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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 30 novembre 2011

La République des Pyrénées.fr



Psychiatrie : quelle vie après une hospitalisation ? Un Palois témoigne

Par Marie-Pierre Courtois
Publié le 28 novembre 2011




La réinsertion dans la société après avoir été hospitalisé en psychiatrie est pour certains un parcours semé d'embûches. Exemple d'un jeune Palois qui a passé plus d'un an au CHP.
«J'ai souvent pensé au suicide, mais les médecins et les infirmiers m'ont aidé à revenir dans le réel. » Admis à 17 ans au Centre hospitalier des Pyrénées (CHP), Nicolas (1) en a aujourd'hui 22 et vit en appartement associatif.
Avant, il voulait travailler dans le social. « Je trouve la société injuste d'accepter que certains dorment et vivent à la rue quand d'autres ont tout. » Sur ce constat, Nicolas bascule et fugue. « C'était injuste d'être dans une maison et je voulais me battre pour survivre. Des voix m'ont dit de partir, je l'ai fait. »
Ramené chez lui par la police, il entre peu après au CHP à la demande d'un membre de sa famille. Diagnostiqué schizophrène, il y reste plus d'un an. « Au CHP, on est écarté de la société et un peu perdu de devoir vivre en collectivité avec les autres patients. Mais les infirmiers te parlent comme à une vraie personne et proposent des activités, et tu te sens retrouver une vie humaine, avec l'envie d'avoir une place, de recréer une famille. » Stabilisé, Nicolas adhère aux soins qui lui sont proposés.
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Publié le 24 novembre 2011

Santé mentale en Afrique: briser les chaînes de la maladie


Au loin, un terrain immense piqué de magnifiques manguiers se profilait derrière le centre de prières togolais. De près, le Québécois Sylvain Ratel a réalisé avec effroi que chaque tronc tenait lieu de prison. À perte de vue, des hommes, des femmes et même une toute petite fille s'y trouvaient enchaînés, exposés au vent, aux insectes et aux périls de la nuit africaine.
Ils étaient amaigris, et souffraient tous de maladie mentale. En entendant parler français, l'un d'eux a soudain entonné un vieux succès de Joe Dassin: «Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Élysées...»
«Ç'a été le pire moment du voyage. Voir tous ces gens abandonnés. Savoir qu'ils risquaient de rester attachés pendant des années et des années, car l'enchaînement les rend encore plus malades», relate M. Ratel, qui est chef de service à l'hôpital psychiatrique Louis-H. Lafontaine. Indigné, l'éducateur spécialisé a convaincu son employeur de publier Créer des liens pour briser des chaînes, le récit et les images de ce voyage entrepris en 2009, avec un collègue psychologue, Luc Legris.
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Le crime et le divan


Dans « L'Interprétation des meurtres » (Panama), Jed Rubenfeld décrivait la rencontre entre Freud et un jeune psychiatre, Stratham Younger, chargé de favoriser la diffusion de la psychanalyse aux États-Unis. Frank Tallis, docteur en psychologie, consacre également une série au philosophe viennois chez 10/18, et l'on sait la complicité méthodique qui lie l'enquête à l'analyse, le rôle des symptômes que l'on peut comparer à celui des indices, le fait qu'une scène de crime au premier chapitre n'est jamais que l'épilogue d'une histoire à reconstruire.

Ce qui retient à nouveau l'attention du lecteur dans « L'Origine du silence », c'est ce mélange astucieux entre roman-feuilleton, dissertation parfois érudite sur la psychanalyse et reconstitution historique.

Le fracas des armes

Le premier épisode se situait en 1909, sur le chantier d'un siècle prometteur. C'est le fracas des armes qui va anéantir les rêves. En 1920, les protagonistes affrontent les conséquences de la Première Guerre mondiale. Ils soignent un enfant mutique, enquêtent sur des attentats à Wall Street, combattent l'affairisme corrupteur et un trafic de radium dont Marie Curie fait les frais.

Dans l'Europe en ruines, et plus précisément dans cette ville de Vienne où l'on mange les chiens en attendant de chasser les Juifs, Freud évoque pour la première fois un élément de sa théorie permettant d'interpréter le silence de l'enfant.

