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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 7 novembre 2020

Covid-19 : « Des biais amplifient artificiellement le nombre de cas positifs et faussent la perception de la gravité de l’épidémie »

Le dépistage des cas de Covid-19 sans évaluation de la charge infectieuse est un non-sens épidémiologique, alertent le vétérinaire Patrick Guérin et le médecin Didier Sicard, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 6 novembre 2020

Lors d’un test de dépistage PCR, à Saint-Denis, le 3 novembre.

Tribune. Les meilleures décisions lors d’une crise sanitaire sont fondées sur des données scientifiques solides pour être ensuite arbitrées politiquement. Or, si les décisions concernant la gestion de la crise du Covid-19 depuis mi-mars reposaient sur le nombre de personnes admises en réanimation et le nombre de décès liés à ce virus, les autorités sanitaires ont changé d’indicateur pour s’appuyer essentiellement sur le taux d’incidence.

Cet indicateur, diffusé et commenté chaque soir par les médias, recense le nombre de personnes testées « positives » au Covid-19 rapporté à une population donnée (100 000 personnes testées).

vendredi 6 novembre 2020

Il achète 1 600 toiles d’une peintre décédée

 Vosges

Par Estelle LEMERLE-COHEN   le 7 novembre 2020

Dommartin-lès-Remiremont | Les incroyables histoires des Vosges

C’est une histoire de fou, comme en convient Frédéric Maison. Ce collectionneur de Dommartin-lès-Remiremont a acheté toutes les peintures d’une parfaite inconnue, Juliette Naas, décédée en 2015. Soit 1 600 toiles. Il compte bien mettre en lumière cette troublante et discrète artiste.

Frédéric Maison a entreposé toutes les œuvres de l’artiste dans le sous-sol du garage de ses parents à Dommartin-lès-Remiremont.  Photo VM /Eric THIÉBAUT

Ce coup de cœur pour cette peintre, une parfaite inconnue, Frédéric Maison ne peut pas l’expliquer. Il devait le faire, il l’a fait. Il a racheté toutes les toiles de cette artiste, soit 1 600. Ni une de plus, ni une de moins. Comme si l’inspiration s’était soudainement arrêtée pour Juliette Naas, décédée en 2015, à plus de 80 ans. Car toute sa vie, comme un besoin impulsif, elle a peint. Sur tout, partout où un support le permettait. « Une peintre instinctive, impulsive, limite psychotique. De l’art brut », selon Frédéric Maison.

Les 1 600 tableaux, 350 statues, dessins, etc... achetés par Frédéric Maison, sont stockés précieusement dans une cave. Photo VM /Eric THIÉBAUT

Brocanteur de métier , cet habitant de Dommartin-lès-Remiremont s’est une première fois intéressé à l’artiste en acquérant quelques toiles. En bon collectionneur qu’il est, il a demandé au vendeur si d’autres œuvres existaient. Il ne s’attendait pas à la réponse. « Je pensais à 400 ou 500 au départ. J’ai donc fait deux camions », sourit Frédéric Maison.

Il a tout pris, les quelque 350 sculptures de l’artiste en plus. Sa façon à lui de lui rendre hommage. Car ignorée du milieu, Juliette Naas n’est pas cotée. « Mais c’est une artiste de talent avec une grosse culture artistique d’après des experts. »

Les 1 600 toiles exposées dans un pré

Portraits, natures mortes, paysages, scènes religieuses… c’est toutes les pensées parfois tourmentées de la peintre qui passent sous les yeux du brocanteur. Et il cherche à en savoir plus sur cette femme de Valdoie, dans le territoire de Belfort, qui a exercé un métier aux antipodes du pinceau : secrétaire de direction dans une grosse entreprise française.

Les 1 600 tableaux, 350 statues, dessins, etc... achetés par Frédéric Maison, sont stockés précieusement dans une cave. Photo VM /Eric THIÉBAUT
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A partir de quand l’accoutumance doit conduire à l'incompétence ?

Pau, le samedi 7 novembre 2020 - L'audience qui s'est tenue le 8 octobre dernier au Tribunal correctionnel de Pau est avant tout le récit d'un terrible drame humain. Devant les juges, une anesthésiste poursuivie pour le délit d'homicide involontaire. Les faits sont glaçants. Il est reprochée à la prévenue de s'être présentée ivre au moment d'assister à une césarienne sous anesthésie générale. Au moment où le médecin se charge de recoudre la patiente après l'opération, celle-ci manifeste des signes de réveil et parvient à s'extuber de force.

