Dans le cadre du plan Alzheimer 2008-2012, la HAS
vient d’émettre des recommandations professionnelles sur le repérage et la prise
en charge de l’apathie chez les patients qui souffrent de ce type de démence.
En effet, 60 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer sont affectés
par l’apathie. Or ce syndrome est régulièrement confondu avec la dépression en
raison de plusieurs symptômes similaires comme la diminution et la perte
d’intérêt ou le sentiment de manque d’énergie. Un diagnostic de dépression
inadapté avec une prescription d’antidépresseurs provoque un mésusage grave de
ces médicaments. La HAS recommande ainsi aux professionnels de santé d’établir
ce diagnostic différentiel.
Plusieurs signes permettent de dépister ce syndrome :
perte ou baisse de motivation, perte d’initiatives, appauvrissement des
activités sociales, désintérêt, émoussement affectif etc. Si ces signes
persistent dans le temps au-delà de 4 semaines et contrastent avec l’état
antérieur du patient, la HAS recommande au médecin d’utiliser l’inventaire
neuropsychiatrique qui évalue la fréquence et la sévérité de 12 symptômes
rencontrés au cours de la maladie d’Alzheimer parmi lesquels figure l’apathie.
Deux approches thérapeutiques
Deux stratégies thérapeutiques sont en effet
appropriées pour la traiter. D’une part, les interventions non médicamenteuses
(thérapies de simulations cognitives, de réhabilitation psycho-socio-cognitive
écologique et d’activités de groupe liées à la vie quotidienne), tant en
ambulatoire qu’en institution. Elles peuvent être proposées à titre individuel
ou collectif et être pratiquées par un personnel formé. D’autre part, l’approche
pharmacologique doit consister à diminuer les médicaments à risque d’effets
secondaires favorisant l’apathie.
Dr Alain Dorra
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