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vendredi 29 mars 2019

Propositions de traitements d’appoint pour les dépressions résistantes

Publié le 20/03/2019




Malgré tous les efforts des cliniciens, « une proportion importante des patients souffrant de troubles dépressifs ne se remettent pas complètement de leur maladie » expliquent des psychiatres d’Australie dans un article consacré à la possibilité de proposer certains « médicaments complémentaires » contre les dépressions qui résistent aux antidépresseurs habituels. Préalablement à toute modification éventuelle d’une ordonnance, les auteurs conseillent de s’assurer de la bonne observance du traitement initial, et du « recours approprié à la psychothérapie, à la gestion du sommeil et à l’amélioration du mode de vie. » Et avant de considérer une dépression comme réellement « résistante au traitement », ils rappellent qu’il faut « avoir essayé classiquement au moins deux antidépresseurs, choisis de préférence dans des classes différentes, et prescrits pendant au moins trois semaines à une dose optimale. »

Trois options possibles

Face à une dépression résistante au traitement, trois options se présentent alors : la combinaison d’antidépresseurs (combination therapy), la sismothérapie (electroconvulsive therapy) ou la prescription d’un médicament potentialisant l’effet de l’antidépresseur (augmentation therapy), de façon analogue au complément d’action apporté par des traitements adjuvants en cancérologie. Les auteurs préconisent notamment une telle «thérapie d’appoint » quand la dépression présente « des caractéristiques clairement mélancoliques. » Parmi les molécules susceptibles de compléter ainsi utilement l’action d’un antidépresseur, ils citent « les neuroleptiques atypiques, le lithium et les hormones thyroïdiennes[1] », utilisables « avec la plupart des antidépresseurs. » D’autres produits pourraient aussi jouer ce rôle de « compléments » dans le traitement des dépressions résistantes (œstradiol, L-méthyl folate, certains anti-inflammatoires, psilocybine, etc.), car ils semblent « présenter des bénéfices thérapeutiques », au moins à court terme, mais ils doivent encore « faire l’objet d’études plus approfondies. »


Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Darryl Basset et coll.: Treatment-resistant depressive disorders: The when, how and what of augmentation therapy. Aust N Z J Psychiatry, 2019; 53: 187–189.

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