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vendredi 29 juin 2012

Hôpital Sud Francilien : l’orthopédie sous haute tension, grève de la faim envisagée

lequotidiendumedecin.fr 29/06/2012
Crédit : S. TOUBON
Le mécontentement enfle au centre hospitalier Sudfrancilien (CHSF), étranglé par un déficit galopant. L’établissement, construit sur la base d’un partenariatpublic privé (PPP) fortement contesté, est le fruit de la fusion de deux hôpitaux. La greffe n’a pas pris en orthopédie : plusieurs chirurgiens ont quitté le service public pour s’installer dans les cliniques avoisinantes. Ceux qui restent, en sous-effectif, peinent à faire tourner la boutique. Le malaise est tel que l’équipe chirurgicale menace de se lancer dans une grève de la faim collective.
L’objectif, expose le Dr Henri Lelièvre, chef du service, est d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation, qu’il qualifie de catastrophique. La grève de la faim devait être lancée ce vendredi matin. Un mail de la direction a calmé le jeu de façon temporaire : le mouvement est reporté de quelques jours, dans l’attente d’une rencontre programmée mardi 3 juillet avec le nouveau directeur du CHSFJean-Michel Toulouse prendra ses fonctions le 2 juillet.

Grève des soins depuis le 26 juin

Le personnel du service d’orthopédie est déjà engagé dans une grève des soins depuis mardi 26 juin. La suppression programmée de trois postes infirmiers après l’été, alors même que 16 lits supplémentaires doivent être ouverts, suscite une incompréhension totale. « L’effectif actuel de ce service de 28 lits est insuffisant, et ne permet pas une prise en charge satisfaisante des patients », expose l’intersyndicale SUD santé - FO - CGT, qui réclame le remplacement de tous les postes d’aides soignants vacants pour cause de congé ou de mutation.
Le nouveau directeur, Jean-Michel Toulouse, s’est présenté à la Commission médicale d’établissement du CHSF ces jours-ci. Une première prise de contact que la communauté médicale juge encourageante. Jean-Michel Toulouse aurait critiqué le bail qui relie l’hôpital au groupe Eiffage, à ses yeux responsable du déficit qui pénalise l’établissement.

Appel à Marisol Touraine

Le collectif de défense du CHSF souhaite que le Parlement se saisisse de la question. La députée PC des Hauts-de-Seine Jacqueline Fraysse, auteur d’une demande de commission d’enquête qui n’a pas abouti, est d’accord pour remonter au créneau. De son côté, Bruno Piriou, conseiller général (PC) de Corbeil-Essonnes-Villabé, invite la ministre de la Santé, Marisol Touraine, à visiter l’hôpital. « Pour redonner à l’hôpital public les moyens d’offrir des soins de qualité pour tous, la gauche au pouvoir doit revenir immédiatement sur ces mesures : la loi HPST et lePPP, écrit l’élu local à la ministre. La seule solution pour mettre fin à cette situation est que le gouvernement prenne en main ce dossier emblématique dans les prochaines semaines ».
› DELPHINE CHARDON

Les médecins doivent argumenter pour faire admettre leur prescription


lequotidiendumedecin.fr 29/06/2012

Un an et demi après l’affaire du Mediator, qui a notamment conduit à revoir le rapport bénéfice/risque de nombreux médicaments, la relation entre le médecin, le patient et le médicament n’est plus tout à fait la même. La confiance de certains patients s’est émoussée. En outre, le recours de plus en plus fréquent aux sites Internet d’information santé a fait évoluer leurs attentes. « 73 % des médecins estiment que les patients sont mieux informés qu’il y a cinq ans, explique ainsi le Dr Catherine Desmoulins, directrice de la rédaction du site Internet Medscape France qui a, en partenariat avec les Entretiens de Bichat 2012, réalisé une enquête auprès de 357 médecins internautes entre le 9 et le 16 mai 2012. Les conséquences ne sont néanmoins pas forcément positives : 77 % d’entre eux estiment en effet que cette information gène leur exercice, au lieu d’améliorer leur relation avec le patient. »