L'anesthésiste aurait alors tardé. Dans son ordonnance de renvoi, le juge d'instruction décrit à partir des récits des témoins « une anesthésiste incapable de donner des directives, tournant en boucle sur le dysfonctionnement du respirateur au lieu de s'occuper de la patiente ».

Refusant la ventilation mécanique au profit d'un ballon manuel, l'anesthésiste choisit en définitive de réintuber la patiente. Mais la sonde installée par la prévenue était mal positionnée de sorte que les gaz n'étaient pas envoyés dans la trachée mais dans l'œsophage. La patiente décédera d'un arrêt cardiaque quelques minutes plus tard. L'enquête révélera que l'anesthésiste avait au moment des faits une consommation régulière d'alcool d'une bouteille de vodka par jour. Elle reconnaîtra lors des débats être « incapable de se rendre au bloc opératoire sans avoir bu ». Trois ans de prison ont été requis par le Procureur dans cette affaire qui met en lumière une question épineuse : jusqu'où le médecin peut-il continuer à exercer sous emprise ? Une question malheureusement loin d'être anodine. En 2018, une étude menée par l'Université d'Anvers auprès de 1 500 médecins avait révélé que 18 % d'entre eux avaient une consommation d'alcool « problématique ». Les plus touchés étant les gynécologues, les psychiatres, les chirurgiens et... les spécialistes.



La psychothérapie est un bon investissement

LaPresse.ca | Actualités et Infos au Québec et dans le monde | La Presse

MARIE-CLAUDE LORTIE     Publié le 7 novembre 2020 

QUEBEC

« Comment ça se fait qu’il y a encore des gens qui pensent que c’est du luxe ? », laisse tomber Martin Drapeau, au bout du fil.

« Pourquoi est-ce que cette idée reste ? »

Ce que le psychologue ne comprend pas, c’est la barrière, psychologique, justement, qui nous empêche encore de plonger dans des investissements publics majeurs en santé mentale.

Des investissements dans le réseau de la santé, bien évidemment, comme celui de 100 millions qui vient d’être annoncé par le gouvernement de François Legault, pour que les psychiatres et autres médecins et psychologues en milieu hospitalier et en clinique puissent soigner les tous les cas les plus sérieux qui leur arrivent, et même parfois les dossiers très lourds comme ceux qui viennent à l’esprit quand on pense aux dérapages tragiques constatés douloureusement ces dernières semaines.

Mais on a aussi besoin d’investissements en psychothérapie de base, pour soigner les autres cas. Les légers. Les modérés. Ceux qui ne font pas les nouvelles, mais qui ont quand même besoin d’attention, ceux qui engorgent les urgences et qui remplissent les journées des médecins de famille quand ça pourrait être autrement, qui monopolisent des ressources qui devraient se consacrer à d’autres problèmes. Ceux qui peuvent être soignés par des psychologues et tous les autres psychothérapeutes reconnus par le gouvernement, dans leurs bureaux – ou par vidéo maintenant –, mais ailleurs que dans les hôpitaux et les cliniques.

Et ne venez pas dire que ça coûterait trop cher. La démonstration a été faite par des chercheurs québécois, dont le psychologue et chercheur de McGill Martin Drapeau, en 2017, que si la psychothérapie pour les troubles de l’humeur – la grande famille des dépressions – était incluse dans les services payés par le régime de santé public, on pourrait récupérer 2 $, notamment en retombées fiscales et en économies de frais médicaux, pour chaque dollar investi. Ça serait peut-être un petit peu moins si on incluait aussi les troubles anxieux, l’autre grand groupe de problèmes, précise M. Drapeau.

L’Australie et le Royaume-Uni ont de telles politiques, et ça marche.

Ça vaut la peine d’investir.

La proposition d’accès universel a d’ailleurs été faite par le Parti libéral de Dominique Anglade, une proposition qui va plus loin que ce qu’avait suggéré le ministre Gaétan Barrette avant la défaite du PLQ.

L’idée est facile à comprendre intuitivement. Oui, il faudrait rembourser les frais de toutes ces personnes dépressives ou anxieuses qui iront chez le psychologue – ou un travailleur social, ou une infirmière ou un membre de toutes les autres professions reconnues qui ont le droit de recevoir la formation adéquate et l’attestation pour pratiquer la psychothérapie.

