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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 23 juin 2012

Le divorce facilité pour les couples binationaux
LE MONDE | 21.06.2012

Jean (le prénom a été modifié), marié en 1998 avec une Suissesse, a fait l'amère expérience des frontières parfois dressées sur le chemin sentimental. Séparé en 2003, le Français a été pris de court par la célérité de son épouse à saisir un tribunal zurichois. "Parce qu'elle avait initié une procédure de séparation en 2005 sur le territoire suisse, je n'ai pu déposer ma demande de divorce en France et ai dû faire toutes les démarches à Genève. Le divorce a été prononcé en mai 2010. J'ai été condamné à payer une importante pension alimentaire alors que je suis sans emploi depuis quatre ans." Comme cela arrive parfois dans les séparations de couples internationaux, Jean a fait les frais d'une course au tribunal : son épouse s'est hâtée d'engager une procédure dans le pays dont la loi lui était le plus favorable.
Chaque année, environ 350 000 mariages de couples binationaux sont célébrés dans l'Union européenne (UE), et entre 100 000 et 150 000 divorces sont prononcés (10 % des divorces dans l'UE). "Le conjoint qui peut payer des frais de déplacement et des frais de justice peut se ruer vers un tribunal dans un autre pays, de sorte que l'affaire soit soumise à une loi qui protège ses intérêts", avait constaté, en mars 2010, la Commission européenne.
>> Lire l'éclairage sur Londres, capitale mondiale du divorce
Pour lutter contre ce "shopping judiciaire", quatorze pays européens ont décidé d'appliquer des règles communes, qui entrent en vigueur jeudi 21 juin, pour déterminer selon quel droit sera prononcé un divorce. Le règlement dit "Rome III" permet aux mariés de choisir en amont, et avant qu'un conflit surgisse, quel droit national s'appliquera en cas de séparation.
Un couple franco-allemand installé depuis quinze ans en Italie pourra par exemple choisir de divorcer selon le droit français, allemand ou italien. S'il choisit la loi allemande, un tribunal italien appliquera alors les règles du droit allemand. En cas de désaccord, Rome III donne une méthodologie pour déterminer la loi applicable, souvent celle du pays de résidence habituelle du couple. Le règlement facilite également l'application, au sein de l'UE, du droit d'un pays non communautaire, si l'un des époux a un lien avec ce pays.
COOPÉRATION RENFORCÉE
Ce dispositif est le résultat d'une coopération renforcée, un mécanisme prévu par le traité d'Amsterdam (1997) et amendé dans les traités de Nice (2001) et de Lisbonne (2007), qui permet à un minimum de neuf pays de renforcer leur coopération dans un domaine, en laissant la possibilité aux autres Etats de les rejoindre ultérieurement. Le mécanisme n'avait jamais été appliqué; le règlement sur les divorces transnationaux est donc une première. La France, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne l'ont adopté. Malte, où le divorce n'est légal que depuis 2011, s'est associé au dispositif. La Suède, en revanche, a préféré rester en dehors, estimant avoir la législation la plus libérale en matière de divorce.
Vidéo explicative du Parlement européen sur la coopération renforcée :
"L'objectif de ce règlement est d'apporter une sécurité juridique aux époux", explique Hugues Letellier, avocat spécialisé dans le droit civil international. Il existe de grandes disparités entre les législations des pays européens, reflets des différences culturelles. En Allemagne, par exemple, "le droit a tendance à avantager les mères au foyer, explique Me Jean-Patrick Revel, avocat à Berlin spécialisé dans le droit familial.Lors d'un divorce, les droits à la retraite acquis pendant la durée du mariage sont divisés en deux parts égales. Une femme qui n'aura pas travaillé recevra 50 % des droits acquis par son mari." L'Angleterre ou le Pays de Galles ne reconnaissent pas, eux, les contrats de séparation de biens signés à l'étranger. "Un couple français qui divorce à Londres sera automatiquement considéré comme marié sous un régime de communauté universelle", prévient Hugues Letellier.
DIFFICULTÉS À S'INFORMER
Le député européen Philippe Boulland (PPE) met toutefois en garde contre les écueils de Rome III : "Il faut faire un gros travail d'information auprès des époux qui se marient à partir du 21juin, car ce règlement ne concerne pas que les couples binationaux, mais également ceux qui, un jour, s'installeront à l'étranger." "Pour choisir la loi applicable, il faut connaître les lois des différents pays, renchérit Marie Galimard-Geiss, Française divorcée d'un Allemand avec lequel elle est en conflit pour obtenir un droit de visite de ses enfants. Or, quand on est amoureux, on est prêt à accepter n'importe quoi. Mon ex-mari m'avait fait signer un contrat de séparation de biens alors que j'étais au foyer."
Lire les témoignages de parents étrangers se battant pour faire valoir leurs droits de garde et de visite.
Dans le cas d'une signature de contrat de mariage, avocats et notaires gagent cependant que la présence d'un homme de loi facilitera un choix serein des époux. Pour les tribunaux, la tâche se complique car ils devront s'informer sur des législations étrangères. Mais les magistrats sont déjà habitués à se prononcer sur des éléments de droit étrangers."C'est le rôle des parties et des avocats de leur apporter les informations nécessaires", explique Me Letellier. Les juges peuvent aussi recourir au Réseau judiciaire européen, qui dispose de contacts spécialisés pour chaque Etat membre de l'UE.
Pour Me Revel, Rome III ne va pas révolutionner les divorces internationaux, mais en simplifiera les démarches. "Avant, on empruntait des chemins de traverse pour choisir un droit applicable, on inventait des domiciles à l'étranger, par exemple. Ce règlement permettra des procédures plus sereines."

