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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 8 février 2012


VIVRE, PENSER ET ALLER MIEUX SANS FREUD ?

Scandaleuse pour les conservateurs et les puritains de la vieille Europe qui la vit naître, « science juive » pour les nazis, « science bourgeoise » pour les staliniens, mise à l’index par le Vatican, la psychanalyse a été au sommet de son influence en Occident dans les années 1950/1960. A partir des années 1970, outre les critiques réactionnaires souvent masquées derrière une vulgate poppérienne, la psychanalyse et plus encore les psychanalystes ont été sérieusement bousculés par les critiques féministes du patriarcat, tandis que le mouvement homosexuel ruinait la classification de l’homosexualité comme trouble mental. Par ailleurs, des penseurs radicaux (notamment Deleuze et Guattari en France) ont sévèrement critiqué certains fondements de la psychanalyse et épinglé les pratiques (sociales et cliniques) de nombre de ses représentants.
Que la psychanalyse ait perdu de sa superbe et soit soumise à un examen critique nul ne regrettera, cependant depuis quelques années, de Livre noir 1/ en Crépuscule d’une idole 2/, il ne s’agit plus de critiques ouvrant à un « bilan et perspectives », mais de dénoncer une imposture intellectuelle, une pratique criminelle dont on dénombre des milliers de victimes. L’écho médiatique que rencontrent ceux qui annoncent la mort de Freud n’est pas sans rappeler celui qui accueillait la proclamation hâtive (il n’y a pas si longtemps) de la mort de Marx.
En ouvrant ce débat dans les colonnes de ContreTemps par un entretien avec le psychanalyste Roland Gori, nous avons voulu donner la parole - à travers lui - à toutes celles et ceux qui, aujourd’hui, s’inspirent de la psychanalyse dans leurs pratiques professionnelles et sociales pour résister à la normalisation néolibérale en marche sous couvert d’efficacité. Comme le soulignait Jacques Derrida on peut « penser avec et contre Freud, mais pas sans Freud ».
M.D.
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Roseau pensant

Institut Psychanalytique de l’Enfant – “Autisme et psychanalyse : nos convictions”

L’Institut psychanalytique de l’Enfant a pris connaissance ces derniers mois d’une étrange campagne qui vise à exclure la psychanalyse de la prise en charge des enfants et adolescents autistes. Cette campagne culmine maintenant avec une proposition de loi qui a fait réagir tous les représentants professionnels (1) et les plus grandes associations familiales (UNAPEI). Ladite campagne procède d’un intense travail de lobbying qui allègue des intentions louables : améliorer les conditions d’une catégorie de la population. En fait, il s’agit pour ses promoteurs d’obtenir des pouvoirs publics des subventions massives au bénéfice de méthodes de conditionnement, de façon à offrir des solutions ready-made aux familles qui cherchent avec inquiétude des solutions là où il y a une réelle pénurie d’accueil institutionnel.
L’Institut psychanalytique de l’Enfant réunit des psychanalystes, des intervenants d’institutions spécialisées – psychiatres, psychologues, infirmiers, orthophonistes, psychomotriciens -, des professionnels du champ de l’enfance – enseignants, éducateurs, juristes, médecins… – qui agissent depuis de nombreuses années auprès des enfants en souffrance, en s’orientant de la psychanalyse, de Freud, de Lacan et des avancées les plus actuelles de la recherche clinique.
C’est à ce titre que l’Institut psychanalytique de l’Enfant, par sa Commission d’initiative, souhaite prendre position. Il s’agit ici de témoigner des principes qui gouvernent notre action.
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Jacques Lesage De La Haye « La mort de l’asile : histoire de l’antipsychiatrie »

