Les publications des équipes françaises sont trop rares dans la presse spécialisée internationale pour qu’on omette d’évoquer cette étude réalisée en collaboration par des chercheurs de l’Université d’Aix-Marseille, de Bordeaux et de Paris. Consacrée aux disparités géographiques dans les prescriptions de clozapine (un neuroleptique dit atypique) et de lithium en France, cette recherche s’appuie sur des informations collectées auprès du fichier EGB (Échantillon Généraliste des Bénéficiaires)[1], une base de données construite par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés et représentant un échantillon au 1/97ème de la population couverte par l’Assurance Maladie en France, qu’elle ait bénéficié ou non d’un remboursement de soins.
L’influence de la densité de MG
De « larges disparités géographiques » sont effectivement observées dans les taux de distribution du lithium (allant de 0 à 6,6 prescriptions pour 1 000 patients, en moyenne 2,4 pour 1000), comme pour ceux de la clozapine (allant de 0 à 4,9 prescriptions pour 1 000 patients, en moyenne 0,8 pour 1 000). Une « densité plus élevée de médecins généralistes » et une « communication régulière entre les services de santé mentale et les praticiens de première ligne » sont associées à un accroissement des prescriptions de ces deux médicaments, notamment à une « proportion plus élevée du recours au lithium» chez les sujets recevant un traitement thymo-régulateur.
Les auteurs estiment donc que l’existence locale d’une « densité suffisante de médecins généralistes » et une « collaboration efficace entre les services de santé mentale et de soins primaires » constituent les deux critères susceptibles de « favoriser un meilleur accès à des médicaments psychotropes à l’efficacité démontrée, mais souvent considérés comme des prescriptions plus risquées » dans une stratégie thérapeutique.
Dr Alain Cohen
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