La dépression et l’obésité font mal au genou


Une étude hollandaise a montré que l’indice de masse corporelle et une humeur dépressive sont des facteurs indépendants associés à la douleur de la gonarthrose et aux limitations fonctionnelles en rapport avec l’atteinte dégénérative du genou. L’équipe de Jasminj FM Holla (Amsterdam, Pays-Bas) a étudié dans quelle mesure ces composantes étaient intriquées les une aux autres et comment elles s’articulaient dans l’expression symptomatique. Grâce à une analyse multivariée, elle a expliqué « les résultats de cette étude suggère que l’association entre IMC, dépression, douleur du genou et limitation de l’activité peut être expliquée par des mécanismes distincts. Les mécanismes communs jouent un rôle minime ». Il faut donc s’attaquer frontalement à l’obésité et à l’humeur dépressive chez les patients atteints de gonarthrose.

Accès aux soins : Touraine réaffirme ses priorités, négociation spécifique en vue sur le secteur privé à l’hôpital

lequotidiendumedecin.fr 21/06/2012

Le 66e congrès du Syndicat des managers publics de santé (SMPS) se tient aujourd’hui jeudi et demain vendredi à Angers. La ministre de la Santé devait y prononcer un discours attendu, quelques jours après l’annonce, par François Hollande, d’une nouvelle loi hospitalière dont le contenu reste pour l’heure méconnu.
Retenue à Paris pour la recomposition du gouvernement, Marisol Touraine s’est fait représenter par François-Xavier Selleret. C’est donc le directeur général de l’offre de soins (DGOS), ancien « dircab » de Xavier Bertrand, qui a lu à l’assistance le message délivré par la ministre socialiste. Marisol Touraine a rappelé que l’accès aux soins reste sa priorité numéro un. « Une négociation conventionnelle sera très prochainement engagée » dans le but de limiter les dépassements d’honoraires, a rappelé la ministre, sans toutefois préciser le calendrier.


Vers la fin des dépassements « excessifs »
La question du secteur privé à l’hôpital fera quant à elle l’objet d’une« négociation spécifique ». Les dépassements « excessifs » sont« incompatibles » avec le service public hospitalier, a observé la ministre.
L’arrêt de la convergence tarifaire entre les établissements de santé publics et privés, autre promesse de campagne, sera bel et bien mise en œuvre, et la tarification à l’activité sera « revisitée dès le PLFSS 2013 »(le projet de loi de financement de la Sécurité sociale).
Il s’agira de promouvoir les coopérations et les pratiques vertueuses viala pertinence des actes, a explicité la ministre, qui s’est par ailleurs engagée à « remettre de la sérénité » à l’hôpital, en renforçant notamment le rôle de la CME (commission médicale d’établissement) et de son président.
› DELPHINE CHARDON



