QUEBEC
25/03/2019
Il faut prévenir l’instauration d’une approche «quick fix» ou industrialisée et d’une vision naïve des problèmes de santé mentale.
MASKOT VIA GETTY IMAGES
Pour ceux qui auront accès à la psychothérapie, le plafond de 15 entrevues semble le score à la mode actuellement.
Conte à délirer
Imaginez le scénario. On demande dorénavant aux chirurgiens cardiaques de limiter leurs interventions en termes de durée. Après un court délai fixe et préétabli, ils doivent recoudre le patient, fini, pas fini. S'il y a trois pontages à faire, il ne faut faire que le plus urgent, voire ne faire qu'une partie de celui-ci.
On peut imaginer les réactions de ces professionnels et de la population si ce scénario était vrai. Et bien, c'est pourtant ce qu'on demande aux psychologues. Par ignorance de la nature réelle de l'acte professionnel qui s'appelle «psychothérapie», ramenant le tout à de la simple jasette, ou un petit «quick fix», on peut comprendre que nombre de gestionnaires et de décideurs publics aient facilement le réflexe de réduire la jasette. Signes d'ignorance. Et de conception réductrice et mécanisée de l'être humain.
Les séquelles des compressions sauvages
Les psychologues du réseau public se voient de plus en plus contraints à réduire leurs durées de suivi comme solution au problème des listes d'attente qui s'allongent. Je crois sincèrement que les psychologues sont victimes de leur «popularité», soit de la solide réputation qu'ils se sont taillée en première ligne publique au fil des ans.
Il y a une trentaine d'années, dans la foulée de la désinstitutionnalisation et des nouvelles politiques de santé mentale, les premières équipes de santé mentale se mettaient en place dans les CLSC. Depuis ce temps, la population qui a pu profiter des services psychologiques là où ils étaient implantés a été à même d'en constater les bienfaits et de répandre la nouvelle.
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