Et comme dans tout bon polar, ce sont les mots de la fin qui éclairent la scène du crime.
LIONEL GERMAIN

« L'Origine du silence », de Jed Rubenfeld, éd. Fleuve noir, 570 p., 20,90 €.
27/11/11 15:18
Luanda
Les infirmiers continueront à jouer un rôle indispensable dans la structure d'assistance médicale 


    
Luanda  - Le vice-président de la République, Fernando da Piedade Dias dos Santos, a déclaré samedi, à Luanda, que la figure de l'infirmier continuait à jouer un rôle essentiel dans la structure de l'assistance médicale à la population.            

Fernando da Piedade a tenu ces propos dans son discours prononcé à l'ouverture du premier congrès international de l'Ordre des Infirmires d'Angola qui se déroule du 26 au 28 novembre à Luanda.    
  
"La tenue de cette conférence est d'une grande importance pour les professionnels de la santé, particulièrement la classe infirmière car les thèmes prévus représentent une occasion souveraine d'évaluer les problèmes d'assistance médicale en Angola", a-t-il signalé.
    
A cette occasion, le vice-président a défendu la nécessité de promouvoir les dispensaires et centres de formations en qualité et quantité pour des soins de santé en vue d'améliorer les services à rendre à la population 
    
"Dans le cadre de la formation, l'augmentation des facultés de médecine, après la création de nouvelles institutions d'enseignement supérieur publics et privés, outre le secteur privé va certainement contribuer à surmonter la carence en personnel dont le secteur a besoin pour répondre aux problèmes de santé et les besoins de la population" a précisé Dias dos Santos.

Le premier congrès international de l'ordre des Infirmièrs de l'Angola, qui la participation de délégations du Brésil, du Cap-Vert, Cuba, du Mozambique, du Portugal et de Sao tome et-Principe, a été ouvert sous le thème "La contribution des infirmièrs dans les soins de santé primaires".
  
La séance d'ouverture a été assisté par des membres exécutifs, les députés de l'Assemblée nationale, des représentants de la société civile, des religieux et d'autres individualités, outre les quelque 600 délégués.

L'ordre infirmier rappelé à l'ordre

Le ministère de la Justice calme le jeu. Les infirmières non inscrites à l’ordre infirmier ne seront pas poursuivies pour exercice illégal de la profession.

Les établissements qui emploient des infirmières ne peuvent être tenus responsables si elles ne sont pas inscrites à l’ordre infirmier. Pas plus que ces dernières ne seront poursuivies pour exercice illégal de la profession infirmière. Et ce ne sont pas les tenants anti-ordre qui le disent mais le ministère de la Justice lui-même ! « Nous travaillons en étroite collaboration avec la chancellerie sur cette question, et les procureurs ont reçu des instructions claires à ce sujet » a indiqué le chef du bureau des ressources humaines 2 à la direction générale de l’offre de soins (DGOS), Guy Boudet, à l’occasion d’un point d’actualité qu’il animait le 18 novembre dernier lors d’uncolloque organisé par la DGOS. Et d’ajouter : « Le dossier n’est pas simple, mais il ne sert à rien de mettre le feu partout. Mieux vaut chercher des solutions. » En ligne de mire, plusieurs conseils départementaux de l’ONI, principalement de la région Auvergne, qui ont récemment « traîné en justice » des établissements au motif que les infirmières y travaillaient sans être passées par la case ordre infirmier. Selon la DGOS, le président de l’ONI, Didier Borniche, a dû monter au créneau, afin de calmer les ardeurs judiciaires de ses troupes, les invitant à se concentrer sur des cas véritables d’exercice illégal.

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dimanche 27 novembre 2011


Psychiatrie au Sénégal : Demande croissante, moyens insuffisants.


Psychiatrie au Sénégal : Demande croissante, moyens insuffisants.
DAKARACTU.COM  L'accident de la circulation survenu devant le palais de la République le 10 novembre passé, dans lequel avait été mortellement fauché un malade mental errant, a fait ressurgir un problème récurrent. Celui de la gestion des déficiences mentales au Sénégal. Des centaines de fous circulent dans les rues de la capitale sénégalaise. Le médecin de l'hôpital psychiatrique de Thiaroye indique que les malades mentaux errants sont partout, on les trouve partout. Les deux hôpitaux spécialisés en psychiatrie de Fann et de Thiaroye doivent faire face à une demande croissante alors que leurs moyens sont très insuffisants. Par exemple, le service psychiatrique de Fann ne dispose que de 6O lits alors qu'il compte 141 malades hospitalisés.