Jacques Lesage De La Haye, après avoir passé onze ans et demi en prison, a été psychologue au CHS de Ville-Evrard et chargé de cours à l’université de Paris VIII. Et ici, là et ailleurs, il n’a cessé de dénoncer toutes les formes d’enfermement.
Dans ce livre où se mêlent souvenirs personnels et analyses théoriques il nous raconte l’histoire finalement assez peu connue de l’antipsychiatrie.
De sa critique psy et de sa critique sociale de l’asile. De sa volonté de promouvoir, via notamment des pratiques autogestionnaires, la part d’humanité du fou. De sa lutte pour abattre les murs de l’enfermement et réinsérer le fou dans la vie sociale.
Aujourd’hui, tout en continuant à subsister ici ou là, l’asile a été largement remplacé. Le secteur psychiatrique comprend en effet foyers de jour et de nuit, appartements associatifs, collectifs et thérapeutiques, centres d’accueil thérapeutique à temps partiel, hôpitaux de jour, centres médicopsychologiques, centres de crise et d’accueil d’urgence… Pour autant, et ce livre en témoigne, la bataille est encore loin d’être gagnée.
Pire, à l’heure du déferlement d’un véritable délire sécuritaire savamment orchestré par les maîtres du monde, elle s’annonce âpre et si ce livre, qui est un livre de combat, sort aujourd’hui, ce n’est nullement un hasard.
Tout juste une nécessité !

Éditions du monde libertaire
ISBN 978-2915514-39-1
Les éditions libertaires
ISBN 978-2-914980-90-6
12 €

Les Livres de Psychanalyse



Le psychotique et le psychanalyste

Jacques Borie


Janvier 2012- Ed. Michele - Coll "je est un autre"

Au fil de ces pages, le lecteur découvrira ce qui se passe à notre époque dans le cabinet d’un psychanalyste, lorsque celui-ci consent à accueillir des sujets psychotiques. Nul voyeurisme ici, mais au contraire le témoignage d’une expérience unique fondée sur une éthique de la parole.À l’heure où le discours sur la folie tend à disparaître, et avec lui le traitement humanitaire et social qui a longtemps prévalu, ce livre est une preuve vivante qu’il existe au moins un lieu où le sujet peut adresser sa souffrance, et à partir de là engager un travail pour construire une solution qui permette tout simplement de lui rendre la vie possible. En effet, pour chaque cas, le psychanalyste est amené à inventer un dispositif adéquat qui tienne compte à la fois des exigences de l’Autre auquel le sujet à affaire, et de la jouissance qui est en jeu pour lui. À mille lieux de tout objectif normalisateur visant à éradiquer ce qui cloche, l’analyste est un orfèvre qui place au cœur de ce qui constitue la dynamique de l’expérience le réel propre au sujet. D’une telle lecture, on n’en sort pas indemne, de découvrir en quoi tient une existence, souvent à pas grand-chose, quelques détritus, un mot que l’on invente, une image que l’on construit…Il se démontre qu’un traitement de la folie est possible, au un par un. Il trouve son fondement dans l’expérience inaugurale que Freud inventa, il y a de cela plus d’un siècle avec des sujets névrosés, et qu’à sa suite Jacques Lacan fonda en raison. C’est cette boussole qui ici oriente la pratique.

Les Livres de Philosophie

Etats de choc. Bêtise et savoir au XXIè siècle

Bernard Stiegler

Janvier 2012 - Ed. Mille et une nuits

L’impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d’entre nous. Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n’est pas une question nouvelle : Theodor Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 – au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation.
Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu’au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la «performance», était systématiquement et aveuglément orchestrée par la «révolution conservatrice» – imposant le règne de la bêtise et de l’incurie.
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Les Livres de Psychanalyse



Libres Cahiers pour la Psychanalyse XXXIV : Grandeur et solitude du Moi

Automne 2011 - Numéro 24


La contribution et la composition de ce numéro ont été inspirées par Sigmund Freud,Psychologie des masses et analyse du moi, 1921, in OCF/P, XVI. 
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Les Livres de Philosophie



Montaigne et la philosophie du plaisir. Pour une lecture épicurienne des Essais

Rafal Krazek


Janvier 2012 - Classiques Garnier, coll. "Essais philosophiques sur Montaigne et son temps" - 36 €

Le scepticisme de Montaigne a jusqu’à présent dominé le débat sur la portée philosophique des Essais. C’est pourtant le concept épicurien du plaisir qui oriente la pensée philosophique tout entière de Montaigne. En tant que force motrice principale régissant les actions humaines, le plaisir constitue en effet la seule mesure des choses, le tamis par lequel doit passer tout contenu existentiel, quelle que soit sa nature: religieuse, philosophique ou passionnelle.











