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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 5 mars 2020

L’euthanasie devient progressivement un suicide médicalement assisté

La Libre.be

Publié le 



Une opinion du Frère René Stockman, spécialiste en soins psychiatriques et supérieur général de la congrégation des frères de la Charité.

Je n’ai pas l’habitude de suivre les assises, mais lors du récent procès d’euthanasie à Gand (qui a vu l’acquittement le 31 janvier des trois médecins accusés du meurtre de Tine Nys NdlR) il y avait pour moi deux raisons de le faire.
D’abord en raison du sujet soulevé par ce procès : l’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective, et la manière dont la société y fait face aujourd’hui. Ensuite parce que j’ai été mentionné comme quelqu’un qui se serait impliqué pour encourager la poursuite judiciaire des médecins. Certains espéraient même que j’en témoignerais sous serment. Cela ne m’aurait pas posé problème, car mon implication dans tout le procès fut nulle, et le soupçon n’a surgi que chez certains qui, à travers cette théorie de conspiration, pouvaient une fois de plus cracher leur venin sur l’Église. Quelqu’un a qualifié cette accusation d’aberrante, et c’est le seul mot correct que je peux utiliser ici. Je la considère également comme diffamatoire et calomnieuse.
Ma principale préoccupation reste donc la question de l’euthanasie pour souffrances psychologiques sans perspective. Je crains que cette piste de l’euthanasie évolue et soit considérée à l’avenir comme une thérapie alternative dans les soins de santé mentale. Il me semble que nous sommes sur une pente glissante aux conséquences très dangereuses, notamment pour les plus faibles de notre société.

Je considère que la médecine doit toujours viser la guérison, et que, si celle-ci n’est plus possible, sa tâche est de soulager la douleur et la souffrance - après tout, nous ne sommes pas non plus en faveur de l’acharnement thérapeutique. Ceci vaut pour la médecine somatique et psychiatrique.

Quand l'écriture dit les ombres de l'âme

Par Irène Languin   03.03.2020




SUISSE

Centre d'art contemporainUne ambitieuse exposition fait dialoguer artistes contemporains et créateurs de l'art brut pour explorer les terres inconnues du geste graphique.


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Adolf Wölfli, «Sans titre», 1917. Mine de plomb, crayon de couleur et collage sur papier. Collection de l'art brut, Lausanne. Image: A. Conne, Atelier de numérisation, Lausanne

Dès le paléolithique, l’humanité a cherché à traduire le monde en glyphes et en figures dans la pierre, comme une impérieuse nécessité. Puis l’inscription, se faisant écriture, est devenue outil de communication. Du début du XXe siècle à nos jours, différentes expériences scripturales ont dépassé cette fonction sémantique pour s’aventurer sur les territoires de l’indicible – et, partant, de l’illisible –, en explorant la puissance esthétique du signe par la volute, l’automatisme, la répétition ou le gribouillis.
«Scrivere Disegnando» («Écrire en dessinant») témoigne de la richesse de ces expérimentations autour de l’écriture et son ombre au Centre d’art contemporain (CAC). Fruit d’une collaboration avec la Collection de l’art brut de Lausanne, cet ambitieux accrochage met en dialogue une centaine de personnalités issues tant des avant-gardes et de la scène contemporaine que de l’univers de l’art brut, dont les représentants ont souvent mené leur activité en asile psychiatrique.
Alphabet et transe spirite
«Nous n’avons instauré aucune hiérarchie, ni dans le temps ni entre auteurs, explique Andrea Bellini, directeur du CAC. Car toutes les œuvres manifestent l’expression du besoin très humain de se réapproprier l’écriture, d’en transcender le sens pour investir son pouvoir créatif.» Elles soulignent aussi la relation intime et évidente qu’entretiennent depuis toujours graphie et dessin. À noter que les recherches «cédant à la tentation de la peinture, à la complaisance de la couleur», ont été en principe exclues de l’exposition.

