Serge Cannasse
Il semble souvent acquis que la santé mentale se soit dégradée chez de nombreux enfants du fait de la pandémie de COVID-19. Une mise au point de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) permet de comprendre ce qu’il en est vraiment.
Pendant le premier confinement, 13% des enfants de 8 à 9 ans ont eu des « troubles socio-émotionnels » et 22% des troubles du sommeil, selon un travail fait par des chercheurs de l’Inserm et de l’INED (Institut national des études démographiques). Un travail réalisé en Chine chez des enfants scolarisés en primaire et secondaire indique que les principaux symptômes étaient l’anxiété, la dépression et le stress, se traduisant fréquemment par un TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Cela a été confirmé en France par un travail sur la cohorte TEMPO (Trajectoires EpidéMiologiques en POpulation - Inserm), qui regroupe des adultes. Dans un échantillon de 432 ménages, 24,7% des enfants avaient eu des symptômes de TDAH pendant le premier confinement.
Ces résultats sont cependant à prendre avec précaution. En effet, en 2018, le réseau européen des enfants et adolescents indiquait que 12,5% d’entre eux étaient en souffrance psychique. De plus, le confinement n’est pas le seul facteur à prendre en considération. Le genre joue : les garçons sont plus susceptibles d’avoir des troubles du comportement et les filles des troubles du sommeil. Le fait qu’un seul parent s’occupe de l’enfant (familles monoparentales) est un facteur défavorisant pour la santé mentale, alors que ça n’est pas le cas pour les enfants vivant en garde alternée, ni d’ailleurs pour les enfants uniques. Les conditions de travail (présentiel, télétravail ou hybride) jouent peu.
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