02 Mars 2018
Le CHU de Saint-Etienne a été épinglé par le contrôleur général des lieux de privation de liberté en raison du traitement infligé aux patients du pôle psychiatrique. "France-Soir" a pu se procurer le courrier adressé par l'un des infirmiers à la ministre Agnès Buzyn qui détaille la réalité derrière les portes du service de psychiatrie.
C'est un "coup de gueule" autant qu'un cri de détresse que cet infirmier du CHU de Saint-Etienne a voulu faire parvenir à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, suite aux révélations du rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) sur la section psychiatrique de l'établissement.
Dans ce document remis à la ministre mi-février que France-Soir a pu se procurer, l'infirmier qui tient à rester anonyme confirme les griefs portés à l'établissement: des "traitements inhumains", des patients maintenus au service des urgences faute de place, et des isolations ou des contentions forcées en dehors des cas exceptionnels nécessitant ce type de pratiques.
Pour l'infirmier vivant au quotidien ces dérives, un responsable: "Des objectifs de gestion et d’administration" que les dirigeants de la structure ont appliqué en faisant "porter l’effort sur les patients eux-mêmes, par une déconsidération de leur besoins, de l’égard et du respect qui leur est dû, et de leur sécurité".
Et l'infirmier de décrire (et de confirmer au passage) les conditions imposées pour remplir ces objectifs: des"capacités d’accueil des urgences dépassées avec installation de patients à même le sol et contentions sur brancards dans les couloirs, patients en isolement ou en restriction de liberté à cause d’une configuration de services ou des effectifs soignants insuffisants ne permettant pas un accès à des espaces communs sécurisés".