Santé mentale : une rupture de traitement évoquée dans la prise d’otage de Toulouse

lequotidiendumedecin.fr 21/06/2012

À peine trois mois après l’affaire Merah et moins de 500 mètres de l’appartement où il s’était retranché, Toulouse est de nouveau sous les feux de l’actualité. Cette fois, c’est un jeune de 26 ans qui a retenu en otage quatre employés d’une agence de la banque CIC. Après sept heures de prise d’otages, l’assaut donné par le Groupe d’intervention de la police nationale (GIGN) a permis de libérer tous les otages et de maîtriser le forcené. Blessé à la main gauche et à la cuisse droite, l’homme a été hospitalisé mais ces jours ne sont pas en danger. Selon le procureur, le forcené a prétendu agir au nom d’Al-Qaïda mais « c’étaient des revendications religieuses mal définies et mal exprimées » avant d’ajouter : « On a affaire à quelqu’un qui souffre de troubles psychiques importants », à la conduite « tout sauf rationnelle. »
Selon des sources proches du dossier, le jeune homme serait suivi pour un trouble psychiatrique et était en rupture de soins depuis plusieurs mois.
› Dr L. A.

Le travail de nuit des femmes aggrave le risque de cancer du sein

Le Monde.fr | 
Le risque de cancer du sein est fortement augmenté chez les femmes ayant travaillé de nuit, selon une étude menée par des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et publiée lundi 18 juin sur le site de la revue International Journal of Cancer. Cette étude confirme d'autres résultats qui ont conduit en 2010 le Centre international de recherche contre le cancer à classer le travail de nuit comme "probablement cancérigène".
Florence Menegaux (Inserm-Université de Paris-Sud) et ses collègues ont monté l'étude Cecile (pour Cancer du sein en Côte-d'Or et Ille-et-Vilaine et environnement) qui, menée en France entre 2005 et 2008, a pris en compte le parcours professionnel de plus de 2 500 femmes : 1 232 ayant présenté un cancer du sein et 1 317 indemnes, qui servaient de groupe témoin. Parmi les femmes ayant un cancer du sein, 13% avaient, à un moment ou un autre de leur vie, travaillé de nuit, contre 11% dans le groupe de contrôle. La probabilité de développer un cancer du sein était ainsi accrue de 35% chez les femmes ayant travaillé de nuit et de 40% chez celles l'ayant fait pendant au moins quatre ans et demi.
Le mécanisme sous-jacent à cet effet cancérigène impliquerait une perturbation du rythme circadien, résultant de l'alternance du jour et de la nuit, et des cycles de veille et de sommeil. Bon nombre de fonctions biologiques et notamment de sécrétions hormonales fluctuent en fonction du rythme circadien. Leur perturbation chez les personnes travaillant de nuit ou avec des horaires décalés jouerait un rôle dans le développement de cancers, dont celui du sein chez la femme.
UNE FEMME SUR MILLE TOUCHÉE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS
Serait notamment impliquée une hormone possédant des effets protecteur vis-à-vis du cancer, la mélatonine, qui connaît un pic de sécrétion nocturne. Le fait d'être exposé à la lumière artificielle au cours de la nuit fait disparaître ce pic. Les troubles du sommeil sont également associés à une diminution des capacités de défense immunitaire. Enfin, l'altération de l'expression des gènes de notre horloge biologique favoriserait la prolifération cellulaire.
L'étude fait également apparaître que les femmes ayant travaillé de nuit plus de quatre années avant de mener leur première grossesse à son terme présentent un risque d'avoir un cancer du sein quasiment doublée (95% d'augmentation). Ce qui pourrait s'expliquer par le fait qu'avant d'avoir leur premier enfant, les femmes ont des glandes mammaires qui ne sont pas complètement différenciées et qui pourraient être plus sensibles aux effets d'une perturbation du rythme circadien.
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par tumeur maligne chez les femmes. Chaque année, une femme sur mille est touchée dans les pays développés et 1,3 million de nouveaux cas sont détectés dans le monde. Le travail de nuit concerne 3,5 millions de personnes en France.

