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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 12 juin 2012

4 e Congrès Travail social et psychanalyse de Montpellier: octobre 2013


Le 4e Congrès "Travail social et psychanalyse" organisé par Psychasoc  se tiendra les 11, 12 et 13 octobre 2013 à Montpellier, sous le titre (pas définitif) de 
"L'acte en intervention sociale 
Acte éducatif, pédagogique, thérapeutique"
Je lance la discussion.

On attend des travailleurs sociaux, des enseignants, des soignants des actes qui produisent des changements chez des sujets en souffrance, en perte de lien social... L’acte n’est ni l’action ni l’activité, encore moins l’activisme, même si tout y pousse dans le contexte néolibéral actuel, où le chiffre tend à remplacer tout processus d’évaluation. « On a sombré dans l’activisme », disait récemment une directrice. L'acte procède avant tout d'une rencontre humaine, c'est tout le sens d'une clinique qui donne au sujet toutes ses chances. Une clinique qui agit sous transfert et met souvent à mal le praticien social. L'acte dans l’intervention sociale, qu’elle agisse dans le champ socio-éducatif, pédagogique ou thérapeutique, exige des professionnels non seulement une compétence, un savoir-faire, mais aussi une certaine forme d'engagement qui relève d'une éthique, donc d’une représentation de ce qu’est un être humain et des processus d’humanisation. Il procède d’une invention, d’une création inédite, d’une trouvaille…

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" Psychanalyse et politique, politique de la psychanalyse"

Journées de l’Association Patou
23 et 24 juin 2012
URIOPSS - Centre Vauban
199 rue Colbert
Bâtiment Douai - 5ème étage
59000 LILLE

Le sujet de l’inconscient freudien ne peut s’envisager indépendamment des discours qui l’instituent. Pour cette raison, la psychanalyse est une pratique qui touche au plus près à ce qu’on appelle « le politique ». De la Psychologie des foules, à L’homme Moïse, en passant par l’Avenir d’une illusion et le Malaise dans la civilisation, Freud le premier a mis l’accent sur la dimension politique de son invention. Et Lacan après lui n’a fait qu’en souligner la portée. On se souvient de son affirmation « L’inconscient c’est la politique » et de l’écriture des quatre discours qui en est le développement.


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(2012) Rôle bénéfique de Facebook pour certains patients présentant des troubles mentaux chroniques


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Près d'un militaire américain se suicide en moyenne chaque jour

Un soldat américain s'est donné la mort pratiquement chaque jour depuis le début de l'année, soit le rythme le plus élevé des dix dernières années, démontrent des données obtenues par l'Associated Press.
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20 mai 2012