Changement de regards

Autre résultat révélé par le sondage : 84 % des médecins interrogés constatent que les patients ont modifié leur attitude à l’égard de la prescription de médicaments, un changement jugé comme important pour 25 % d’entre eux. Dans ce contexte, plus de la moitié des médecins (54 %) déclarent être parfois amenés à argumenter pour faire admettre une ordonnance, voire souvent pour 23 % d’entre eux. « Tout comme les produits princeps, les génériques n’échappent pas à ce climat de méfiance, ajoute le Dr Desmoulins. L’acceptation par les patients est classée plutôt moyenne pour 63 % des médecins interrogés, et ils sont seulement 24 % à juger excellent ce niveau d’acceptation. » Le changement de perception de l’ordonnance par les patients est donc bien réel. Cependant, il ne s’accompagne pas d’une baisse de l’observance : en effet, 66,5 % des médecins estiment qu’elle demeure inchangée. Quant aux médecins, ils sont également nombreux à avoir changé leur regard sur le rapport bénéfice/risque des médicaments, pour la plupart d’entre eux (76 %) au fur et à mesure de leur exercice médical. Si l’affaire du Médiator a eu des conséquences sur l’appréciation des médecins, c’est donc davantage sur le rôle des Autorités de santé : 64 % des médecins ont dit ne plus avoir la même opinion sur les autorités de régulation un an et demi après cet épisode. Les résultats concernant la prescription générique sont également intéressants : « 30 % des médecins lui sont "toujours" favorables,complète le Dr Desmoulins. Mais une majorité prend une position moins tranchée puisque 62 % se déclarent "parfois" favorables à cette prescription. » Enfin, de façon générale, deux tiers des médecins déclarent prescrire moins de médicaments qu’auparavant : un peu moins pour 48,5 % d’entre eux et beaucoup moins pour 15 %. Les modifications récentes de la pharmacovigilance – déremboursements, restrictions d’indications et retraits de médicaments – n’ont par ailleurs pas trop affecté les médecins au quotidien : 76 % d’entre eux ont indiqué que ces changements gênent peu leurs pratiques. À noter enfin le succès des médecines complémentaires : 83 % des médecins déclarent que leurs patients peuvent y avoir recours et il arrive à 45 % d’entre eux de les leur conseiller. Près de la moitié des médecins interrogés considèrent en outre que cette tendance s’est accrue ces dernières années : 78 % des patients abordent ce sujet spontanément avec leur médecin.
› ANNE-LUCIE ACAR
www.medscape.fr

L’exercice, élément clef de la prévention de l’Alzheimer

lequotidiendumedecin.fr 29/06/2012
Aya Kinoshita et coll. (Japon) présentent une étude sur un modèle murin de maladie d’Alzheimer, qui permet d’insister sur les bénéfices à attendre de l’exercice physique dans le combat contre cette maladie. Sachant qu’un régime riche en graisses a été mis au rang des facteurs de risque, et que l’exercice physique joue un rôle positif dans la prévention, l’équipe a comparé les effets de deux types d’interventions : un contrôle du régime et un exercice régulier. Les résultats montrent que l’exercice apporte un bénéfice supérieur à celui de la correction diététique. D’une part, pour réduire la formation de la protéine bêta-amyloïde et, d’autre part, pour restaurer la perte de mémoire associée à un régime à haute teneur en graisses. L’équipe trouve de plus que l’effet de l’association d’un régime et de l’exercice n’est pas significativement différent de celui de l’exercice seul. Ils attribuent l’effet positif à « une dégradation accrue des dépôts de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau ».
› Dr BÉ. V.
Journal of Biological Chemistry, 27 juin 2012.

NOUVELLES APPROCHES THÉRAPEUTIQUES DES TROUBLES DE L'ALCOOLISATION



L'alcoolo-dépendance n'est plus ce qu'elle était. De ce changement de définition découle la mise en place de nouvelles stratégies de prise en charge, dans lesquelles l'abstinence à vie ne constitue plus le seul objectif thérapeutique.


Selon le Baromètre santé 2010 (1), 44,4 millions de personnes ont expérimenté l'usage de l'alcool en France en 2010, faisant de celui-ci le produit psycho-actif le plus consommé. Malgré tout, la consommation quotidienne de boissons alcoolisées chez les 18-75 ans accuse une baisse régulière depuis plusieurs décennies : 24 % en 1992, 22 % en 2000,16 % en 2005, et 12 % en 2010. Ces usagers quotidiens sont plutôt des hommes, de 45 ans et plus, consommateurs de vin.


En dépit de cette amélioration globale, l'autre tendance est l'augmentation de la consommation ponctuelle de quantités importantes d'alcool (au moins 6 verres) au cours d'une même occasion, à différencier du binge drinking (pratique consistant à boire plusieurs verres d’alcool hautement titrés dans un court laps de temps dans une perspective de "défonce"), mais dont l'ivresse est la conséquence potentielle : ces consommateurs-là sont plutôt des hommes de moins de 35 ans, mais l'ivresse féminine augmente dans des proportions inquiétantes.


