Frappée par une épidémie de suicides à la fin des années 2000, France Télécom a été la première entreprise du CAC 40 mise en examen pour harcèlement moral. "Incitations répétées au départ", mobilités "forcées", missions "dévalorisantes", "isolement": dans leur ordonnance de plus de 650 pages, les juges ont retenu une longue liste de pratiques répétées qui constituent selon eux, "une politique d'entreprise visant à déstabiliser les salariés" et "à créer un climat professionnel anxiogène". L’affaire débute en 2006, deux ans après la privatisation de France Télécom ; lorsque l’exigence de productivité à tout prix commence à peser sur la santé psychique des salariés. D’après les syndicats et la direction, trente-cinq salariés se seraient suicidés entre 2008 et 2009.
Le 6 mai 2019 s’est ouvert le procès de France Télécom - désormais Orange - “en tant que personne morale” , pour harcèlement moral ou complicité au harcèlement moral.
L’occasion de réécouter l’histoire de Jacques Bigré, salarié à France Télécom, qui avait tenté à cinquante-quatre ans de se pendre chez lui avant d’être miraculeusement sauvé par les marins-pompier. Il raconte comment France Télécom l’a broyé.
Didier Lombard a dit que c’était un phénomène de mode. Non, se suicider, ce n’est pas une mode. Jacques
Lorsqu’il entre à France Télécom, sur concours, comme fonctionnaire, Jacques est d’abord heureux de participer au fonctionnement d’une si prestigieuse entreprise nationale. Mais peu à peu, le statut de France Télécom évolue, ses pratiques aussi.
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