| 18.03.2019
À la veille des Journées de la schizophrénie, le laboratoire Janssen a présenté la nouvelle version de son expérience de réalité virtuelle Schizolab. Elaborée en partenariat avec le psychiatre rennais David Travers et l’Union nationale de familles et amis de personnes malades (Unafam), cette expérience vécue à l’aide d’un casque de réalité virtuelle a été conçue pour deux cibles : le grand public et le psychiatre.
Le grand public connaît mal la schizophrénie. Un baromètre réalisé en 2018 à partir des témoignages de 4 000 personnes par OpinionWay a révélé que 82 % des Français s’estiment mal informés sur cette maladie (considérée comme dangereuse par 85 % des répondants).
L’expérience Schizolab qui lui est destinée a vocation à lutter contre cette méconnaissance en proposant au « joueur » de se glisser dans la peau de Marie, schizophrène. Cette jeune femme reçoit un ami chez elle. Dans une première partie, elle n’est pas sous traitement. Doté d’écouteurs et d’un casque de réalité virtuelle, le joueur vit la scène.
Rapidement, il entend des voix qui commentent de façon négative les propos de l’ami (hallucinations auditives). Le visage de ce dernier est hostile (hallucination visuelle). Ces informations sont si perturbantes que les propos du compagnon finissent par ne plus être intelligibles. Dans un second temps, le joueur revit la même scène, Marie étant cette fois sous traitement. Il perçoit alors à quel point la réalité perçue par la patiente était faussée et la détresse qu’elle doit ressentir au quotidien.
Plongée au cœur d'une consultation
La 2e expérience concerne le médecin. En chaussant le casque de réalité virtuelle, il se retrouve en consultation, face à un patient schizophrène sous traitement qui se plaint d’avoir passé une mauvaise soirée avec son amie. Comment réagir à ces propos ? Faut-il garder le silence ? Comment aborder la question de l’ajustement du traitement ? À chaque étape, le joueur a le choix entre 4 réponses, qui mettront le patient mal à l’aide ou, au contraire, l’apaiseront et permettront d’avancer.
« Cette expérience entraîne le médecin à se poser les bonnes questions, note le Dr David Travers, psychiatre et concepteur de ce module. Elle montre qu’il est nécessaire d’avoir une technique de communication avec un patient schizophrène. Il faut être dans le contrôle cognitif de soi et montrer de l’empathie. Ne pas en montrer, c’est perdre le contact avec son patient. L’empathie est une technique, un outil qui va aider le patient à être observant. Et cela s’apprend. »
Ce dispositif, qui est mis gratuitement à disposition par le laboratoire, est destiné aux psychiatres mais aussi aux généralistes et aux étudiants. « Pour les premiers, il permet de faire un brainstorming sur leur pratique, explique Dr Travers. Pour les juniors, c’est de l’exercice en mode simulateur, un jeu de rôle pour faire et se regarder faire, le module proposant un retour sur expérience après le jeu. »
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