Suicides, infarctus, accidents de la route ou habitat insalubre : tous les chiffres montrent que les inégalités sociales écrêtent l'espérance de vie des plus modestes.
Il y a six mois tout juste, un matin de novembre, ils sont morts chez eux. Sous leur toit effondré sur eux, au 65 rue d’Aubagne, à Marseille. A 600 mètres du Vieux-Port, de ses touristes plus nombreux que jamais, ils sont morts d'être du Marseille des classes populaires, de celles qui trouvent à se loger dans des immeubles décrépits parce que les loyers y sont moins chers ou tout simplement parce que ce quartier de Noailles, c’est chez eux.
Noailles, des primeurs et des boucheries, des échoppes clandestines et des théâtres associatifs, des restos ou des troquets sans enseigne, et maintenant, aussi, des cafés prisés du Fooding et des brocantes design : le quartier avait commencé à changer bien avant les effondrements de la rue d’Aubagne. Au dernières statistiques de l’INSEE, le 1er arrondissement de Marseille, dont Noailles sur les flancs de la Canebière, c’est toujours 65% d’habitants de moins 44 ans, 11% de cadres, 3,5 d’artisans, commerçants ou chefs d’entreprise, et 10% d’ouvriers, 28% de chômeurs. Mais on y trouve désormais des ruelles végétalisées par les derniers arrivés (qui sont plutôt cadres, éditeurs, chercheurs ou journalistes) et des épiceries fines qui revampent le pittoresque.
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