Par ailleurs, les épisodes d'ivresse, binge drinking inclus, augmentent dans toutes les classes d'âge et pour les deux sexes, mais la hausse est plus sensible chez les jeunes de 18 à 34 ans, notamment chez les jeunes femmes de 18 à 25 ans (1). Chez les jeunes de 17 ans, les données de l'étude ESCAPAD (2) montrent l'augmentation importante des alcoolisations ponctuelles (53,2 % des jeunes en 2011 vs 45,8 % en 2005).


ALCOOLODÉPENDANCE : CHANGEMENT DE DÉFINITION


-› La prochaine version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), à paraître en mai 2013 (DSM-V), posera de nouveaux repères pour qualifier l'alcoolo-dépendance. D'où découlera la mise en place de stratégies plus souples de prise en charge des troubles liés à l'alcool, stratégies déjà utilisées en pratique par de nombreux médecins.


Le DSM-IV TR, en vigueur actuellement, classe globalement les troubles liés à la prise régulière d'alcool en deux catégories : abus (correspondant globalement à "l'usage nocif" de la classification CIM 10 de l'OMS), et dépendance, qui met en avant la notion de perte de contrôle de la consommation. Avec cette définition, un sujet est alcoolo-dépendant ou ne l'est pas. "Avec le DSM V, explique le Pr Reynaud, cette approche catégorielle sera remplacée par une approche dimensionnelle, qui définira plusieurs niveaux de dépendance (sur une échelle de 0 à 11) et abolira la frontière très nette entre abus et dépendance. En effet, un patient abuseur (selon le DSM IV), même s'il gère sa consommation et n'en a pas complètement perdu le contrôle, continue à boire de l'alcool alors même qu'il présente des dommages somatiques, sociaux ou psychologiques et qu'il le sait. Ce qui témoigne d'un certain degré de dépendance, même s'il parvient à rester abstinent certains jours de la semaine et a une consommation intermittente. Le DSM V réunira les critères de l'abus et de la dépendance, et intègrera par ailleurs des items définissant le craving, qui correspond au besoin compulsif de consommer".


-› Pour l'heure, les différents types d'usage d'alcool figurant dans les recommandations 2001 de la Société française d'alcoologie (SFA), peuvent être utilisés (Voir encadré 1). "Il faut simplement nuancer la notion de dépendance et considérer qu'il existe des formes de dépendance plus ou moins graves". Les seuils de consommation définis par l'OMS restent inchangés.


REDUCTION DE CONSOMMATION OU ABSTINENCE ?


-› Les recommandations qui ont cours actuellement en France (Anaes 1999, réf 4 ; SFA 2001, réf 3 ; Anaes 2001, réf 5) préconisent l'abstinence durable et définitive comme objectif thérapeutique en cas d'alcoolo-dépendance. Il y est stipulé qu'il ne s'agit pas d'un but en soi, l'objectif principal étant le retour à une vie satisfaisante, mais l'abstinence constitue cependant le seul critère objectif de l’interruption de la dépendance.


Pour les sujets ayant un usage nocif de l'alcool, le but est de favoriser le retour de la consommation dans les limites de l'"usage" voire vers le non-usage temporaire ou définitif (3).


En cas d'usage à risque, il s'agit de favoriser le retour de la consommation dans les limites de l'"usage" (3).


-› En 2010, les recommandations européennes sur l'alcoolo-dépendance (6) maintiennent l'abstinence totale comme but à atteindre, mais admettent un objectif intermédiaire de réduction des risques. Celui-ci repose sur une baisse significative de la consommation sans passer nécessairement par un sevrage préalable, mais avec comme objectif de parvenir à l'abstinence dès que possible.


-› Aujourd'hui, on dispose d'études (Cohorte NESARC, Dawson, Alcohol Clin Exp Res 2007 ; Gual, Alcohol 2009) montrant le bénéfice, pour certains patients alcoolo-dépendants, d'une prise en charge basée sur le retour à une consommation contrôlée, et non sur l'abstinence à vie (7). Cette question divise encore les alcoologues, car les avantages de l'abstinence sont bien connus : amélioration des symptômes et des désordres liés à l'alcool, réduction du risque de perte de contrôle de la consommation et de rechute, suppression de l'exposition du cerveau au produit "alcool", meilleure récupération neuronale. Mais pour le Pr Reynaud, "l'abstinence définitive ne constitue plus le gold standard, et une personne alcoolo-dépendante n'est pas nécessairement condamnée à l'échec si elle refuse la solution de l'abstinence. Celle-ci reste indispensable pour les patients les plus gravement dépendants ou pour ceux présentant des dommages majeurs, tels qu'une atteinte hépatique sévère ou une encéphalopathie. La nouvelle version du DSM V permettra de différencier ces patients de ceux atteints moins sévèrement, et de réfléchir à des stratégies de prise en charge plus souples. Ainsi, on peut proposer aux sujets dont la dépendance est faible ou modérée, c’est-à-dire à ceux ayant un usage à risque ou un usage nocif, et/ou à ceux ayant des épisodes d'ivresses répétées, de revenir à une consommation contrôlée. En pratique, il est utile d'établir avec le patient un contrat précisant les objectifs de consommation, comportant un cahier journalier de suivi des consommations".


