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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 7 novembre 2012

A Besançon, la maison où la fin de vie est plus légère

Le Monde.fr | 

La plaque signalant l'entrée de la Maison de vie.
La plaque signalant l'entrée de la Maison de vie. | MG/Le Monde.fr

Nadine trinque, lève sa coupe de champagne (sans alcool), grignote un morceau de millefeuille, mais le sourire est timide. Ce pot est synonyme de retour à domicile pour elle, après une semaine passée à la "Maison de vie" de Besançon. Une semaine comme une parenthèse, dans sa "deuxième maison", où elle vient régulièrement passer quelques jours de repos, comme une "piqûre de rappel de vie". Nadine est rongée par un lourd cancer qui la cloue dans un fauteuil roulant et la rend dépendante pour se nourrir, se laver, se déplacer... mais ne l'empêche pas de garder le sens de l'humour et vouloir faire la fête avec tout le personnel de la "maison". Pour les remercier, elle a demandé à ses filles et à son mari d'acheter des bouteilles de champagne (avec alcool) et des gâteaux. Mais Nadine est partagée entre la joie de rentrer chez elle et la tristesse de quitter ce lieu où la vie est plus légère.
C'est tout le paradoxe de cette maison expérimentale, qui accompagne des personnes en fin de vie ne nécessitant pas de soins hospitaliers trop lourds : aux rires et sourires des sept résidents et du personnel se mêlent parfois les larmes. Car ici, tout se partage : les repas, les apéros l'été sous le tilleul, les sorties ciné, mais aussi les départs. Installé dans le quartier bucolique de Saint-Ferjeux à Besançon, ce lieu a été imaginé et pensé pendant huit ans par Laure Hubidos avant de voir le jour en juin 2011. Bénévole de longue date dans l'unité de soins palliatifs du CHU de Besançon, cette quadragénaire dynamique et charismatique rêvait de créer un lieu qui soit une alternative à l'hôpital et au domicile pour des personnes en fin de vie. Un lieu entre la maison de soin et la maison de famille.
PAS DE BLOUSES BLANCHES
"Bien souvent, je voyais que des personnes malades, quand elles avaient le sentiment de devenir une charge trop lourde pour leurs proches, se rendaient à l'hôpital alors qu'elles n'avaient pas besoin d'être hospitalisées", raconte cette ancienne attachée de presse, dont la vocation a mûri au fil des ans. L'hôpital, avec ses règles strictes, son personnel débordé, ne répondait pas au besoin d'accompagnement de ces personnes et de leurs proches.
Le dossier financier est difficile à boucler, mais quand le gouvernement lance un plan national pour le développement des soins palliatifs en 2008, les fonds se débloquent peu à peu : le conseil régional s'engage à financer la maison aux deux tiers, la Croix-Rouge entre comme partenaire du projet, et les Sœurs de la charité installées à Saint-Ferjeux mettent à disposition une bâtisse. Après d'importants travaux de réfection, l'installation d'un ascenseur, de salles de bain accessibles aux handicapés et le recrutement d'une dizaine de personnels, la Maison de vie ouvre ses portes en juin 2011.
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La bâtisse, datant du XVIIIe siècle, a été mise à disposition par les Sœurs de la charité, dans le quartier Saint-Ferjeux. "L'été, on vit plus dehors que dedans", dit Brigitte Camus.
Sous la garde de l'imposante basilique de Saint-Ferjeux, le site fait penser à une maison d'hôtes : parquet cérusé, meubles chinés, chambres personnalisées. "La déco, cela peut paraître superficiel, justifie Laure Hubidos, mais cela aide les résidents à se sentir chez eux." Pour comprendre les spécificités de ce lieu, il faut relever les petits détails, comme l'absence de blouses blanches du personnel. "On ne distingue pas qui est résident, qui travaille et cela nous met tous au même niveau, explique Rachel Lyautey, aide médico-psychologique.Au début, les résidents sont surpris, mais on leur a demandé leur avis, et ils préfèrent qu'on soit en civil."