La réforme de la loi relative aux soins psychiatriques

25 octobre 2011
 
La réforme de la loi relative aux soins psychiatriques
A la suite d’une question prioritaire, le conseil constitutionnel a décidé que la loi de 1990, qui organise les soins sans consentement en psychiatrie, devait être réformée.
Cette réforme permet une intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) pour le maintien d’une personne en hospitalisation sans son consentement pour une période de plus de 15 jours.
Les travaux menés en 2010 ont débouché sur le vote d’une nouvelle loi par le parlement le 22 juin 2011, applicable depuis le 1er août 2011.

Les textes législatifs et juridiques
Loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge
Décision du conseil constitutionnel du 6 octobre 2011 - Décision QPC 2011-174(PDF - 160.5 ko)
Décret n° 2011-898 du 28 juillet 2011 relatif aux dispositions d’application en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie de la Loi du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge
Décret n° 2011-846 du 18 juillet 2011 relatif à la procédure judiciaire de mainlevée ou de contrôle des mesures de soins psychiatriques
Décret n° 2011-846 du 18 juillet 2011 relatif à la procédure judiciaire de mainlevée ou de contrôle des mesures de soins psychiatriques (rectificatif)
Décret n° 2011-847 du 18 juillet 2011 relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge
Circulaire du 21 juillet 2011 relative à la présentation des principales dispositions de la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge et du décret n°2011-846 du 18 juillet 2011 relatif à la procédure judiciaire de mainlevée ou de contrôle des mesures de soins psychiatriques
Circulaire N°DGOS/R4/2011/312 du 29 juillet 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge
Circulaire du 11 août 2011 relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge

8 points-clés pour vous guider

La mise en œuvre
La mise en oeuvre : le diaporama(PDF - 62 ko)
Les certificats et avis médicaux(PDF - 25.5 ko)
La procédure sur demande d’un tiers ou en cas de péril imminent(PDF - 31.7 ko)
La procédure sur décision du représentant de l’Etat ou de l’autorité judiciaire : entrée dans le dispositif de soins(PDF - 52.6 ko)
L’escorte des personnes hospitalisées sans consentement(PDF - 87.7 ko)

La foire aux questions

Les modèles d’arrêtés et autres documents-modèles


Information à l’attention des personnels des agences régionales de santé (ARS) utilisant le logiciel HOPSY (gestion des arrêtés préfectoraux)

La poursuite de l’utilisation du logiciel HOPSY (version 1.4.7 actuelle) est recommandée à partir du 1er août 2011, selon des modalités spécifiques décrites dans un guide. 
Concernant les échéances de saisine du juge des libertés et de la détention, un outil complémentaire à HOPSY (sous forme d’une feuille de calcul Excel) est mis à votre disposition. 
Le guide et l’outil « saisines JLD » sont disponibles depuis le logiciel HOPSY (onglet "intra").



Pour en savoir plus
Le dossier législatif de la loi relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge.
Pour toute question : lopsy2011[@]sante.gouv.fréléchargements
Source :
Direction générale de la santé (DGS)
Direction générale de l’offre de soins (DGOS)
14 avenue Duquesne 75350 Paris 07 SP

Mise en ligne : juillet 2011
Actualisation : octobre 2011

Pour un débat serein sur la question pénale

Point de vue | LEMONDE.FR | 25.11.11 | 09h48
par Pierre Méheust, professeur d'histoire-géographie et ex-membre du Comité d'Orientation Restreint sur la loi pénitentiair

L'élection présidentielle dans le viseur, le débat s'annonce vif sur les thèmes de la justice et de la sécurité publique, comme en 2002, comme en 2007, bis repetita placent. Bien que placés au centre des débats, trop de temps et trop d'énergie ont déjà été perdus, trop d'espoirs déçus et trop d'avancées ont été caricaturées.