Cette alternative thérapeutique facilite l'accès aux soins et correspond de fait à la demande d'environ 50 % des patients (8), dont certains utiliseront d'ailleurs cette période pour parvenir secondairement à l'abstinence. La vision pessimiste qui régulait la prise en charge du mésusage de l'alcool il y a encore 10 ans (10 à 20 % seulement d'évolution favorable sans traitement, 30 à 40 % avec traitement) n'est plus d'actualité.


-› Certains profils de patients pourraient bénéficier plus que d'autres de la consommation contrôlée. Outre un faible niveau de dépendance, l'absence de comorbidité psychiatrique et d'antécédents familiaux d'abus d'alcool, ainsi que le fait d'appartenir à un milieu social aisé pourraient constituer des éléments de bonne réponse à la stratégie de consommation contrôlée (7). Sans oublier l'influence des facteurs génétiques.


-› La dépendance peut-elle disparaître avec l'abstinence prolongée ? "À ce propos, les données sont encore réduites. Certains sujets anciennement alcoolo-dépendants peuvent se remettre à consommer de façon contrôlée, d'autres non. Le "marquage" en revanche persiste probablement dans les formes les plus graves de dépendance. Mais pour l'heure, nous ne disposons d'aucun marqueur permettant de savoir si un patient a repris le contrôle de sa consommation ou pas".


-› Le sevrage (non développé ici) est recommandé en France en cas d'alcoolodépendance (mais pas en cas d'usage nocif) (3 ; 4). La plupart du temps, il peut être réalisé en ambulatoire, sous couvert d'un traitement par benzodiazépines et d'un accompagnement psychologique. "Si l'on opte pour la réduction de consommation, la période de sevrage n'est pas indispensable. Mais si elle est acceptée, elle a l'avantage de permettre au patient d'expérimenter le "fonctionnement" sans alcool".


LES MÉDICAMENTS ADDICTOLYTIQUES


Le traitement médicamenteux intervient toujours en complément de la prise en charge psycho-sociale (5).


Déjà disponibles


Deux médicaments, l'acamprosate et la naltrexone, ont l'AMM en France dans le maintien de l'abstinence chez les patients alcoolo-dépendants, et un, le disulfirame, est indiqué dans la prévention des rechutes au cours de l'alcoolodépendance.


-› L'acamprosate est un analogue du GABA (acide gamma-aminobutyrique) qui restaure la transmission Gaba-ergique (inhibitrice), diminue la transmission glutamatergique (excitatrice) et in fine, module la libération de dopamine. La naltrexone est un antagoniste des opiacés, qui réduit la libération de dopamine et diminue le plaisir associé à la consommation d'alcool. "Les stratégies de réduction de consommation n'étant pas encore officialisées en France, l'AMM de ces deux médicaments reste pour l'heure ciblée sur l'abstinence. Pour la même raison, ils ne concernent que les sujets alcoolo-dépendants, excluant de fait les sujets abuseurs. Or des données montrent aujourd'hui l'efficacité de l'acamprosate et de la naltrexone dans le cadre d'une réduction de consommation, ainsi que chez les patients ayant un usage nocif d'alcool".


Dans les études, les sujets possédant un variant génétique codant pour les récepteurs opioïdes répondent mieux à la naltrexone. "Mais ce point n'a pour l'instant aucune traduction clinique. On peut dire cependant que la naltrexone agit plutôt en limitant les accès de consommation aiguë chez les sujets à la recherche de sensations, tandis que l'acamprosate convient plutôt aux patients ayant un état anxio-dépressif surajouté. Si besoin, les deux molécules peuvent être associées".


L'acamprosate est prescrit au maximum pour un an, la naltrexone pour 3 mois. La prise concomitante d'alcool ne modifie pas les propriétés pharmacocinétiques de l'acamprosate, mais est déconseillée avec la naltrexone. Par ailleurs, celle-ci ne doit pas être prescrite aux sujets en état de dépendance aux opiacés, ni en cas d'insuffisance hépatocellulaire sévère.