La maison où les ados respirent

Un lieu où on ne « leur prenne pas la tête ». Où on ne leur propose rien, ne leur organise pas la moindre activité. Leur lieu. Leur point de rendez-vous. Un café idéal où il ne serait pas besoin de consommer. Il y aurait de quoi se divertir. On pourrait simplement s’y retrouver pour discuter.
Les Ateliers, à Sceaux. ©Fabrice Gaboriau
Voilà ce dont rêvaient les adolescents de Sceaux, ce qu’ils ont tenté d’expliquer il y a un peu plus de quatre ans en Conseil municipal des jeunes. « Ils nous ont dit qu’à la MJC, il fallait choisir une activité et payer, se souvient le maire, Philippe Laurent. On les a laissés développer leur idée, aller voir ce qu’il y avait dans les autres villes ».Résultat de l’enquête : rien de ce genre, nulle part. « Donc on a conçu avec eux cet espace où ils peuvent se retrouver, échanger, partager des moments en dehors des lieux scolaires et du domicile familial ». Une structure innovante que désormais d’autres villes viennent étudier.
Car elle satisfait ses concepteurs. Les ados. Ouvert fin 2008, l’Espace public numérique (dit « Les Ateliers », puisqu’il occupe les anciens ateliers municipaux) peut se prévaloir de 400 inscrits « et de parents contents parce qu’il y a moins d’orphelins de 16 heures », ajoute le maire. Comme Valérie Weber-Haddad dont le fils, en quatrième, fréquente les Ateliers depuis l’an dernier : « Je rentre à la maison vers 19 heures, nous précise-t-elle. Avant cela, je sais qu’il est ici à partir de 17 heures, qu’il vient avec plaisir. Il n’est pas seul, il y a une présence adulte. C’est sécurisé. Les personnes qui se comportent mal sont sur liste noire, refusées à l’année. Je sais qu’il est en interactivité, qu’il partage avec d’autres enfants de son âge, parce qu’à la maison, il pourrait passer son temps devant l’ordi et la télé...».
Chaque année, la fréquentation grimpe d’une centaine de jeunes. Après inscription, et engagement pris de respecter le règlement intérieur, les 11-18 ans (de la 5ème à terminale) qui habitent Sceaux ou fréquentent un établissement scolaire de la ville peuvent venir traîner ici les mardis, jeudis, vendredis de 17 à 19 heures, après les cours. Et les mercredis et samedis de 14 heures à 19 heures. Ces deux grosses journées, ils sont souvent une cinquantaine à se côtoyer, tissant ainsi un réseau. Au lycée, ils se retrouvent : « Je te connais des Ateliers ».
Gros avantage de cet « établissement municipal recevant du public » (au budget annuel de fonctionnement de 55 000 euros) : il ne ferme pas durant les vacances scolaires.
D'anciens ateliers qui jouxtaient des garages municipaux, rue des Imbergères. © Fabrice Gaboriau
En centre-ville, rue des Imbergères, non loin des deux cités scolaires (Lakanal et Marie-Curie), ces 200 mètres carrés d’anciens ateliers ont été réhabilités par des architectes dans une ambiance très « loft ». Du bois, de l’acier, du rouge, du gris, de la brique. Aucune trace, jusqu’à présent, de dégradations. Au rez-de-chaussée, un baby-foot, un billard américain, un écran géant qui diffuse matchs de foot, de rugby, ou clips vidéos (de la musique invariablement taxée de « chelou » par les ados, qui pourtant sélectionnent eux-mêmes la chaîne).
Et des ordinateurs en pagaille, pour pratiquer le montage photos, surfer sur les réseaux sociaux ou You tube – avec contrôle parental sophistiqué. Ou pour jouer aux jeux vidéo en réseau (maximum 45 minutes). « Pourgeeker entre potes, résume l’une des animatrices, Jasmine Vérité. Ce qui évite qu’ils ne le fassent chez eux, tout seuls dans leur chambre, jusqu’à pas d’heure le soir, qu’ils arrivent à l’arrache le matin au lycée. Et que les parents craquent ! ».
A l’étage, sur la mezzanine, encore des ordinateurs mais cette fois plutôt réservés au travail, notamment de groupe. Des télés et des consoles de jeux vidéo, XBox et Wii. Deux ados nous rejoignent avec à la main des mini-guitares qui servent de manettes de jeu. Les deux Guitar heroes du moment, ce sont Théo, 14 ans, le fils de Valérie Webber-Haddad avec qui nous avons conversé plus tôt. « Chez moi, je n’ai pas l’équipement. Ici, c’est bien, on est entre potes, on s’amuse, il y a toujours quelque chose à faire. C’est convivial, c’est mieux que chez soi devant la télé. Et les animateurs sont cool si on ne dépasse pas les limites ». Et Nicolas, même âge, qui confirme l’« ambiance super cool ». « J’ai la Wii à la maison, mais je préfère venir ici, c’est plus sympa. En plus, on peut compter sur les gens d’ici. A une ou deux reprises, je me suis fait agresser, je suis venu, ils m’ont rassuré ».
Théo et Nicolas en pleine partie de Guitar Hero. © Fabrice Gaboriau
Des adultes de confiance, bienveillants - deux ou trois la semaine, jusque cinq le samedi -, familiers puisqu’ils sont quasiment tous là depuis l’ouverture. Ils prêtent une oreille, donnent un coup de main, réexpliquent pour la millième fois les règles du billard, aident à rédiger une lettre de motivation pour un stage... Ce soir, ils sont assis sur des tabourets hauts autour d’une longue table surélevée couverte de magazines. Une partie de « Monsieur je sais tout » est en cours, dont on perçoit vite qu’elle est surtout prétexte à discussion. Les ados vont et viennent, jouent un coup, s’éloignent pour échanger quelques "vannes" avec l'un ou l'autre, prendre une boisson au distributeur. Puis reviennent. Comme s’ils disputaient avec des copains une partie sur la table basse du salon, entre deux plongées dans le frigo familial.
« Ils nous disent qu’ici, c’est un peu leur deuxième maison », témoigne Jasmine Vérité. Mais à 26 ans, elle pense avoir davantage l’âge et l’état d’esprit d’une grande sœur que d’une mère. « Ils viennent avec qui ils veulent, on n’est pas dans le contrôle parental. Si un gars est avec une fille, on ne fait pas d’insinuations... Ils peuvent se confier, lâcher prise. S’il leur arrive une de ces bricoles qui fait mal aux ados, il savent qu’ils peuvent en parler, qu’on n’en fera pas tout un foin comme les parents ».
Et que lui confient-ils ? Leurs angoisses scolaires ! « Ils sont vachement inquiets de leurs notes. Il y a deux gros établissements élitistes à Sceaux qui exercent une grande pression aux résultats. On récupère des gamins qui écopent de 2/20 en devoirs sur table ! C’est terrible, les moqueries entre eux par rapport à la médiocrité scolaire. On essaie de leur faire comprendre qu’il existe d’autres filières que les classiques ». Encore faut-il que les parents puissent les envisager. Comme ceux de ce jeune garçon qui amène régulièrement de délicieux gâteaux. Il rêve d’être cuisinier, ses parents ne veulent rien entendre. Jasmine poursuit : « On tente de les rassurer. T’inquiète pas, telle prof est dure, ça ira mieux après. Et surtout on les valorise car le tissu éducatif les dévalorise énormément. On leur dit que ce n’est parce qu’ils ne seront pas Polytechniciens qu’ils ne feront rien de bien dans leur vie ».
En mezzanine. © Fabrice Gaboriau
Devant les ordinateurs, Maxence, qui vient depuis la cinquième et est actuellement élève de seconde, et Mathieu, en troisième, partagent une partie. Ils nous disent être là pour déstresser, pour parler d’autres choses que du travail, sujet de conversation prédominant à l’école. Omar Dziri, l’autre animateur, veille discrètement au grain. Et engage dès que possible la discussion. Régulièrement, il retrouve le soir des jeunes devant sa porte. « Ils sont angoissés. Matraqués de boulot, c’est dément ! Ils font des insomnies dès la quatrième. Il n’y a même plus besoin des parents pour leur mettre la pression...» Les Ateliers, pour lui, jouent un rôle salutaire de soupape. "Ici, ils ne sont pas jugés. Pas méprisés. On ne va pas leur demander s’ils ont bien travaillé, quelles notes ils ont eues. Ils ont le droit de ne rien faire !".
Est-ce lié à la pression scolaire ? Les animateurs sentent bien qu'il leur faut, l’air de rien,  sensibiliser ces ados aux conduites à risque. Abrutissement devant les jeux vidéo. Alcool piqué dans le bar parental. Et drogue, tellement facile d’accès quand on reçoit, comme certains de ces ados, des 200 euros d’argent de poche...
Jasmine Vérité, animatrice depuis quatre ans. © Fabrice Gaboriau
NDLR: Nous avions dans un premier temps indiqué un budget de fonctionnement de 2700 euros, mais ce dernier ne correspond qu'au "petit fonctionnement", aux différentes fournitures nécessaires quotidiennement, nous a précisé la mairie. Le véritable budget de fonctionnement, incluant les frais de personnel et l'entretien des locaux, est de 55 000 euros annuels. Merci à certains commentateurs d'avoir relevé cette erreur. 