Les Livres de Philosophie

Madame de Murat et la «défense des dames». Un discours au féminin à la fin du règne de Louis XIV

Geneviève Clermidy-Patard
Juin 2012
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Le narcissisme
Le narcissisme par Denis

ISBN : 2130588182 
Éditeur : Presses Universitaires de France (2012)
A
« S’aimer soi-même est le début d’une passion qui dure toute la vie » écrivait Oscar Wilde.
Parce qu’il touche au rapport – pas toujours aisé – à soi-même, à « l’amour propre », le narcissisme est une notion centrale pour com-prendre les troubles ordinaires comme les pathologies plus sévères, mais aussi l’organisation même de la vie amoureuse et de la sexualité. Concept clé de la théorie psychanalytique, on le retrouve au cœur de la construction de la personnalité, du caractère et de l’identité. Il a fini par quitter le seul domaine de la psychanalyse pour être appliqué au champ social : les conséquences individuelles des changements de la société d’aujourd’hui nous rendraient-ils tous narcissiques ?
Cet ouvrage nous invite à l’exploration d’un espace qui va de la blessure narcissique à la rage ou à la dépression qu’elle déclenche, en passant par la pernicieuse perversion narcissique, et nous tend subrepticement un miroir.







Les Livres de Psychanalyse

Lacan, psychanalyste. Témoignages

Revue du Champ Lacanien n°11




Mai 2012 

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Les Livres de Psychanalyse

Freud et l'humour juif

Michel Steiner


Juin 2012 - In Press 

En 1905, lorsqu'il publie Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, Freud n'est pas loin d'écrire un recueil de blagues juives. Histoires de marieurs, histoires de schnorrers (tapeurs), histoires subversives... Freud y analyse avec une évidente délectation une vingtaine d'histoires juives. 
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vendredi 22 juin 2012

Pour les daltoniens, la mer n'est pas bleue, elle est belle

Le Monde.fr | 




Les troubles de la vision des couleurs affectent, dans les pays industrialisés, environ 8 % des hommes et 0,4 % des femmes, soit deux millions de personnes en France.
Les troubles de la vision des couleurs affectent, dans les pays industrialisés, environ 8 % des hommes et 0,4 % des femmes, soit deux millions de personnes en France. | AFP/MOHD RASFAN