-› Le disulfirame, médicament à effet antabuse, est aujourd'hui beaucoup moins prescrit. "Il rend pourtant de grands services lorsqu'il est utilisé non pas de manière punitive, mais comme une aide à la motivation. Non dénué d'effets secondaires, il est au mieux prescrit en prise accompagnée par la famille ou un soignant, dans le cadre d'un projet thérapeutique accepté par le patient. Pris le matin, il permet d'éviter les rechutes du soir, et il peut être administré en association avec l'acamprosate ou la naltrexone".


En cours d'évaluation


-› Le baclofène, déjà utilisé dans les contractures d'origine neurologique, est un agoniste du récepteur GABA B et agit sur le contrôle de la libération de certains neurotransmetteurs, dont la dopamine. Il a fait l'objet de nombreux essais non contrôlés, dont certains à dose importante, et de quelques essais contrôlés. "Le baclofène s'est montré efficace sur le craving et sur la reprise d'un certain niveau de contrôle de la consommation chez environ la moitié des patients. On peut l'utiliser, hors AMM et après essai des traitements de 1re intention (acamprosate, naltrexone), en débutant par une faible dose (20 mg), en augmentant très progressivement la posologie (+ 10 mg tous les 2 ou 3 jours), et en surveillant la survenue des effets secondaires : fatigue, somnolence, vertiges, insomnie, nausées…. Ceux-ci se manifestent lorsque la posologie atteint 80-90 mg/j/. Deux études concomitantes sont actuellement conduites en France avec le baclofène. L'une, menée en ville, vise à évaluer l'efficacité du baclofène sur la réduction de consommation ; l'autre, conduite en milieu addictologique, a l'abstinence pour critère de jugement principal. Les résultats sont attendus pour 2014".


-› Le GHB (oxybate de sodium ou gamma-hydroxybutyrate de sodium), est également un agoniste du GABA B. Connu pour ses effets en cas de mésusage ("drogue du violeur"), il est commercialisé à l'étranger dans la narcolepsie-cataplexie, et a de plus l'indication du traitement de la dépendance alcoolique en Italie et en Autriche (9). "Encore utilisé sous sa forme actuelle liquide, propre à favoriser le mésusage, le GHB sera étudié prochainement sous une forme galénique solide".


-› Autre gaba-ergique, le topiramate, connu comme anti-épileptique, est supérieur au placebo mais avec des différences cliniquement limitées (9).


-› Le nalméfène, pour lequel une demande d'AMM européenne a déjà été déposée, est un antagoniste des opiacés, comme la naltrexone. Il a été étudié soit à dose fixe, soit à la demande. "On dispose à présent de données solides et les résultats présentés paraissent clairement positifs dans la diminution de consommation".


-› Parmi les molécules agissant sur le système sérotoninergique, l'ondansétron, déjà utilisé comme anti-émétique, est à l'étude, notamment chez des consommateurs précoces dont le profil génétique vis-à-vis du transport de la sérotonine pourrait être à l'origine des conduites d'alcoolisation (9).


L'ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE
-› L'approche psychothérapique fait intimement partie de la prise en charge des troubles de l'alcoolisation. Les méthodes les mieux validées actuellement sont les interventions brèves, l'entretien motivationnel et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) (10). "Les deux premières sont des outils facilement utilisables par le médecin généraliste, moyennant une formation courte et très accessible". Les thérapies familiales, les thérapies de groupe et les mouvements d'entraide sont d'autres alternatives.


-› Les interventions brèves concernent les patients les moins sévèrement atteints, correspondant à l'usage à risque et à l'usage nocif, mais peuvent dans toutes les situations constituer une première étape. Elles représentent aussi une solution de choix en cas de binge drinking (3 ; 10). En pratique, la plainte est analysée, puis le thérapeute passe un contrat moral avec le patient, basé sur un objectif concret à atteindre, souvent relatif à une situation impliquant la famille ou le groupe social, en un nombre de séances généralement inférieur à 10. Il arrive parfois qu'une séance unique soit proposée aux urgences à de jeunes patients adeptes du binge drinking, même s'il est toujours préférable de réaliser plusieurs séances.


-› L'entretien motivationnel a pour but de renforcer la motivation du patient. Le thérapeute identifie le degré de motivation au changement de son patient (en utilisant notamment les stades de motivation de Prochaska), puis l'aide à progresser vers le changement, toujours en faisant preuve d'empathie et en valorisant ses efforts et ses acquis.


