France est en passe d’atteindre un niveau important. Et pourrait expliquer, en partie, la forte baisse de l’épidémie dans l’Hexagone depuis quelques semaines, avec une diminution de 40 % du nombre d’infections quotidiennes depuis un mois.

Selon les calculs effectués par CheckNews, en prenant en compte à la fois la montée en charge de la vaccination, mais aussi la part des personnes ayant déjà contracté le virus depuis le début de l’épidémie, près de 50 % des plus de 20 ans en France métropolitaine auraient acquis, à la mi-mai, une première protection contre la transmission du Sars-CoV-2. Et contre les formes plus ou moins sévères de la maladie que peut provoquer le Covid-19. Explications.

A ce stade de la lutte contre le virus, est considéré comme complètement protégée (à hauteur de l’efficacité des vaccins), une personne qui a achevé son parcours vaccinal. Soit parce qu’elle a reçu deux doses de vaccin (sauf pour celui de Janssen où une seule dose suffit), soit parce qu’elle a bénéficié d’une dose après avoir été infectée dans le passé. Soit, enfin et beaucoup plus rarement pour l’instant, parce qu’elle a reçu trois doses du fait de son statut d’immunodéprimé.

22,7 % de la population de plus de 20 ans déjà infectée

Néanmoins, le seul fait d’avoir contracté le virus, ou de n’avoir reçu qu’une seule dose de vaccin, confère d’ores et déjà un début de protection. Pour les personnes infectées, des anticorps se sont naturellement développés, même si une incertitude demeure quant à leur persistance en quantité efficace dans l’organisme. Pour les personnes primo-vaccinées, quinze jours après la première injection, la réduction du taux de formes symptomatiques est estimée entre 50% à 80%, selon les vaccins majoritairement utilisés en France (AstraZeneca, Pfizer-BioNTech ou Moderna).

Dès lors, en intégrant à la fois le nombre de personnes ayant contracté le virus dans le passé et le nombre total d’individus ayant reçu une première dose de vaccin début mai, on peut évaluer la part de la population partiellement protégée quinze jours plus tard, soit à la mi-mai.

Première étape de ce calcul : déterminer la part des Français ayant contracté le virus. Selon la dernière mise à jour de son travail de modélisation, l’institut Pasteur estime qu’à la date du 9 avril 2021, 22,7 % de la population de plus de 20 ans en France métropolitaine a été infectée, depuis le début de l’épidémie, par le Sars-CoV-2. Parallèlement, Santé publique France rapporte que 30 % de la population adulte a reçu une première dose de vaccin début mai. Il ne convient pas, cependant, d’additionner ces deux chiffres, puisqu’une partie de ceux qui ont déjà contracté le virus, et qui pour la plupart l’ignorent, ont aussi bénéficié d’une première injection.

En faisant l’hypothèse prudente, comme le propose Elias Orphelin, l’un des contributeurs de Covid-Tracker (1), que la proportion d’adultes primo-vaccinés (30 %) concerne autant les personnes déjà infectées que celles qui ne l’ont pas été, on obtient alors 23,2 % de personnes non infectées mais primo-vaccinées (30 % de vaccinés parmi les 77,3 % de la population qui n’ont pas contracté le virus). En ajoutant ce chiffre aux 22,7 % d’individus déjà infectées (vaccinés ou non), l’ensemble des personnes partiellement protégées s’élève alors à 45,9 % de la population adulte.

D’importants écarts entre générations et entre régions

Mais pour affiner encore l’estimation, il convient de prendre en compte la part d’infectés et de vaccinés par classe d’âge. En effet, les plus jeunes sont plus nombreux, en proportion, à avoir contracté le virus, tandis que les plus âgés sont plus nombreux à avoir reçu une première dose.

En procédant ainsi, c’est-à-dire en refaisant ce calcul par classe d’âge, puis en pondérant l’ensemble en fonction de leur poids dans la population adulte en France métropolitaine, on obtient un peu plus de 48 % d’adultes qui, début mai, ont déjà contracté le virus et/ou ont reçu une première dose de vaccin. Avec d’importants écarts, puisque ce taux varie de 33,5 % pour les 20-29 ans à près de 80 % pour les 70-79 ans.

Ce même calcul peut aussi être réalisé (sans pondération par classe d’âge) au niveau des régions. Et là aussi, les différences sont importantes, avec 39 % de partiellement immunisés en Pays-de-la-Loire, contre 55 % en Ile-de-France.


Ces taux d’immunité partielle, plutôt encourageants, et qui aident d’ores et déjà – aux côtés des mesures barrières et bientôt de la météo – à faire reculer l’épidémie sur le territoire, ne constituent cependant qu’une étape. A la fois parce que cette protection, comme déjà évoquée, est fragile et parcellaire, mais aussi parce que le seuil d’immunité collective (seuil à partir duquel la circulation du virus, même sans gestes barrières, reflue d’elle-même) est passé de 66 % avec la souche historique à 80 % avec le variant britannique, beaucoup plus contagieux. Cette immunité en construction, enfin, pourrait être fragilisée par la montée en puissance des variants dits brésiliens ou sud-africains, contre lesquels certains vaccins, comme celui d’AstraZeneca, s’avèrent beaucoup moins efficaces, tous comme les anticorps développés suite à une infection.

(1) Elias Orphelin a réalisé un travail proche, consultable ici.


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