Grenoble : une mère dénonce l'acharnement thérapeutique sur son fils, mort-né il y 18 ans, avant d'être réanimé

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Par Victor Lengronne  Publié le 04/03/2020
Jack a été réanimé par les médecins après être mort le 21 mars 2001 / © France 3 Jack a été réanimé par les médecins après être mort le 21 mars 2001 / © France 3
Le 21 mars 2001, Jack meurt né à Grenoble avant d'être réanimé quelques minutes plus tard. 18 ans plus tard, sa mère a appris pourquoi son fils était lourdement handicapé. Elle attaque en justice différents le pédiatre et le médecin réanimateur pour acharnement thérapeutique.

Enfin, elle a su. Carrie Jean Walker a appris récemment ce qui était arrivé à son fils, Jack, le 21 mars 2001. Ce jour-là, Jack est mort-né à 17h28 à la clinique Belledonne de Grenoble avant d'être réanimé par les médecins 17 minutes plus tard. "On m'a dit qu'il y avait un problème, on ne m'a pas donné le bébé, et je n'ai pas entendu de cri. Les médecins ne m'ont rien expliqué. J'ai demandé si c'était grave, ils m'ont dit que oui", explique Carrie Jean Walker, qui a accouché par césarienne. 

Il y a quelques mois encore, elle ne savait pas pourquoi son fils, aujourd'hui âgé de 18 ans, était handicapé : retard mental important, surdité et troubles de l'équilibre, qui l'empêchent de se déplacer normalement. Aujourd'hui, le handicap de Jack s'aggrave de plus en plus et devient trop lourd à porter pour sa mère. "J'aime mon fils, il m'apporte beaucoup de joie. Mais son handicap m'apporte beaucoup de souffrance."

"Ils ont pris une décision libérée


Elle a attaqué en justice son gynécologue qui n'a rien décélé pendant la grossesse. La responsabilité du médecin est écartée car le handicap est apparu après l'accouchement. "Ils ont pris une décision délibérée d'intervenir après la mort. Et ils savaient très bien qu'en cas de réussite de l'intervention, il serait rudement handicapé. Ca change tout", poursuit Corrie Jean Walker.

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« Tâchons de tirer des conclusions de ce drame »

Publié le 


Le psychiatre thouarsais Gaby Richon souhaitait réagir au décès dramatique de l’infirmière psychiatrique thouarsaise, et pointer du doigt les incohérences du système.
© Photo NR


Gaby Richon, ancien chef de la psychiatrie à l’hôpital de Thouars, dénonce les failles d’un système qui peuvent expliquer la mort d’Élodie Multon.

Le Dr Gaby Richon, 76 ans aujourd’hui, a dirigé le service psychiatrie de l’hôpital de Thouars entre 1980 et 2008. Comme tout le monde, et sûrement plus que certains encore, l’agression mortelle d’Élodie Multon, la jeune infirmière thouarsaise, le 13 février dernier, a eu un fort écho en lui. Et pour lui, ce drame découle du désengagement progressif de l’État et des hôpitaux dans la psychiatrie.

Par une lettre (1), vous dénoncez le manque de moyens dans la psychiatrie en général, et dans les Deux-Sèvres en particulier. Est-ce vraiment pire qu’ailleurs ?

Dr Gaby Richon : « Les dépenses affectées à la psychiatrie dans les Deux-Sèvres sont les plus faibles de la Nouvelle-Aquitaine par habitant concerné (lire ci-dessous). Et dans le nord du département, c’est encore pire. Donc oui, la problématique est à prendre au sérieux ».

Comment l’expliquez-vous ?

« De façon générale, un budget global est dédié à la psychiatrie, sans demande de résultats. Mais la loi Bachelot de 2009 donne plus de pouvoirs aux directeurs d’établissement qui, croulant sous les dettes, réaffectent une partie de ce budget pour colmater les autres. Derrière, c’est toute l’organisation qui en pâtit. »

Moins de personnel, c’est moins de temps consacré aux patients ?

