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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 7 octobre 2014

Où certaines opinions sur les maladies mentales favorisent la stigmatisation


Réalisée à l’Université de Melbourne (Australie), au moyen d’entretiens téléphoniques auprès d’environ 6 000 sujets âgés de 15 ans ou plus, une étude vise à comparer les attitudes du public en matière de stigmatisation relative aux malades mentaux, en fonction des opinions sur les causes présumées des affections psychiatriques concernées (en l’occurrence la dépression, la schizophrénie, la phobie sociale, ou le trouble de stress post-traumatique). L’enquêteur a présenté aux personnes interrogées des vignettes cliniques concernant l’une de ces maladies (dépression, dépression avec idées suicidaires, schizophrénie précoce, schizophrénie chronique, phobie sociale ou stress post-traumatique) et les participants ont précisé leurs convictions sur les causes de ces troubles, leurs propres attitudes stigmatisantes, celles qu’ils perçoivent chez d’autres personnes, et leur souhait de distance sociale à l’égard du patient décrit dans la vignette clinique.

Antidépresseurs pendant la grossesse : des conséquences sur l’acquisition du langage ?

01/10/2014
La prévalence de la dépression au cours de la grossesse se situe entre 7 et 15 %. Des études précédentes ont suggéré que la dépression maternelle non traitée pouvait être néfaste pour la santé des mères et des enfants. Parmi les traitements médicaux utilisables au cours de la grossesse, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont les plus prescrits. Actuellement, nous disposons d’informations limitées sur les effets potentiels à long terme de l’exposition prénatale aux ISRS sur les fonctions neurocognitives de l’enfant. Ainsi, en ce qui concerne le développement du langage,  les études sont limitées par les faibles effectifs et une absence de recul.
En Norvège, une étude prospective a examiné les compétences en matière de langage d’enfants de trois ans, selon qu’ils avaient été exposés ou non aux ISRS au cours de la grossesse, tout en prenant en compte les symptômes maternels d’anxiété et de dépression avant, au cours de et après la grossesse.

L’autisme, une pensée « autre »

06/10/2014

Concept promu par les sujets autistes eux-mêmes, la neurodiversité « traduit l’idée que l’autisme n’est pas une forme déficitaire de la cognition humaine, mais une variante » rappelle Fabienne Cazalis[1]. En d’autres termes, chez ces personnes dites pudiquement « avec autisme », l’intelligence n’est pas toujours diminuée (déficience intellectuelle), mais en réalité singulière, différente de celle des individus «neurotypiques » (les personnes non autistes). Admettre cela permettrait de terrasser le préjugé (sur « l’infériorité intellectuelle ») qui représente un obstacle important à l’intégration sociale des autistes, en particulier en milieu professionnel.
L’auteur déplore cette mise à l’écart des intéressés, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société toute entière, car les particularités de leur intelligence constitueraient pourtant « un atout dans certaines professions de pointe. » On cite souvent en exemple l’acuité des autistes pour détecter des modifications minimes dans leur environnement : si cet attachement au moindre détail est souvent source de souffrance pour les sujets autistes (ritualisation, angoisse face aux changements ou à l’imprévu), il peut aussi représenter un avantage éventuel de « compétences atypiques » pour certaines tâches.

Le biberon... Le biberon préféré au sein... par les mamans !

07.10.2014


Seuls 21% des nourrissons français sont nourris au sein de façon exclusive ou prédominante à l’âge de 3 mois alors que le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande l’allaitement maternel « de façon exclusive jusqu’à 6 mois, et au moins jusqu’à 4 mois pour un bénéfice santé ». C’est la conclusion de l’étude nationale Epifane publiée ce jour dans le BEH (Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire).

