LE MONDE | | Par Mathieu Ait Lachkar
Eve Duchemin s’intéresse à une directrice d’établissement pénitentiaire qui cherche un équilibre pour poursuivre ce difficile travail.
Il y a parfois des métiers qui suscitent des interrogations. Celui de directrice de prison est de ceux-là. Depuis quatre ans, Marie Lafont est à la tête du centre pénitentiaire pour hommes de Liancourt, en Picardie. Caché dans les hauteurs d’un petit village, il regroupe deux centres de détention, une maison d’arrêt et un quartier pour mineurs. Soit 800 détenus et 400 personnes à gérer.
Entre commissions de discipline, gestion du personnel et entretiens avec les détenus (toujours à visage découvert), la caméra d’Eve Duchemin suit sans relâche le quotidien de Marie dans un univers essentiellement masculin. C’est pourquoi la directrice a dû se forger une carapace, pour se montrer « solide » dit-elle. « Coûte que coûte. » Comme ce jour où elle convoque un nouveau détenu. Celui-ci conteste sa peine, prenant en comparaison celle reçue par un pédophile. Marie finit par le recadrer sans agressivité, arguant ne pas être ici pour commenter une décision de justice mais pour favoriser la réinsertion des détenus.
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