Psychiatrie : Groupes d'Entraide Mutuelles

Publié le 30 octobre 2012
La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) a publié un bilan d’activité des Groupes d’Entraide Mutuelle.
Les GEM sont des structures de prévention et de compensation de la restriction de la participation à la vie sociale issus de la loi du 11 février 2005. Organisés sous forme associatives, ils ont pour objet premier la création d’un lien social et la lutte contre l’isolement.
En 2011, on compte 373 GEM, la majorité (89%) concerne des personnes souffrant de troubles psychiques, 11% sont des GEM pour des personnes cérébro-lésés.
L’année 2011 a été marquée par une augmentation notable du nombre de GEM de 12%.
L’enveloppe globale est de 27 millions d’euros avec un montant moyen financé par GEM est de 72 000 euros.
Contact : Nathalie SANCHEZ n.sanchez@fhf.fr

Salon infirmier : un discours insipide !

30 octobre 2012 / Fédération Santé Action sociale
Le discours de la Ministre de la santé au salon infirmier laisse un goût amer. D’un coté, il y a de bonnes intentions sur :
  • La place et le rôle de l’infirmière
  • La prise de conscience des conditions de travail difficiles
  • La volonté de faire émerger des nouveaux métiers
  • Le retour au dialogue social.
Mais il n’y a rien sur les préoccupations essentielles des professionnel-les, notamment, sur :
  • la reconnaissance de la pénibilité
  • l’amélioration des conditions de travail
  • la reconnaissance salariale du diplôme.
Certes, rendre facultative l’adhésion à l’ordre national infirmier est un premier signe envers la profession, mais, la Fédération Santé et Action Sociale CGT réitère sa volonté de voir abroger tous les ordres professionnels !
Les intentions ne suffisent pas, il faut que les changements annoncés soient mis en oeuvre. Les infirmières, comme l’ensemble des salariés de la Santé et de l’Action Sociale, attendent des mesures concrètes et immédiates qui changent profondément la vie au et hors travail.
C’est pour cela que nous appelons les salariés à se mobiliser le :
  • le 14 novembre à l’appel de la CES
  • le 4 décembre

Le redoublement n’améliore pas la performance des élèves, en général

Après un premier article sur les inégalités du système d’éducation français et un deuxième sur les rythmes scolaires au primaire, il me semblait important d’aborder le sujet du redoublement. Ce thème est en effet étroitement lié aux deux précédents : les élèves qui redoublent sont ainsi bien souvent ceux dont les parents sont issus de milieux défavorisés et les rythmes scolaires trop condensés ne permettent pas vraiment de faire face à la difficulté scolaire. À cela s’ajoute que le redoublement est considéré en France, mais aussi dans un certain nombre de pays européens, comme la pratique la plus à même de remédier aux problèmes scolaires.
La  France : championne des pays de l’OCDE pour le redoublement
La France est connue pour ses taux élevés de redoublement, mais comment se situe-t-elle par rapport à ses voisins ? La statistique que je vous présente dans cet article est extraite de l’enquête PISA 2009 (pour plus de précisions, consulter le Volume IV du rapport, Chapitre 3). Dans cette enquête, il était demandé aux élèves de 15 ans d’indiquer s’ils avaient déjà redoublé au primaire, au collège ou au lycée. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 13 % des élèves de 15 ans ont répondu qu’ils avaient déjà redoublé au moins une fois. En France, plus d’un élève sur trois affirmait être dans ce cas (38 % pour être exact).