Cette étude a porté sur un échantillon aléatoire de 3368 enfants, nés au cours du premier trimestre 2012, dans 136 maternités tirées au sort en France métropolitaine. Les mères étaient interrogées à la maternité ainsi qu’à 1 mois, 4 mois, 8 mois et 12 mois après la naissance. A la maternité, 81 % des mères ont accepté de participer à l’étude, et 83 % d’entre elles ont été suivies jusqu’à 12 mois. Plus des deux-tiers des nourrissons (69%) recevaient du lait maternel à la maternité (60% de façon exclusive, 9% en association avec des formules lactées). Dès l’âge de 1 mois, ils n’étaient plus que la moitié (54%) à être allaités, et seulement 35% de façon exclusive. Au final, près de 40 % des nourrissons étaient encore allaités à 3 mois, mais seulement 21 % de façon exclusive ou prédominante (sans complément de biberons de préparations pour nourrissons du commerce). A 6 mois, 23 % des enfants étaient encore allaités, et à un an, seuls 9 % l’étaient toujours.

Tribunal de Perpignan : La frontière ténue entre pénal et psychiatrie.

L'INDEPENDANT Le 07 octobre à 08h15 par G. B. 

Le limite entre la psychiatrie et la délinquance est souvent ténue, ce qui complique la tâche des magistrats et met en avant le rôle des experts.
Ce lundi encore, au tribunal de Perpignan un homme demande le renvoi de son dossier à une date ultérieure. Un droit absolu en procédure de comparution immédiate. 

Etudiants en médecine : l'ophtalmologie plutôt que la psychiatrie

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8 Octobre 2014



L'ophtalmologie est la grande gagnante du palmarès 2013 des spécialités choisies par les étudiants en médecine. En revanche, la psychiatrie et la médecine générale figurent en queue de peloton.

Selon un rapport 2013 de la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (Drees) publié ce lundi, l’ophtalmologie est le domaine préféré des étudiants en médecine. En effet,  une majorité des futurs internes admis aux épreuves classantes nationales (ECN) s’est tournée vers cette spécialité. La radiologie, la dermatologie et la cardiologie figurent également en haut du palmarès. «  Les disciplines les plus prisées sont en général les spécialités médicales dont le mode d’exercice dominant est pour la plupart d’entre elles libéral », souligne l’étude de la Drees.

Tour de vis sur les IJ des fonctionnaires

06.10.2014

Un décret paru dimanche au JO pose de nouvelles règles pour les arrêts maladie dans les trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale et Hospitalière). Un fonctionnaire doit transmettre dans les 48 heures à l'administration son avis d'interruption de travail ou de renouvellement de congé maladie. "En cas de manquement à cette obligation, l'administration informe l'agent de la réduction de la rémunération à laquelle il s'expose en cas de nouvel envoi tardif dans un épisode de 24 mois", indique le décret. En cas de nouveau retard, l'administration est alors "fondée à réduire de moitié sa rémunération entre la date de prescription de l'arrêt et la date effective d'envoi de l'avis d'arrêt de travail". Mais le décret précise que la baisse de rémunération n'est pas applicable en cas d'hospitalisation ou si l'agent justifie son retard dans les huit jours.

Validation des acquis : une ouverture pour les professions paramédicales

 

Ce mardi 7 octobre, la DGOS va présenter au Haut Conseil des professions paramédicales (HCPP) un projet de décret relatif à l’obtention des diplômes paramédicaux via la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Avec quelques points à éclaircir pour qu’une telle réforme soit possible, l’avis des représentants syndicaux est partagé sur la VAE.

 VAE : un diplôme au rabais ?

Certains détracteurs voient la VAE comme une injustice.« Pourquoi donner notre diplôme à quelqu’un qui n’aurait pas suivi la formation appropriée ? » s’étonne un infirmier sur un forum spécialisé.
D’autres nuancent. Car en général, la Validation des Acquis de l’Expérience, n’octroie pas une dispense totale de scolarité, mais plutôt la possibilité d’échapper à une ou plusieurs unités d’enseignement en raison de son expérience professionnelle.
« Cela paraît logique. Par exemple, on ne va pas apprendre à faire une toilette ou des soins d’hygiène à une aide-soignante qui exerce depuis cinq ans et qui souhaite devenir infirmière. Dans ce genre de cas, on peut très bien imaginer la dispenser des unités d’enseignement d’hygiène qui se déroulent au premier semestre en IFSI. Cela fait partie d’une VAE partielle », explique Bruno Huet, vice-président du SNIA ( Syndicat National des Infirmiers anesthésistes).


lundi 6 octobre 2014

Une semaine consacrée à ceux qui aident un proche dépendant

Haute-Normandie 
  • Guillaume Bertrand  06/10/2014

DU lundi 6 au vendredi 10 octobre, des professionnels de santé répondent aux questions des personnes qui aident l'un de leur proches fragilisés par l'âge ou la maladie. 