Petit ajout, pour ceux que cette thématique adolescente passionne
François de Singly, le célèbre sociologue de la famille, vient de produire (avec Guillaume Macher, doctorant) une note pour la Fondation Terra Nova sur la politique de l'adolescence (24 avril 2012). Il y suggère notamment d'"Inventer des lieux pour adolescents". Lieux qui ressemblent fort aux Ateliers que nous venons de visiter. Voici un extrait de sa note:
- INVENTER DES LIEUX POUR LES ADOLESCENTS
(...) "A côté des nombreux clubs sportifs, conservatoires, cours de dessin... qui gardent leur intérêt, en particulier pour les adolescents qui s’inscrivent dans une logique d’apprentissage, on pourrait envisager la mise à disposition d’espaces récréatifs que les adolescents s’approprieraient à leur guise, c’est-à-dire quand ils le souhaitent et avec qui ils souhaitent, mais aussi dont ils peuvent définir la destination dans une certaine mesure. Il s’agirait d’espaces modulaires et modulables, qui puissent accueillir différents types d’activités simultanément et dans le temps. (...)
En dehors de l’école, les lieux pour se retrouver entre amis, notamment les lieux clos, sont relativement rares. En extérieur, les adolescents ne tarissent pas d’imagination pour s’approprier des « bouts d’espace », mais en ce qui concerne les lieux clos, il n’y a guère que les logements des uns et des autres pour trouver refuge. Or, cette solution présente deux inconvénients : d’une part, elle est injuste socialement dans la mesure où toutes les familles ne disposent pas nécessairement de logements qui permettent de tels « rassemblements » ; d’autre part, et là encore d’autant plus que les logements sont étroits, elle oblige les adolescents à se placer sous la surveillance des parents… Une idée pour une ville plus ouverte aux relations amicales adolescentes serait donc de concevoir des lieux de rencontre dédiés, de véritables « maisons des adolescents » en ce que les adolescents auraient la possibilité de décider de certains aménagements, seraient en situation d’autonomie partielle dans la gestion du lieu. Celui-ci aurait essentiellement vocation à accueillir les adolescents qui souhaitent discuter, jouer, s’amuser, faire des rencontres… Néanmoins, il serait surveillé de manière discrète par un personnel adulte auprès duquel les adolescents pourraient également faire part de leurs inquiétudes, de leurs difficultés, de leurs souffrances… "
Le bilinguisme, un stimulant pour le cerveau des enfants
Par figaro icon damien Mascret - le 22/05/2012
Les bénéfices de l'apprentissage de deux langues différentes rejaillissent sur le fonctionnement général du cerveau des enfants.

