Publié le 30/10/2020
Alors que la France a entamé un nouveau confinement, nous avons interrogé Clément Guillet, psychiatre à l'hôpital La Chartreuse de Dijon, sur les conséquences psychiques de ce moment.
Est-ce qu'aujourd'hui une part de la population est inquiète, angoissée ?
Clément Guillet : Oui c'est évident. Ensuite, j'espère qu'on tirera les leçons du premier confinement, qu'on n'aura pas cette sidération mentale qu'on a pu avoir. Après, quand je vois les images de rayons de papier toilettes et de pâtes dévalisés, on peut se dire que ce ne sera pas totalement le cas. J'espère en tout cas qu'il y aura des leçons tirées de ce premier confinement.
Au niveau psychologique, ce qui est à retenir du premier confinement, c'est que le lien social est très important malgré tout. Ceux qui ont été très impactés sont ceux qui avaient perdu le lien social, qui arrêtaient de travailler, qui souffraient d'isolement social.
Je pense que, passé cet émoi du fait qu'on est reconfiné, garder un lien social est important pour garder la tête au-dessus de l'eau.
Se reconfiner une deuxième fois, qu'est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire avoir de nouveau la crainte, de nouveau l'isolement. Malheureusement, les études montrent qu'il y a eu un impact et une augmentation des troubles anxieux et dépressifs pendant ce premier confinement. Il faut pouvoir prévenir cela, anticiper.
Nous avons eu en psychiatrie un impact à moyen terme du confinement. En mars, il n'y avait pas beaucoup de monde dans les services de psychiatrie, mais sont arrivés à partir de juin, juillet, août des gens qui étaient directement impactés par ce confinement. Pour ne pas avoir de nouveau un afflux de patients après, il va falloir prévenir les choses.
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