dimanche 4 novembre 2012

Florac Familles et troubles psychiques au centre des débats

Correspondant
04/11/2012
L'équipe du centre médico-psychiatrique le Ferradou a organisé un café à thème.
L'équipe du centre médico-psychiatrique le Ferradou a organisé un café à thème. (© D.R)
L'équipe soignante pluriprofessionnelle du centre médico-psychiatrique (CMP), centre d'accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) le Ferradou, a animé brillamment son deuxième café à thème qui abordait le sujet Familles et troubles psychiques. La rencontre avait lieu à la salle de Jeanne, en présence de seize personnes. Le documentaire Une vie de fous, de Samuel Luret et Jean-Thomas Ceccaldi, a servi de support à l'ouverture des débats. Le duo a enquêté durant un an sur un secteur dont ils affirment sans ambages : "Une société a la psychiatrie qu'elle mérite. Et notre société a décidé de laisser pour compte ceux qui ne sont pas dans la norme !" S'appuyant sur des cas concrets, leur constat sévère mais réaliste n'a pas manqué de susciter des réactions parmi l'assistance. Des témoignages poignants de sincérité, sur leur vécu, sur celui de proches ou en tant que famille d'accueil, ont été délivrés par des participants, à la suite desquels les professionnelles ont tenté d'apporter des réponses appropriées en se servant de leurs expériences et des outils qu'elles ont à leur disposition auprès de la structure qui les emploie. Le CMP le Ferradou est ouvert à toute personne qui vient, spontanément, seul ou accompagné, sur le conseil de sa famille ou d'amis, ou sur indication de son médecin généraliste, d'une assistance sociale... Il est ouvert aussi pour poursuivre des soins psychiatriques commencés au cours d'une hospitalisation. En participant à la psychiatrie du service public, l'équipe soignante composée d'un médecin psychiatre, d'un psychologue, d'un ergothérapeute, d'un assistant du service social, d'un cadre de santé et d'une secrétaire médicale, est en mesure de répondre à toute demande d'orientation et de soin. "Cette petite structure de proximité, comme le soulignait un membre de l'équipe, offre un dispositif de médication thérapeutique qui permet le maintien à domicile en se soignant près de chez soi."

La laverie de Lafaute

La laverie de Lafaute
Alessandra Zambelli - Virginie Megglé

LE VENDREDI 2 NOVEMBRE 2012 A 18H

21, rue du Maroc 75019 - Paris


Un acte de l'Opéra Mobile Urbain en Lavoirs de l'ëtre

"Ô ! Prélavage préfiguration de l'évènement manifestif "Ô ! Le XXI° Cycle"
orchestré par Les Arts et Mouvants

C'est dans ce cadre magnifique que:

Deux femmes psychanalystes Virginie Megglé et Alessandra Zambelli se penchent pour le plaisir de l'être et du l'avoir dans un lave Ô ma tique sur le désir, le sens et la manière de blanchir les photes, nettoyer la culpabilité, lessiver les humeurs, détacher les âmes. Une conférence participative, active, poétique, analytique, ludique. faut'eau et vie des hauts à l'appui ;-)
Ô! LA LAVERIE DE LAFAUTE ! VENEZ-Y SANS FAUTE LE VENDREDI 2 NOVEMBRE A 18H EN TRAVERSANT LE XXI° CYCLE ...!

Réinventer l’amour

2 novembre 2012

Par MARCELA IACUB
On dit qu’il faut mourir dans la dignité. Qu’il faut mettre fin à la vie des mourants, des êtres dégradés par la maladie ou l’extrême vieillesse qui ne peuvent plus disposer de leur existence parce que leur esprit est parti, parce que ce qui demeure d’eux ne sont que leurs restes. On pense que ces créatures ont perdu toute humanité, qu’elles ne sont plus celles qui ont pensé, rêvé, aimé, que leur entourage a connues. Que ces personnes sont déjà mortes : les supprimer n’est que faire correspondre la réalité physique à la réalité biographique.
On se pose rarement la question de savoir si l’amour que l’on ressent pour ces personnes est compatible avec le fait de les laisser mourir dans la dignité. Si l’amour d’une manière plus générale implique nécessairement un tel respect de l’autre ou si au contraire on ne saurait qu’aimer dans l’indignité.