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De plus en plus d'étudiants renoncent à se soigner, faute d'argent et de temps
LE MONDE | 
Coût de la vie, du logement, des soins médicaux... la crise économique n'a pas épargné les étudiants. Plus de la moitié d'entre eux vivent avec moins de 400 euros par mois. C'est ce qui ressort de la troisième enquête nationale "Santé et conditions de vie des étudiants", réalisée par La Mutuelle des étudiants (LMDE) auprès de quelque 8 500 étudiants et publiée mardi 22 mai. Conséquence : les étudiants sont de plus en plus nombreux à travailler, ils étaient 48 % en 2003, ils sont 68 % sept ans plus tard.
Cette précarité financière entraîne des arbitrages constants dans leurs dépenses, notamment de santé. Alors qu'ils étaient 23 % en 2008 à déclarer avoir renoncé à des soins au cours des douze derniers mois, le taux atteint 34 % selon la dernière enquête de la LMDE. C'est deux fois plus que pour l'ensemble de la population. "Plus grave, alors qu'en 2008, ce renoncement concernait les soins les plus coûteux, dentaires et optiques, aujourd'hui il touche les soins les plus courants", souligne Gabriel Szeftel, président de la LMDE.
Outre le manque de temps et l'automédication, les raisons financières sont en réalité les principales causes de ce renoncement. Les étudiants subissent, comme le reste de la population, le recul du régime de base. D'où la nécessité de souscrire une complémentaire santé, selon Gabriel Szeftel ; mais là aussi, les inégalités demeurent : près de 20 % n'en possèdent pas contre 6 % pour l'ensemble de la population.
Les réponses à l'appel à témoignage concernant l'accès aux soins lancé sur Lemonde.fr le confirment. "Me soigner n'est pas ma priorité, je n'ai ni l'argent ni le temps", explique Ombeline Duprat. A 25 ans, cette étudiante en master de recherche en histoire de l'art à l'EHESS travaille vingt heures par semaine à la Bibliothèque nationale. Elle vit avec 640 euros par mois, dépense 425 euros pour son loyer sans les charges - une colocation avec deux autres personnes dans le Val-de-Marne. Il lui reste environ 150 euros pour la nourriture et quelques loisirs. Du coup, pour se soigner, elle privilégie le fameux "ça va passer" ou encore "un Doliprane fera l'affaire".
Ombeline estime que sa situation financière s'est dégradée au fil des années. "Tout est calculé, je dépense environ 80 euros pour me nourrir. Je privilégie les plats faits maison et heureusement que je peux déjeuner pour un euro au travail." Elle a encore quatre ans de "galère" devant elle car elle veut préparer une thèse mais avoue qu'elle ne sait pas "si elle est prête psychologiquement à vivre encore quatre ans dans ces conditions".