-› Les TCC sont basées sur une double approche. L'aspect cognitif vise à identifier les fausses croyances du patient vis-à-vis de l'alcool. Au plan comportemental, il s'agit de travailler sur les situations ou émotions qui déclenchent l'alcoolisation, afin d'apprendre à leur résister.
Dr Pascale Naudin-Rousselle (rédactrice, fmc@legeneraliste.fr) sous la responsabilité scientifique du Pr Michel Reynaud (Service de Psychiatrie et Addictologie, Hôpital Paul Brousse, 12 avenue Paul-Vaillant-Couturier 94800 Villejuif. Mail: michel.reynaud@pbr.aphp.fr)




Emission Culturesmonde
du lundi au vendredi de 11h à 11h50
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LE MONDE EN PISTE - 4/4 - Danser pour s'intégrer

28.06.2012 - 11:00 Ajouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile
Nous allons nous demander ce matin dans quelle mesure la danse peut être un facteur d’intégration et d’ascension sociale.
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Marcel Rufo : «Le mal du siècle ? La crainte du futur»



Par figaro icon Agnès Leclair - le 27/06/2012
INTERVIEW - Le pédopsychiatre lance à Marseille un nouvel hôpital pour adolescents en souffrance. Avec une vidéo BFMTV.
Dans le sillage de la Maison de Solenn, l'Espace méditerranéen de l'adolescence (EMA), conçu comme le premier hôpital exclusivement dédié aux 11-25 ans, est inauguré ce jeudi. Piloté par l'Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM), ce lieu unique est bâti sur l'idée de «réhabilitation» des jeunes malades. Les arts, l'enseignement ou le sport font partie du projet thérapeutique. Installé à Marseille, dans l'ancien hôpital Salvator réaménagé depuis deux ans, il sera officiellement ouvert en présence de Bernadette Chirac, présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, un des financeurs du projet et de son directeur, le pédopsychiatre Marcel Rufo.
LE FIGARO. - Pourquoi regrouper les adolescents pour les soigner ?
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Rennes. Le personnel infirmier de Pontchaillou en grève

Le personnel infirmier spécialisé de bloc opératoire du CHU de Rennes organise un pique-nique avec bivouac devant la direction générale du CHU à Pontchaillou, ce jeudi, à partir de 18 h, après l’assemblée générale hebdomadaire.
Les infirmiers de bloc opératoire du CHU de Rennes refusent le projet de la direction qui est de passer en journée de travail d’amplitude de dix heures trente au lieu de huit heures actuellement. Ils sont en grève.
Avec les infirmiers anesthésistes
Selon Sud, les infirmiers anesthésistes ont rejoint ce mouvement de grève, pour les mêmes raisons que les personnels infirmiers de bloc opératoire. « Les conditions d’exercice et la nature du travail dans les blocs opératoires restent éprouvantes tant physiquement que psychologiquement. Si l’on augmente la durée du travail quotidien, le risque d’erreur va s’accroître, surtout en fin de poste, en raison d’une diminution évidente de la vigilance », note le syndicat Sud.

Santé et austérité : l’Espagne dérembourse des centaines de médicaments


lequotidiendumedecin.fr 28/06/2012
Le gouvernement espagnol va supprimer le remboursement de plus de 450 médicaments dans le cadre des mesures frappant la santé, l’une des cibles de la politique de rigueur qui vise à économiser sept milliards d’euros par an dans ce secteur. Cette mesure devrait permettre d’économiser 440 millions d’euros, selon le texte que la ministre de la Santé, Ana Mato, s’apprête à présenter aux régions, chargées en Espagne de gérer le budget de la Santé.
« Au total, 456 médicaments susceptibles d’être exclus du financement public ont été identifiés », affirme le texte. Plusieurs professionnels de santé ou groupements de consommateurs ont mis en garde contre les éventuels effets pervers d’une telle mesure, soulignant que les médicaments rayés de la liste risquaient d’être remplacés par d’autres plus coûteux.

Les professionnels de santé en grève à Madrid

Le non-remboursement de ces médicaments s’ajoute à une série de mesures, comme la modulation du ticket modérateur en fonction des revenus, qui entrera en vigueur le 1er juillet, ainsi que la fermeture ou la privatisation de centres de santé dans plusieurs régions, dont la Catalogne.
De plus, à partir du 1er septembre, les immigrés en situation irrégulière n’auront plus droit qu’aux consultations de pédiatrie, de suivi des grossesses et d’urgence, afin d’économiser 500 millions d’euros. Médecins et usagers se sont mobilisés depuis plusieurs mois contre cette politique de rigueur. Les derniers en date sont les professionnels de santé de Madrid, qui font grève depuis mardi et jusqu’à ce jeudi, pour protester contre la réduction de 3,3 % des salaires que vient de décider le gouvernement régional.


