26/10/2020
Une étude scientifique a été conduite sur les répercussions pour la santé physique et mentale des traumatismes durant l’enfance sur les générations suivantes. On vous dévoile ses principales conclusions.
On le sait, un traumatisme subi durant l’enfance n’est pas anodin, et peut hélas avoir des répercussions jusque sur les générations suivantes.
Dans une nouvelle étude, parue dans la revue “The EMBO Journal”, des scientifiques de l'Université de Zurich (Suisse) ont constaté que les traumatismes de la petite enfance avaient une influence à vie sur la composition sanguine, et que ces changements au niveau sanguin étaient transmis à la génération suivante.
“Ces résultats sont extrêmement importants pour la médecine, car c'est la première fois qu'un lien entre un traumatisme précoce et des troubles métaboliques chez les descendants est caractérisé”, a déclaré Isabelle Mansuy, professeure de neuroépigénétique à l'Institut de recherche sur le Cerveau de l'Université de Zurich, et co-auteure de l’étude.
Dans un premier temps, l’équipe a mené une expérimentation sur des souris, dont certaines ont été traumatisées et d’autres non. Verdict : des différences importantes et significatives ont été observées entre le sang d’animaux traumatisés et le sang d’un groupe témoin n’ayant pas subi de traumatisme au début de sa vie. Dans le détail, il s’agissait de modifications du métabolisme des graisses : certains métabolites d'acides gras polyinsaturés étaient présents à des concentrations plus élevées dans le sang des souris mâles traumatisées par rapport aux souris témoins. Plus parlant encore : lorsque le sérum de souris mâles traumatisées a été injecté à des souris non traumatisées, la progéniture de celle-ci a développé des symptômes métaboliques de traumatisme. Pour les chercheurs, c’est la preuve que les facteurs circulant dans le sang délivrent des signaux de stress aux gamètes, en l’occurrence ici les spermatozoïdes.
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