Infographie Le Monde

Etudiant en licence d'administration économique et sociale à l'université Lille-II, Alexandre Guérillot avance lui aussi un budget "calculé à l'euro près, surtout la deuxième moitié du mois", pour expliquer son renoncement aux soins. "Si je dois avancer les frais de la consultation et le coût des médicaments, alors je ne peux pas manger pendant un ou plusieurs jours, affirme-t-il. Le calcul est vite fait, je préfère m'en remettre à mon système immunitaire qui, jusqu'ici, n'a pas mal fonctionné pour les pathologies bénignes."
Car l'une des raisons invoquées aussi par les étudiants dans notre appel à témoignage mais qui ne figure pas dans l'enquête de la LMDE concerne la lenteur des remboursements. Tout particulièrement lorsque le médecin n'est pas équipé d'un terminal carte Vitale et que les étudiants doivent avancer les frais, qu'ils soient adhérents de la LMDE ou de la Smerep, leurs deux caisses d'assurance-maladie. "Cela fait six mois que j'ai une dent de sagesse douloureuse mais j'ai renoncé à aller consulter car je sais qu'il faudra passer chez le dentiste et ensuite faire des radios, mais compte tenu des retards de remboursement, j'attends d'avoir de l'argent de côté", indique Sophie Caille, 21 ans, étudiante à Bordeaux.
"La santé des étudiants devra être l'un des grands chantiers du nouveau gouvernement", martèle Emmanuel Zemmour, président du syndicat étudiant UNEF. Car, selon lui, au prétexte que cette population se porte bien (82 % selon la LMDE), les pouvoirs publics ne se sont jamais vraiment préoccupés de la santé des étudiants. Et cette thématique a souffert d'un éparpillement des compétences entre ministères de la santé et de l'enseignement supérieur. Ainsi, dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy, c'est Valérie Pécresse puis Laurent Wauquiez qui furent les interlocuteurs des étudiants.
En décembre 2006, Laurent Wauquiez, alors député UMP de Haute-Loire, avait établi un état des lieux de la santé et de la protection sociale des étudiants. A l'époque, il soulignait des "dégradations inquiétantes" et une"santé des étudiants négligée". Pour éviter que le défaut d'une couverture complémentaire entraîne des renoncements aux soins, il avait suggéré dans ses dix propositions du "plan santé étudiant" la création d'un chèque-santé de 100 euros, permettant aux étudiants de souscrire une mutuelle.
En 2007, Nicolas Sarkozy, fraîchement élu président de la République, avait promis la création d'un chèque national santé de 200 euros. Il n'a jamais vu le jour. Pour pallier ce manque, quelques régions ont mis en place des aides à la complémentaire santé : l'Ile-de-France, Midi-Pyrénées, Centre... Au total, 20 000 étudiants bénéficient d'un tel dispositif.
Lancement d'un chèque-santé national, création de centres de santé dans les universités pour faciliter les consultations comme le prévoit un décret de 2008... L'UNEF compte bien faire entendre sa voix sur ces sujets.

Harcèlement sexuel : le projet de loi dévoilé

Le nouveau projet de loi sur le harcèlement sexuel, qui vise à combler le vide juridique créé par l’abrogation de l’ancienne loi en mai dernier par le conseil constitutionnel, a été dévoilé aujourd’hui. Le texte, préparé conjointement par les ministres de la justice Christiane Taubira et des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, doit être présenté demain en Conseil des ministres. Il « vise à protéger efficacement, totalement les femmes », avait récemment assuré Mme Vallaud-Belkacem. Le projet de loi prévoit deux formes de harcèlement sexuel, avec des peines bien distinctes. Le premier cas de figure stigmatise tout agissement consistant à « imposer à une personne, de façon répétée, des gestes, propos ou tous autres actes à connotation sexuelle soit portant atteinte à sa dignité, en raison de leur caractère dégradant ou humiliant soit créant pour elle un environnement intimidant, hostile ou offensant ». Le harceleur risque alors un an de prison et 15 000 euros d’amende.

Dans la seconde situation, « est assimilé à un harcèlement sexuel », le fait mentionné dans le premier cas qui, « même en l’absence de répétition, s’accompagne d’ordres, de menaces, de contraintes ou de toute autre forme de pression grave accomplis dans le but réel ou apparent d’obtenir une relation sexuelle ». Dans ce cas de figure, les sanctions seraient doublées : deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Des peines plus élevées sont prévues en cas d’abus d’autorité, d’actes commis sur des mineurs de 15 ans ou sur des personnes vulnérables.

