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vendredi 29 juin 2012

Les médecins doivent argumenter pour faire admettre leur prescription


lequotidiendumedecin.fr 29/06/2012

Un an et demi après l’affaire du Mediator, qui a notamment conduit à revoir le rapport bénéfice/risque de nombreux médicaments, la relation entre le médecin, le patient et le médicament n’est plus tout à fait la même. La confiance de certains patients s’est émoussée. En outre, le recours de plus en plus fréquent aux sites Internet d’information santé a fait évoluer leurs attentes. « 73 % des médecins estiment que les patients sont mieux informés qu’il y a cinq ans, explique ainsi le Dr Catherine Desmoulins, directrice de la rédaction du site Internet Medscape France qui a, en partenariat avec les Entretiens de Bichat 2012, réalisé une enquête auprès de 357 médecins internautes entre le 9 et le 16 mai 2012. Les conséquences ne sont néanmoins pas forcément positives : 77 % d’entre eux estiment en effet que cette information gène leur exercice, au lieu d’améliorer leur relation avec le patient. »

Changement de regards

Autre résultat révélé par le sondage : 84 % des médecins interrogés constatent que les patients ont modifié leur attitude à l’égard de la prescription de médicaments, un changement jugé comme important pour 25 % d’entre eux. Dans ce contexte, plus de la moitié des médecins (54 %) déclarent être parfois amenés à argumenter pour faire admettre une ordonnance, voire souvent pour 23 % d’entre eux. « Tout comme les produits princeps, les génériques n’échappent pas à ce climat de méfiance, ajoute le Dr Desmoulins. L’acceptation par les patients est classée plutôt moyenne pour 63 % des médecins interrogés, et ils sont seulement 24 % à juger excellent ce niveau d’acceptation. » Le changement de perception de l’ordonnance par les patients est donc bien réel. Cependant, il ne s’accompagne pas d’une baisse de l’observance : en effet, 66,5 % des médecins estiment qu’elle demeure inchangée. Quant aux médecins, ils sont également nombreux à avoir changé leur regard sur le rapport bénéfice/risque des médicaments, pour la plupart d’entre eux (76 %) au fur et à mesure de leur exercice médical. Si l’affaire du Médiator a eu des conséquences sur l’appréciation des médecins, c’est donc davantage sur le rôle des Autorités de santé : 64 % des médecins ont dit ne plus avoir la même opinion sur les autorités de régulation un an et demi après cet épisode. Les résultats concernant la prescription générique sont également intéressants : « 30 % des médecins lui sont "toujours" favorables,complète le Dr Desmoulins. Mais une majorité prend une position moins tranchée puisque 62 % se déclarent "parfois" favorables à cette prescription. » Enfin, de façon générale, deux tiers des médecins déclarent prescrire moins de médicaments qu’auparavant : un peu moins pour 48,5 % d’entre eux et beaucoup moins pour 15 %. Les modifications récentes de la pharmacovigilance – déremboursements, restrictions d’indications et retraits de médicaments – n’ont par ailleurs pas trop affecté les médecins au quotidien : 76 % d’entre eux ont indiqué que ces changements gênent peu leurs pratiques. À noter enfin le succès des médecines complémentaires : 83 % des médecins déclarent que leurs patients peuvent y avoir recours et il arrive à 45 % d’entre eux de les leur conseiller. Près de la moitié des médecins interrogés considèrent en outre que cette tendance s’est accrue ces dernières années : 78 % des patients abordent ce sujet spontanément avec leur médecin.
› ANNE-LUCIE ACAR
www.medscape.fr

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