Le 8 avril 2020
« Ce sont les grands oubliés de la crise. » Marion Leboyer le répète, elle est extrêmement inquiète. En pleine épidémie de coronavirus, cette professeure de psychiatrie à l'université Paris-Est Créteil fait le même constat que ses confrères. Un plan blanc pour les hôpitaux, un plan bleu pour les Ehpad et rien pour la psychiatrie. « On craint une vraie perte de chances pour les malades », lâche-t-elle.
Alors la Fondation FondaMental, dédiée aux pathologies mentales qu'elle dirige, lance un appel à l'aide dans les colonnes du Parisien - Aujourd'hui en France. Sa tribune, signée par une centaine de médecins et d'associations, réclame plus d'attention à l'égard de cette population fragile et souvent stigmatisée. Elle doit, disent-ils, être considérée parmi les plus à risque d'être atteinte par le Covid-19 et de développer des formes graves de la maladie. Car parmi les 12 millions de Français, atteints de troubles anxieux, de l'humeur, de troubles psychotiques, schizophréniques, autistiques, un certain nombre peut avoir des difficultés à bien respecter les règles de confinement et les gestes barrière à cause de problèmes de concentration ou d'altération de la mémoire. Ils présentent aussi deux fois plus de pathologies physiques, comme des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires, que la population générale.
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