Un texte inapplicable ?
Pour le gouvernement, ce texte se rapproche de la directive européenne de 2002 sur le harcèlement sexuel, jamais transposée dans le droit français et propose une « définition aussi précise que possible d’une infraction pénale. »

« On sent que le gouvernement a fait l’effort de couvrir le maximum de situations possibles de harcèlement sexuel », a reconnu Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Pour autant, « c’est un texte compliqué, c’est une usine à gaz », a-t-elle estimé.

En effet, « les conditions de la première forme de harcèlement sexuel sont cumulatives avec les secondes », a-t-elle décrypté. « Pour obtenir l’infraction la plus sévèrement réprimée, la victime va devoir prouver énormément de choses » ce qui rend le texte « inapplicable en l’état ».

« Pour le gouvernement, la forme la plus grave de harcèlement sexuel reste moins punie que le délit de vol, le message est quand même gravissime », a déploré Marilyn Baldeck. L’association a également critiqué le fait que le projet de loi sanctionne un acte unique deux fois plus sévèrement qu’un acte répété.

Le ministère du droit des femmes a indiqué que le gouvernement souhaite que le texte soit adopté avant la fin du mois d’août. Il sera donc présenté en procédure accélérée au Parlement, avec une seule lecture par assemblée.
› CÉCILE RABEUX



Les victimes de harcèlement sexuel prises en charge

Publié 

Environ 80 personnes sont condamnées chaque année pour harcèlement sexuel. Un chiffre bien en deçà du nombrede victimes annuelles de ce type d'agissements qui laisse entrevoir la difficulté de porter plaintedans de telles circonstances.

À Paris, une cellule de prise en charge psychologique de ces victimes vient de se créer dans un CHU. Le projet, piloté par le professeur Charles Peretti, chef du service psychiatrie de Saint-Antoine et Tenon, est une première à l'hôpital. En parallèle, un numéro vert d'écoute pour les victimes de harcèlement sexuel (0800 00 46 41) a également été mis en place.