À qui profitent les psychotropes ?


AVEC «BOOKS». Après avoir lu cet article, vous ne regarderez plus jamais un antidépresseur de la même façon. 

Le nombre de personnes traitées pour dépression a triplé au cours des dix années [ayant suivi la mise sur le marché du Prozac, en 1987], et environ 10 % des Américains âgés de plus de 6 ans prennent actuellement des antidépresseurs (1).
La hausse des prescriptions de médicaments soignant les psychoses est encore plus spectaculaire. La nouvelle génération de neuroleptiques tels que le Risperdal, le Zyprexa et le Xeroquel a remplacé les anti-cholestérol en tête des ventes de produits pharmaceutiques aux États-Unis (2).
Que se passe-t-il ? La prévalence des maladies mentales est-elle si élevée, et continue-t-elle d’augmenter ? Ou bien savons-nous mieux reconnaître et diagnostiquer des troubles qui ont toujours existé? Ne sommes-nous pas simplement en train d’étendre les critères de diagnostic des maladies mentales de telle sorte que presque tout le monde en ait une ? Et qu’en est-il des médicaments aujourd’hui à la base des traitements ? Sont-ils efficaces ?
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vendredi 3 février 2012


Parlons sans peur de la psychiatrie

Par ANTOINE PELISSOLO Professeur de psychiatrie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, université Pierre-et-Marie-Curie
Deux problèmes de santé publique, qui font l’actualité, interpellent fortement la psychiatrie : l’autisme et l’alcoolisme. Souvent, dans les deux cas, le même rejet de la part des patients, des familles, voire des politiques : il ne s’agirait pas de maladies psychiatriques et les psychiatres ne seraient donc pas les bons professionnels.
Les diverses mesures ministérielles annoncées sur l’autisme (grande cause nationale 2012), essentielles pour rattraper le retard français, sont ostensiblement tournées vers l’aide aux structures médico-sociales (lieux de vie, programmes éducatifs…), légitimement, mais délaissent l’hôpital et la psychiatrie. Certes, les familles ont de bonnes raisons de remettre en cause certaines pratiques psychiatriques françaises.
La priorité longtemps donnée aux approches psychanalytiques dans l’autisme s’est traduite par une mise en cause des parents, qui se sont sentis accusés d’avoir une responsabilité dans l’apparition de la maladie de leurs enfants. En parallèle, les méthodes de soin et d’apprentissage, issues des théories comportementales et reconnues dans d’autres pays, n’ont pas pu se développer avant l’impulsion venue des associations de familles depuis dix ans. Malgré ces réalités indiscutables, un excès inverse de «dépsychiatrisation» totale de l’autisme, ne mettant l’accent que sur les aspects éducatifs, serait une grave erreur.
L’autisme est un handicap, c’est vrai, mais c’est aussi une maladie. Une maladie psychiatrique n’est pas forcément un dérèglement psychologique provoqué par le stress ou une influence familiale délétère. Les connaissances actuelles sur, par exemple, la schizophrénie ou les troubles obsessionnels compulsifs en font des pathologies très probablement liées à des dysfonctionnements cérébraux et, en partie au moins, sous-tendues par des facteurs constitutionnels et génétiques. Il n’est pourtant pas question de sortir ces affections du domaine de la psychiatrie car, seule une approche globale de la personne, à la fois biologique et psychologique, peut conduire à une compréhension de ces troubles et de leurs traitements.