Docteurs, montrez la langue ! L'éditorial du "Monde des livres"

LE MONDE DES LIVRES | 
Chers psychanalystes, il est grand temps de retourner à Freud. Voilà ce qui vient à l'esprit en lisant la correspondance du maître viennois avec sa fille Anna, que nous saluons aujourd'hui. Il s'agirait moins d'un retour aux sources conceptuelles que de retrouvailles avec le style. Car il en va de la psychanalyse comme de toutes les théories révolutionnaires : le coup d'envoi, c'est la rencontre d'une idée et d'une écriture. Et le coup de blues, maintenant, c'est aussi l'oubli de la langue par des thérapeutes qui font pourtant métier de lui prêter l'oreille. Ainsi s'expliquerait la marginalisation de la psychanalyse sur les tables des libraires : pour un livre bien écrit, combien d'autres jargonnent ? Quand on est un ami de la psychanalyse, on lui doit de dire cette vérité. Me revient en mémoire le cas d'une sommité du freudisme français, homme fort estimable au demeurant, qui se plaignait de voir ses tribunes refusées par Le Monde. Comme de bien entendu, il voulait croire à une omerta ourdie par d'occultes réseaux, conspirant jour et nuit à le bâillonner. Or, sa prose était illisible. Ce qu'il a bien fallu lui expliquer.
Oui, chers psychanalystes, cela ne tient qu'à vous, vous pouvez encore renouer avec Freud, retrouver cet homme de style auquel Patrick J. Mahony rendait hommage naguère (Freud, l'écrivain, Les Belles Lettres, 1990), comme le font à leur tour Edmundo Gomez Mango et J.-B. Pontalis dans un essai qui paraît sous le titre Freud avec les écrivains (Gallimard, "Connaissance de l'inconscient", 398 p., 21 €). Le père de la psychanalyse "utilise toutes les ressources de la langue pour incarner sa propre pensée", rappellent les auteurs, qui reviennent sur son amour pour Goethe ou Shakespeare et sur ses échanges avec Stefan Zweig, Thomas Mann ou Romain Rolland, ses contemporains. Exploration de l'inconscient et horizon du roman, vérité du désir et beauté du concept, soin des âmes et jouissance de l'écriture : le vrai retour à Freud, c'est le retour à la littérature.
Allez Anna !
C'est l'heure de se coucher !


Elisabeth Roudinesco: "Freud pense la famille comme une tragédie"

LE MONDE DES LIVRES | 
Marié en 1886 avec Martha Bernays, Sigmund Freud a six enfants, nés entre 1887 et 1895. La correspondance avec ses cinq premiers, Mathilde, Martin, Oliver, Ernst et Sophie, est publiée chez Aubier. Celle avec Anna, sa cadette, chez Fayard. Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse, collaboratrice du "Monde des livres", en assure la préface. Entretien.
C'est un Freud très investi dans les affaires familiales qui se révèle dans ces deux correspondances. Il maintient les liens, aide financièrement ses enfants et leur témoigne de la tendresse. Que représente pour lui la famille ?

Peut-on extraire des données de votre cerveau ?

Pourrait-on vous amener à divulguer votre code bancaire simplement en vous faisant penser à lui ? L'activité électrique de votre cerveau peut-elle trahir vos secrets ? C'est la démonstration qu'ont accomplie des chercheurs lors de la récente conférence sur la sécurité informatique Usenix. Pour cela, ils ont utilisé un simple casque EEG (type Emotiv, disponible dans le commerce pour 500 $), qui mesure l'activité électrique du cerveau, une technologie qui n'avait jamais été étudiée sous l'angle de ses implications en matière de sécurité, rapportent Extreme Tech etCnet.
un cobaye en situation de reconnaître des cartes de crédits
L'étude (.pdf) des chercheurs (présentation en vidéo) menés par Ivan Martinovic du département des sciences informatiques de l'université d'Oxford, a consisté à créer un programme personnalisé conçu dans le but de vous faire penser à des données sensibles telles que l'emplacement de votre maison, le code secret de votre carte de crédit ou votre mois de naissance. Les chercheurs ont testé leur programme sur 28 participants coopératifs (même s'ils ne connaissaient pas le but de l'expérience) et les résultats ont montré que la fuite d'information provenant de l'utilisateur (la mesure de "l'entropie de l'information") apportait une réponse supérieure de 15 % à 40 % à une méthode aléatoire.

