Au rapport.
Un total de 131 personnes se sont donné la mort dans les prisons françaises en 2018, ce qui représente une hausse «sensible» par rapport à l'année précédente marquée par 117 suicides, a-t-on appris jeudi dans un rapport de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Parmi ces 131 détenus, 119 se sont donné la mort en détention et 12 hors détention, par exemple lors d'un séjour à l'hôpital ou d'une permission de sortie. Au 1er décembre, 82 634 personnes étaient placées sous écrou, dont 71 061 incarcérées pour 60 000 places, ce qui marquait un nouveau record. C'est dans les maisons d'arrêt ou les quartiers maison d'arrêt, qui hébergent des prévenus et des condamnés dont la peine ou le reliquat de peine n'excède pas deux ans, qu'il y a eu le plus de suicides (81%). Dans 95% des cas, les détenus se sont donné la mort par pendaison.
La France est en très mauvaise position par rapport à ses voisins européens : en 2015, le taux de suicide moyen dans les établissements pénitentiaires européens était de 5 suicides pour 10 000 détenus, selon le rapport. De plus, ce document évoque une étude menée à partir de 3 906 suicides en détention dans 24 pays répartis sur trois continents (Europe, Amérique du Nord et Australasie) entre 2011 et 2014 : «Le taux de mortalité annuel par suicide en détention en France est le deuxième plus élevé (176 pour 100 000 personnes détenues) après la Norvège (180 pour 100 000 personnes détenues)». Le collectif Les mort·es de la prison pointe du doigt «la surpopulation importante dans les maisons d'arrêt, les conditions matérielles souvent indignes, l'isolement affectif, l'oisiveté subie». «Nous déplorons que, plutôt que de chercher à lutter contre le mal-être en détention, l'administration se contente souvent de renforcer la surveillance des détenu·e·s suicidaires», a indiqué ce collectif dans un communiqué.
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