Le même raisonnement s’applique à l’autisme, pour lequel aucun spécialiste n’est mieux placé que le psychiatre pour analyser les différents handicaps qui le composent : difficultés à comprendre l’autre, à décrypter les émotions, à se construire une représentation de soi-même, etc. C’est le cas dans le monde entier, et même en France, où des recherches de haut niveau sont menées par des équipes de psychiatrie et de pédopsychiatrie, en collaboration avec des chercheurs en neurosciences, sur les bases cérébrales et génétiques de l’autisme. Psychiatrie n’est synonyme ni d’asile ni de psychanalyse et les médecins formés à cette spécialité inventent et utilisent, en collaboration avec des psychologues, les thérapies comportementales et cognitives efficaces dans de nombreuses pathologies. Ils peuvent et doivent continuer à chercher des traitements médicamenteux et psychologiques à l’autisme.
A propos de l’alcoolisme, les lecteurs de Libération (17 janvier) ont pu lire que le cardiologue Olivier Ameisen considère que cette maladie doit sortir du«champ de la psychiatrie et de la honte». Comme les autres addictions, l’alcoolo-dépendance est une affection terrible qui génère de nombreux problèmes médicaux, mais dont le centre reste un trouble du contrôle des pulsions et des émotions, et donc bien une pathologie relevant de la psychiatrie. Le docteur Ameisen consacre tout son temps et son énergie à la défense (louable) d’un nouveau traitement potentiel, le baclofène, qui lui a permis de guérir lui-même de la dépendance à l’alcool. Très clairement, pour lui ou la journaliste qui a retranscrit ses propos, psychiatrie égale honte et folie. Et les bons traitements doivent venir d’ailleurs, de médicaments et de médecins soignant probablement de «vraies» maladies, comme nous l’entendons souvent dans la bouche de nos confrères non psychiatres. Ces prises de position sont méprisantes pour notre spécialité et notre travail, mais ça n’est pas le plus grave. Les principales victimes sont les malades eux-mêmes : ceux qui sont effectivement suivis en psychiatrie et qui n’ont vraiment pas besoin de cette stigmatisation supplémentaire, et ceux qui devraient l’être du fait de leurs troubles, mais qui y renoncent par peur de ce marquage social rédhibitoire.
Car la psychiatrie est avant tout une spécialité médicale, avec ses diagnostics, ses examens, ses traitements. Son domaine particulier est ce qui fait la dignité humaine : l’harmonie entre l’esprit, les sentiments et les comportements. Exercer en psychiatrie, qu’on soit médecin ou infirmier, c’est prendre soin de l’autre en l’aidant à se sentir plus en accord avec lui-même, à retrouver sa liberté de penser et d’agir, à reconstruire des liens solides avec ses semblables.
Même si beaucoup de progrès restent à faire, de très bons résultats sont accessibles dans nombre de maladies. Ce sera le cas à terme pour l’autisme ou la dépendance alcoolique. Mais à la seule condition que l’on mette de côté les combats stériles, que l’on respecte les malades quels qu’ils soient, «psychiatriques» ou non, et qu’on lutte contre les seuls poisons véritables : les maladies et les préjugés.