Les anecdotes se ressemblent souvent : le sentiment d'incompréhension quand, à l'école, l'instituteur rend, l'air dépité, un dessin d'arbre dont les feuilles ont été coloriées en rouge ; le regard amusé d'un vendeur lorsque, dans un magasin, on essaie une chemise verte avec une cravate violette ; ou alors ces questions si agaçantes ("Mais alors, ces fleurs, tu les vois de quelle couleur ?""Et mon pantalon ?""Et pour regarder un tableau, tu fais comment ?"), qui donnent parfois le sentiment d'être un rat de laboratoire. "Mes parents m'ont apporté une réponse toute simple à ces questions incessantes, raconte Pierre Bouvier-Muller. Je réponds : 'Je le vois bleu avec des petits cœurs jaunes !' On ne m'embête plus avec ça."
Le daltonisme est un trouble de la vision des couleurs, une dyschromatopsie d'origine génétique, qui touche essentiellement les hommes (entre 8 et 10 % des hommes sont atteints dans les pays occidentaux). Les cas chez les femmes sont très rares, seules 0,4 % sont concernées. On réduit souvent le daltonisme à une confusion entre les couleurs rouges et vertes, mais il existe autant de types de daltonismes que de daltoniens, à des degrés très divers. Répondant à un appel à témoignages lancé sur Le Monde.fr, de nombreux internautes ont rendu compte de la diversité des daltonismes.
SE TOURNER EN DÉRISION
Pas vraiment un handicap, le daltonisme est néanmoins une singularité qui peut avoir une incidence sur la vie quotidienne et professionnelle."Cette vision altérée joue des tours, plus qu'elle ne handicape", explique un daltonien. Laurent Foucher, informaticien parisien de 42 ans, explique ainsi s'être fait sermonner par un médecin pour avoir consulté trop tardivement après deux hématomes qu'il n'avait pas vus sur sa jambe après une chute. "Récemment, en pleine préparation du dîner, j'ai cru que l'on cuisinait une mousse au chocolat alors qu'il s'agissait d'épinards", explique Samuel Raveneau, animateur socio-culturel à Lyon. "Etre daltonien me permet avant tout de me tourner en dérision", souligne-t-il.
D'autres ont renoncé à s'habiller seuls, n'investissent que dans des vêtements de couleur sombre, et s'en réfèrent entièrement à leur conjoint pour l'aménagement de leur domicile. De nombreux daltoniens font cependant carrière dans des professions qui utilisent les couleurs, dans l'électronique, le graphisme, la photographie, ou la peinture en bâtiment. Christophe Charlet, enseignant en topographie, dit avoir"appris les couleurs des signes conventionnels des piquets de topographie". "J'aborde les couleurs avec les élèves de telle façon qu'ils soient les premiers à dire la couleur. Quand je me trompe, j'arrive à noyer le poisson en souriant." 
Dans l'électronique, les daltoniens font appel à leur bon sens et à l'aide d'un collègue. Un système d'étiquetage permet souvent d'éviter de nombreuses confusions. L'informatique facilite également la vie des daltoniens : "Avec l'aide de la palette de couleurs de Photoshop, j'ai appris quelles plages de couleurs j'étais incapable de discerner",explique Louis Kovalevsky. Mais les programmes informatiques et sites Internet ne sont pas tous conçus pour répondre aux spécificités des daltoniens. Carl Dupont, Parisien de 45 ans, regrette "l'absence de prise en compte de ce problème sur le Net, notamment pour signaler des liens hypertexte".
UNE OUVERTURE
Parce qu'il touche à notre perception du monde extérieur, le daltonisme intrigue. Que voit-on avec des yeux extérieurs ? Peut-on croire ce que nous offre notre vision ? Jean-Pierre Debraine, 58 ans, dont la vision se rapproche du noir et blanc, explique avoir vu récemment le film The Artist, de Michel Hazanavicius et ne pas s'être rendu compte que le film était en noir et blanc, lui qui est habitué à distinguer les nuances de gris et a reconnu toutes les "couleurs" des costumes portés par les acteurs ! Beaucoup de daltoniens sont fiers de leur singularité, qui renforce leur perception sensorielle et inspire leur imagination. "Le daltonisme, ce n'est pas que la confusion des couleurs. C'est aussi une sensibilité à ce que des yeux normaux ne voient pas toujours", vante Stéphane S.
Eric Gonzalez, commerçant orléanais de 53 ans, explique : "Quand un œil sans altération voit une peinture, il ne se pose aucune question. Le daltonien, lui, est obligé d'analyser les volumes, les profondeurs, les tonalités de couleurs, c'est-à-dire les ombres et les lumières, les champs et les contre-champs. Nous, on ne se laisse pas avoir par toute la symbolique des couleurs : bleu comme la mer, jaune comme le soleil, vert comme l'herbe ! Pour nous, c'est beau comme la mer, chaud comme le soleil, doux comme l'herbe !" Mikael Albert, Nantais de 30 ans, renchérit : "J'aime être daltonien, cela me différencie sans être trop handicapant." Pour Sébastien El Beze, conseiller principal d'éducation à Paris, ce "mini-handicap est une ouverture, une aide philosophique qui permet de réfléchir au lien entre perception et réalité. Je ne souhaiterais pas qu'on m'ôte cette particularité qui me rappelle au quotidien mon lien à la nature."


La naissance de l'hystérie


22.06.2012 - 10:00

Emission Les Nouveaux chemins de la connaissance
du lundi au vendredi de 10h à 11
Comment fut inventée l'hystérie???? 
Pourquoi l’hystérie ? Pourquoi observer les hystériques ? Pourquoi les photographier ? C’est une étrange idée en effet que de vouloir tout voir et consigner ainsi la grammaire des passions humaines ? Il est possible que cette idée ait germé dans la tête des littérateurs avant de se concrétiser dans la neurologie. Elle a sans doute pris forme aux alentours des années 1830 et s’est confirmée après 1850. [...]



