26/09/2014
Réalisée à l’Université de Melbourne (Australie), au moyen d’entretiens téléphoniques auprès d’environ 6 000 sujets âgés de 15 ans ou plus, une étude vise à comparer les attitudes du public en matière de stigmatisation relative aux malades mentaux, en fonction des opinions sur les causes présumées des affections psychiatriques concernées (en l’occurrence la dépression, la schizophrénie, la phobie sociale, ou le trouble de stress post-traumatique). L’enquêteur a présenté aux personnes interrogées des vignettes cliniques concernant l’une de ces maladies (dépression, dépression avec idées suicidaires, schizophrénie précoce, schizophrénie chronique, phobie sociale ou stress post-traumatique) et les participants ont précisé leurs convictions sur les causes de ces troubles, leurs propres attitudes stigmatisantes, celles qu’ils perçoivent chez d’autres personnes, et leur souhait de distance sociale à l’égard du patient décrit dans la vignette clinique.
On observe que l’idée qu’une « personnalité fragile ou nerveuse » est à l’origine d’une maladie mentale se révèle « le plus systématiquement associée à la stigmatisation personnelle, à la stigmatisation perçue et au désir de s’éloigner » des malades évoqués dans ces vignettes. La croyance en une origine biogénétique des affections psychiatriques est associée à une « moindre attribution des troubles mentaux à la vulnérabilité », mais elle n’est pas liée à une modification de l’opinion (à la hausse ou à la baisse) quant à la dangerosité du malade, à son imprévisibilité, ni au désir de s’en écarter. L’attribution d’une cause physique aux maladies mentales est associée à une « conviction accrue dans leur rattachement à une fragilité », et la croyance en une cause psychosociale n’a pas de « liens précis » avec la stigmatisation.
Au total, les auteurs constatent que le fait de rattacher l’origine des maladies mentales à des caractéristiques de la personnalité constitue le « facteur de stigmatisation le plus important », comparativement à des considérations d’ordre biogénétique ou psychosocial.
Dr Alain Cohen
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