Management éthique de la GRHUne théorie consensuelle mise à mal sur le terrain

01.02.12 - 18:06 - HOSPIMEDIA 
La GRH est aujourd'hui confrontée à de multiples contraintes qui ouvrent une brèche au développement d'une approche productiviste utilitaire. Une réflexion éthique permet de revenir à l'essence même de ses pratiques.
Dans le cadre d'une journée d'étude sur le thème "Éthique et GRH" organisée à Paris le 27 janvier, l'Association pour le développement des ressources humaines des établissements sanitaires et sociaux (ADRHESS) a souhaité mettre en avant les valeurs de respect, d'équité et de solidarité qui la guident et qui fondent le service public hospitalier. Jean-Marie Barbot, président de l'association, a dès lors indiqué être "vigilant", craignant le développement d'une "approche productiviste utilitaire" de la Gestion des ressources humaines (GRH) dans le contexte actuel de résorption des déficits hospitaliers. Il préfèrerait en effet que se diffuse une GRH solidaire entre établissements avec la définition de bonnes pratiques professionnelles.
Crainte d'une approche productiviste utilitaire
Dans l'assemblée, tout le monde a évidemment adhéré au discours théorique d'un management des hommes suivant des valeurs (humaines, sociales, d'écoute, de bientraitance...), évoqué par Florence Gruat, cadre supérieure de santé, adjointe à la coordination des soins au CHS Théophile Roussel à Montesson. Pourtant sur le terrain, ce n'est pas une évidence. Dans le contexte de pénurie de certaines compétences et surtout de maîtrise des dépenses, les participants ont par exemple évoqué des coups bas entre établissements voisins pour l'acquisition d'une compétence rare.
Adapter la hiérarchie et les outils
Laëtitia Laude-Alis, enseignante à l'École des hautes études en santé publique (EHESP) a quant à elle cité la référence constante à la hiérarchie en France. Or, dans l'Hexagone, ce soutien hiérarchique (émotionnel, technique et fonctionnel) n'est pas suffisamment satisfait, a-t-elle rappelé, s'appuyant sur les données bibliographiques disponibles. Seuls 36% des salariés du secteur public estiment en effet disposer du soutien de leur hiérarchie, contre 59% en moyenne dans les autres pays de l'Union européenne. Alors quand on parle d'intégration dans la fonction publique hospitalière, de pratiques et d'outils bottom-up (management participatif par objectif, évaluation 360°...), Laëtitia Laude-Alis met le holà. Selon elle, "toutes les organisations ne sont pas prêtes à ces outils". Et de se déclarer "méfiante sur une vision universaliste et non contextualisée" de la GRH. Par contre, tempère l'enseignante, il est possible d'adapter l'outil au terrain et notamment au contexte local et culturel. Elle a aussitôt été confortée dans ses propos par Dominique Cigan, directeur des ressources humaines de l'EPS Maison Blanche à Paris, qui n'est "pas toujours convaincu par le management participatif" mais plutôt par "le contributif".
Christian Poimboeuf, DRH à l'AP-HP, estime quant à lui que "l'éthique a une grosse responsabilité par rapport à l'animation de l'équipe". Selon lui, il faut provoquer le débat pour ne pas s'enfermer dans l'activité quotidienne, prendre le temps de discuter, d'écouter... bref de reposer des bases simples sur la fonction. C'est dans cet état d'esprit par exemple, que Michel Dogué, directeur du CHS Théophile Roussel à Montesson, vice-président de l'ADRHESS, construit actuellement au sein-même de son projet d'établissement "un projet managérial avec une charte managériale".
P.H.
Enquête sur les valeurs dans la fonction publique
Le Réseau des écoles de santé publique (RESP) mène actuellement une enquête sur les valeurs dans la fonction publique : valeurs de référence, valeurs en acte, valeurs des parties prenantes. Certaines ressortent "fragilisées", a indiqué Laëtitia Laude-Alis. Ainsi, précise-t-elle, les valeurs les moins représentatives dans la fonction publique hospitalière sont : l'exemplarité (51%), l'efficience (49%) et la loyauté (48%).
5 000 questionnaires ont été réceptionnés sur la partie quantitative de cette enquête, la partie qualitative restant quant à elle à finaliser.
P.H.

Fin du mouvement de grève aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne)

01.02.12 - 17:55 - HOSPIMEDIA 
Après plusieurs jours de grève illimitée (7 jours et 3 semaines de mobilisation) aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne), les syndicats CGT et Sud Santé annoncent dans un communiqué avoir finalement trouvé un compromis avec la direction et donc voté l'arrêt du mouvement de contestation en assemblée générale mardi. La direction s'est engagée "à verser un reliquat de prime de 150 euros (...) à tous les agents bénéficiant de la prime avec le salaire de février 2012", indiquent les deux syndicats. L'information a été confirmée à Hospimedia par une source proche de la direction. L'objet principal du désaccord portait effectivement sur le versement d’une partie de la prime de fin d’année au mérite. Cela aurait donc consisté à attribuer cette prime qu’à une partie du personnel pénalisant par exemple ceux qui ont pris des congés maladie, rapportent les deux syndicats. 
L.W.