L’Ile-de-France veut promouvoir l’éducation thérapeutique des patients

lequotidiendumedecin.fr 28/06/2012
  
L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, qui a déjà autorisé 641 programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP) dans la région, souhaite largement promouvoir cette action pour aider les patients « à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique ». Sur 12 millions de Franciliens, 2,5 millions souffrent d’une maladie chronique, précise Claude Evin, le directeur général de l’ARS.


Ces programmes d’ETP (dont 193 pour le diabète, 60 pour les maladies respiratoires et 38 pour le VIH et les hépatites) fonctionnent en établissement hospitalier pour 85 % d’entre eux. Près de 23 millions y ont déjà été investis. « L’offre de ces programmes n’est toutefois pas répartie de manière égalitaire sur l’ensemble du territoire d’Ile-de-France et ne permet donc pas au plus grand nombre d’y avoir accès. Par ailleurs, l’éducation thérapeutique du patient souffre d’un manque de visibilité pour les patients et les professionnels de santé chargés de les y orienter », indique Claude Evin. Environ 2/3 des programmes sont dispensés à Paris et dans les communes de la petite couronne. L’ARS entend donc poursuivre le développement de l’offre de l’ETP par une harmonisation territoriale et une meilleure coordination ville-hôpital.


Mais l’enjeu principal reste l’information des patients, essentiellement via les médecins généralistes en tant que coordonnateurs du parcours de soins des patients chroniques. Dans ce but, l’ARS va lancer dans les prochains jours une page d’information spécifique en partenariat avec l’université Paris XIII sur le site : www.educationtherapeutique-idf.org.
› S. H

Aloïse Corbaz, folles variations sur le corps, la danse et son amour pour Guillaume II