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Lettre d’un père à un autre père

LaPresse.ca | Actualités et Infos au Québec et dans le monde | La Presse

Publié le 6 novembre 2020

QUEBEC

PHOTO FOURNIE PAR L’AUTEUR

Richard Bousquet et son fils Guillaume

La lettre s’adresse au premier ministre du Québec et père de famille, François Legault

Bonjour, M. Legault, Vous avez 63 ans et je crois que vous avez deux fils. J’ai 62 ans et j’ai un fils de 29 ans. Le mien a un problème de santé mentale. La dernière fois que l’ai vu, c’était le 21 juin dernier. Il avait un couteau dans les mains et il menaçait deux policiers qui le tenaient en joue en face de chez moi. On criait tous les trois pour qu’il lâche son couteau. Heureusement, c’est ce qu’il a fait, sinon ils allaient tirer sur lui.

Il était en crise. Il s’est retrouvé en prison. La psy n’a pas trouvé bon de l’hospitaliser. Aucune place nulle part, de toute façon. Ça fait cinq ans que ça dure : on alterne séjours en psychiatrie, maison de thérapies de courtes durées, Auberivière, itinérance ou séjours chez moi. Quand ça va trop mal, c’est l’urgence psychiatrique, mais les séjours sont très courts : 2-3 jours, au plus une semaine… Ensuite ? « Va jouer dehors. » Parce qu’il n’y a pas de place dans les rares maisons ou les rares logements sociaux avec encadrement d’intervenants. Alors souvent, c’est chez moi qu’il aboutit. Mais je ne suis pas psy ni intervenant social, rien de tout cela. Je fais mon possible, mais c’est un cas lourd dans tous les sens du terme.

Ça fait cinq ans que je cogne aux portes pour essayer de trouver un endroit, une ressource où il serait bien, avec une structure, un encadrement pour s’assurer qu’il prend sa médication, qu’il va à ses rendez-vous médicaux, qu’il ne consomme pas, sans résultat.

Aucune ressource n’est disponible. De quelles ressources la ministre Geneviève Guilbault parle-t-elle au juste quand elle dit que « les ressources sont là » ? Je cherche toujours. SVP, pourriez-vous lui demander de m’indiquer ?

La pointe de l’iceberg

Carl a tué Suzanne et François et il en a blessé d’autres, c’est d’une tristesse inouïe. Tout à l’heure, je suis allé me recueillir à l’endroit où Suzanne est morte. Les médias étaient encore là. Le sujet de l’heure. Mais en réalité, le vrai scoop est que ce n’est que la pointe de l’iceberg. Chaque année, l’équivalent de deux Boeing 747 remplis de Carl atteints de maladie mentale s’écrasent au Québec. Trois par jour. Mais les médias et les politiciens n’en parlent pas, ou très peu. Beaucoup, beaucoup de jeunes comme Carl se suicident ou disjonctent complètement. Parfois, dans leur délire, ils emmènent des gens avec eux. Dans ce cas-ci, Suzanne et François. Une pure malchance.

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Budget 2021 de la Sécurité sociale : « Les députés ont cautionné de nouvelles économies imposées à l’hôpital public »

Le budget 2021 de la Sécurité sociale ne permet pas de financer la totalité des mesures annoncées en juillet lors du Ségur de la santé, alertent, dans une tribune au « Monde », plus de deux cents signataires à l’initiative du Collectif inter-hôpitaux.

Publié le 6 novembre 2020

Hôpital Européen de Marseille, le 8 septembre.

Tribune. Le 29 octobre, à la veille du reconfinement, l’Assemblée nationale a voté en première lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021. Alors que le gouvernement et les députés de la majorité se félicitent de ce budget hors normes pour soutenir le système de santé, les collectifs de soignants continuent de dénoncer l’insuffisance de moyens.

Bien que des milliards d’euros aient été annoncés après le Ségur de la santé de cet été, comment comprendre que les soignants continuent de quitter l’hôpital public ? Seraient-ils, comme certains aiment le faire croire, d’éternels insatisfaits voire des ingrats malgré les efforts consentis par la nation ? Ou bien sont-ils tellement attachés à leur métier et aux valeurs du service public qu’ils partent meurtris et découragés par leurs conditions de travail ?

Il est compliqué de comprendre qu’une augmentation des dépenses de santé de quelques milliards chaque année correspond en réalité à une économie de quelques milliards imposée au système de santé. En effet, l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie (Ondam), voté chaque année pour la ville et l’hôpital dans le cadre du PLFSS depuis dix ans, ne couvre pas les besoins.

