Toutes les consignes sont d'accord pour rappeler que, afin d'éviter les contaminations, le confinement est nécessaire notamment pour les personnes en situation de handicap. Mais que faire pour accompagner les personnes une fois infectées ?
Les personnes en situation de handicap sont actuellement confinées soit à domicile, soit dans leur hébergement d'accueil, comme le veut le principe général de la doctrine nationale du ministère des Solidarités et de la Santé (à télécharger ci-dessous). En revanche, le Gouvernement insiste sur le fait que les structures doivent continuer leur accompagnement selon d'autres modalités : "Au regard de la nécessité de répondre aux besoins d'accompagnement médico-sociaux sur la durée du confinement, il convient de renforcer et diversifier les modalités de réponse à domicile."
Une question se pose en revanche sur la manière dont doivent être accompagnées les personnes en situation de handicap. En effet, certains usagers sont particulièrement fragiles. Par exemple, "les personnes en situation de polyhandicap présentent une fragilité respiratoire maximale en raison de restrictions respiratoires neuromotrices, orthopédiques (déformations du tronc) et dystoniques, d'antécédents de pneumopathies liées aux fausses-routes et aux reflux gastro-oesophagiens, d'une incapacité à tousser efficacement, à se moucher, engendrant une tendance majeure à un encombrement majeur, d'une impossibilité absolue pour les aidants de respecter les distances préventives préconisées en raison de la dépendance totale des personnes accompagnées", décrit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dans un avis rendu le 30 mars (à télécharger ci-dessous) sur l'accompagnement des personnes en situation de handicap dans le contexte de l'épidémie à Covid-19 et de la prolongation du confinement.
Une bonne préparation
Dans les structures d'hébergement, avant même l'apparition des premiers cas, le HCSP rappelle : "Tous les plans bleus doivent être activés et mis en œuvre par l'ensemble des Ehpad et autres établissements médico-sociaux", ces dispositifs doivent préparer les modalités de gestion d'un cas suspecté de Covid-19 au sein de l'établissement. En outre, le HCSP recommande aux établissements sociaux et medico-sociaux (ESMS) de "renforcer dans ce cadre leurs coopérations avec les établissements de santé situés à proximité", dans le but de "favoriser les échanges de bonnes pratiques et d'informations et de fluidifier les transferts de patients (filière d'admission directe sans passage aux urgences par exemple)".
Dans un communiqué conjoint, le secrétariat d'État aux Personnes handicapées et le ministère des Solidarités et de la Santé invitent les ESMS à "renseigner systématiquement le dossier de liaison de la personne handicapée, en vue d'une éventuelle hospitalisation en urgence". Les structures sanitaires pourraient avoir besoin de l'expertise des travailleurs médico-sociaux pour la gestion des personnes en situation de handicap qui peuvent présenter des sensibilités différentes du reste de la population. Du reste, le secrétariat d'État aux Personnes handicapées explique qu'"en cas d'hospitalisation, la présence d'un aidant professionnel ou familial auprès de la personne handicapée devra être envisagée à titre exceptionnel et dans des conditions très strictes de sécurité, lorsque l'établissement de santé n'est pas en mesure d'apporter l'accompagnement nécessaire."
Isolement au sein des structures
Dans tous les cas, il est préconisé de recourir "dans la mesure du possible à la téléconsultation pour éviter les visites des professionnels de santé au sein des établissements ou pour assurer la continuité de l'accompagnement des personnes". Le haut conseil prône "l'identification au sein de chaque structure de regroupement de personnes fragiles en situation de handicap d'un secteur dédié à la prise en charge du Covid-19. Dans le cas où l'identification d'un secteur dédié n'est pas possible, les résidents confirmés ou symptomatiques sont regroupés et isolés." Beaucoup d'usagers vivent actuellement à leur domicile ou celui de leur famille. Dans ce cas, "les personnes en situation de handicap porteuses du Sars-Cov-2 ou suspectes doivent, après diagnostic positif, en cas d'impossibilité de maintien à domicile et en absence de critères de gravité nécessitant une hospitalisation, être hébergées durant la phase symptomatique dans une unité dédiée d'accueil". Ces unités sont réglementées par un cahier des charges "soumis à un avis médical et à un régime d'autorisation spécifique en procédure accélérée."
Le HCSP rappelle aussi que le handicap ne doit pas être un critère d'exclusion aux soins "y compris en réanimation et pour les soins palliatifs" ni à la recherche, et qu'il convient donc d'adapter les protocoles de recherche pour permettre la participation des personnes en situation de handicap.
Liens et documents associés
- L'avis du HCSP [PDF]
- La doctrine nationale [PDF]
- Edoxie Allier
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