LE MONDE | 

Couverture du catalogue de l'exposition "Aloïse. Le ricochet solaire" au Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne, jusqu'au 28 août 2012.
Couverture du catalogue de l'exposition "Aloïse. Le ricochet solaire" au Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne, jusqu'au 28 août 2012. | DR
La simultanéité des expositions Soutter à Paris et Aloïse à Lausanne est fortuite. Elle offre néanmoins l'occasion de vérifier combien les processus de création sont différents. Leur seul point commun : une oeuvre prolifique.
Aloïse Corbaz (1886-1964) naît à Lausanne dans une famille modeste, peu cultivée, marquée par l'alcoolisme. Elle veut devenir cantatrice mais est gouvernante d'enfants. Elle rêve d'amour et prend pour amant son voisin, un prêtre défroqué. Sa soeur aînée, soucieuse de morale, l'envoie à Berlin, encore comme gouvernante, et Aloïse se prend de passion pour l'empereur Guillaume II, qu'elle a entrevu une fois. De retour en Suisse en 1913, elle présente peu après des symptômes délirants et un comportement incohérent. Internée en 1918, elle est placée en 1920 à l'asile psychiatrique de la Rosière. Après un temps de mutisme et d'enfermement en elle-même, elle commence à écrire et à dessiner - et continue jusqu'à sa mort. Elle emploie des crayons de couleur sur des feuilles, d'abord récupérées, puis fournies par le personnel de l'asile. Dans les premiers temps, en effet, elle se cache pour dessiner, puis renonce au secret. Dans les dernières années de sa vie, quand sa notoriété se répand grâce à l'intérêt que lui manifestent Jean Dubuffet et André Breton et au travail du docteur Jacqueline Porret-Forel, elle reçoit des pastels.
La conjonction d'une longue rétrospective au Musée cantonal des beaux-arts et d'un accrochage aussi dense à la Collection de l'art brut permet de mesurer l'ampleur de l'oeuvre et de vérifier combien elle repose sur un style fixé dès le début et un nombre très restreint de figures et de situations.
Les figures sont au nombre de trois. Il y a principalement la femme aux courbes serpentines, à la poitrine généreuse et souvent dénudée, aux grands yeux ovales. Elle révèle sa beauté majestueuse dans des robes de soirée ou de couronnement, ornées de fleurs à profusion. Souvent son corps lui-même devient fleurs en boules. Quand elle est nue, son sexe est un fruit ouvert, grenade ou abricot. Elle s'appelle Marie Stuart, Marie-Louise, la reine Elisabeth ou Cléopâtre : Aloïse trace leurs noms de son écriture ronde.
Près de l'héroïne superbe, il y a l'homme, seigneurial, culotte blanche, bottes, uniforme, brandebourgs. Il est Napoléon, pape, de Gaulle ou empereur. La troisième figure, dont la présence est moins régulière, est un enfant, plutôt un homoncule de sexe féminin.
Les situations, ce sont approches, étreintes, caresses, pas de danse, enlèvements. Ce qu'il pourrait rester de sous-entendus est dissipé quand Aloïse figure explicitement le sexe masculin ou féminin. Ces scènes sont tantôt traitées sur des feuilles isolées, tantôt cousues ou collées en rouleaux qui peuvent être longs d'une dizaine de mètres. Des collages enrichissent le dessin, images de Noël, cartes postales, photos prises dans les journaux.
L'abondance de l'exposition - entre trois cents et quatre cents oeuvres réunies - accentue ce qu'il y a de manie dans le processus. Aloïse répète, avec peu de variations, une scène fantasmatique, sans doute celle de ses amours avec l'empereur Guillaume II - auquel elle adresse en 1917 une lettre passionnée. Le dessin et les rehauts des couleurs font l'éloge du corps féminin et du plaisir érotique - interdit dans sa vie et retrouvé par ce moyen. Jusqu'à la fin, elle n'a pas d'autre sujet ni d'autre tonalité. Autant le dessin de Soutter est multiple, varié, changeant, autant il est systématique chez Aloïse. Le sentiment d'être englouti dans une obsession fait de la visite une expérience étrange, qui finit par être douloureuse.
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Le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne a présenté en 1963 la seule exposition d'Aloïse Corbaz (1886-1964), organisée de son vivant. Ayant réuni depuis une collection de plus de 190 œuvres de l'artiste, cette exposition – qui a lieu jusqu'au 26 août – propose une vaste rétrospective à l'occasion de la publication du catalogue raisonné sur Internet.
Papesse des étudiants
, 2e période : 1924-1941, crayons de couleur et papier collé sur carton.
Lire l'article de Philippe Dagen paru dans Le Monde daté du 28 juin :
Crédits : © Collection Steck / Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Pénélope Henriod / © Collection Steck / Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne, Pénélope Henriod
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"Aloïse, le ricochet solaire", Musée cantonal des beaux-arts, 6, place de la Riponne, Lausanne. Tél. : 00-41-21-316-34-45. Du mardi au jeudi de 11 heures à 18 heures, du vendredi au dimanche de 11 heures à 17 heures. Entrée : CHF 10. Jusqu'au 28 août.
Collection de l'art brut, 11, avenue des Bergières, Lausanne. Tél. : 00-41-21-315-25-70. Tous les jours de 11 heures à 18 heures en juillet et août, du mardi au dimanche de 11 heures à 18 heures le reste du temps. Entrée ; CHF 10. Jusqu'au 28 octobre.
Sur le Web : www.musees.vd.ch et www.artbrut.ch.

louis soutter, le tremblement de la modernité



21 juin - 23 septembre 2012

L’exposition Louis Soutter, le tremblement de la modernité propose une vision d’ensemble à la fois originale et fidèle de l’œuvre du suisse Louis Soutter (1871-1942), artiste injustement méconnu du grand public et négligé pendant des décennies par les historiens de l’art.
L’isolement dans lequel Soutter a vécu pendant les vingt dernières années de sa vie, placé contre son gré dans un hospice de vieillards, a poussé les commentateurs à le classer du côté de l’Art Brut. Mais des aspects essentiels de sa biographie ont été oubliés : ses études d’art et de musique menées entre Genève, Bruxelles et Paris, sa grande culture, et sa connaissance des courants artistiques de la fin du 19e et du 20e siècles. 
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De quoi on mourait jadis, de quoi on meurt aujourd’hui


C'est une petite institution dans le monde de la recherche médicale. Influente revue américaine lancée en 1812, le New England Journal of Medicine (NEJMfête son 200e  anniversairedepuis le début de l'année. A l'occasion de cette célébration a été publié le 21 juin un article décrivant, à partir des archives de la revue (qui, de trimestrielle à l'origine, est devenue hebdomadaire),l'évolution des maladies et des causes de mortalité en l'espace de deux siècles. Même si la Camarde est toujours au bout du chemin, on ne meurt plus aujourd'hui pour les mêmes raisons qu'autrefois – il arrive aussi que les maux incertains ou peu compris de jadis aient aujourd'hui trouvé des explications et appellations plus précises...

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Tabac : bientôt un vaccin pour arrêter de fumer?

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