TFE : Peur et urgence somatique en psychiatrie

Messagepar Elood le 02 Nov 2012
Bonjour,

Alors voilà venu ce grand moment que de plancher sur le mémoire.. Et j'ai ainsi besoin de vous car je n'arrive pas a poser ma question de départ bien que j'ai bien détaillé ma situation et posé toutes les questions possible. Je veux ainsi me diriger sur la peur et l'urgence somatique en psychiatrie, des conséquences que ça peut avoir. Donc je vous laisse lire ce premier jet. Merci d'avance pour vos conseils

Pourquoi la censure et le filtrage ne marchent pas ? L’exemple des réseaux liés aux troubles de l’alimentation

[...] En s’intéressant aux blogs et forums qui évoquent les troubles de l’alimentation, pourchassés sous prétexte qu’ils en font la promotion, les sociologues Antonio Casilli, Fred Pailler et Paola Tubaro nous proposent de porter un autre regard sur le filtrage et la censure. Ils montrent d’abord que celle-ci n’a pas grand effet sur l’existence même des contenus. En étudiant la composition de ces sites, ils montrent comment leur structuration leur permet de continuer d’exister et de se renouveler. Pire, cette censure (potentielle comme véritable) affecte la forme du réseau, destructure les blogs pivots permettant de faire circuler l’information et favorise le développement de l’entre-soi. Le filtrage et la censure ont donc l’effet contraire à celui désiré : ils favorisent les échanges entre ceux qui souffrent de troubles de l’alimentation, ce qui peut-être plutôt positif, tout en les coupant de sources informationnelles extérieures et donc différentes. Au final, ce sont les professionnels de la santé eux-mêmes, ceux qui font de l’information et de la prévention auprès de ces publics, qui ont plus de difficulté à les toucher, à leur faire entendre d’autres messages que ceux qu’ils échangent entre eux. Une belle démonstration qui illustre combien, sur le net, la censure et le filtrage ne sont jamais la solution. – Hubert Guillaud [...]






Dramatique Fictions / Le Feuilleton
du lundi au vendredi de 20h30 à 20h55
Ecoutez l'émission23 minutes

Marilyn, dernières séances de Michel Schneider 1/10

29.10.2012 - 20:30 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Adaptation : Michel Schneider
Réalisation : Juliette Heymann

Trente mois durant, de janvier 1960 au 4 août 1962, ils formèrent le couple le plus improbable : la déesse du sexe et le psychanalyste freudien. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à se lever, de l'aider à jouer au cinéma, de l'aider à aimer, de l'aider à ne pas mourir. Il s'était donné comme mission de l'entourer d'amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être comme sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte, on l'accusa d'avoir eu sa peau. Telle est l'histoire. Deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer et qui ne purent se quitter. Des mots noirs et des souvenirs blancs. Dans la lumière adoucie d'un cabinet de psychanalyste se redit la dernière séance de Marilyn.

Biographie de l'auteur
Né en 1944, Michel Schneider, écrivain et critique littéraire, a été directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture de 1988 à 1991. Il est l'auteur de La Comédie de la culture et de plusieurs ouvrages sur la musique, notamment Glenn Gould piano solo, Prima donna, Musiques de nuit. Il a reçu le prix Médicis de l'essai en 2003 pourMorts imaginaires et le prix Interallié 2006 pour Marilyn dernières séances.