Une journée, une semaine pour aider ceux qui aident les autres chaque jour.
Une journée, une semaine pour aider ceux qui aident les autres chaque jour.
Qui sont les aidants ? Ils sont plus de 8 millions en France à prendre soin de l'un de leur proches, dépendants au quotidien. Pourtant, seule la moitié des Français a déjà entendu parler de la situation de ces personnes. Ce constat inquiétant a poussé le Ministère de la Santé a proposé une "journée nationale des aidants".  

Faut-il être «fou» pour tuer ?


Stéphane Bourgoin 4 octobre 2014

Actualité criminologie

  " Luka Rocco Magnotta, 32 ans, a reçu un diagnostic de schizophrénie paranoïde à l'adolescence, a tué et dépecé un étudiant chinois en 2012. Pascal Morin, 35 ans, schizophrène, a tué sa mère et ses deux nièces de 8 et 11 ans, lui aussi en 2012. Marc Laliberté, 36 ans, très profondément dépressif, apparemment au point de ne «plus voir clair», a tué ses trois enfants en 2008 après un pacte de suicide avec sa conjointe, Cathie Gauthier. À en juger par les affaires d'homicides les plus médiatisées des dernières années, cela semble clair : il faut être «maboule» pour tuer son prochain. Quiconque ayant deux cents de santé d'esprit est à l'abri de tout ça, n'est-ce pas? Or sans être faux, c'est seulement vrai en partie - et le reste de la vérité est un brin dérangeant.
   
    «En fait, les théories qui expliquent l'homicide par la santé mentale sont souvent porteuses de faux messages. Mais le grand public a besoin de croire qu'il faut qu'on soit différent pour tuer. Parce que, autrement, le monde serait invivable, on aurait tout le temps peur. Il faut qu'on puisse se convaincre soi-même que ça ne peut arriver que chez les autres. Et c'est une fausse vérité, parce que l'endroit qui est le plus dangereux, c'est la famille. C'est là, avec les réseaux criminalisés, qu'on a le plus de risque [...] de se faire tuer», observe la criminologue de l'Université Laval Catherine Rossi.
   
    Bien que les experts ne soient pas tous d'accord, les statistiques lui donnent a priori raison : environ 1 meurtre sur 10 - entre 5 et 20 %, selon les sources - est perpétré par un agresseur qui a un problème de santé mentale, comme la schizophrénie. Il y en a, donc, mais cela laisse quand même autour de 90 % des homicides qui ne sont pas commis par des gens qui sont «atteints». Et la question que cela soulève n'est pas particulièrement agréable : est-ce qu'un tueur potentiel sommeille en chacun de nous? Et si oui, qu'est-ce qui le fait sortir?
   
    Pour Mme Rossi, la réponse est plutôt oui, mais il faut que plusieurs conditions soient réunies. La plupart des meurtres sont commis sous le coup de l'impulsion, dans un état de crise, de rage ou de panique intense, mais l'issue de cette crise varie selon le contexte. «Prenez quelqu'un qui serait profondément schizophrène, mais donnez-lui une famille aimante, des amis, une maison sécuritaire, pas d'alcool ni de drogue, et d'un autre côté prenez le personnage le plus gentil de la Terre, mettez-lui deux fusils dans le placard, faite-lui consommer de l'alcool et de la drogue et énervez-le, poussez-le à bout, et ça va donner les résultats attendus : ce n'est probablement pas le schizophrène qui va passer à l'acte en premier», dit-elle.
   