jeudi 21 juin 2012

Les actes de la XVème Journée Nationale de l’Hospitalisation A Domicile
Le 8 décembre 2011, s’est tenue, la XVème édition de la Journée Nationale de l’Hospitalisation A Domicile, réunissant plus de 400 personnes appartenant au monde de la santé, gestionnaires d’établissements, membres des administrations ou des organismes payeurs, professionnels de santé libéraux ou hospitaliers, autour du thème de « l’éthique au cœur des pratiques » et d’Emmanuel HIRSCH, grand témoin de cette matinée.
La FNEHAD vient de publier les actes de cette manifestation qui transcrivent les riches échanges pluri-professionnels de cette journée, tenus au cours des trois tables rondes qui ont permis d’apporter des éléments de réponse à ces questions fondamentales : Comment concilier les exigences de l’hospitalisation à domicile et le respect des choix du patient ? Comment préserver l’équilibre familial dans un projet de soins complexe qui sollicite tant les aidants ? Comment concilier viabilité économique des établissements et progression du coût des prises en charge ?
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Réseau infirmier, un nouveau réseau social professionnel



mercredi 20 juin 2012

« Gériatre, un métier d’avenir ! »


Il a la voix douce, presque chuchotante, des gestes calmes et une drôle de manière de retrousser son nez en appuyant son index dessus lorsqu'il réfléchit. Alfred Nabalma, 58 ans, est le gériatre de l'hôpital d'Avallon. Il est arrivé en France à la fin des années 90, après des études de médecine au Niger et quelques années d'activité professionnelle dans son pays natal, le Burkina.
Au début, il exerçait en radiologie. L'hôpital d'Avallon avait alors une maternité, un bloc de chirurgie, un service de réanimation et même un département pédiatrie. Un à un, ces services ont fermé. Pas assez rentables, mal adaptés, désertés. Comme le confiait l'ancien préfet de ville, Mourad Chenaf, "les gens d'ici disent tous qu'il faut absolument préserver un hôpital à Avallon mais 65 % de ceux qui vivent sur le bassin vont se faire soigner ailleurs".
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La leçon de vie des autistes sur les planches

LE MONDE | 

Les Amants de Séville, opéra-bouffe écrit par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard.
Les Amants de Séville, opéra-bouffe écrit par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard. | D.R.

Un peu avant le filage du spectacle, elle avait prévenu : "Pour moi, le chant c'est... ça me fait revivre !" Avec son grand regard vert et décidé, Patricia, une jeune femme autiste de 31 ans, se prêtait à l'exercice de l'interview avec vivacité mais cherchait ses mots. En la voyant sur scène incarner Chérubin et entonner, en italien, un air célèbre du Mariage de Figaro, de Mozart, tout est devenu limpide. Soutenue dans le chant par Bénédicte, son éducatrice, Patricia est allée chercher des notes très hautes, sans casser sa voix, ouvrant ses bras vers la comédienne Lori Armenia, à qui elle donnait la réplique, et aussi vers le public. C'était un beau solo de chant lyrique, puissant.
Cette force, on la retrouve tout au long des Amants de Séville, l'opéra-bouffe présenté cette semaine au Théâtre Monfort, à Paris, à l'occasion du Festival du futur composé, parrainé par les chanteurs Natalie Dessay et Laurent Naouri, avec la journaliste Anne-Sophie Lapix. Imaginé par le psychiatre Gilles Roland-Manuel et mis en scène par Tristan Petitgirard, ce spectacle a la particularité de réunir sur scène de jeunes handicapés mentaux et des chanteurs, comédiens, musiciens et danseurs non handicapés comme Benjamin Penamaria ou Anas Seguin. Une distribution mixte, pour un opéra créé "sur mesure" par un psychiatre passionné de chant lyrique et animé par l'envie de valoriser les qualités artistiques de ses patients.
"En écrivant le livret de ce spectacle, j'ai voulu faire se rencontrer le Don Juan de Mozart et Carmen, de Bizet : deux héros sévillans. J'ai aussi ajouté le personnage de Chérubin et des airs du Mariage de Figaro, qui est également sévillan !", explique Gilles Roland-Manuel. A la fois imaginatif et cohérent, cet opéra iconoclaste baigne également dans l'atmosphère du flamenco et même de la tauromachie. "J'avais envie de composer quelque chose pour ces jeunes, que je vois tous les jours dans des circonstances trèsdifférentes. Ni eux ni moi ne sommes formatés pour nous lancer dans un projet pareil. Mais l'idée est justement de se dire qu'à titre exceptionnel nous allons faire quelque chose d'impossible. Car il y a chez ces jeunes des énergies, des possibilités parfois gigantesques, qui ne sont pas toujours les mêmes que celles de la plupart des gens", poursuit ce psychiatre charismatique de 65 ans, connu aussi pour avoir créé avec Dris El- Kesri et ses patients autistes d'Antony le journal Le Papotin.