Élections 2012L'appel au futur président des signataires du "Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire"

01.02.12 - 17:23 - HOSPIMEDIA 
Dans une lettre ouverte intitulée "Santé publique : les dix mesures que nous attendons du prochain président" et diffusée ce 1er février sur le site d'information Rue89, des signataires* du "Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire" – édité en septembre dernier chez Odile Jacob (lire la 4e de couverture sur le site de l'éditeur) – listent dix de leurs attentes en écho, également, à un courrier aux candidats à la présidence de la République déjà diffusé mi-décembre :
-Abroger le volet hospitalier de la loi HPST,
-Mettre fin à la convergence tarifaire déloyale entre le public et le privé,
-Moderniser/restructurer les hôpitaux sur des critères médicaux et non comptables à courte vue,
-Décréter un moratoire sur les fermetures de lits et arrêter les suppressions d'emplois de personnels hospitaliers,
-Réaffirmer que l'hôpital n'est pas une entreprise et en tirer les conséquences,
-Recentrer l'hôpital sur le patient non en parole mais dans les faits,
-Refonder les CHU en maintenant l'esprit d'intégration qui a présidé à leur création contrairement au processus de fragmentation en cours,
-Revoir les modalités des activités médicales privées à l'hôpital public,
-Améliorer les rapports entre la médecine de ville et la médecine hospitalière,
-Promouvoir la démocratie sanitaire.
T.Q.
* Entre autres le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), le Dr Alex Pariente, hépato-gastroentérologue au CH de Pau et Frédéric Pierrusociologue et chargé de recherche au CNRS Paris-Dauphine.

Ensemble, patients et soignants pour un défilé de mode pas comme les autres

vendredi 03.02.2012, 05:33La Voix du Nord
 Pour le collectif «J'm'défile», c''est une façon de lutter contre les stigmatisations...Pour le collectif «J'm'défile», c''est une façon de lutter contre les stigmatisations...
Les Plus du bénévolat récompensent chaque année, depuis vingt et un ans, celles et ceux qui s'investissent sur le territoire. Dans la catégorie « Mieux vivre ensemble », le jury a choisi le collectif « J'm'défile », qui a organisé en octobre dernier un défilé de mode avec des patients des unités tourquennoises de psychiatrie (UTP). Rencontre avec les acteurs de ce projet inédit.
PAR MARLÈNE VITEL
tourcoing@lavoixdunord.fr PHOTO LA VOIX >
Un défilé comme les pros Le 10 octobre dernier, la Maison des associations de Tourcoing accueillait dans ses locaux un défilé pas comme les autres. Sur le podium, des patients et du personnel soignant des unités tourquennoises de psychiatrie. Les mannequins d'un soir avaient préparé la chorégraphie avec Julie Vandewaele, éducatrice en sport adapté. Quant aux vêtements, ils avaient été prêtés par les élèves d'ESMOD Roubaix et un magasin tourquennois. Enfin, le lycée professionnel de Loos s'est occupé de la coiffure et du maquillage. « Le résultat fut bluffant. Malgré le trac, il n'y a pas eu un seul couac pendant une heure de défilé », précise Catherine Thévenon, psychiatre.
Changer le regard, bousculer les mentalités Sur scène, impossible de deviner qui était patient ou soignant. « C'est une façon de lutter contre les stigmatisations. Le public a été impressionné, beaucoup se sont dits qu'eux-mêmes n'auraient pas osé », affirme la psyhiatre. « Cela a permis un travail sur l'image de soi. Certains ont donc changé leurs regards... C'était la rencontre de deux mondes », poursuit Christophe Polito, de la fédération départementale de sport adapté. « Les patients ont affronté leurs peurs, montré leurs capacités. Il faut faire évoluer les mentalités, agir ensemble pour mieux vivre ensemble », conclut Alain Mezrag, adjoint au maire.
L'utilisation du sport et de la culture pour la santé mentaleRégulièrement, les patients des UTP participent à des ateliers d'insertion, souvent axés sur la culture. Malheureusement, les projets autour du sport restent rares. « Nous avons beaucoup de retard sur les pays anglo-saxons dans ce domaine. Le sport est sous-utilisé dans le traitement de la santé mentale », regrette Catherine Thévenon. « C'est difficile de trouver des activités qui se prêtent à ce genre de public. Le défilé correspondait parfaitement », précise Christophe Polito.
Un prochain défilé ?
« Cet atelier de chorégraphuie est une activité habituelle au sein de l'unité », précise Catherine Thévenon. De quoi lancer un nouveau défilé ? « Même si l'activité a été anxiogène pour les patients, on en a tous gardé un excellet souvenir. Il y aura donc un nouveau défilé, le 16 mars. Cette fois, des vêtements ethniques seront présentés. » •