« Tout à fait. Les problèmes s’emboîtent les uns dans les autres. Les effectifs sont comprimés à leur minimum, si bien que les soignants passent moins de temps auprès de chaque patient. D’autant qu’on leur demande de rendre compte de leurs moindres faits et gestes, ce qui limite plus encore le temps de soin. Qualitativement, la prise en charge se dégrade. »



Épisode 3 : Grandir avec un grand cerveau

TRAITS DE VIE ET CONTRAINTES ÉNERGÉTIQUES AU COURS DE L'ÉVOLUTION HUMAINE (9 ÉPISODES)

Le 04/03/2020

Comment les caractères liés au développement du cerveau se sont-ils mis en place au cours de l’évolution des homininés, des australopithèques à homo sapiens ? Le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin s'attache aux problèmes posés par le grand cerveau de l’homme.
Crâne fossilisé, "l'homme du Kenya à la face plate" découvert en Ethiopie en 1974 / schéma d'un crâne d'homme moderne dans le livre de F. J. Gall et J. G. Spurrzheim daté de 1810
Crâne fossilisé, "l'homme du Kenya à la face plate" découvert en Ethiopie en 1974 / schéma d'un crâne d'homme moderne dans le livre de F. J. Gall et J. G. Spurrzheim daté de 1810 Crédits : MAXPPP/WikiCommons - Maxppp
Rediffusion du 12/12/2017
Quelle sont les contraintes anatomiques et énergétiques à la naissance des bébés humains par rapport aux primates? Comment intervient la plasticité du cerveau humain et quel est le rôle de la reproduction coopérative ? Comment sommes-nous programmés pour la pro-socialité, demande encore le chercheur ? Et que pouvons-nous apprendre sur notre longue évolution du développement dentaire, de l’analyse des micro-structures des dents et de leurs stries ? 
Jean-Jacques Hublin, professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire (à Leipzig), en Allemagne, professeur invité, titulaire de la chaire internationale de   paléoanthropologie au Collège de France, propose d’analyser « les stratégies des espèces animales pour extraire de l’énergie et l’allouer à différentes grandes fonctions (grandir, se reproduire, se réparer) et à différents organes (le cerveau, le tube digestif) » dans le cadre de sa série de cours intitulée "Traits de vie et contraintes   énergétiques au cours de l’évolution humaine". Suite à la découverte de Jean-Jacques Hublin aux côtés d’Abdelouahed Ben-Ncer, de l'Institut national d'archéologie et du patrimoine,  du plus vieux des Homo sapiens, un individu âgé de 300.000 ans, sur le site de Jebel Irhoud, au Maroc, le magazine, Sciences et Avenir rappelle dans un portrait que :
Aujourd’hui, ce sont les dents qui vont parler! Et nous allons découvrir, qu’il n’ y pas d’un côté le modèle du grand singe et le modèle de l’homme, mais des modèles de grands singes et d’hommes et des combinaisons de caractères qui tirent les hominines vers les uns et les autres. Dans Sciences et Avenir, Jean-Jacques Hublin explique: 
A -300.000 ans, l'apparition d'Homo sapiens est donc bien plus ancienne. Et son évolution, lente. Car si les hommes de Jebel Irhoud sont très proches de nous par certains aspect anatomiques - la face, la denture par exemple -, ils présentent des différences avec les hommes actuels, en particulier en ce qui concerne leur cerveau, qui était de grande taille, mais différent du nôtre.
"La grande affaire de notre évolution durant les derniers 300.000 ans est bien notre cerveau", précise encore le paléo-anthropologue.

