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lundi 6 avril 2020

Coronavirus. Le « calme avant la tempête » en psychiatrie

Marion THORIN    Publié le 
En cette période de confinement, les patients souffrant de troubles psychiatriques doivent faire face à l’isolement. Des psychiatres craignent une aggravation des troubles.

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Une unité spécifique Covid-19
À l’hôpital Guillaume-Régnier de Rennes, la psychiatre Elisabeth Sheppard témoigne de la réorganisation de son secteur psychiatrique, depuis l’annonce du confinement :  On a dû s’adapter à la pathologie ou à la capacité des patients à suivre, ou non, les règles de confinement. La plupart s’y adaptent très bien. D’autres, en pleine crise ou en pleine pathologie, ont plus de mal à les respecter. Pour le coup, il y a des interdits plus stricts pour ces personnes. 
Aux moindres symptômes évocateurs du Covid-19, le personnel soignant fait appel  à l’infectiologue du CHU  (centre hospitalier universitaire) afin de valider le diagnostic ou de faire un test. L’hôpital a ouvert le 26 mars une unité de quatorze lits pour les patients souffrant de troubles mentaux et diagnostiqués Covid-19 sans signes de gravité.  Cette unité spécifique permet aux malades de déambuler et avoir un minimum d’allées et venues , explique la psychiatre. La personne infectée est alors confinée dans des chambres individuelles,  les soignants sont habillés spécifiquement pour les protéger d’une éventuelle contamination. Avec un masque, une tenue professionnelle adaptée et des surblouses .
Le calme avant la tempête
Pour le moment, la situation est  contrôlée , selon le Docteur Elisabeth Sheppard :  Les choses sont assez calmes. On note bien une baisse de l’activité mais c’est le calme avant la tempête . La psychiatre de l’hôpital est plus inquiète pour l’avenir. Selon elle, si le confinement se prolonge,  il y a un risque d’aggravation des pathologies .
Pour un médecin de l’hôpital psychiatrique du Mans, la situation est particulièrement inquiétante :  En tant que psychiatre, je suis très inquiet des mesures de confinement des patients en psychiatrie. Les risques sont l’aggravation de la maladie mentale et l’aggravation de la dépression. Les interactions sociales sont essentielles pour toutes les pathologies. Confiné, on aggrave le repli. 
En effet, toutes les activités de groupe ont été arrêtées.  Comme tous les autres citoyens de France , les patients de l’hôpital sont confinés. Ils sont invités à rester dans leurs unités et le plus possible dans leur chambre. « Les repas sont servis, la plupart du temps, en chambre, ou sinon il y a deux services organisés. Les sorties sont limitées et sont faites selon les attestations officielles de sortie, explique Elisabeth Sheppard. Concernant les promenades dans le parc de la propriété, c’est le plus souvent individuel accompagné d’un soignant .

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