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samedi 9 juin 2012

Des cas d'"hikikomori" en France

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Touchant essentiellement les garçons, l'"hikikomori" se manifeste, en l'absence de schizophrénie ou de retard mental, par un mode de vie centré sur le domicile, un intérêt ou un désir nuls pour l'école ou le travail, et la persistance des symptômes depuis plus de six mois.
Le phénomène est surtout observé au Japon. Le docteur Alan Teo, psychiatre à l'université du Michigan à Ann Arbour, a publié, en mars, dans l'International Journal of Social Psychiatry, un article sur le premier cas d'hikikomori observé aux Etats-Unis : un homme de 30 ans, qui a vécu reclus pendant trois ans dans son appartement. "La première année, il est resté dans un cabinet de toilettes assez spacieux, se nourrissant de plats qu'on lui apportait, a-t-il expliqué. Ne se lavant pas, déféquant et urinant dans des seaux et des bouteilles, il passait son temps sur Internet et devant des jeux vidéo. Il avait déjà vécu un semblable épisode de retrait social qui avait duré plusieurs années quand il avait 20 ans. A chaque fois, il souffrait de dépression sévère." Le patient a accepté de suivre une thérapie cognitive comportementale au terme de laquelle il est en rémission.
LE PHÉNOMÈNE "HIKIKOMORI", VU PAR L'ILLUSTRATEURJONATHAN HARRIS
"Au cours de leur vie, 1,2 % des Japonais en sont atteints, selon l'unique étude rigoureuse sur l'épidémiologie de ce phénomène, précise le professeur Takahiro Kato, du département de neuropsychiatrie de l'université de Kyushu, au Japon. Par ailleurs, une enquête recense 264 000 cas de hikikomori au Japon [sur un total de 127 millions d'habitants], auxquels il convient d'ajouter 460 000 personnes qui vont le devenir." Selon lui, "dans un avenir proche, il y aura près de 1 million de cas au Japon, ce qui aura un impact socio-économique dans ce pays".
Certains spécialistes n'hésitent d'ailleurs pas à qualifier ce phénomène d'épidémie. La situation est d'autant plus complexe qu'on ne compte que 169 pédopsychiatres dans l'Archipel, alors que les premiers signes d'absentéisme scolaire ou d'isolement peuvent parfois être repérés dès l'âge de 12-13 ans. En outre, certains parents, honteux d'avoir un enfant concerné, tardent à consulter. Il peut aussi exister de la part de l'entourage familial une tolérance, voire une indulgence vis-à-vis du jeune reclus, qui, lui, refuse souvent toute consultation médicale.
Les hikikomoris souffrent fréquemment d'une pathologie psychiatrique qui sous-tend l'isolement. Certains cas ne s'accompagnent pas de trouble mental - ou du moins, s'il en existe un, sa présence ne suffit pas à justifier le comportement de retrait et de claustration. Surtout, ce phénomène n'est pas lié à ce qu'on dénomme abusivement "addiction" au Web ou aux jeux vidéo. En réalité, fait remarquer le professeur Kato, Internet et les jeux vidéo contribuent simplement à réduire le besoin de communication en tête-à-tête avec ses semblables.
DÉVELOPPEMENT CROISSANT
Pour le neuropsychiatre, "les changements du mode de vie familial et social expliquent en grande partie le développement croissant du phénomène". Il poursuit : "La famille traditionnelle japonaise, qui comptait beaucoup d'enfants vivant sous le même toit avec les grands-parents, a cédé la place à une cellule familiale dont le père et la mère travaillent, qui compte moins d'enfants et reçoit moins de soutien des proches comme des voisins. Tout ceci rend l'hikikomori plus visible et plus problématique."
Serait également en cause l'intense pression du système scolaire, auquel peuvent s'ajouter les brimades que subissent certains élèves.
Le psychiatre et psychanalyste français Serge Tisseron émet quant à lui une hypothèse. "Le hikikomori, dit-il, pourrait représenter à l'adolescence un comportement de repli à l'intérieur de soi qui permettrait de manière inconsciente de gérer les émotions, les conflits, les inquiétudes relatives à l'avenir, en évitant l'entrée dans une pathologie psychiatrique, telle qu'un effondrement dépressif ou le développement d'une phobie."
Observé au Japon, l'hikikomori n'est pourtant pas lié à la seule culture japonaise, comme en témoigne la présence de cas à Oman, en Espagne, en Italie, en Corée du Sud et, depuis peu, en France. Le docteur Marie-Jeanne Guedj-Bourdiau, responsable du Centre psychiatrique d'orientation et d'accueil (CPOA) à l'hôpital Saint-Anne à Paris, a recensé, "au cours des quinze derniers mois, une trentaine de cas qui concernent des adolescents à partir de 16 ans mais aussi des jeunes gens de 25-30 ans qui ont une vie sociale des plus réduites après avoir eu des difficultés à terminer leurs études supérieures".
CONSULTATIONS TARDIVES
Dans un récent article paru dans les Annales médico-psychologiques, cette psychiatre décrit 21 cas d'hikikomoris dont 20 ont été visités à domicile après une demande d'aide urgente au CPOA de la part de la famille. La honte voire la culpabilité qu'éprouve la famille entraîne de longs retards à la prise de décision de consulter, presque toujours liée à la volonté des parents de soustraire leur enfant à son isolement ou à la crainte d'un passage à l'acte. Ces adolescents étaient cloîtrés depuis plus d'un an et n'avaient pas conscience du caractère anormal de leur conduite. Sur les 21 cas, 16 avaient une pathologie psychiatrique concomitante.
Les visites répétées à domicile de la part d'un thérapeute, avec l'accord de la famille - elle-même prise en charge par un autre soignant - sont le seul moyen d'entrer en contact avec ces jeunes. Néanmoins,"l'hospitalisation est nécessaire lorsque la claustration est trop installée et invalidante", souligne le docteur Guedj-Bourdiau. "Il arrive que l'entourage nous rapporte, un ou deux ans plus tard, la réapparition des symptômes. En effet, comme toute conduite anormale, le retrait social a tendance à se reproduire", note la psychiatre. Elle ajoute cependant que "ces adolescents, une fois soignés, nous remercient de leur avoir tendu la main en pleine souffrance et de les avoir sortis de l'enfer".

Forum Santé : les psychiatres mettent des mots sur les maux à Aix

Quatre médecins de l'hôpital Montperrin ont répondu aux questions des lecteurs de La Provence, hier à l'IEP

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Pas assez de droits pour les handicapés mentaux dans l’UE


« Il reste beaucoup à faire pour que les droits des 80 millions de personnes handicapées que compte l’Europe soient respectés » explique Morten Kjaerum, le directeur de la FRA, l’agence des droits fondamentaux. Cette agence de l’UE a dénoncé jeudi le non respect des droits notamment juridiques de personnes handicapées mentales au sein de l’Union Européenne. Les deux rapports présentés au cours d’une conférence à Copenhague incitent à l’insertion des handicapés mentaux dans la société, plutôt que le placement en institution. Selon le rapport, dans l’Union Européenne ces personnes n’ont pas de perspectives d’emploi ce qui favorise leur dépendance aux aides publiques.