Nous devrions nous épargner les querelles stériles et les débats inutiles pour nous interroger sereinement sur les questions de fond. La trame du récit semble, hélas, déjà écrite : d'un côté les professionnels et les associations se sont arcboutés contre la politique sécuritaire de coups de menton menés depuis presque dix ans. De l'autre, un gouvernement qui a commis des maladresses, des erreurs et dont le bilan, qui reste à dresser, s'éloignera sans doute de beaucoup des engagements pris.
L'opposition n'a pas pour autant de boulevards tracés devant elle qui la mèneraient sans encombre place Beauvau ou place Vendôme. A lire les programmes des candidats et à écouter leurs discours, justice et police ont été délaissées et l'augmentation substantielle de leurs budgets permettrait d'ensoigner les maux. Mais à ne porter la critique que contre la faiblesse des moyens, l'opposition se prive d'une réelle occasion de repenser un projet de société dans lequel l'autorité judiciaire serait confortée et la pénitentiaire tiendrait son rang. Cet exercice est complexe et néanmoins indispensable.
Des bases existent pourtant pour ne pas construire sur du sable. Une conviction d'abord, celle de Victor Hugo et de Robert Badinter, la justice pénale ne peut êtreune justice qui tue. Aucun drame, si poignant soit-il, ne doit nous éloigner de cet idéal. Ensuite la loi pénitentiaire (2009) et les Règles Pénitentiaires Européennes (2006) donnent à la prison des objectifs et définissent la réinsertion : mener une vie responsable, exempte de délit et de crime. Cependant, notre société ne réussit pas à élever une pénalité républicaine sur ces textes socles qui doiventencadrer la réponse sociale aux transgressions. Ainsi, la phrase de Nietzsche, reprise par Foucault : "Nos sociétés ne savent plus ce que c'est que punir", semble toujours d'actualité.
Puisque les mots seuls ne suffisent pas, il faut que le politique se penche sur des questions fondamentales, concrètes, pour l'instant délaissées : que fait-on du temps de la peine ? Lorsqu'un homme est condamné à 10 ans de prison, qu'y fera-t-il, comment vivra-t-il et qui deviendra-t-il ? Lorsqu'un homme est condamné à un an de prison, comment cette sanction peut-elle être aménagée pour qu'elle fasse peine et pour qu'elle fasse sens pour la communauté comme pour l'individu ? Comment aider les personnes qui ont été victimes à se reconstruire ? Quels modèles de peines nouvelles peuvent être inventés ? Pourquoi la semi-liberté ne pourrait-elle pas être plus développée ? Pourquoi l'effort d'enseignement de l'éducation nationale et des associations reste-t-il si peu développé en détention alors que les besoins sont si grands et que cette action permet une insertion ou une réinsertion dans la société ? Et à l'issue de la peine, car il doit y avoir une issue, pourquoi l'insertion par l'activité économique, si prometteuse, reste-t-elle en arrière plan ?
Une des tâches du prochain gouvernement sera de redonner de la grandeur à l'autorité judiciaire et un horizon à ses administrations que sont la protection judiciaire de la jeunesse et la pénitentiaire. L'instrumentalisation partisane (de tous bords) des questions relatives à la sécurité a déjà profondément déstructuré le lien social et une société ne peut faire corps si l'on en fragilise une de ses composantes essentielles. Redonner du sens devrait-être l'action prioritaire de nos gouvernants. En effet, les actes de délinquance disent quelque chose de la fragilité de l'homme et de nos sociétés. La deuxième tâche sera de réconcilier la société civile qui a parfois cédé à la facilité d'une critique démagogique. Deux discours inconséquents et caricaturaux se font face : d'une part ceux qui instrumentalisent la douleur et font vaciller la justice en agitant le spectre de la vengeance, d'autre part ceux qui considèrent que toute mesure destinée à mieuxencadrer le suivi des délinquants est un pas vers la construction d'un "droit pénal de l'ennemi" et rejettent toute idée de responsabilité personnelle arguant d'un déterminisme social. La réalité est infiniment plus complexe.
Il faudra beaucoup de sagesse aux hommes politiques pour mener des débats à la hauteur des enjeux et beaucoup d'intelligence collective à la société pour ne pas céder à la tentation égoïste de la critique sans discernement.
Pierre Méheust est aussi professeur à Fleury-Mérogis et ancien président du GENEPI.