Répétition des "Amants de Séville"

Si l'objectif des Amants de Séville est d'abord de présenter un spectacle "à la hauteur" des attentes du public d'un théâtre réputé, il s'agit aussi de promouvoir l'implication de jeunes gens souffrant de troubles autistiques ou apparentés dans des pratiques culturelles exigeantes. "Ce n'est pas une fête de fin d'année", avertit Christophe, l'un des éducateurs participant au spectacle et veillant à accompagner l'effort des jeunes autistes : "On les aide pour les placements, pour le chant... Mais leschoses peuvent aussi se passer dans l'autre sens. Parfois, ils nous soufflent le texte, car certains d'entre eux ont une bien meilleure mémoire que la nôtre."
Membre de la chorale d'Al, rassemblant des chanteurs autistes, Patricia rappelle avoir "épaté" Catherine Boni, sa professeure de chant, en apprenant vingt opéras en seulement deux ans. Comme Nathanaël, lui aussi autiste, et comédien professionnel au Théâtre du Cristal, elle espère que cet opéra sera un tremplin pour d'autres propositions. "On ne joue pas pour nous-mêmes, on joue pour le public", dit le jeune homme, qui incarne brillamment Leporello (le valet de Don Juan).
Soucieux de trouver les mots justes, il ajoute avec douceur et conviction : "On est habités par ce spectacle, par le flamenco... Et je pense que, lorsqu'on est sincères avec nous-mêmes, l'émotion passe mieux !" Confiant justement avoir reçu "la plus grande claque émotionnelle et humaine" de sa vie, le metteur en scène, Tristan Petitgirard, reste admiratif face à la capacité de dépassement de soi des jeunes autistes avec lesquels il répète depuis près d'un an.
Pour lui, c'est comme si la musique passait à travers leur pathologie, jusqu'à les transcender. "L'une des caractéristiques des autistes est d'être renfermés sur eux. D'une certaine manière, ce spectacle parvient à montrer le contraire", dit-il, avant de balayer une autre idée reçue : "Souvent, dans les spectacles joués par des handicapés, on a envie d'une sorte de légèreté absolue, parfois niaise. Ce n'est pas le cas dans cet opéra. Car en fait ils sont comme nous, ils aiment toucher à des sujets profonds, des personnages complexes."
Sans chercher à dissimuler leurs troubles, Patricia, Nathanaël et les nombreux autres interprètes des Amants de Séville, quittent ainsi leurs oripeaux de handicapés (parfois très lourds) pour incarner d'autres personnages, le temps d'un opéra, captivant et stimulant. "Il ne faut pas oublier que, dans le domaine de l'autisme, on améliore, on participe à des progrès, mais on n'a jamais guéri personne. C'est quand même dur", conclut le psychiatre Gilles Roland-Manuel avec lucidité.
Les Amants de Séville, dans le cadre du Festival du futur composé, au Théâtre Monfort, 106, rue Brancion, Paris 15e. Jusqu'au 24 juin, à 20 h 30 (le dimanche à 16 heures), réservations Fnac, 25 € tarif plein/16 € tarif réduit. Durée : 2 heures environ avec entracte.

RTC
TELE LIEGE

Liège: un service mobile de soins psychiatriques à domicile

Le Centre hospitalier régional La Citadelle et ISoSL, l'Intercommunale de soins spécialisés de Liège, lancent un nouveau service dans le secteur de la santé mentale: l'ETAC, Equipe de traitement ambulatoire de crise.
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