    D'ailleurs, les dernières données de Statistique Canada montrent que pas moins de 75 % des meurtres commis au Canada en 2012 sont l'oeuvre d'agresseurs qui étaient sous l'effet de l'alcool ou d'autres substances. Trois sur quatre...
   
    D'autres facteurs immédiats, en particulier la présence de tiers lors de l'agression, peuvent aussi faire une énorme différence. «C'est probablement le facteur de protection numéro 1. Par exemple, au moment où le père secoue son bébé, si la mère est là pour intervenir, on vient de sauver une vie.»
   
    Sans aller aussi loin, le psychologue de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec Marc-André Lamontagne abonde essentiellement dans le même sens - d'autant plus que, dit-il, la recherche en neurologie n'a jusqu'à maintenant pas trouvé de caractéristiques propres au cerveau des meurtriers.
   
    «Il y a peut-être des gens qui ont plus de propension à tuer, mais il y a quand même beaucoup de gens qui peuvent commettre un meurtre. Récemment, si on prend des cas médiatisés, il y a des gens qui ont fait carrière dans le domaine de la justice, qui ont une très forte scolarité. [...] L'idée que n'importe qui peut se transformer en meurtrier est caricaturale, mais oui... Ça prend un contexte particulier, ça prend un développement [beaucoup de criminels, violents ou non, ont eu des enfances marquées par divers sévices, NDLR], et si on ajoute beaucoup de facteurs, alors ça peut effectivement arriver à beaucoup de gens», dit-il.
   
    Désaccord
   
    Mais cela reste des statistiques. On connaît bien des cas de gens qui y cadrent mal, qui avaient tout pour réussir - ou, du moins, ne pas devenir assassin - et qui ont très mal fini. Un des cas les plus tristement célèbres est celui d'Eric Harris, celui qui a tué 13 personnes avec un complice à l'école secondaire de Columbine, en 1999. Il venait pourtant d'une bonne famille du Kansas, aimante et structurante (encore qu'il était victime d'intimidation). Il n'en est pas moins devenu, littéralement, un psychopathe.
   
    En outre, tous les experts ne partagent pas l'opinion de Mme Rossi et de M. Lamontagne. Professeur à l'Université du Québec à Trois-Rivières et rattaché à l'Institut Pinel, Christian Joyal se fait une spécialité de scanner le cerveau de patients violents. Il convient que les troubles de santé mentale sévères (soit ceux qui implique une perte de contact avec la réalité : schizophrénie, trouble bipolaire et dépression majeure) ne comptent que pour une petite minorité des meurtres, mais pour les autres, il est formel : «Il y a plein de troubles mentaux chez les meurtriers, my God qu'il y en a. Par exemple, tous les troubles de personnalité, l'antisocial, le borderline, etc. Si on prend des meurtriers et qu'on leur passe des tests neuropsychologiques et psychologiques, est-ce qu'on va dire qu'ils sont sains? Non. Il y en a qui le sont, mais pas beaucoup. Faut pas être équilibré pour tuer quelqu'un.»
   
    Dans l'ensemble, dit-il, les gens qui commettent des meurtres partagent, dans leur grande majorité, une caractéristique : ils sont impulsifs. À des degrés divers, leur cortex préfrontal, une partie du cerveau située à l'avant de la tête et qui sert de «frein» aux pulsions, est moins actif que la moyenne - et il y a des liens à faire ici avec l'alcool, qui désinhibe.
   
    Mais en soi, cela ne suffit pas à faire des meurtriers, reconnaît M. Joyal. «Il y a des dirigeants d'entreprises qui sont impulsifs, qui vont prendre des décisions sur des coups de tête, mais qui ne sont pas violents. Il y a des impulsifs qui, même une fois désinhibés par l'alcool, ne seront pas violents, mais vont te dire : "T'es mon meilleur ami, je vais t'aimer toute ma vie." [...] Ceux qui deviennent violents, c'est toujours la même histoire, un passé défavorisé, une enfance difficile, pas d'emploi, alcoolisme, etc.»