Le message principal de la onzième journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées est une nouvelle fois de "briser le silence". La consigne ne semble pas anodine ni trop répétitive. À la veille du 15 juin, plusieurs associations ont donc réitéré leur soutien à cette lutte.
Les chiffres diffusés par la fédération 3977 contre la maltraitance, à l'occasion du 15 juin, journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées, illustrent une réalité inquiétante. En 2015, la fédération a ainsi reçu plus de 33 000 appels téléphoniques. Et d'ajouter que l'analyse des entretiens permet de mieux identifier le phénomène. Elle constate dans son recueil de données que 77% des cas de maltraitance ont ainsi lieu à domicile. 55% des auteurs de ces faits sont issus de l'entourage familial et 70% des victimes sont des femmes. Elle appelle donc à la vigilance évoquant les différents visages de la maltraitance : psychologique, physique, médicale, financière, civique, sexuelle ou encore passive. Cette année, la fédération a choisi de plancher tout particulièrement sur la maltraitance financière. Cette dernière se manifeste également de différentes façons : vol, extorsion, procuration abusive, signature forcée ou héritage anticipé. La fédération annonce d'ailleurs qu'une cellule dédiée à cette question sera créée en septembre prochain "afin de collecter des informations inquiétantes signalées par les banques, les notaires et le monde financier pour mieux protéger nos aînés".
Toujours des nouvelles situations de maltraitance
L'Organisation des Nations unies (Onu) — à l'origine de cette journée mondiale — estime que la maltraitance aux âgés est un "problème qui risque de s’accroître compte tenu du vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays". L'association Les Petits Frères des pauvres déclare, de son côté, accompagner chaque année la résolution d'une cinquantaine de nouvelles situations de maltraitance. Parmi elles des cas de pressions financières mais aussi des négligences, des traitements dégradants... "des maux auxquels les personnes âgées, en particulier les plus fragiles d'entre elles et celles en situation d'isolement, sont exposées". L'association des directeurs AD-PA, dans un communiqué, se range aussi du côté de ceux qui estiment que cette journée "concourt à la prise de conscience collective". Et d'ajouter : "Un climat sociétal qui dévalorise la personne âgée (et a fortiori quand elle est fragilisée) ne favorise pas le développement du respect, premier rempart contre la maltraitance." Par ailleurs, la loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV) promulguée fin 2015 contient plusieurs dispositions visant à réaffirmer les droits et les libertés des personnes âgées" (désignation d'une personne de confiance pour les résidents d'Ehpad, possibilité de rédiger une annexe au contrat de séjour...).
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