L'après-confinement, une période particulièrement favorable au risque suicidaire, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès

 franceinfo:

David Pauget Publié 

Un masque chirurgical sur une voie du bois de Vincennes, à Paris, le 1er novembre 2020.  (Davide Weber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

Après la seconde vague du virus, une vague de suicides ? Alors que la France vit au rythme d'un nouveau confinement pour lutter contre le Covid-19, l'enquête* de la Fondation Jean-Jaurès "Les Français et le suicide", réalisée par l'Ifop et que s'est procurée en exclusivité franceinfo, met en lumière les conséquences psychologiques du confinement et du déconfinement sur les Français. 

À la question "Avez-vous déjà envisagé sérieusement de vous suicider ?", 20% des personnes interrogées répondent "oui". Parmi ces personnes qui ont pensé à mettre fin à leurs jours, 11% disent l'avoir envisagé pendant la période du premier confinement, et 17% depuis la fin de ce confinement. Soit respectivement 2,2% et 3,4% de la totalité des personnes interrogées.

Un 2e confinement "plus à risque" que le 1er

L'étude montre une augmentation des idées suicidaires dès la fin du premier confinement. "Le risque suicidaire est élevé et on n'en parle pas", alerte auprès de franceinfo Michel Debout, professeur de médecine légale et membre de l'Observatoire national du suicide. Le titre de sa note d'analyse pour la Fondation Jean-Jaurès est pour le moins alarmant : "Suicide : l'autre vague à venir ".

Le risque suicidaire a augmenté à la fin du premier confinement, selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès menée par l'Ifop. (FONDATION JEAN-JAURES)

Selon lui, le premier confinement a pu être facteur de protection contre le suicide pour différentes raisons : une "volonté de survie" face à la menace du virus, l'élan de solidarité observé à cette période, ou encore la difficulté de s'isoler pour passer à l'acte (selon l'étude, seuls 22% des sondés déclarent être restés seuls lors du premier confinement). Le déconfinement marque en revanche un risque accru. "La crise est devant nous", alerte par conséquent Michel Debout.

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Covid-19 : comment les hôpitaux psychiatriques font face à la deuxième vague

 franceinfo:

Elise Lambert  Publié 

Face à la deuxième vague de Covid-19, les hôpitaux psychiatriques craignent de ne pas pouvoir répondre à toutes les demandes. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)

Les soignants s'attendent à ce que la crise économique et sociale ait des répercussions massives sur la santé mentale des patients. Ils craignent de ne pas avoir les moyens de répondre à toutes les demandes.

"Ils avaient une vie et cette vie n'est plus possible". Depuis la rentrée, Faycal Mouaffak, psychiatre à l'hôpital de Ville-Evrard, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) voit affluer de nombreux nouveaux patients dans son service. Souvent sans antécédents, ils consultent pour des troubles psychotiques, dépressifs, des burn-out, des angoisses, du stress post-traumatique ou encore des tentatives de suicide. Parmi eux, il y a cette femme qui a passé tout le premier confinement du printemps avec ses enfants et son mari et qui a vécu une cohabitation très violente. "Elle a reçu et donné des coups et a fini par faire une tentative de suicide. Si elle n'avait pas été confrontée à cet isolement pendant un mois, elle n'aurait peut-être pas eu ce geste-là", suppose Faycal Mouaffak.

Il y a aussi ces trois jeunes dealers qui se sont retrouvés dans l'incapacité de se déplacer à Paris pour vendre leurs produits. "L'un s'est jeté du deuxième étage, l'autre a avalé des médicaments et le dernier a tenté de s'immoler par le feu". Il y a encore ces patients qui sont arrivés aux urgences avec des hallucinations, des bouffées délirantes, parfois messianiques. Certains entendaient des voix depuis des années et n'avaient jamais eu besoin de consulter. Mais "l'épidémie les a isolés et ils ont complètement décompensé [rupture de l'équilibre psychique]", explique le médecin.

Des renforts durant la première vague

Comme pour l'hôpital de Ville-Evrard, de nombreux établissements psychiatriques ont vu arriver, après la première vague épidémique, la "vague psychiatrique". Selon un rapport du ministère de la Santé, le confinement et la crise économique et sociale ont augmenté les addictions, les symptômes dépressifs et anxieux, dans la population mais aussi parmi les personnels soignants. A ce jour, les données épidémiologiques manquent toutefois pour mesurer réellement l'impact psychiatrique de la crise sanitaire sur les patients.

On a eu un afflux très très important au mois de juin, avec des journées de travail où l'on recevait 25 patients en consultation aux urgences alors qu'en temps normal on ne dépasse pas les sept-huit patients.

Faycal Mouaffak, psychiatre 

à franceinfo

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