A écouter ici

Les SDF ou le tragique de répétition

LE MONDE | 
Cet homme est, décidément, un formidable révélateur : à lui tout seul, Louis Gallois pointe du doigt quelques-unes des impuissances et des pusillanimités françaises les plus criantes – et les plus déprimantes.
Ainsi, plus personne ne peut ignorer que l'ancien patron de la SNCF et d'EADS remettra au gouvernement, le 5 novembre, son rapport sur l'érosion de la compétitivité des entreprises nationales. Le remède de cheval qu'il s'apprête à recommander pour soigner ce mal français défraye en effet la chronique depuis une dizaine de jours, plusieurs ministres et jusqu'au chef de l'Etat s'étant chargés de désamorcer, par avance, le choc de ses propositions.
Mais M. Gallois a une autre corde à son arc : président de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociales, il sera l'un des acteurs-clefs de la conférence nationale de lutte contre l'exclusion organisée par le gouvernement les 10 et 11 décembre.
A ce titre, il vient de lancer un autre pavé dans la mare. A la veille de l'hiver et alors qu'un sans-abri est mort, de froid autant que de misère, dans une rue de Paris ce week-end, il dresse un diagnostic sévère, dans un entretien à La Croix : "Les besoins vont bien au-delà" des 15 000 places d'hébergement d'urgence et de logement adapté que le gouvernement prévoit de créer en cinq ans. "Il y a en outre un problème budgétaire" : les crédits annoncés pour 2013 étant équivalents aux crédits consommés en 2011, ces nouvelles places d'hébergement "ne sont donc pas financées".

Soins palliatifs : "Au moment de l'agonie, notre équipe s'efface"

LE MONDE | 

Les soignants du réseau SPES chez Thérèse (à droite) à Vert-le-Grand (Essonne).
Les soignants du réseau SPES chez Thérèse (à droite) à Vert-le-Grand (Essonne). | Agnes Dherbeys pour "Le Monde"

"Je suis désolé pour le retard ! - Ben, vous êtes docteur..." Sourire de Francis Dayre, le médecin généraliste de Lucienne, qu'il accompagne à petits pas de la porte d'entrée à son canapé de velours vert, au milieu d'un salon tapissé dans la même teinte. L'octogénaire s'y love, enveloppée de châles à pompons. Il y a bien du monde, ce matin, dans sa petite maison de lotissement. Elle semble savourer le moment.
En plus de son docteur, de l'infirmière libérale et de son fils, qui vit à demeure, un médecin, une infirmière et une psychologue du réseau de soins palliatifs à domicile du Sud-Essonne (le réseau SPES) sont venus s'enquérir de sa santé. La vieille dame, elle, a bien envie de profiter de l'auditoire pour revivre à haute voix les sorties de jadis, ce petit déjeuner au Ritz dont elle avait "ramené des sucres pour faire collection".
Lucienne a éloigné un cancer du sein il y a quatorze ans. Il est revenu. La chimiothérapie n'est plus de mise. Son torse est dévoré de plaies ouvertes qui la brûlent, stigmates de l'ancienne radiothérapie. Après la dernière visite, le réseau SPES a organisé à Paris une consultation chez une infirmière spécialisée de l'Institut Curie.
Lucienne consent à revenir au présent pour rassurer, elle va déjà mieux. Quoique... "Ce n'est rien", murmure-t-elle. "Ce n'est pas rien, saisit au vol Carine Quinto, le médecin du réseau. C'est là. Est-ce que c'est supportable ?" "Oui." "Vous dormez la nuit ?", enchaîne le généraliste. "Pas bien", admet-elle.

Parce que mon corps m'appartient

Le Monde.fr | 
Le droit de mourir dans la dignité, l'aide active à mourir, l'euthanasie, le suicide assisté, selon nos affinités sémantiques, ne saurait être une question médicale. Certes, ce droit implique les médecins, qui sont les artisans – au sens noble – de notre choix de fin de vie. Certes, c'est sur la base de leur diagnostic, avec leurs connaissances et leur expertise, que la fin de vie se dessine.
Nous rappelons au passage que la mort est un événement considérable, c'est notre lot commun, notre terme à tous. Gageons que tous les lecteurs de cette tribune seront morts dans une centaine d'années. Alors, autant s'y préparer sereinement.
Ce droit de mourir dans la dignité, dans sa propre dignité, porté depuis 32 ans par l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité et qui a fait l'objet de la proposition de campagne n°21 de François Hollande, remporte l'adhésion des Français qui se déclarent très majoritairement favorables à l'euthanasie (entre 86 % et 94 % selon les sondages, de manière constante depuis plus de 20 ans).