Encore trop d’accidents du travail


La chambre de commerce et d’industrie a renouvelé hier une convention avec la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail afin d’aider les entreprises à limiter les risques.

Adeline Daboval | Publié le 06.06.2012
En Nord-Pas-de-Calais - Picardie, on déplore en moyenne un accident mortel du travail par semaine. « C’est malheureux, mais il faut souvent attendre un accident pour qu’une entreprise investisse dans la sécurité au travail », confie l’infirmier d’une entreprise beauvaisienne. Pour tenter d’enrayer le phénomène, la chambre de commerce et d’industrie territoriale de l’Oise (CCITO) a renouvelé hier une convention avec la Carsat, la Caisse d’assurance retraite et de la au travail. 
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Maladies professionnelles : Troubles musculo-squelettiques et souffrance psychique sont en tête

lequotidiendumedecin.fr 05/06/2012



Le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) publie ce mardi les résultats du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP) - hors cadre des maladies professionnelles indemnisables -, mis en place par l’Institut de veille sanitaire, en collaboration avec l’Inspection médicale du travail.
Le dispositif destiné à évaluer l’impact du travail sur la santé, s’appuie sur un réseau de médecins du travail volontaires signalant toutes les MCP rencontrées durant des périodes de deux semaines prédéfinies baptisées « Quinzaine MCP ».

Les femmes plus que les hommes
En 2008, huit régions ont participé aux Quinzaines : Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Paca, Alsace, France-Comté, Aquitaine et Centre, mobilisant 964 médecins du travail volontaires, soit 33 % des médecins du travail de ces régions. La population de salariés surveillée couvre tous les secteurs d’activité avec toutefois une surreprésentation du secteur industriel et une sous-représentation des secteurs de l’administration et de l’éducation-santé-action. Les résultats mettent en évidence des prévalences plus élevées chez les femmes que chez les hommes, à l’exception des troubles de l’audition.
Les principales pathologies signalées sont les troubles musculo-squelettiques (TMS) : 52 % chez les hommes et 53 % chez les femmes, suivis par la souffrance psychique : 20 % chez les hommes et 31 % chez les femmes. Pour l’ensemble des pathologies et quel que soit le sexe, les prévalences augmentent avec l’âge jusqu’à la tranche d’âge 45-55 ans.
« Ce résultat confirme l’intérêt particulier qui doit être porté aux salariés vieillissants », constatent les auteurs de l’étude dirigée par Madeleine Valenty. L’analyse des TMS signalés montre des prévalences élevées dans les secteurs de la construction, de l’industrie, et de l’agriculture. Les principales localisations des TMS chez les hommes sont le rachis, l’épaule et le coude ; chez les femmes, on retrouve le rachis, l’épaule mais aussi les syndromes canalaires du membre supérieur. Les ouvriers sont les plus souvent atteints, suivis des employés.

Les facteurs relationnels et organisationnels
La souffrance psychique est, quant à elle, plus fréquemment observée dans le secteur financier, dans l’industrie et dans l’administration publique. Dans tous les secteurs d’activité, le sexe ratio est de 2 femmes pour 1 homme, sauf dans le secteur de la construction où il est de 8 femmes pour 1 homme. « Si on s’intéresse aux agents d’expositions signalés par les médecins, les facteurs relationnels et organisationnels sont évoqués comme associés à la souffrance psychique signalée », commentent les auteurs de l’étude.
Grâce aux Quinzaines MCP, il est possible de décrire la fréquence des affections observées par les médecins du travail et jugées par eux imputables au travail. Selon eux, la « description par secteur d’activité et par catégorie socioprofessionnelle réalisée régulièrement devrait permettre de repérer les secteurs et les catégories socioprofessionnelles à plus fortes prévalences, et d’en suivre l’évolution ». L’extension à l’ensemble du territoire national est prévue dans le cadre du Plan santé au travail 2010-2014. En 2012, le programme s’étend sur 15 régions. « Ces résultats sur l’altération de la santé liée au travail constituent des outils d’observation, d’aide à la décision et d’information d’une importance majeure », concluent-ils.
› STÉPHANIE HASENDAHL