Cambridge : des pétards contre les femmes savantes

LE JOURNAL DE L'HISTOIRE par Anaïs Kien
Le 04/03/2020

La mixité au sein de la prestigieuse université de Cambridge en Angleterre ? C'est le sujet d'une exposition qui retrace l'histoire mouvementée de la présence des femmes dans ce temple de la connaissance, acquise de haute lutte, et la contestation dont elle a fait l'objet depuis le XIXe siècle.
 Étudiantes au Girton College de Cambridge, 1931.
Étudiantes au Girton College de Cambridge, 1931. Crédits : General Photographic Agency - Getty
A Cambridge, on croise beaucoup de vieux messieurs très soucieux des suites du Brexit et de l’éventuelle traversée du Coronavirus jusqu’aux îles britanniques. On croise aussi de nombreux étudiants et étudiantes vacant à leurs occupations à pied ou en vélo sous la pluie torrentielle de saison. Un décor fantastique qui donne envie de reprendre des études derechef et une mixité qui fait envie entre les pelouses innombrables qui émaillent l’endroit. Pourtant, c’est bien ici qu’a ouvert une exposition sur l’histoire douloureuse de l’accès des femmes à ce temple de la connaissance : [The Rising Tide, women at Cambridge [](https://www.cam.ac.uk/TheRisingTide)_La marée montante. Les femmes à Cambridge]_ relate cette présence féminine... et la contestation dont elle a fait l'objet depuis le XIXe siècle. 

Des protections périodiques gratuites pour toutes les femmes ?


Audience du Conseil d'Etat sur le décret du 6 mai 2019 Hopsyweb modifié

Le croisement du fichier Hopsyweb des personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement avec le fichier des personnes suspectes de visées terroristes est-il de droit ?
Communiqué.
Le Conseil d’État, 10e chambre, a fixé au vendredi 13 mai prochain 14 h, l’audience concernant les différents recours en annulation du décret du 6 mai 2019.
Ce décret a modifié le décret du 23 mai 2018 créant le fichier informatique Hopsyweb et a autorisé le croisement nominatif du fichage informatique des personnes admises en hospitalisation psychiatrique sans consentement avec le fichier terrorisme fichant les personnes suspectes de visées terroristes.
Nous sommes depuis replongés dans un atmosphère que nous avons connue sous Nicolas Sarkozy. Ce n’est plus le « schizophrène dangereux » des années 2000, mais l’amalgame « malade mental - terroriste potentiel » … Les patients en psychiatrie peuvent donc de nos jours avoir pleinement confiance dans les équipes et ne se faire aucun souci pour la qualité de leur prise en charge…
Le CRPA a introduit en-tête un recours contre ce décret du 6 mai 2019 dès le 5 juin 2019 enregistré sous le n°431350.
Les différents recours contre le décret du 23 mai 2018 portant création du fichier Hopsyweb ont été statués quant à eux par un arrêt largement négatif du Conseil d’État du 4 octobre 2018.
Cependant un arrêt du Tribunal des Conflits du 9 décembre 2019, en attribuant au juge judiciaire la compétence pour statuer sur des demandes d’annulation des décisions de soins sans consentement mais aussi sur des demandes de destruction ou de neutralisation de dossiers de mesures d’internements et de soins sous contrainte irrégulières et infondées, a ouvert des portes qui laissent augurer que des personnes ayant obtenu des mainlevées de mesures de soins sans consentement puissent obtenir l’effacement des mentions les concernant sur le fichier informatique Hopsyweb modifié. Un pas en avant a été ainsi acquis en faveur des personnes subissant des internements arbitraires.

La clinique de l'amour (3/5) : La famille, tue-l'amour

LES PIEDS SUR TERRE par Sonia Kronlund
Le 04/03/2020

Troisième épisode de "La Clinique de l'amour", en immersion dans l'intimité des thérapies de couple. Face à deux praticiens des couples défilent, qui se demandent comment survivre aux contes de fée, c'est-à-dire comment sauver l'amour après une longue vie commune et beaucoup d'enfants.
La famille est-elle nuisible pour le couple ?
La famille est-elle nuisible pour le couple ?  Crédits : David Cleveland
Dans un hôpital public du sud de la France, un psychiatre et une psychologue reçoivent des couples au bord de la rupture. Les patients viennent à deux, parfois avec leurs enfants et exposent les malentendus, les vieilles histoires, les conflits qui ont fragilisé l’amour : charge mentale, argent, fréquence des rapports sexuels... Rancœur et espoir se mêlent. Alors commence le travail : parler, écouter l’autre, faire face ensemble...